Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Balier

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 29).
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BALIER, v. a. — Balayer. Que faites-vous, Marie ? — Madame, je suis après balier la souillarde. — Marie, ne dites donc pas balier, mais balayer. Je vous l’ai déjà dit cent fois. On croirait que vous êtes chez des gens qui n’ont pas reçu d’instruction !

Eh bien, Marie, répondez : « Madame, je ne veux pas nier que ie ne scay ou désormais on se pourra fournir le langage françois qui soit mettable par tout, veu que de iour en iour les bons mots sont descriez entre ceux qui s’escoutant pindarizer à la nouvelle mode, barbarizent aux oreilles de ceux qui suivent l’ancienne, » comme disait M. Henri Estienne. Et Madame aura bien confiance au Révérend Père Monet, le coopérateur de saint François de Sales dans sa mission du Chablais, et, par après, professeur au collège de la Trinité de Lyon, qui dans son Parallèle des langues françoyse et latine, dit : « Balai, ramasse, outil pour balier : hoc everriculum… »

Donc, ainsi répliquez, honnête Marie. Que si, par extraordinaire, Madame vous demandait qui vous a renseignée : « Madame, répondrez-vous hardiment, on me l’a dit à la plate. »