Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Apologie

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 15).
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APOLOGIE, s. f. — Critique virulente. J’ai rencontré Mme Potinet à la plate. Nous ons parlé de la Rosalie. Je te promets qu’elle a fait son apologie. — Ce n’est point une antiphrase employée par ironie. Nous n’y mettons point des intentions aussi subtiles. C’est une simple erreur de sens, motivée par ce fait qu’apologie est un mot savant que l’on ne comprend point. Dans une apologie, on parle nécessairement de quelqu’un. De parler à en mal parler, il n’y a qu’un pas. Il y a, même en français, des exemples de ce genre d’interversion de sens. Même pour beaucoup de lettrés, parler compendieusement d’une chose, c’est en parler longuement. Au contraire, c’est en parler brièvement. Mais la longueur du mot compendieux a fait croire qu’il s’agissait de quelque chose de long.