Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Académie

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 3).

ACADÉMIE, s. f. — École vétérinaire, hôtel-dieu des chiens et des chats. Quand on a quelqu’un de ces compagnons malade, on le « porte à l’Académie ». On y fait aussi subir aux matous certaines opérations délicates pour leur éclaircir la voix, du moins si l’effet produit est le même que sur les chantres de la chapelle Sixtine.

Personne chez nous n’appelle l’École vétérinaire autrement que l’Académie. Quand M. de la Saussaie, nommé recteur de l’Académie de Lyon (en français), vint prendre livraison de son poste, il héla un fiacre à la gare de Perrache et dit au cocher : « À l’Académie ! » Le cocher le mena tout de go au quai Pierre-Scize.

Claude Bourgelat, Lyonnais, fondateur des écoles vélérinaires, dirigeait à Lyon l’école que l’on appelait Académie, et où l’on apprenait aux jeunes gentilshommes un brin de mathématiques, le blason, mais surtout à monter à cheval, à voltiger, à faire des armes, à danser, à secouer élégamment le jabot, « et autres vertueux exercices », dit la délibération consulaire qui l’établit ou plutôt la rétablit en 1716. L’École vétérinaire instituée par Bourgelat, en 1762, avec l’appui de l’aulorité locale, fut d’abord une annexe de l’école d’équitation. De là, le nom d’académie qui l’a suivie partout, à la Guillotière, à Pierre-Scize, et qu’elle conserve plus d’un siècle après que l’Académie des jeunes gentilshommes a cessé d’exister.