Voyage de Marco Polo, Texte établi par Eugène MüllerDelagrave (p. 168-169).
XXVI
De la ville de Cobinam.


Cobinam est une grande ville, qui est riche en fer et en acier, et en audanic (antimoine). On y fait aussi de très grands et de très beaux miroirs d’acier. On y fait encore un onguent propre au mal des yeux, qui est comme une espèce d’éponge, et se fait en cette manière : ils ont en ce pays-là des mines dont ils tirent la terre et la cuisent dans des fourneaux ; la vapeur qui monte va dans ce récipient de fer et devient matière, étant coagulée ; la matière la plus grossière de cette terre, et qui reste dans le feu, est appelée éponge[1]. Les habitants de ce canton-là sont mahométans.

  1. Ce collyre minéral est très réputé dans le pays sous le nom de tatie. La tatie, dit M. Pauthier, est un oxyde de zinc qui se forme dans les fourneaux où l’on traite la calamine. (P.)