Le Juif errant (Eugène Sue)/Partie X/12

Méline, Cans et compagnie (5-6p. 53-69).
Dixième partie : Le protecteur



XII


Pierre Simon.


Le maréchal Pierre Simon, duc de Ligny, était de haute taille, simplement vêtu d’une redingote bleue fermée jusqu’à la dernière boutonnière, où se nouait un bout de ruban rouge.

On ne pouvait voir une physionomie plus loyale, plus expansive, d’un caractère plus chevaleresque que celle du maréchal ; il avait le front large, le nez aquilin, le menton fermement accusé, et le teint brûlé par le soleil de l’Inde. Ses cheveux, coupés très-ras, grisonnaient sur les tempes ; mais ses sourcils étaient encore aussi noirs que sa large moustache retombante ; sa démarche libre, hardie, ses mouvements décidés, témoignaient de son impétuosité militaire ; homme du peuple, homme de guerre et d’élan, la chaleureuse cordialité de sa parole appelait la bienveillance et la sympathie ; aussi éclairé qu’intrépide, aussi généreux que sincère, on remarquait surtout en lui une mâle fierté plébéienne ; ainsi que d’autres sont fiers d’une haute naissance, il était fier, lui, de son obscure origine, parce qu’elle était ennoblie par le grand caractère de son père, républicain rigide, intelligent et laborieux artisan, depuis quarante ans l’honneur, l’exemple, la glorification des travailleurs.

En acceptant avec reconnaissance le titre aristocratique dont l’empereur l’avait décoré, Pierre Simon avait agi comme ces gens délicats qui, recevant d’une affectueuse amitié un don parfaitement inutile, l’acceptent avec reconnaissance en faveur de la main qui l’offre.

Le culte religieux de Pierre Simon envers l’empereur n’avait jamais été aveugle ; autant son dévouement, son ardent amour pour son idole fut instinctif et pour ainsi dire fatal… autant son admiration fut grave et raisonnée. Loin de ressembler à ces traîneurs de sabre qui n’aiment la bataille que pour la bataille, non seulement le maréchal Simon admirait son héros comme le plus grand capitaine du monde, mais il l’admirait surtout parce qu’il savait que l’empereur n’avait fait ou accepté la guerre que dans l’espoir d’imposer un jour la paix au monde ; car si la paix consentie par la gloire et par la force est grande, féconde et magnifique, la paix consentie par la faiblesse et par la lâcheté est stérile, désastreuse et déshonorante.

Fils d’artisan, Pierre Simon admirait encore l’empereur parce que cet impérial parvenu avait toujours su faire noblement vibrer la fibre populaire, et que, se souvenant du peuple dont il était sorti, il l’avait fraternellement convié à jouir de toutes les pompes de l’aristocratie et de la royauté.

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Lorsque le maréchal Simon entra dans la chambre, ses traits étaient altérés ; à la vue de Dagobert, un éclair de joie illumina son visage ; il se précipita vers le soldat en lui tendant les bras, et s’écria :

— Mon ami ! mon vieil ami !…

Dagobert répondit avec une muette effusion à cette affectueuse étreinte, puis le maréchal, se dégageant de ses bras, et attachant sur lui des yeux humides, lui dit d’une voix si palpitante d’émotion que ses lèvres tremblaient :

— Eh bien ! tu es arrivé à temps pour le 13 février ?

— Oui, mon général… mais tout est remis à quatre mois…

— Et… ma femme ?… mon enfant ?…

À cette question, Dagobert tressaillit, baissa la tête et resta muet…

— Ils ne sont donc pas ici ? demanda Pierre Simon avec plus de surprise que d’inquiétude. On m’a dit chez toi que ni ma femme ni mon enfant n’y étaient, mais que je te trouverais… dans cette maison ;… je suis accouru… ils n’y sont donc pas ?

— Mon général…, dit Dagobert en devenant d’une grande pâleur, mon général…

Puis essuyant les gouttes de sueur froide qui perlaient sur son front, il ne put articuler une parole de plus, sa voix s’arrêtait dans son gosier desséché.

— Tu me fais… peur ! s’écria Pierre Simon en devenant pâle comme son soldat et en le saisissant par le bras.

À ce moment, Adrienne s’avança, les traits empreints de tristesse et d’attendrissement ; voyant le cruel embarras de Dagobert, elle voulut venir à son aide et dit à Pierre Simon d’une voix douce et émue :

— M. le maréchal… je suis mademoiselle de Cardoville… une parente… de vos chères enfants…

Pierre Simon se retourna vivement, aussi frappé de l’éblouissante beauté d’Adrienne que des paroles qu’elle venait de prononcer… Il balbutia dans sa surprise :

— Vous, mademoiselle… parente… de mes enfants ?

Et il appuya sur ces mots, en regardant Dagobert avec stupeur.

— Oui, M. le maréchal… vos enfants… se hâta de dire Adrienne, et l’amour de ces deux charmantes sœurs jumelles…

— Sœurs jumelles ! s’écria Pierre Simon en interrompant mademoiselle de Cardoville avec une explosion de joie impossible à rendre. Deux filles au lieu d’une. Ah ! combien leur mère doit être heureuse !…

Puis il ajouta, en s’adressant à Adrienne :

— Pardon, mademoiselle, d’être si peu poli, de vous remercier si mal de ce que vous m’apprenez ;… mais vous concevez, il y a dix-sept ans que je n’ai pas vu ma femme… J’arrive… et au lieu de trouver deux êtres à chérir… j’en trouve trois… De grâce, mademoiselle, je désirerais connaître toute la reconnaissance que je vous dois. Vous êtes notre parente ; je suis sans doute ici chez vous… Ma femme, mes enfants sont là… n’est-ce pas ?… Craignez-vous que ma brusque apparition ne leur soit mauvaise ? J’attendrai ;… mais tenez, mademoiselle, j’en suis certain, vous êtes aussi bonne que belle… Ayez pitié de mon impatience… Préparez-les bien vite toutes les trois… à me revoir.

Dagobert, de plus en plus ému, évitait les regards du maréchal et tremblait comme la feuille.

Adrienne baissait les yeux sans répondre ; son cœur se brisait à la pensée de porter un coup terrible au maréchal Simon.

Celui-ci s’étonna bientôt de ce silence ; regardant tour à tour Adrienne et le soldat d’un air d’abord inquiet et bientôt alarmé, il s’écria :

— Dagobert… tu me caches quelque chose…

— Mon général…, répondit-il en balbutiant, je vous assure… je… je…

— Mademoiselle, s’écria Pierre Simon, par pitié, je vous en conjure, parlez-moi franchement, mon anxiété est horrible… Mes premières craintes reviennent… Qu’y a-t-il ?… Mes filles… ma femme sont-elles malades ? sont-elles en danger ? Oh ! parlez ! parlez !

— Vos filles, M. le maréchal, dit Adrienne, ont été un peu souffrantes… ensuite de leur long voyage ; mais il n’y a rien d’inquiétant dans leur état.

— Mon Dieu !… c’est ma femme… alors… c’est ma femme qui est en danger.

— Du courage, monsieur, dit tristement mademoiselle de Cardoville. Hélas ! il vous faut chercher des consolations dans la tendresse des deux anges qui vous restent.

— Mon général, dit Dagobert d’une voix ferme et grave, je suis venu de Sibérie… seul… avec vos deux filles.

— Et leur mère ! leur mère ! s’écria Pierre Simon d’une voix déchirante.

— Le lendemain de sa mort, je me suis mis en route avec les deux orphelines, répondit le soldat.

— Morte !… s’écria Pierre Simon avec accablement, morte…

Un morne silence lui répondit.

À ce coup inattendu, le maréchal chancela, s’appuya au dossier d’une chaise et tomba assis en cachant son visage dans ses mains.

Pendant quelques minutes, on n’entendit que des sanglots étouffés, car non-seulement Pierre Simon aimait sa femme avec idolâtrie, pour toutes les raisons que nous avons dites au commencement de cette histoire ; mais par un de ces singuliers compromis que l’homme longtemps et cruellement éprouvé fait, pour ainsi dire, avec la destinée, Pierre Simon, fataliste comme toutes les âmes tendres, se croyant en droit de compter enfin sur du bonheur après tant d’années de souffrances, n’avait pas un moment douté qu’il retrouverait sa femme et ses enfants, double consolation que la destinée lui devait, après de si grandes traverses.

Au contraire de certaines gens que l’habitude de l’infortune rend moins exigeants, Pierre Simon avait compté sur un bonheur aussi complet que l’avait été son malheur… Sa femme et son enfant, telles étaient les conditions uniques, indispensables, de la félicité qu’il attendait ; sa femme eût survécu à ses filles, qu’elle ne les eût pas plus remplacées pour lui qu’elles ne remplaçaient leur mère à ses yeux ; faiblesse ou cupidité de cœur, cela était ainsi ; nous insistons sur cette singularité, parce que les suites de cet incessant et douloureux chagrin exerceront une grande influence sur l’avenir du maréchal Simon.

Adrienne et Dagobert avaient respecté la douleur accablante de ce malheureux homme. Lorsqu’il eut donné un libre cours à ses larmes, il redressa son mâle visage, alors d’une pâleur marbrée, passa la main sur ses yeux rougis, se leva et dit à Adrienne :

— Pardonnez-moi, mademoiselle… je n’ai pu vaincre ma première émotion… Permettez-moi de me retirer… J’ai de cruels détails à demander au digne ami qui n’a quitté ma femme qu’à son dernier moment… Veuillez avoir la bonté de me faire conduire auprès de mes enfants… de mes pauvres orphelines !…

Et la voix du maréchal s’altéra de nouveau.

— M. le maréchal, dit mademoiselle de Cardoville, tout à l’heure encore nous attendions ici vos chères enfants… malheureusement, notre espérance a été trompée…

Pierre Simon regarda d’abord Adrienne sans lui répondre, et comme s’il ne l’avait pas entendue ou comprise.

— Mais rassurez-vous, reprit la jeune fille, il ne faut pas encore désespérer…

— Désespérer ? répéta machinalement le maréchal, en regardant tour à tour mademoiselle de Cardoville et Dagobert, désespérer ! et de quoi ? mon Dieu !

— De revoir vos enfants, M. le maréchal, dit Adrienne ; votre présence à vous, leur père… rendra les recherches bien plus efficaces.

— Les recherches !… s’écria Pierre Simon. Mes filles ne sont donc pas ici ?

— Non, monsieur, dit enfin Adrienne, on les a enlevées à l’affection de l’excellent homme qui les avait amenées du fond de la Russie, et on les a conduites dans un couvent…

— Malheureux ! s’écria Pierre Simon en s’avançant vers Dagobert, menaçant et terrible ; tu me répondras de tout…

— Ah ! monsieur ! ne l’accusez pas ! s’écria mademoiselle de Cardoville.

— Mon général, dit Dagobert d’une voix brève, mais douloureusement résignée, je mérite votre colère… c’est ma faute ; forcé de m’absenter de Paris, j’ai confié les enfants à ma femme ; son confesseur lui a tourné l’esprit, lui a persuadé que vos filles seraient mieux dans un couvent que chez nous ; elle l’a cru, elle les y a laissé conduire ; maintenant… on a dit au couvent qu’on ne sait pas où elles sont ; voilà la vérité… Faites de moi ce que vous voudrez… je n’ai qu’à me taire et à endurer.

— Mais c’est infâme !… s’écria Pierre Simon en désignant Dagobert avec un geste d’indignation désespérée ; mais à qui donc se confier… si celui-là m’a trompé… mon Dieu !…

— Ah ! M. le maréchal, ne l’accusez pas ! s’écria mademoiselle de Cardoville, ne le croyez pas : il a risqué sa vie, son honneur, pour arracher vos enfants de ce couvent… et il n’est pas le seul qui ait échoué dans cette tentative ; tout à l’heure encore un magistrat… malgré le caractère, malgré l’autorité dont il est revêtu… n’a pas été plus heureux. Sa fermeté envers la supérieure, ses recherches minutieuses dans le couvent ont été vaines ; impossible jusqu’à présent de retrouver ces malheureuses enfants.

— Mais ce couvent, s’écria le maréchal Simon en se redressant, la figure pâle et bouleversée par la douleur et la colère, ce couvent, où est-il ? Ces gens-là ne savent donc pas ce que c’est qu’un père à qui on enlève ses enfants ?

Au moment où le maréchal Simon prononçait ces paroles, tourné vers Dagobert, Rodin, tenant Rose et Blanche par la main, apparut à la porte, laissée ouverte. En entendant l’exclamation du maréchal, il tressaillit de surprise ; un éclair de joie diabolique éclaira son sinistre visage, car il ne s’attendait pas à rencontrer Pierre Simon si à propos.

Mademoiselle de Cardoville fut la première qui s’aperçut de la présence de Rodin. Elle s’écria en courant à lui :

— Ah ! je ne me trompais pas… notre providence… toujours… toujours…

— Mes pauvres petites, dit tout bas Rodin aux jeunes filles en leur montrant Pierre Simon, c’est votre père.

— Monsieur ! s’écria Adrienne en accourant sur les pas de Rose et de Blanche, vos enfants !… les voilà !…

Au moment où Pierre Simon se retournait brusquement, ses deux filles se jetèrent entre ses bras ; il se fit un profond silence, et l’on n’entendit plus que des sanglots entrecoupés de baisers et d’exclamations de joie.

— Mais venez donc au moins jouir du bien que vous avez fait ! dit mademoiselle de Cardoville en essuyant ses yeux et en retournant auprès de Rodin, qui, resté dans l’embrasure de la porte où il s’appuyait, semblait contempler cette scène avec un profond attendrissement.

Dagobert, à la vue de Rodin ramenant les enfants, d’abord frappé de stupeur, n’avait pu faire un mouvement ; mais, entendant les paroles d’Adrienne et cédant à un élan de reconnaissance pour ainsi dire insensée, il se jeta à deux genoux devant le jésuite, en joignant ses mains comme s’il eût prié, et s’écria d’une voix entrecoupée :

— Vous m’avez sauvé en ramenant ces enfants…

— Ah ! monsieur, soyez béni…, dit la Mayeux en cédant à l’entraînement général.

— Mes bons amis, c’est trop, dit Rodin, comme si tant d’émotions eussent été au-dessus de ses forces ; c’est en vérité trop pour moi ; excusez-moi auprès du maréchal… et dites-lui que je suis assez payé par la vue de son bonheur.

— Monsieur… de grâce…, dit Adrienne, que le maréchal vous connaisse, qu’il vous voie au moins.

— Oh ! restez… vous qui nous sauvez tous, s’écria Dagobert en tâchant de retenir Rodin de son côté.

— La Providence, ma chère demoiselle, ne s’inquiète plus du bien qui est fait, mais du bien qui reste à faire…, dit Rodin avec un accent rempli de finesse et de bonté… Ne faut-il pas à cette heure songer au prince Djalma ? Ma tâche n’est pas finie, et les moments sont précieux. Allons, ajouta-t-il en se dégageant doucement de l’étreinte de Dagobert, allons, la journée a été aussi bonne que je l’espérais : l’abbé d’Aigrigny est démasqué, vous êtes libre, ma chère demoiselle ; vous avez retrouvé votre croix, mon brave soldat ; la Mayeux est assurée d’une protectrice, et M. le maréchal embrasse ses enfants… Je suis pour un peu dans toutes ces joies-là… ma part est belle… mon cœur content… Au revoir, mes amis, au revoir !

Ce disant, Rodin fit de la main un salut affectueux à Adrienne, à la Mayeux et à Dagobert, et disparut après leur avoir montré d’un regard ravi le maréchal Simon qui, assis et couvrant ses deux filles de larmes et de baisers, les tenait étroitement embrassées et restait étranger à ce qui se passait autour de lui.

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Une heure après cette scène, mademoiselle de Cardoville et la Mayeux, le maréchal Simon, ses deux filles et Dagobert avaient quitté la maison du docteur Baleinier.

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En terminant cet épisode, deux mots de moralité à l’endroit des maisons d’aliénés et des couvents.

Nous l’avons dit, et nous le répétons, la législation qui régit la surveillance des maisons d’aliénés nous paraît insuffisante.

Des faits récemment portés devant les tribunaux, d’autres faits d’une haute gravité qui nous ont été confiés, nous semblent évidemment prouver cette insuffisance.

Sans doute il est accordé aux magistrats toute latitude pour visiter les maisons d’aliénés ; cette visite leur est même recommandée ; mais nous savons de source certaine que les nombreuses et incessantes occupations des magistrats, dont le personnel est d’ailleurs très-souvent hors de proportion avec les travaux qui le surchargent, rendent ces inspections tellement rares, qu’elles sont pour ainsi dire illusoires.

Il nous semblerait donc utile de créer des inspections au moins semimensuelles, particulièrement affectées à la surveillance des maisons d’aliénés et composées d’un médecin et d’un magistrat, afin que les réclamations fussent soumises à un examen contradictoire.

Sans doute, la justice ne fait jamais défaut lorsqu’elle est suffisamment édifiée ; mais combien de formalités, combien de difficultés pour qu’elle le soit, et surtout lorsque le malheureux qui a besoin d’implorer son appui, se trouvant dans un état de suspicion, d’isolement, de séquestration forcée, n’a pas au dehors un ami pour prendre sa défense et réclamer en son nom auprès de l’autorité !

N’appartient-il donc pas au pouvoir civil d’aller au-devant de ces réclamations par une surveillance périodique fortement organisée ?

Et ce que nous disons des maisons d’aliénés doit s’appliquer peut-être plus impérieusement encore aux couvents de femmes, aux séminaires et aux maisons habitées par des congrégations.

Des faits aussi très-récents, très-évidents, et dont la France entière a retenti, ont malheureusement prouvé que la violence, que les séquestrations, que les traitements barbares, que les détournements de mineures, que l’emprisonnement illégal, accompagné de torture, étaient des faits sinon fréquents, du moins possibles, dans les maisons religieuses.

Il a fallu des hasards singuliers, d’audacieuses et cyniques brutalités, pour que ces détestables actions parvinssent à la connaissance du public. Combien d’autres victimes ont été et sont peut-être encore ensevelies dans ces grandes maisons silencieuses, où nul regard profane ne pénètre, et qui, de par les immunités du clergé, échappent à la surveillance du pouvoir civil !

N’est-il pas déplorable que ces demeures ne soient pas soumises aussi à une inspection périodique, composée, si l’on veut, d’un aumônier, d’un magistrat ou de quelque délégué de l’autorité municipale ?

S’il ne se passe rien que de licite, que d’humain, que de charitable, dans ces établissements, qui ont tout le caractère et par conséquent encourent toute la responsabilité des établissements publics, pourquoi cette révolte, pourquoi cette indignation courroucée du parti prêtre, lorsqu’il s’agit de toucher à ce qu’il appelle ses franchises ?

Il y a quelque chose au-dessus des constitutions délibérées et promulguées à Rome : c’est la loi française, la loi commune à tous, qui accorde protection, mais qui, en retour, impose à tous respect et obéissance.