Le Corset : étude physiologique et pratique/06

VI

OBSERVATIONS


Je dispose actuellement de près de quatre mille observations, j’en prends quelques-unes au hasard afin de mettre en évidence les faits les plus intéressants et de démontrer que le corset abdominal agit bien dans le sens que j’ai indiqué.


Tympanisme. — Mme D…, 50 ans. Ballonnement excessif du ventre, tympanisme, très anémiée, marchant difficilement.

1er Corset en décembre 1896. Le volume du ventre diminue en six semaines de 27 centimètres de circonférence ; le tympanisme a complètement disparu et la malade a très rapidement recouvré la santé.


Mme B…, 45 ans. Lithiase biliaire, vésicule volumineuse, coliques hépatiques fréquentes, femme très malade.

1er Corset, janvier 1897, que j’ai dû faire très court pour éviter la pression sur la vésicule. Le foie est beaucoup moins gros et beaucoup moins sensible. Amélioration notable. Pas de coliques hépatiques depuis deux ans.


Utérus. — Mme L…, 50 ans. Endométrite à la suite de couches, ventre très ballonné, souffre constamment de douleurs utérines, ne peut pas marcher, triste, nerveuse.

1er Corset, juillet 1898. Actuellement l’utérus a beaucoup diminué de volume, plus de pesanteurs, ni de douleurs de ventre, marche très bien, a beaucoup engraissé, se porte très bien.

Mme M…, 45 ans. Hypertrophie utérine avec prolapsus, souffre du ventre et marche difficilement.

1er Corset, novembre 1897. Actuellement disparition de tous les troubles, marche sans se fatiguer.


Mme L…, 50 ans. Tumeur fibreuse énorme (fig. 23). Ne peut plus marcher.

Corset, mai 1898. La tumeur, décongestionnée par l’allègement de la masse intestinale qui pesait sur elle, qui l’enclavait vers le petit bassin, a beaucoup diminué de volume.


Mme G…, 58 ans. Salpingite chronique gonorrhéique, ventre très douloureux.

Corset, octobre 1898, très difficilement supporté au début, s’y est habituée, va très bien maintenant, ne souffre plus du ventre, que rarement, très surprise de pouvoir se serrer.


Mme G…, 25 ans. Endométrite, suite de couches, entéroptose, très maigre et très malade. Constipation opiniâtre.

Corset en août 1898. Va très bien maintenant. A engraissé. Digère bien.


Mme B…, 40 ans. Prolapsus de l’utérus, à la suite d’une déchirure complète du périnée ; portait un pessaire de Dumontpalier qui ne pouvait pas être tenu en place sans l’aide d’un tampon de ouate ; cette femme n’avait pas marché depuis dix ans ; très gros ventre (fig. 9 et 10).

1er Corset en mai 1898. Amélioration progressive.

À partir de janvier 1899, a pu abandonner le pessaire, marche et fait de grandes courses sans se fatiguer.


Mme F…, 55 ans. Prolapsus utérin, incontinence d’urine, bassin osseux très déformé, les crêtes iliaques remontées dans la taille jusqu’au niveau des fausses côtes. Grande difficulté pour faire tenir le corset en place.

1er Corset en février 1898. Actuellement très grande amélioration, l’incontinence d’urine a cessé, l’utérus a repris sa position normale.


Mme G…, 27 ans. Ovaire kystique, salpingite ancienne, ventre très douloureux, n’a jamais pu supporter le corset, ni les ceintures, a été opérée depuis. Dans les affections de ce genre, le corset semble contre-indiqué, la pression sur le ventre étant toujours douloureuse. Le corset n’a pas été supporté.

Mme G…, 40 ans. Hypertrophie utérine, ventre douloureux, constipation opiniâtre.

1er Corset, avril 1898. Très mal supporté au début, semblait exagérer les douleurs abdominales. La malade s’y est habituée peu à peu, aujourd’hui s’en trouve très bien.


Mme M…, 60 ans. Tumeur fibreuse de l’utérus, du volume d’une tête d’enfant, ventre très gros et très saillant, pesanteur déterminant une fatigue constante.

1er Corset, mai 1896. Depuis cette époque la tumeur a diminué de volume, elle est maintenant comme une orange, le ventre est beaucoup moins gros et la malade va très bien.


Mme W…, 25 ans. Salpingite double chronique, ventre très douloureux par moment, a très bien supporté le corset depuis juin 1895 ; s’est serrée progressivement et s’en trouve très bien.


Jeunes filles. — Mlle G…, 20 ans. Rein flottant, dilatation de l’estomac. Se tient très mal, omoplates saillantes, buste très court, hanches hautes.

1er Corset en janvier 1898. À la fin de février se tient déjà mieux. Actuellement le buste s’est beaucoup allongé, les douleurs d’estomac ont totalement disparu.


Mlle D…, 18 ans. Scoliose légère. Gros ventre, dos rond.

1er Corset, avril 1899. Immédiatement le buste s’est redressé, et depuis lors la scoliose a disparu, le dos s’est effacé ; elle a beaucoup grandi.


Mlle H…, 22 ans. Constipation opiniâtre. Obstruction du cæcum. Souffre beaucoup de la fosse iliaque droite.

Corset en février 1897. Se trouve immédiatement soulagée, peu à peu la constipation disparaît.


Mlle T…, 18 ans. Mauvaise attitude. Jeune fille très grande, dos voûté, omoplates saillantes. Mal développée, se tient très mal.

1er Corset, septembre 1898. Dès que le corset a été placé, le buste s’est augmenté en avant de 5 centimètres, dans le sens de la hauteur, tandis que le dos s’est effacé ; depuis cette époque la jeune fille se tient très bien, le thorax s’est développé en avant, elle a encore grandi.


Mlle M…, 7 ans. Enfant qui se tient très mal, a porté des corsets de maintien avec des bretelles. Dos voûté, le thorax concave en avant, les épaules tiraillées en arrière ne sont pas suivies par les vertèbres cervicales qui tombent en avant en entraînant la tête. Attitude tout à fait vicieuse ; on proposait de mettre un collier pour corriger l’attitude de la tête, le corset porté depuis octobre 1898 a suffi pour redresser l’enfant qui est maintenant très bien développée (fig. 15 à 17).


Opérées. — Mme B…, 45 ans. Laparotomie pour extirpation d’une tumeur fibreuse de l’utérus, ventre très volumineux et très sensible, ne pouvait pas marcher, portait une ceinture qui la tenait insuffisamment.

1er Corset, juin 1898. Amélioration rapide, diminution du volume du ventre, se sent très bien soutenue et marche toute la journée sans se fatiguer.


Mlle D…, 28 ans. Laparotomie pour hystérectomie, pesanteurs de ventre, constipation opiniâtre, digestions très mauvaises, migraines fréquentes ; vient me consulter ayant une migraine violente depuis plusieurs heures et m’accuse tous les symptômes que je viens de signaler ; je lui mets un corset, elle le garde sur elle, une heure après la migraine était passée et n’a pas reparu depuis ce moment, elle va à la selle tous les jours, a bon appétit et digère bien.


Mme B…, 55 ans. Hystérectomie vaginale, a des pesanteurs dans le ventre par suite de la pression des viscères abdominaux sur le plancher pelvien.

Corset, novembre 1898. Depuis cette époque se sent très soutenue, peut marcher, va très bien.


Mme B…, 40 ans. Vient de subir une laparotomie pour l’extirpation d’un kyste de l’ovaire, ventre très douloureux, ne supportant presque pas de pression et ne pouvant pas être relevé.

Le 1er corset, juin 1898, était à peine supporté dans les premiers jours ; 1 mois après, 2e corset qu’on peut serrer, la cicatrice est beaucoup moins douloureuse, complètement guérie, ne peut plus se passer du soutien fourni par le corset.


Mme G…, 52 ans. Laparotomie pour extirpation des annexes.

1er Corset en février 1899. Trois semaines après l’opération, la cicatrice a été parfaitement maintenue, la malade va très bien.

Mme R…, 22 ans. Laparotomie pour extirpation d’un kyste de l’ovaire, hystérectomie totale. À la suite de cette opération, le plancher pelvien était refoulé vers le bas et la malade avait des pesanteurs de ventre qui l’empêchaient de marcher.

1er Corset en avril 1899. Elle se trouve très bien maintenue et peut vaquer à ses occupations.


Hernies ombilicales. — Mme L…, 64 ans. Hernie ombilicale, dilatation de l’estomac, constipation opiniâtre. Gros ventre, très distendu, ne peut pas marcher, tour de taille 90 centimètres.

1er Corset en janvier 1899. Orifice herniaire à l’épigastre. Constipation guérie, estomac remonté à l’épigastre. Ne souffre plus de sa hernie. Marche très bien.


Mme G…, 50 ans. Hernie ombilicale. Gros ventre. Emphysème pulmonaire, toussait toujours et souffrait continuellement de sa hernie ; porte le corset depuis décembre 1898, l’orifice herniaire est à l’épigastre, les efforts de la toux ne portent plus sur le point faible de la paroi, va très bien à ce point de vue.


Mme L…, 50 ans. Hernie ombilicale volumineuse déterminant des coliques très fréquentes.

1er Corset 1896. Orifice herniaire placé à l’épigastre à la suite du relèvement de la paroi, les accidents intestinaux ont complètement disparu, depuis lors, ne souffre plus de sa hernie.


Mme B…, 52 ans. Grosse hernie ombilicale, opérée sans résultat, double éventration, paroi tout à fait insuffisante, femme impotente. Énorme, 1 mètre 75 de tour de ventre, ne quitte pas la chaise longue, ne peut absolument pas marcher.

1er Corset, juin 1897. Femme transformée depuis ce moment ; ce corset lui a donné une sécurité absolue pour sa paroi, se lève exprès pour mettre son corset, ne se sentant pas suffisamment soutenue dans son lit par sa ceinture ordinaire, marche du matin jusqu’au soir, a diminué de 40 centimètres.


Mme B…, 55 ans. Hernie ombilicale opérée, laparotomie pour l’extirpation d’un kyste de l’ovaire, très gros ventre, prolapsus utérin contre lequel il a été fait une colpopérinéorrhaphie sans résultat, douleur constante et pesanteur du ventre.

1er Corset, juin 1898. Le ventre est très relevé et la cicatrice herniaire est à l’épigastre, très grande amélioration de l’état général, par suite de l’allègement de la région pelvienne.


Mme S…, 60 ans. Huit enfants. Hernie ombilicale, distension énorme des parois.

1er Corset, octobre 1890. L’orifice herniaire se trouve au niveau de l’épigastre, la malade a diminué de 12 centimètres au niveau de la taille et de 30 centimètres de tour de ventre.


Obèses. — Mme H…, 48 ans. Obésité, palpitations de cœur, état général très mauvais, ne quitte pas la chaise longue, varices des membres inférieurs.

1er Corset, octobre 1898. Depuis lors, a beaucoup aminci : 40 centimètres de tour de ventre, les troubles circulatoires ont diminué et la santé générale est beaucoup meilleure, la malade marche très bien.


Mme P…, 45 ans. Obèse, très gros ventre, éventration, ne peut pas marcher, le ventre descend sur les cuisses.

Corset, novembre 1898. Actuellement la masse abdominale a beaucoup remonté, la malade a diminué de 35 centimètres de tour de ventre, marche très bien.


Mme M…, 45 ans. Obèse, se portant mal, ne peut pas marcher, grossit toujours.

1er Corset, juillet 1898. Depuis ce moment a diminué au point d’être méconnaissable, santé excellente, très rajeunie.


Mme H…, 45 ans. Obèse, goutteuse, hémorroïdes internes avec hémorragies presque quotidiennes, hypertrophie du foie, ventre très lourd, seins énormes, constamment allongée sur une chaise longue, ne peut marcher ; porte le corset depuis janvier 1898, les hémorroïdes ont complètement disparu, le volume du foie est très réduit, la malade a beaucoup diminué du ventre, son état général est beaucoup meilleur, peut marcher.


Mme M…, 50 ans. Double hernie crurale, obèse, ventre très gros.

Porte le corset depuis avril 1898. Depuis cette époque a diminué de 50 centimètres ; n’a pas quitté son bandage herniaire.

Reins flottants. — Mlle de Q…, 26 ans. Rein flottant, utérus abaissé, très malade, très maigre, ne peut ni marcher, ni se tenir debout, neurasthénie. Tristesse.

Corset, avril 1899. S’est trouvée améliorée immédiatement ; elle digère très bien, mange de tout, marche et est beaucoup plus gaie.


Mme G…, 50 ans. Créole. A eu les fièvres intermittentes, foie très gros, rein flottant, l’estomac très dilaté, ne digère rien.

1er Corset, avril 1897. Amélioration progressive. Aujourd’hui l’estomac a repris ses dimensions normales. Les digestions sont bonnes, le foie a même diminué de volume.


Mlle L…, 30 ans. Rein flottant à droite, très gros, irrégularité dans l’émission des urines, estomac atteignant le pubis, ne digère rien, ne peut pas marcher.

1er Corset, décembre 1898.

2e Corset, avril 1899 ; à l’examen, le rein a beaucoup diminué de volume, l’estomac est encore bien dilaté, mais cependant la malade digère beaucoup mieux ; amélioration sensible.


Mme V…, 55 ans. Dilatation de l’estomac, abaissement du rein, migraines constantes ; cette femme passait la moitié de son temps couchée dans l’obscurité.

Corset depuis février 1897. Guérison complète.


Mme V…, 38 ans. Dilatation de l’estomac, ectopie rénale, entéroptose, femme très maigre, tout à fait cachectique, difficulté très grande pour faire tenir le corset sur le ventre qui était déprimé en bateau ; l’amélioration n’a pas été immédiate.

Le 1er corset a été fait en décembre 1896 et ce n’est que vers la fin de 1898 que les troubles gastriques ont à peu près disparu, aujourd’hui la malade est presque complètement rétablie, elle a beaucoup engraissé.


Mme P…, 25 ans. Ectopie rénale, rein très gros placé au milieu du ventre, ne digère rien, très maigre, se traîne, souffre toujours.

1er Corset en 1895. Amélioration au bout de 6 mois, va très bien maintenant, ne souffre plus du rein, digère bien, est complètement guérie.


Mme P…, 23 ans. Ectopie rénale. Constipation opiniâtre. Troubles digestifs.

Corset, juillet 1897. Disparition des accidents.


Mme P…, 25 ans. Rein flottant très gros, très fatiguée, malade très amaigrie, employée des postes ; ne peut plus faire son service.

Corset, décembre 1895. A engraissé de 20 livres en 3 mois, ne souffre plus du tout.


Mme B…, 30 ans. Rein mobile à droite, douleur constante du côté du ventre et troubles gastriques très accentués.

Corset en mars 1897. Va parfaitement depuis lors.


Mlle de F…, 18 ans. Abaissement du rein droit, estomac très distendu, ptose générale, très maigre, refuse de porter le corset. Sur les instances de son médecin finit par s’y décider. Se trouve tellement améliorée qu’elle ne veut plus le quitter.


Mme G…, 25 ans. Rein flottant. Maigrit constamment, souffre beaucoup des reins.

1er Corset en 1897. A engraissé, les douleurs lombaires ont disparu, se porte ; très bien.


Mme G…, 45 ans. Rein flottant, dilatation de l’estomac, ptose générale, abaissement de l’utérus, ne pouvait pas marcher. Corset très difficile à maintenir en place, en raison de la forte dépression abdominale.

1er Corset, mars 1898. Pendant six mois au moins, cette femme a été gênée par son corset. Aujourd’hui le supporte très bien et se trouve complètement rétablie.


Mme R…, 30 ans. Dilatation de l’estomac, rein mobile, antéflexion de l’utérus, troubles digestifs et douleurs très violentes au moment des règles.

1er Corset en mars 1898. Amélioration des fonctions digestives et disparition complète des douleurs menstruelles.


Mlle D…, 18 ans. Dilatation de l’estomac, abaissement du rein, ventre en bateau, très anémique et très maigre portait une ceinture munie d’une pelote, sous laquelle la malade plaçait en outre des journaux pliés, elle ne trouvait jamais la ceinture assez profondément incrustée dans la paroi, cherchant instinctivement à soutenir la grande courbure de l’estomac.

1er Corset en octobre 1898. Le corset n’a tenu qu’à l’aide de sous-cuisses en raison de l’état de maigreur du sujet. Six mois après la malade commençait à engraisser, aujourd’hui elle est bien portante.


Mlle H…, 18 ans. Ectopie rénale droite, obstruction du cæcum, constipation opiniâtre résistant à toute médication.

1er Corset, février 1898. Le rein est bien soutenu, elle n’en souffre plus. Constipation guérie ; troubles nerveux et gastriques complètement disparus.


Mme V…, 35 ans. Rein flottant à droite, lithiase biliaire, dilatation de l’estomac, troubles digestifs très accentués, irrégularité dans l’émission des urines et douleurs de ventre.

1er Corset, juillet 1898. Amélioration très notable des reins et de l’estomac, pas de renseignement sur la lithiase biliaire.


Mme V…, 37 ans. Ectopie rénale, dilatation de l’estomac, ptose générale, femme cachectique, neurasthénique, ne digère rien, souffre toujours, excessivement maigre, difficulté énorme pour faire tenir le corset.

1er Corset, 1895. Amélioration très sensible, a beaucoup engraissé ; se porte très bien maintenant.


Mme W…, 31 ans. Ectopie rénale, entéroptose, porte un corset ordinaire avec une ceinture hypogastriques, vertiges dès qu’elle marche, très mauvaise digestion.

1er Corset, janvier 1898. Va très bien maintenant.


Ptose. — Mme C…, 68 ans. Ptose générale, abaissement de l’utérus, ne peut pas marcher.

1er Corset, février 1899. Amélioration très sensible en mai, marche très bien, digère bien.


Mme J…, 30 ans. Ptose générale, abaissement de l’utérus, pessaire, ne peut pas marcher.

1er Corset, février 1897. Marche très bien, ventre diminué, utérus remonté, suppression du pessaire.


Mme C…, 40 ans. Ptose générale. Extirpation totale de l’utérus et des annexes, souffrant de ne pas avoir le ventre soutenu, la ceinture était insuffisante, porte le corset depuis janvier 1899 et s’en trouve très bien, marche beaucoup mieux.


Mme D…, 33 ans. Ptose générale. Prolapsus utérin. Femme impotente.

Porte le corset depuis avril 1897. Se trouve très bien, marche, ne souffre plus.


Mme D…, 38 ans. Abaissement de l’utérus, ptose générale, très gros ventre, portait une ceinture sans laquelle elle ne pouvait se mouvoir.

1er Corset en mai 1896. La ceinture a pu être immédiatement supprimée, la ptose a disparu, tous les organes ont retrouvé leur position et la femme se livre sans fatigue aux sports les plus violents.


Mme D…, 30 ans. Endométrite, ptose générale. Pesanteur du ventre, ne peut pas rester debout.

1er Corset, janvier 1899. Améliorée rapidement, marche sans aucune fatigue.


Mme F…, 36 ans. Ptose. Dilatation de l’estomac, descendu jusqu’au pubis. Couchée depuis un an, ne peut supporter aucun aliment.

1er Corset, avril 1899, 2e Corset en octobre. Le creux épigastrique s’est rapidement comblé, la santé générale s’est améliorée, elle mange et vaque à ses occupations.


Mme P…, 26 ans. Ptose générale. Gros utérus, creux épigastrique très exagéré, ventre saillant, l’intestin est si distendu et la paroi si mince, qu’on voit à travers la peau les sinuosités intestinales ; menaces d’éventration.

Corset, juin 1898. La paroi s’est épaissie et consolidée et l’estomac remplit le creux épigastrique.


Estomac. — Mme G…, 35 ans. Estomac très dilaté, avait des éructations pendant des heures entières (son entourage prétendait qu’elle avalait de l’air en parlant), figure tirée, yeux creusés, femme tout à fait malheureuse ne pouvant pas se trouver en société.

1er Corset en mai 1897. Dès que je lui remets le corset, le fait seul de lui soulever le ventre provoque des éructations tellement violentes qu’elles aboutissent à un évanouissement, néanmoins le corset est adapté, les accidents diminuent petit à petit ; au bout de six mois la malade est complètement guérie de ses troubles digestifs et de ses éructations, elle est actuellement très bien portante, a beaucoup engraissé.


Mlle B…, 20 ans. Jeune fille ayant de fréquentes migraines, souffrant de l’estomac et digérant très mal, constipation.

Corset en janvier 1899. Disparition de tous ces accidents depuis l’adoption du corset, a bon appétit, digère bien, travaille sans fatigue.


Mme O…, 32 ans. Dilatation d’estomac, point de côté à gauche, pris pour une douleur intercostale durant depuis plusieurs années et occasionnée par une accumulation de gaz sous la voûte de l’estomac.

Corset depuis novembre 1897. La douleur a complètement disparu.


Mme T…, 39 ans. Femme grande, paroi abdominale très distendue, ventre très saillant, entéroptose, troubles gastriques.

1er Corset, juin 1898. La paroi abdominale était très épaisse, le premier effet du corset a été d’en provoquer l’amincissement ; à tel point que les anses intestinales distendues par le gaz se dessinaient sous la paroi d’une façon très nette. Le deuxième effet du corset a été de rendre à la capacité intestinale son volume primitif, de telle sorte qu’aujourd’hui la paroi et l’intestin ont retrouvé leurs dimensions normales.


Mme P…, 28 ans. Mal à l’estomac. Mariée depuis 7 ans, pas d’enfants, antéflexion utérine.

1er Corset, juillet 1898. Début de grossesse en novembre même année. Accouchement normal, va très bien.


Mme P…, 36 ans. Dilatation d’estomac, très maigre, ne digère rien, est obligée de s’allonger pendant deux heures après le repas, pour que les aliments puissent atteindre l’orifice pylorique, sous l’influence de la position horizontale.

Corset, décembre 1896. Actuellement guérie, mange et digère tous les aliments.


Mme P…, 66 ans. Souffre beaucoup de l’estomac, digère très mal, constipation opiniâtre.

Corset, octobre 1897. La constipation a complètement disparu et l’estomac va beaucoup mieux.


Mme L…, 23 ans. Souffrait de l’estomac et du ventre. Ptose générale.

Corset 1897. Amélioration, grossesse menée à bien.


Mme B…, 30 ans. Fait beaucoup de sport, monte à cheval tous les jours, ne peut pas faire de longues courses, respire mal avec ses corsets. Souffre de l’estomac.

Porte mon corset depuis juin 1899 et depuis ce moment fait de très longues courses à cheval sans être essoufflée, estomac guéri.


Mme F…, 25 ans. Mal à l’estomac, étroitesse du thorax, femme qui s’est toujours serrée, très mal développée.

1er Corset en décembre 1897. Thorax élargi, estomac remonté. Va très bien.


Mme S…, 32 ans. Coxalgie, dilatation énorme de l’estomac.

1er Corset en mai 1898. La première application a provoqué un état nauséeux avec défaillance, qui a duré pendant plusieurs heures. Ces accidents ont rapidement disparu, la dilatation s’est atténuée progressivement. Aujourd’hui en parfaite santé.


Mme S…, 35 ans. Dilatation de l’estomac, neurasthénie. Corset en décembre 1898. À la suite de la première application, état nauséeux avec régurgitation qui dure quelques minutes, et ne s’est plus reproduit. Guérison complète en peu de mois.


Mme G…, 36 ans. Dilatation de l’estomac ; constipation, n’a jamais pu porter de corsets, clapotements dans le ventre pendant la marche et les mouvements violents.

1er Corset en 1895, très bien supporté. Le clapotement stomacal est perçu sous la voûte diaphragmatique pendant une année ou deux, en diminuant progressivement. Il a aujourd’hui complètement disparu.


Système osseux. — Mme G…, 41 ans. Réglée à 15 ans. Début de scoliose à ce moment. Déformation et arrêt de développement portant surtout sur la cage thoracique à gauche. On applique un corset muni de bretelles et d’un coussin comblant le creux thoracique. La déformation s’est accentuée et les coussins ont été mis de plus en plus gros, ils en arrivent à avoir 10 centimètres d’épaisseur, sur 16 de côté. À vingt-six et à vingt-huit ans, accouchements normaux. Mais depuis l’enfance cette femme est malade, souffre de l’estomac, ne digère que la viande crue, très constipée, son utérus s’abaisse et bientôt elle est forcée de porter une ceinture, marche mal.

Se présente à moi dans cet état en octobre 1898, demande un corset et me fournit des coussins tout préparés. Elle en possède un certain nombre. On lui fait l’appareil, mais elle a peine à le conserver ; la partie du corset correspondant au buste ne la serrant pas suffisamment, le coussin s’éloignait de la cage thoracique. Elle le porte néanmoins. En mars 1899, 2e corset, très légère amélioration du côté de l’estomac. Mêmes reproches pour l’absence de soutien du buste. En juillet, 3e corset. Cette fois elle est tout à fait habituée à se passer de tuteur ; l’estomac va tout à fait bien, elle mange de tout, son ventre est moins douloureux, les fonctions intestinales se régularisent. Le creux thoracique semble se combler. En décembre, 4e corset. Amélioration générale, a passé les vacances à marcher sans se fatiguer, a supprimé sa ceinture ; fait très intéressant, il a fallu diminuer le coussin de moitié en épaisseur et en surface. Évidemment le thorax se développe du côté atrophié et je prévois qu’on pourra complètement supprimer le coussin d’ici un an ou deux.


Mlle M…, 16 ans. A eu un mal de Pott à 7 ans. Gibbosité intéressant les six ou sept dernières vertèbres dorsales. A été mise dans un appareil et immobilisée pendant des années, puis a marché avec des béquilles lorsque la lésion anatomique a été guérie. Se présente à moi en février 1898 pour avoir un corset. Se plaint également de ne pas avoir le buste tenu. Mais comme je l’ai démontré, la partie du corset correspondant au buste est accessoire, ne serre pas ; la lésion étant guérie, je tente néanmoins de lui faire porter ce corset sous ma surveillance. Elle s’en est en effet bien trouvée. Au 2e corset en juillet 1899, l’enfant s’est très développée, le buste s’est élargi et beaucoup allongé, les épaules qui étaient très portées vers le haut par le fait des tuteurs latéraux, sont maintenant tombantes, la silhouette s’est beaucoup améliorée et l’état général est très bon.


Mlle D…, 18 ans. Coxalgie de la hanche droite. Bassin dévié, hanche gauche plus haute, courbure de compensation à la colonne vertébrale ; la concavité à gauche doit être remplie par un coussin pour éviter l’accentuation de la déformation. Fillette bien portante, me demande un corset en octobre 1898. Se trouve bien au point de vue de la contention des organes de l’abdomen, mais a peur d’avoir le buste trop libre. En somme toujours même observation ; porte son corset ; j’en fais un deuxième en avril 1899, l’enfant va mieux, son buste s’est allongé de plusieurs centimètres, a beaucoup grandi, se tient mieux.

3e corset en octobre 1899. Amélioration complète, l’enfant va très bien, j’ai pu supprimer complètement le coussin.


Grossesses. — Mme P…, 28 ans. Mariée depuis 8 ans. Pas d’enfants. Antéversion utérine, douleurs pendant les règles. 1er corset en juin 1898. Devient enceinte en octobre ; grossesse normale sans troubles digestifs, accouchement normal.

Mme M…, 26 ans. Mariée depuis 4 ans. Pas d’enfants. Antéflexion utérine. 1er corset en 1897. Devient enceinte 5 mois après ; grossesse normale, accouchement normal.

Mme G…, 30 ans. A déjà eu 5 enfants, le dernier a 6 ans. Pendant ses premières grossesses a toujours eu des vomissements nécessitant un traitement spécial. À la fin de 1895, corset ; nouvelle grossesse datant de 6 mois actuellement, n’ayant déterminé aucun trouble gastrique. Santé parfaite.

Mme D…, 25 ans. Mariée depuis 4 ans. Pas d’enfants. 1er corset en 1897. Dans le courant de la même année grossesse et accouchement normal.

Mme D…, 26 ans. Mariée depuis 5 ans. A été opérée étant jeune fille ; laparotomie. Est bien réglée. Pas d’enfants. Corset en novembre 1898. Devient enceinte le mois suivant. Grossesse normale, accouchement normal.


J’ai pris au hasard quelques observations, elles sont toutes intéressantes mais amènent toujours le même résultat qui est, en somme, produit par un effet mécanique très simple, déterminant le soutien de tous les organes abdominaux. J’ai cru inutile, pour cette raison, de prolonger la liste des observations ; les indications du corset abdominal sont bien précises, les contre-indications sont réduites à l’état inflammatoire des organes abdominaux, et dans ces cas il faut agir avec la plus grande circonspection. D’ailleurs la pression du ventre est difficilement supportée si le ventre est douloureux, et ce fait seul suffirait pour faire abandonner le corset aux malades.