V
De quelle manière mourut Naiam.


Le roi Koubilaï, ayant son ennemi entre les mains, ordonna qu’on le tuât sur-le-champ, pour punir sa témérité d’avoir osé prendre les armes contre son souverain et fomenté une si noire rébellion ; mais parce qu’il était de son sang, il ne voulut pas que le sang royal fût répandu, ni que la terre en fût imbibée, ni que le ciel et l’air fussent témoins de la mort honteuse de quelqu’un de la race royale. Il ordonna donc qu’il fût mis dans un sac et qu’il y fût lié et secoué jusqu’à ce qu’il fût étouffé. Après qu’il fut mort, les principaux et tout le peuple rebelle qui avaient échappé du combat, parmi lesquels il y avait plusieurs chrétiens, se soumirent de leur bon gré à la domination et à l’obéissance de l’empereur Koubilaï. Et pour lors quatre provinces furent ajoutées à son empire[1].

  1. Les domaines de Naiam, successivement agrandis aux dépens des apanages d’autres princes mongols, formaient ce qu’on nomme aujourd’hui la grande Mandchourie, au nord-est de Pékin et à vingt journées de marche de cette capitale. (P.)