Le Journal de Françoise, Vol 1 No 4/Petite poste en famille


Petite poste en famille


Je souhaite à Petite sœur de Fleurette une cordiale bienvenue. La solution de la charade était juste mais tu es arrivée en retard. Je constate avec plaisir que ton écriture est soignée et ta lettre bien écrite, ce qui est une bonne note en ta faveur. Reviens encore, petite nièce, je senti toujours heureuse de te recevoir.

Sont arrivées trop tard les solutions de la devinette et de la question drolatique envoyées par Minnie d’Anjou, Jeanne Saucier et Lucina d’Anjou, de Matane. C’était dommage, j’aurais aimé pourtant à insérer vos noms dans ma page. J’ai un si grand faible pour mes petites compatriotes du bas de Québec. Revenez plus tôt la prochaine fois. Vous avez dix jours pour répondre aux questions, mais ne faites pas partir vos lettres la dixième journée comme cette fois-ci.

Je publie ta narration, petit Champlain, à titre d’encouragement ; j’admire ta persévérance et la promptitude avec laquelle tu t’es mis à l’ouvrage après les observations que je t’ai faites. Nous allons corriger ensemble, si tu le veux bien, les quelques fautes d’orthographe que j’ai rencontrés dans ta composition.

Environ, adverbe, ne varie que dans cette acception : les alentours d’un lieu.

Conduits sans auxiliaire, dans ce cas, est participe adjectif et s’accorde comme un véritable adjectif avec le nom auquel il se rapporte.

Ayant eu soin reste invariable parce qu’il signifie ayant eu le soin.

Lorsque nous fûmes descendus et non fîmes, l’un étant le verbe être et l’autre désignant le verbe faire, ce qui ne donnerait pas à la phrase la même signification.

Quant au mot chute, il ne prend pas d’accent circonflexe, et c’est tout aussi bon, petit neveu, car il ne le conserverait pas longtemps partant d’une hauteur de six cents pieds.

Rosette, ta composition a le mérite d’un absolu naturel, et pour ton âge ce n’est pas mal raconté. Ton orthographe est bonne, il y avait peu de fautes, je n’ai vu que celles-ci : compérage et non comparage. Ce mot ne se dit pas pour la cérémonie du baptême elle-même, mais désigne l’affinité entre compères et commères. On dira : J’ai été de compérage avec un tel.

Je le servais, verbe sans auxiliaire, s’accorde avec son sujet je, première personne du singulier.

Au revoir, petite, recommande à ton filleul de ne pas trop manger de confitures, ça fait tomber les dents.

Je remercie Comtesse Isaure de ce qu’elle dit du Journal de Françoise. Je serais heureuse de la revoir encore, sa calligraphie si parfaite est agréable aux yeux, et ses compliments doux à lire.

Bienvenue à Marthe et Jeanne Allard qui ont des droits incontestables à ma particulière sollicitude. Je suis contente, Jeanne, que tu aimes la page des enfants, ma grande ambition est de la rendre de plus en plus intéressante.

Quant à Jeanne et Henri de Varennes, nous sommes d’anciennes connaissances. Je vous envoie à tous deux, chers petits, une bonne caresse et vous invite à venir voir souvent tante Ninette.

Bravo, petit Maurice Bauset, tu es habile dans l’art des devinettes et des charades. Bientôt, pour toi, la grammaire n’aura plus de difficultés que tu ne puisses résoudre. J’aime les réponses que tu me donnes ; je vois par leur clarté que tu comprends les explications que tu cherches.

J’avais deviné ton nom par l’adresse que tu mets toujours en haut de tes lettres

Tante Ninette remercie « Maman d’Antoinette » des bonnes choses qu’elle lui doit à propos de sa page. La directrice de ce journal me prie de lui transmettre ses meilleurs souvenirs.

Ma petite Rose de Mai, j’ai regret de te dire que tu t’es trompée. Françoise n’est pas la tante Ninette de cette page ; j’espère que tu ne l’en aimeras pas moins, car elle a beaucoup d’amitié pour ses neveux et nièces la.

Tante Ninette