Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Bûcler

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 64-65).
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BÛCLER, v. a. — Parlant par respect, Brûler le poil d’un cayon. Beaucoup de personnes disent à quelqu’un qui a brûlé sa barbe, qu’il s’est bûclé, mais la figure est malhonnête.

Bûcler les cordons, terme de canuserie, Passer rapidement un morceau de papier enflammé sous les cordons pour brûler les fils qui dépassent. S’il fallait en croire Villon, déjà, au temps de Job, on aurait bûclé les cordons :

Mez jours s’en sont allez errant
Comme, dit Job, d’une touaille
Sont les filetz, quant tisserant
Tient en son poing ardente paille :
Lors, s’il y a nul bout qui saille,
Soudainement il le ravit.

Villon traduit mal. Dans la Vulgate, le fil n’est pas büclé, mais coupé : succiditus. Quoi qu’il en soit, on voit qu’au temps de Villon, déjà les tisserands bûclaient les fils qui dépassaient le tissu. — De bustulare, fait sur bustum, brûlé.