Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Auvent

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 24).

AUVENT, s. m. — Assemblage de trois planches peintes en clair au-devant d’une fenêtre. Celle d’en face, rectangulaire, est inclinée pour diriger le jour d’en haut à l’intérieur. Les deux autres, en forme de triangles isocèles, maintiennent la première et empêchent les rayons latéraux de pénétrer horizontalement. Il paraît que quelque chose de semblable était déjà connu au XVIIe siècle : « il a le cati et les faux-jours pour faire valoir sa marchandise, » dit la Bruyère des marchands de son temps. On met aussi des auvents aux fenêtres des couvents, des prisons, pour empêcher de voir dans la rue.

Le mot, au sens lyonnais, est moderne. En vieux lyonnais, auvent a le sens français. 1536, 25 avril, « A été ordonné à Humbert Paris, voyer de la ville… de faire abattre tous les auvans de posts (charpente) et autres forgets qui sont tant sur les rivières que parmi les rues de la Ville. »

Paraît représenter ante ventum. L’emploi de avant-vent pour auvent en vieux français donne de la créance à cette étymologie.