Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Affranchir

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 5-6).
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AFFRANCHIR, v. a. — 1. Faire subir à de certains objets neufs une préparation avant de s’en servir. — Affranchir de l’huile pour la friture. Aspergez d’eau l’huile bouillante. Bruit épouvantable ! L’huile jicle, ponctue les murailles, le carrelage. On est suffoqué. Mais aussi votre merluche n’aura pas le goût de vieux joint.

Affranchir une marmite. Mettez-la dans un four de boulanger, et, quand elle est rouge, à l’aide de pinces, frottez l’intérieur avec une couenne. Cela fait que votre soupe n’aura pas le goût de vieille hallebarde.

Affranchir une poêle. Remplissez d’huile, faites bouillir ; laissez refroidir, et recommencez jusqu’à ce que l’huile ait bien enlevé la crasse du fer. Par ainsi, vos matefaims n’arraperont pas.

Affranchir une bareille. Faites bouillir de la feuille de pêcher, jetez, gassez, rincez, videz, méchez. Votre vin n’aura pas le goût de moisi.

Affranchir une lettre. Collez-y un timbre.

2. Rogner. Dans le monde : Dodon, le bas de ton jupon est tout effrangé ; affranchis-le donc.

Affranchir les cheveux, couper les bouts.

De franc. Pour que les bords soient francs, il faut manquablement les affranchir.