XXIII

Comment Pistafun se comporta chez les chats-fourrés en attendant le bon plaisir de Hardigras

Les chats-fourrés de Nice, c’est-à-dire les magistrats, juges, conseillers, procureurs et autres robins promus à la garde de la balance justicière, ne sont point méchantes gens. C’est l’air de Nice qui veut ça.

Mais, en vérité, il est des circonstances où la bonté ferait faillite si elle tombait en faiblesse. Le cas de Titin et de Pistafun était tel, se présentant de façon si horrible et accumulant tant de preuves évidentes de culpabilité, que le devoir des juges était tout tracé : présenter le crime sous les plus sinistres couleurs, l’exposer devant un jury soigneusement trié pour éviter toute fâcheuse surprise, et conclure à la peine de mort pour le premier, à quelques bonnes années de bagne pour le second.

À ce devoir, nul de ces messieurs ne manqua, depuis le juge d’instruction jusqu’au procureur de la République, pourvoyeur à son corps défendant du bourreau.

Son rapport fut terrible.

Tout cela n’était point risible. Cependant, Pistafun riait.

Vint le grand jour, de la cour d’assises, et le pauvre parut tout seul, entre ses gardes, la place de Titin restant vacante.

Est-il besoin de dire que, comme pour une grande première, on s’arrachait les places depuis un mois, que jamais président des assises, à Nice, n’avait été l’objet de si touchantes attentions, invitations, protestations d’amitié et autres gentillesses de la part des dames, lesquelles se sont toujours montrées friandes des scandales, si honnêtes et vertueuses soient-elles.

Jamais Hippothadée n’avait été aussi choyé. Il était le héros du jour dans ces milieux où, pour être quelqu’un, il faut avant tout faire parler de soi. La comtesse d’Azila, sa grande amie, était fière de lui. Grâce à son titre de présidente de l’œuvre d’assistance aux pêcheurs de « putina » morts en mer, elle avait pu se procurer quelques places. Jamais ses thés n’avaient été aussi suivis.

C’est à elle que l’on s’adressait pour avoir, les derniers « tuyaux ». Par elle on sut que Mme Supia (Thélise), encore bien faible, et bien changée, par la douleur, ne pourrait venir témoigner, que, du reste, M. Supia s’y était formellement opposé (cela sous le sceau du secret). C’était encore sous le sceau du secret que la comtesse d’Azila à laquelle son ami et seigneur Hippothadée se confiait entièrement, apprenait à ses amies que Mme la princesse de Transalbanie avait, quoi qu’on ait pu lui dire, décidé de venir en personne à la cour d’assises. Vainement M. Supia et le prince son époux avaient-ils voulu lui faire entendre qu’elle pouvait, elle aussi, invoquer son état de santé et qu’il suffisait que sa déposition fût lue à l’audience, elle avait répondu : « Ma déposition devant le juge d’instruction est inexistante. J’ai dit que si je parlais, je parlerais en cour d’assises ! Eh bien, je parlerai !… » Cela promettait.

Le jour du procès, on s’écrasait dans le prétoire, derrière la cour, les avocats, au banc des témoins. Ces dames avaient fait grande toilette. Mme d’Azila se faisait remarquer par un chapeau extravagant, feutre à larges bords orné d’une plume jaune tout à fait antédiluvien et qui soulevait, du reste, les protestations des spectatrices placées derrière elle.

Le bon peuple de Nice et de la campagne, relégué dans l’espace réservé au « public debout » puis repoussé dans la salle des pas perdus et sur la place du Palais, n’était venu chercher là, ni des potins d’alcôve, ni le plaisir de voir souffrir une malheureuse, car on savait maintenant que Toinetta passait ses jours et ses nuits dans les larmes ; il était venu pour pleurer son Titin, tout simplement, et aussi pour savoir comment Pistafun se tirerait de là.

Soudain il y eut une bousculade, des cris étouffés… Aiguardente, Tony Bouta et Tantifla faisaient leur entrée, écrasant un peu chacun.

Pistafun, que l’on avait fait rasseoir une fois de plus, dès qu’il eut aperçu ses trois camarades, sembla prêt à bondir hors de son banc.

— Christou ! v’là ma quadrette ! on va pouvoir jouer au vitou !…

Les trois autres, qui dépassaient de la tête toute cette foule, paraissaient sérieux. Ils envoyèrent leur bonjour à Pistafun et lui donnèrent des conseils.

— Ne fais pas ta « malle » ! (ton ballot) dit Aiguardente. Nous sommes là, pour le reste !

— Fan d’un amuletta ! leur jeta Pistafun ! vous ne voulez tout de même pas que je pleure.

À ce moment, une rumeur se fit entendre au dehors : Toinetta arrivait.

Elle était pâle dans ses vêtements noirs et descendit de voiture devant le Palais, aidée par M. Papajeudi, sa femme et ses trois demoiselles. Eux aussi s’étaient mis en noir comme pour l’enterrement d’un parent. Le brave M. Papajeudi avait les yeux rouges. Ni sa femme ni ses filles ne comprenaient son émoi, et il n’avait pas jugé bon de s’expliquer, mais puisque Toinetta, qui avait toujours entretenu les meilleures relations avec cette excellente famille, avait fait savoir aux Papajeudi qu’elle ne voulait se rendre au Palais qu’en leur compagnie, ceux-ci s’en étaient trouvés fort honorés et s’étaient mis à l’unisson de cette grande douleur.

Enfin on annonça la Cour et les débats commencèrent. L’absence de Titin constatée, on procéda à l’interrogatoire de Pistafun qui, tout de suite, exagéra ses politesses à l’adresse du président. S’il ne lui dit point qu’il était enchanté de cette occasion de faire sa « connaissince », ce fut tout juste. Il y eut des rires mais le président les arrêta net en annonçant qu’il ferait évacuer la salle à la première manifestation. Puis il dit à l’accusé que tout le poids du procès retombait sur lui du fait de l’absence de Titin.

Ces paroles étaient de toute évidence destinées à faire réfléchir Pistafun et à le faire « lâcher » Titin. Mais Pistafun était loin d’être un imbécile. Il comprit la manœuvre et cligna de l’œil.

— Pardon si je vous « derromps » (interromps), monsieur le président, mais si vous voulez que nous restions bons amis, ce n’est pas des bonnes manières de me pousser contre Titin ! Je ne sais pas où ce qu’il est, j’ignore d’où ce qu’il vient, par où ce qu’il a passé, je me suis pensé qu’il a ses raisons ! et ce n’est pas à Pistafun, dans l’état que voilà, à lui courir à l’après ! Mais je suis tranquille, il ne me laissera pas dans l’embarras ! Je n’ai rien plus à vous dire.

Et il s’en tint là. Pour le reste, il ne fit que répéter ce qu’il avait dit au juge d’instruction et que nous avons déjà relaté.

Le défilé des témoins commença par l’audition de M. Supia. Sa déposition fut écrasante.

Il rapporta les faits tels qu’ils avaient été reconstitués par l’enquête. Puis il reprit l’affaire de haut, prétendit qu’il avait essayé vainement de s’intéresser au sort du terrible garçon, qu’il lui avait donné un poste dans sa maison, qu’il n’avait été payé que d’ingratitude, que Titin, sous le pseudonyme de Hardigras, lui avait joué des tours à le ruiner, qu’il l’avait abominablement volé. Ici, il se tourna vers le jury composé en majeure partie de négociants ; il rappela que ces vols, jusqu’alors impunis, étaient, par la façon dont ils avaient été accomplis, un encouragement à l’anarchie, enfin, que ce misérable Titin avait circonvenu sa pupille, l’avait enlevée, le jour même de ses noces, ne l’avait ramenée qu’après lui avoir monté si bien la tête qu’elle n’avait plus voulu, pendant des semaines entendre parler de son fiancé !

C’était alors que Titin avait fait entendre à la famille épouvantée des menaces telles que le témoin et le prince Hippothadée, d’un commun accord, avaient dû remettre à plus tard l’union projetée. Quand Mlle Agagnosc, de son propre mouvement avait, à quelque temps de là, demandé que ce mariage fût célébré le plus tôt possible, M. Supia et le prince Hippothadée, encore sous le coup des paroles effroyables de Titin, étaient allés à la police, pour demander conseil et secours au besoin.

Là, ils s’étaient trouvés, comme toujours en cette affaire, en face de M. Bezaudin qui avait toujours montré pour Titin une faiblesse inexplicable, il n’avait fait que rire de leurs transes. Titin, lui avait-il dit, n’ira point contre les sentiments de Mlle Agagnosc ! Vous n’avez rien à craindre, il ne fera rien !

— Ah ! messieurs ! M. Bezaudin porte une responsabilité bien terrible ! Titin ne fera rien ! Quelques jours après c’était l’avertissement foudroyant de Hardigras ! Le soir même, ma fille était morte ! Messieurs ! C’est un père qui vous le demande à genoux, vengez ma fille !

Un silence de mort suivit cette déposition. Titin paraissait perdu et tous plaignaient M. Supia. L’avocat de Pistafun pour rompre cet effet désastreux aussi bien pour son client, poursuivi comme complice, que pour Titin, crut devoir intervenir.

— Messieurs, dit-il.

Mais Pistafun lui détacha sur l’épaule une de ces tapes qui vous aplatissent un homme et qui collèrent le cher maître à son banc.

— « Vai pinta des gabia ! » (Va peindre des cages !) Titin n’a rien fait ! Mais sa fille est morte, à cet homme ! Il a bien le droit de le dire, « au moinss ! »

Le président interrogea ensuite le témoin sur l’inexplicable disparition de sa sœur. M. Supia déclara que, pour lui, il ne faisait point de doute que Cioasa était, elle aussi, une victime de Titin ! Tous les coups qui les frappaient si cruellement, lui et sa famille, faisaient partie du plan de vengeance dressé par le Bastardon. Ce monstre ne connaissait plus aucune loi divine ni humaine. Habitué à ne mettre aucun frein à ses fantaisies, il avait d’abord l’air rire et maintenant faisait pleurer. Il répandait l’épouvante. On n’osait plus prononcer son nom, même à la Fourca, sans s’entourer des plus grandes précautions. Pour avoir osé avouer ce qu’elle pensait, une pauvre fille, « Manchotte », avait été mystérieusement enlevée comme l’avait été la Cioasa, et une vieille femme, coupable aux yeux du Bastardon de se dire l’amie de M. Supia et de sa sœur et de les plaindre, avait été trouvée décervelée, un matin, à sa fenêtre.

— Le carton trouvé pendu, ajouta le président, portait la signature de Hardigras ! Sur ce carton, comme sur toutes les manifestations signées Hardigras, l’avis des experts ne varie pas. C’est bien le seul et même homme qui a tracé ces lettres fatales qui suivent toujours le crime quand elles ne l’annoncent pas !

Quand M. Supia quitta la barre des témoins, l’huissier appela le prince Hippothadée. Un grand mouvement se fit aussitôt dans l’assistance. Ces dames firent entendre un léger « Ah ! Ah ! » de satisfaction. Quelques-unes se levèrent. On cria : « Assis ! Assis ! »

Le prince s’avançait, monocle à l’œil, très digne, vêtu avec une sobre élégance dans sa jaquette noire pincée à la taille (il portait le deuil des Supia), les cheveux légèrement ondulés d’un coup de fer discret.

Sa déposition, en ce qui concernait la fameuse scène où Titin avait ramené Mlle Agagnosc, ne fit que corroborer celle de M. Supia. Pour le reste, qui concernait ses fiançailles et l’attitude de Titin, il ne crut pas nécessaire de faire allusion à la visite que celui-ci lui avait faite, le fameux soir où ce damné Bastardon lui avait dit ses quatre vérités, le couteau sur la gorge. C’est que l’on touchait là à la fameuse histoire du troisième « païre » qui faisait de Titin le neveu du témoin (ou tout au moins un tiers de neveu), honneur dont Hippothadée, vu les circonstances, se passait volontiers.

À ce propos, il n’est pas inutile de dire que le consul de Transalbanie, en attendant des instructions qui tardaient, avait fait toutes démarches nécessaires pour que ces messieurs du Parquet glissassent autant que possible sur cette période de la vie de Titin dont le rappel eût pu causer quelque désagrément au représentant d’une nation amie. D’autres événements étaient venus qui avaient fait oublier le passage fulgurant du prince Valdar et le dossier de Titin était suffisamment chargé pour que l’on n’eût point besoin d’évoquer quelques fâcheuses entreprises d’achat de mobilier ou de liquidation de bijoux, aux fins de le condamner à mort.

Tant est que le prince, devant la cour, donna la sensation sinon de ménager son rival, tout au moins de négliger de l’accabler, ce qui était tout à fait grand genre. Enfin il ne parla de « la princesse de Transalbanie » que pour en faire les plus délicats éloges : « Jeune fille, elle a su par sa vertu en imposer à un fou dangereux ; femme, elle est la plus noble des épouses ! »

Et il se retira, accompagné d’un murmure des plus flatteurs. On entendit distinctement Mme la marquise douairière de Saint-Dalmas qui disait à Mme la comtesse d’Azila : « Il a été parfait ! »

Puis ce fut le tour des experts chargés d’établir l’identité indiscutable de Titin et de Hardigras, par le truchement de l’écriture, à quoi ils ne faillirent point.

Enfin, Mme la princesse de Transalbanie fut appelée à la barre. En la voyant s’avancer si faible et si menue, toute sa volonté tendue pour ne pas céder à la faiblesse d’un pauvre petit corps lamentable qui ne demandait qu’à défaillir, les cœurs les plus endurcis par la fréquentation quotidienne de la grande machine judiciaire se sentirent amollis. On crut qu’elle n’arriverait pas à la barre. D’un effort suprême, elle s’y accrocha. Le président fit signe à l’huissier de lui avancer une chaise. Elle la repoussa et un cri jaillit de ses lèvres :

— Il est innocent !

Et elle éclata en sanglots. Tout le monde pleurait.

Le président lui-même était profondément ému. Il attendit quelques instants et, quand elle fut un peu calmée, il lui dit d’un ton très paternel :

— Voyons, madame ! D’abord, jurez de dire toute la vérité, rien que la vérité !

— Je vous le jure, monsieur le président, fit-elle d’une voix étouffée, je le jure : tout est de ma faute ! C’est moi, la criminelle !

— Voyons, madame, voyons, je vais vous interroger. Vous dites que Titin est innocent ?

— Oui, monsieur le président. S’il n’était pas innocent, je ne l’aurais pas aimé !

À cette parole d’une simplicité sublime, il y eut un frisson dans la salle.

— Et cependant, madame, lui répliqua le président, ce n’est pas lui que vous avez épousé !

— Monsieur le président, reprit la pauvre enfant que les larmes étouffaient, voilà où est mon crime ! c’est moi qui ai tué Titin !… Car il est mort, monsieur le président, sans quoi il serait là pour répondre à toutes ces infamies ! Titin est le garçon le meilleur, le plus noble que je connaisse. Nous nous aimions. Nous devions prendre patience. Et puis on m’a fait croire qu’il en aimait une autre. On m’a trompée abominablement et, comme une folle, je me suis jetée dans cet horrible mariage ! Alors, ça a été fini ! Je n’ai plus entendu parler de lui ! Il s’est tué, monsieur le président ! Mon Titin est mort ! et si je ne suis pas déjà morte, moi, c’est que j’ai voulu vivre pour venir vous dire que ce Hardigras qui a commis tous ces crimes, ce n’est pas lui, puisqu’il est mort !

Elle en revenait toujours à cela dans son désespoir obstiné. Elle se frappait le front contre ce mur derrière lequel il ne pouvait y avoir que cette chose atroce : la mort de Titin !

— Vous convenez, néanmoins, madame qu’il s’est déguisé à de certains moment sous la personnalité carnavalesque de Hardigras ?

— Mais, monsieur le président, moi, je ne sais pas ! répondit-elle, tout à coup inquiète, effarée de ce qu’elle avait dit ou de ce qu’on voulait lui faire dire…

— Vous ne savez pas ? Vous ne savez pas ? Vous savez bien que Hardigras qui vous a enlevée et Titin qui vous a ramenée n’est qu’un seul et même personnage ! Ou alors, si ce n’est pas le même, dites-le, madame ! Vous souvenant que vous avez juré de ne dire que la vérité ! Mais toute la vérité !…

Elle se dressa, plus pâle et plus tremblante encore que tout à l’heure. La salle était suspendue à ses lèvres. D’une voix qui n’était qu’un souffle, mais qui fut entendue tout de même jusqu’aux coins les plus reculés du prétoire, tant le silence était profond, elle dit :

— Oui ! puisque j’ai juré de dire toute la vérité, ce jour-là, monsieur le président, oui, c’était le même !… C’était le même car il ne pouvait y avoir deux hommes au monde pour enlever avec ce courage une pauvre fille qui ne savait plus ce qu’elle faisait et qui se croyait déjà abandonnée de tous, même de celui en qui elle avait mis toute son espérance ! Il n’y avait pas deux hommes au monde pour me sauver comme Hardigras l’a osé et pour me respecter et me ramener à ma famille comme Titin l’a fait !

Et elle ajouta, en joignant les mains, comme une prière :

— Si, en parlant ainsi, je lui fais du mal que Dieu et Titin me pardonnent !

— Quand vous êtes revenue chez vos parents, madame, vos sentiments n’étaient plus les mêmes… Il y avait quelque chose de changé !

— Oui, monsieur le président, il y avait quelque chose de changé !… Nous nous aimions depuis longtemps, mais nous ne nous l’étions jamais dit. Moi, j’attendais qu’il parle, mais il était trop délicat… Enfin, ce jour-là, nous avons pleuré dans les bras l’un de l’autre : cela valait toutes les paroles du monde ! Il pouvait faire de moi ce qu’il voulait ! J’étais sa chose, Monsieur le président, il m’a embrassée comme on embrasse sa fiancée, c’est vrai, et il m’a ramenée. Et l’on voudrait que ce garçon ait, pour se venger de qui, de quoi ? je vous le demande, commis cette chose sans nom, quand il n’y avait que moi de coupable ! Ah ! c’est trop stupide et vous ne le croyez pas ! J’en appelle à tous ceux qui ont approché Titin !… Non, personne ici ne le croit, pas même ceux qui l’accusent !…

Et ce disant, ayant soudain retrouvé une force qui lui mettait du sang aux pommettes et une flamme sombre dans les yeux, elle fixait terriblement Supia et Hippothadée qui courbaient la tête.

Un tonnerre d’applaudissements partit du fond de la salle et quand le tumulte se fut apaisé, on entendit Pistafun qui lui disait :

— Bravo, Toinetta ! Tu parles de cœur ! Mais ce n’est pas de crainte ! Avaï ! Je te le dis, moi, il n’est pas mort, notre Titin ! S’il était là, il nous le dirait peut-être celui qui a pendu la morte.

Dans l’instant, le président, qui paraissait très occupé par une communication qu’on lui faisait sur le siège, se tourna vers le jury :

— Messieurs, annonça-t-il, Titin, en effet, n’est pas mort ! On vient de l’arrêter au moment où il pénétrait dans le Palais de justice. J’ai donné ordre qu’on nous l’amène !

— Eh vé ! s’écria Pistafun, on va tout savoir !…