(Attribution contestée)
Vital Puissant ? (T. 1 : Le Degré des âges du plaisir,p. Fig.-7).
Illustration d’un roman érotique français
Illustration d’un roman érotique français

LE DEGRÉ

DES ÂGES DU PLAISIR.





ÉPÎTRE


OU


Couplets à l’auteur du Degré des âges du plaisir.




Air : L’amour est de tout âge.


Mon cher auteur, tes traits plaisants,
Sous l’emblème de la peinture,
Et ses bijoux séduisants,
Qui forment la caricature,
Annoncent au lecteur traits pour traits
Quel est le but de ton ouvrage ;
Que les engins de tes portraits
Ont fait plus d’un usage.

À dix ans, un jeune garçon
Ne connaît dans son allumelle
Qu’un instrument dont la façon
Ne peut produire d’étincelle ;

Mais à quinze ans, brûlants désirs,
Lui parlent un autre langage ;
Il convoite les chauds plaisirs
D’avoir un pucelage.

Ce poil naissant, cette toison,
Bordant le tour de sa cheville,
Guide ses sens et sa raison ;
Il bande alors pour une fille ;
Pour lui c’est un heureux destin
De tâter, baiser une belle,
Depuis le soir jusqu’au matin,
D’instruire une pucelle.

Fille de même, en son printemps,
Veut un semblable sacrifice ;
La démangeaison des amants
Chatouille aussi son orifice ;
Alors, adieu toute vertu,
Ton nez fait son seul avantage,
Elle s’en sert, tout est foutu,
Sa pudeur fait naufrage.

Quand Dieu mit au bas de nos reins
Les outils dont l’homme badine,
Quoi ! voulait-il les rendre vains
Auprès d’une fille lutine ?

Non, non, ce membre créateur
Se dresse pour la créature ;
Qui dément ce plaisir flatteur
Injurie la nature.

Continue donc, mon cher auteur,
À mettre en jeu ce docte organe ;
Qu’en qualité de visiteur,
Il chatouille mainte membrane ;
Sers-toi de ton nerf érecteur,
Que dans un vagin il glisse ;
C’est ainsi qu’attaque un docteur
Une chaude matrice…

Mais ne crois pas que ma chanson
Soit faite pour le philosophe ;
Un aimable et gai polisson
Vaut mieux que gens de cette étoffe.
Eh quoi ! le tracerais-je en vain
Sur la motte de mon amie ?
Ce pupitre est pour l’écrivain
Le bonheur de la vie.