Le Corset : étude physiologique et pratique/01


I

DESCRIPTION


Tout le monde sait qu’un corset, quel qu’en soit le type, est un appareil qui s’applique d’une façon à peu près immédiate sur le corps, et qui possède toujours une certaine rigidité dans le sens de sa hauteur, par le fait du busc et des baleines dont il est muni. C’est cette rigidité même qui le définit, qui justifie son emploi ; tout appareil de ce genre qui serait dépourvu de pièces rigides pourrait aussi bien être appelé maillot, corsage, gilet, etc.

Mais ce que les intéressées ignorent le plus souvent, c’est que, en raison de sa forme et de sa rigidité, le corset a une influence sur les organes qu’il recouvre et qu’il ne peut être convenablement appliqué si l’on ne connaît l’anatomie des régions avec lesquelles il est en contact. C’est ainsi qu’il doit être placé dans des conditions déterminées, afin d’assurer aux viscères la stabilité dans leur situation normale et la liberté de fonctionnement.

En un mot, il doit agir de telle sorte, que la pression qu’il est appelé à exercer s’ajoute aux efforts de la nature, au lieu d’agir en sens contraire.

Le corset se place sur des régions dépourvues de protection osseuse, par conséquent susceptibles de subir des déformations. S’attacher à respecter les formes extérieures de ces régions, en vue de conserver les connexions naturelles des organes internes, doit être la première préoccupation dans la recherche d’une forme favorable pour un corset.

Cet appareil est la seule pièce du vêtement féminin qui ait une influence sur la position des viscères, sur leur fonctionnement et, par suite, sur la santé. Ceux qui le confectionnent devraient avoir des notions exactes d’anatomie et de physiologie qui leur font toujours défaut ; les corsetières, recrutées généralement parmi des ouvrières sans instruction spéciale, ne suivent et ne connaissent d’autres lois que celles de la mode et, à notre époque de progrès, malgré l’effort qui tend à vulgariser toutes les connaissances se rapportant à l’hygiène, l’industrie du corset n’a pas encore réussi à s’affranchir d’une routine séculaire. Par contre si l’on découvre dans un corset d’un type nouveau des qualités qui lui assurent un succès avantageux, on s’ingéniera à le copier plus ou moins adroitement, mais sans chercher à se rendre compte des mobiles qui ont guidé l’inventeur ; de telle sorte que les indications données sont maladroitement suivies et que les résultats obtenus ainsi par à peu près sont plutôt nuisibles qu’utiles.

Qu’on ne s’y trompe pas, pour qu’un corset devienne un vêtement inoffensif, il faut qu’il soit extrêmement bien adapté, qu’il ne gêne aucun de nos organes, aucun de nos mouvements ; c’est en cela que réside la grande difficulté de son application et c’est ce qui nécessite les connaissances spéciales dont j’ai parlé plus haut.

Il est impossible actuellement d’exiger des corsetières des diplômes ou des licences officielles ; cependant, lorsqu’on sait le mal qu’elles ont fait et qu’elles peuvent faire aux femmes, on en arrive à souhaiter que, à la technique de leur art, à leur adresse professionnelle, elles s’efforcent d’ajouter ces connaissances élémentaires de splanchnologie dont nous devrions tous être instruits en vue de notre propre conservation.

Fig. 1. — Forme des anciens corsets.

Mais aussi, dans le même ordre d’idées, j’estime que la création d’un appareil dont la santé des femmes doit sûrement bénéficier est un sujet très digne d’intéresser tout particulièrement les femmes médecins. Si elles voulaient bien joindre leurs efforts aux miens, elles pourraient, le cas échéant, sinon intervenir directement, du moins guider les corsetières ; rien ne leur serait plus facile, car elles sont douées à ce point de vue de la science acquise, de l’expérience personnelle et de l’adresse féminine. Il serait extrêmement utile pour la santé de la femme que les femmes médecins voulussent bien élucider cette question du corset, c’est tout à fait dans leur rôle ; elles peuvent apporter chacune expérimentalement une pierre à l’édifice et cette étude absolument négligée jusqu’à ce jour, faute de compétence, arriverait enfin, grâce à notre intervention, à être magistralement traitée. Rien de déshonorant à cela d’ailleurs : le corset, par son action immédiate sur nos organes, a une grande influence sur la vie intime de la femme et son étude se rattache d’une façon tout à fait directe aux sciences médicales. Quoi de plus louable que de soigner son prochain, de défendre sa vie, quel que soit le moyen employé, et, dans le cas particulier a fortiori, puisque la tendance des femmes médecins doit se porter tout naturellement vers l’amélioration des conditions hygiéniques des personnes de leur sexe, conditions qui, au point de vue du vêtement, sont très défavorables ? Pourquoi laisser ce soin à d’autres femmes qui n’ont pas notre instruction et notre autorité en la matière ?… Il n’est pas douteux que si les féministes échouent dans leurs tentatives de réforme du vêtement féminin, c’est qu’elles ne proposent pas de solution réalisable. Tout le monde est d’accord pour convenir que le vêtement, dans sa forme actuelle, n’est pas en rapport avec les exigences de l’hygiène de la femme, mais encore faudrait-il rechercher quelle est, parmi toutes les pièces qui le composent, celle qui a le plus d’importance. Or il n’y a pas de doute, c’est le corset, lui seul, qui donne au corps de la femme la forme sur laquelle viennent se mouler toutes les autres parties du vêtement ; aussi est-il nécessaire d’indiquer dans quel sens on doit le modifier. Cette indication doit être assez précise pour que les spécialistes puissent en tirer parti. Ainsi, on peut voir déjà les effets produits par la campagne que j’ai entreprise il y a trois ans ; et je ne crois pas trop m’aventurer en disant que mes efforts et les résultats obtenus ont été le point de départ de modifications sérieuses apportées dans les robes, dans les corsages et même dans les corsets.

Il est indiscutable que la femme transforme actuellement son vêtement. Elle était dans de très mauvaises conditions depuis la dernière moitié de ce siècle ; personne mieux que les médecins n’est appelé à le constater. Si on peut la soustraire aux misères physiologiques occasionnées par le corset, c’est un des plus louables progrès qu’on fera faire à sa cause.

Mais une révolution de ce genre ne peut pas s’accomplir sans lutte, on ne touche pas impunément à la toilette de la femme et si l’une comprend le bien fondé de la modification qu’on lui propose et s’y prête de bonne grâce, l’autre sera intraitable, hostile à tout changement : on ne pourra vaincre sa résistance qu’avec le temps. Seules ont accepté d’emblée la réforme du corset celles qui, instruites des avantages promis, enthousiastes de l’idée émise, en firent loyalement l’essai. Je n’étonnerai personne en disant que la chose n’alla pas sans peine ; l’étude était nouvelle pour un médecin et l’on ne pouvait espérer satisfaire tous les désirs, atteindre du premier coup la perfection.

Pour établir un corset répondant à tous les desiderata physiologiques, les difficultés ont été nombreuses. Il a fallu bouleverser toutes les théories antérieures et, sans se servir d’aucune des notions existant déjà, créer l’appareil de toutes pièces. Comment ne pas admettre que, pour des raisons diverses, j’aie pu essuyer des échecs ? Mais quelle est l’expérience qui réussit dès le premier essai ?

Pour résoudre le problème dans le cas particulier, il était de toute nécessité de se consacrer sérieusement à cette étude, d’enregistrer les échecs, heureusement peu nombreux, de s’acharner à en découvrir les causes qui, la plupart du temps, ont été la conséquence de maladresses, d’être sincère, en un mot ; ces conditions ont été réalisées : les résultats sont très satisfaisants.

Si du moins les femmes se présentaient avec des viscères en bon état, avec des formes toujours semblables, exemptes de tares ou d’anomalies ! Mais il est loin d’en être ainsi. Le squelette varie d’abord individuellement, il se modifie ensuite avec l’âge ; de plus, l’espèce humaine, chez les civilisés tout au moins, laisse beaucoup à désirer au point de vue de sa constitution intime. Les femmes ont été déformées par leurs corsets, elles sont malades le plus souvent, les cas tout à fait normaux sont malheureusement exceptionnels. Il en résulte une série de difficultés qui retardent l’acheminement vers la perfection, mais dont on est bien forcé de tenir compte si l’on veut réellement créer et imposer un appareil durable s’adaptant à chaque cas particulier. Je ne crois pas avoir mieux à faire pour être utile à mes lecteurs que de signaler, avant d’entreprendre la description du corset tel que je le comprends, les causes qui en font un appareil scientifique, médical, difficile à appliquer et qui obligent les personnes qui s’en occupent à être instruites des sciences anatomiques, physiologiques et pathologiques.

En effet : 1o il faut tenir compte de la conformation du squelette au point de vue de son rôle vis-à-vis des viscères, savoir sur quels os et sur quelles régions on peut prendre des points d’appui ; ceci connu, noter les variations individuelles pour pouvoir modifier indéfiniment la forme de l’appareil ; il faut donc, avant toutes choses, connaître la forme normale du squelette, savoir délimiter les os par la palpation, afin de noter les différences et prendre des points de repère. Cette constatation est difficile, je dirai même impossible aux personnes étrangères à la médecine.

2o Nous devons également être instruits de l’état des viscères et de leur position. Comme le corset est un appareil toujours serré, il est de la dernière importance de savoir dans quel sens il presse sur les organes, s’il les refoule au lieu de les maintenir ; et il est délicat de bien saisir pour cela la position de chacun d’eux. Or, comment délimiter, par exemple, la partie inférieure d’un organe qu’on veut relever, si l’on ne sait se servir de la palpation et de la percussion ? Comment la corsetière se rendra-t-elle compte du degré d’abaissement de l’estomac ou du rein, pour ne parler que des choses les plus élémentaires ? Cela est tout à fait impossible. Et cependant ces cas pathologiques, si fréquents, ne guérissent que grâce à une intervention tout à fait appropriée ; mais encore faut-il pouvoir les diagnostiquer, et nous savons que si parfois ils apparaissent à première vue à des yeux prévenus, d’autres fois ils sont si peu évidents qu’on les négligerait, certainement, si l’on n’avait conscience de la responsabilité professionnelle et souci de guérir son malade. Voilà pourquoi j’ai dit, en commençant, que la question du corset est du domaine de la thérapeutique.

Les échecs que, personnellement, j’ai enregistrés, très rares en somme, étant donné le nombre de corsets appliqués (près de quatre mille à ce jour), eussent été légion entre les mains des femmes de métier, non pourvues de connaissances médicales, ainsi que j’ai pu m’en convaincre au cours des essais successifs que je tentai près d’elles avant de me résigner à attaquer moi-même la question par son côté expérimental et pratique.

Forte de connaissances acquises dans de longues années d’expériences, je me crois en mesure non seulement de fixer dès aujourd’hui les règles qui doivent présider à la construction du corset, mais encore de signaler une à une les anomalies qui en compliquent la fabrication et l’adaptation.

J’aurais voulu mettre ces indications très précises à la disposition des fabricants, de telle façon qu’ils pussent en tirer parti pour établir des appareils qui garantiraient au moins l’intégrité des fonctions physiologiques ; malheureusement l’interprétation des cas pathologiques, si nombreux, échappe à leur compétence et ne leur permettrait pas toujours de les utiliser.

Qu’on ne s’imagine pas, en effet, qu’une formule générale, une fois donnée, peut être invariablement suivie. Les cas sont trop complexes, les exceptions trop fréquentes, les corrections à faire trop variables, pour qu’il soit possible d’établir en pareille matière des lois immuables. On doit, au contraire, s’inspirer des connaissances qu’on possède, de l’expérience acquise, pour varier à l’infini les formes du corset et modeler celui-ci sur les formes humaines, qui ne sont jamais semblables d’un sujet à l’autre.

Si l’on tient compte de notre structure osseuse, du rôle des os vis-à-vis de nos viscères, rôle qui est défini par leur position, leur direction et les conditions de leurs articulations ; si, d’autre part, on connaît les organes que ces os recouvrent ou enferment dans leur cavité, ainsi que les fonctions de ces organes et les conditions d’intégrité de ces fonctions en vue de l’équilibre nutritif et de la santé, il devient possible d’établir des règles générales pour la confection d’un corset, règles soumises cependant à de nombreuses exceptions comme nous l’avons dit plus haut.


Squelette. — Rappelons que le squelette du tronc constitue, à chacune de ses extrémités, la paroi de deux cavités, le thorax et le bassin, reliées entre elles par une tige, la colonne vertébrale. Ces deux boîtes osseuses, dont la capacité et la forme varient avec chaque individu, ne conservent pas, en outre, l’une vis-à-vis de l’autre, dans une attitude donnée, le même écartement ; cela est dû à la forme de leur bord et aussi à la direction qui leur est imprimée par la courbure plus ou moins accentuée de la tige.

Thorax. — C’est ainsi par exemple que, chez certaines personnes, la base du thorax est très évasée, les fausses côtes saillantes, le thorax bombé, bien développé, et l’écartement qui le sépare du bassin nettement marqué. Chez d’autres, au contraire, la cage thoracique est amoindrie, se termine à la base en forme de cône tronqué à sommet inférieur ; les dernières fausses côtes, resserrées dans le sens transversal, bombent vers le bas et se rapprochent de la crête iliaque jusqu’à rendre l’intervalle qui les sépare inappréciable. La région sternale est déprimée ; il y a disproportion entre le développement du thorax et le reste du squelette.

Je ne m’étendrai pas ici sur l’intensité ni sur la cause de ces déformations. Ces recherches se rattachent à l’étude de la nutrition en général et ne sauraient trouver place dans le cadre forcément restreint de ce travail. Je suis cependant tenue de rappeler qu’une des causes de l’amoindrissement thoracique résulte de l’abus que les femmes ont fait du corset ordinaire, serré d’une manière exagérée, et appliqué directement sur le thorax dès l’enfance. Sans corset, il n’y a pas de raison pour que le thorax de la femme ne soit pas aussi bien développé proportionnellement que celui de l’homme. Mais la constriction de la cage thoracique, en dehors du tort fait à la nutrition générale par la compression des poumons, a une importance capitale sur la direction du développement osseux et ce sont les femmes qui se sont serrées pendant longtemps sur une grande étendue, depuis la taille jusque sous les bras, qui présentent un thorax dont la circonférence est très amoindrie, la région dorsale bombée, la région pectorale aplatie, et des côtes incurvées vers le bas.

Bassin. — On constate dans la forme du bassin des variations non moins considérables (je ne signale que celles qui intéressent mon sujet). La crête iliaque est parfois très évasée en dehors, les hanches sont larges et saillantes. D’autres fois elle est effacée, se dirige vers le haut dans sa partie moyenne jusqu’à atteindre les dernières fausses côtes : autrement dit la crête iliaque est dans la taille, et le point d’appui qu’on doit prendre pour poser les jupes se trouve sur la fosse iliaque externe. Cette anomalie, assez fréquente, ne se remarque pas au premier abord à cause de l’épaisseur du tissu adipeux à ce niveau : il faut être prévenu pour la découvrir. Elle donne d’ailleurs lieu à une attitude spéciale, caractéristique pour un œil exercé : la femme a la taille courte, le bassin haut en arrière, les hanches effacées.

Dans d’autres cas qui s’observent fréquemment chez l’adulte, puisque le fait s’accentue à mesure qu’on avance en âge, la masse osseuse sacro-iliaque s’épaissit énormément vers la région de l’articulation sacro-iliaque, surtout à sa partie supérieure, à la réunion des crêtes avec le sacrum. Cette masse, vue de profil, surplombe à tel point la région hypogastrique que, à première vue, il semble qu’il soit impossible d’obtenir le soulèvement des organes de cette région à l’aide d’un appareil dont le point d’appui est placé en arrière et au-dessus de cette saillie osseuse, c’est-à-dire beaucoup au-dessus de la région sous-ombilicale. Naturellement la partie antérieure du corset a des tendances à remonter pour transformer la direction de la pression et d’oblique la rendre horizontale, et, comme, à l’encontre des côtes qui se laissent déprimer, les os du bassin sont très résistants, si l’étoffe du corset ne se moule pas exactement sur leurs saillies, cette tendance est impossible à vaincre.

Enfin parfois la crête iliaque est très peu saillante sur tout son pourtour, le bassin est fuyant, il ne s’élargit que vers le trochanter.


Telles sont les variations le plus fréquemment constatées dans la structure même du tronc ; examinons maintenant celles qui résultent de l’écartement des deux boîtes osseuses. Dans le sens antéro-postérieur, la distance entre les deux boîtes osseuses, le sujet vu debout, est déterminée par la cambrure plus ou moins accentuée de la colonne vertébrale dans la région lombaire. Chez les uns, le dos est redressé, cambré, le bassin s’incline en avant et en bas ; l’écart entre les deux cavités osseuses augmente. Chez d’autres, au contraire, le dos est bombé, le bassin se relève en avant et en haut, le buste s’incurve, et l’écart entre l’appendice xiphoïde et la symphyse pubienne diminue. Si j’ajoute que toutes ces variétés de forme du squelette se compliquent de l’asymétrie des deux côtés du corps, en particulier du bassin dont les crêtes iliaques ne sont jamais sur le même plan horizontal et s’écartent inégalement de la colonne vertébrale, on admettra sans peine que celui-là seul, qui sait reconnaître ces disparités, ces anomalies, pourra vaincre les difficultés d’application qui en résultent. En un mot, si l’on n’est point en mesure de découvrir et d’utiliser, où qu’ils se trouvent, les points d’appui imposés, quelles que soient les modifications partielles que leurs variations doivent entraîner dans la construction du corset, le but qu’on se propose peut ne pas être atteint. Et ainsi les principes qui ont servi de base à la conception de l’appareil seront le plus souvent violés, car nous admettons, a priori, que les rapports des viscères et des os sont constants, quelle que soit la direction ou la déformation de ces derniers.

Parties molles. — Dans le même ordre d’idées, les parties molles doivent aussi retenir notre attention, car les parois et les viscères nous mettront en présence de multiples sujets d’embarras. Les femmes qui ont conservé les formes originelles sont en fort petit nombre. Presque toutes ont le ventre saillant, les parois plus ou moins distendues, plus ou moins malléables, et le plus souvent épaissies par l’envahissement graisseux.
Fig. 2.
Femme maigre : entéroptose.

Par contre, le buste est mince, la région épigastrique déprimée ; le thorax et le bassin sont en quelque sorte isolés l’un de l’autre par l’évidement artificiel de la taille. Cette déformation répond à la forme conventionnelle que la femme s’est donnée à l’aide de son corset habituel.

Les types normaux, très exceptionnels, avons-nous dit, appartiennent à une catégorie de femmes qui se sont affranchies du corset dès l’enfance, ou qui, par nécessité professionnelle, ont été amenées à faire usage de corsets spéciaux. Lorsqu’on a eu l’occasion d’examiner quelques-uns de ces types normaux (fig. 4 et 5), on peut affirmer, contrairement à l’opinion généralement admise, que la paroi abdominale, chez la femme, peut être à peu près rectiligne, comme chez l’homme. Nous dirons plus, chez les femmes qui ont eu des enfants, la paroi peut récupérer sa forme naturelle à la condition de lui venir en aide et de suppléer à la force musculaire amoindrie par l’état de grossesse, au lieu de l’annihiler en lui faisant supporter tout le poids de la masse intestinale par l’intermédiaire d’un mauvais corset. Cela est si vrai qu’on arrive toujours, par l’emploi d’un appareil approprié, à corriger cette déformation et à restituer à la paroi abdominale d’une femme, même multipare, sa forme et ses dimensions naturelles.
Fig. 3. — Femme obèse.
Chez la plupart des femmes, le tissu adipeux, dis-je, est singulièrement développé autour de la base du tronc. On dirait que la graisse, accumulée sous la peau comme dans un cul-de-sac par la ligature que détermine le corset autour de la taille, ne peut retourner dans la circulation et s’agglomère de plus en plus. Il n’est pas aisé de maintenir un corset sur cet amas de graisse et de donner une bonne direction à la pression qu’il exercera, sans déterminer sur le sujet un changement de forme d’autant plus grand que l’élément graisseux est plus abondant et plus localisé. Presque toujours, c’est ce changement de forme, entraînant l’épaississement de la taille par la suppression de la constriction épigastrique, qu’il est le plus difficile de faire accepter.
Fig. 4.
Femme normale sans corset.

Chez les femmes maigres, la peau est très mince, les os apparaissent en saillie, mal protégés par les téguments ; c’est pour ainsi dire le squelette qu’il faut envelopper, mais les pressions, quelles qu’elles soient, sont mal supportées. La crête iliaque, en raison des filets nerveux qui la recouvrent, est à ce point sensible que l’étoffe même du corset, la présence d’une baleine peuvent déterminer des douleurs insupportables. Néanmoins l’état de maigreur n’exclut pas les tares habituelles, au contraire, il en accentue les inconvénients.

Le corset, chez les femmes maigres, est particulièrement difficile à placer de façon à soutenir le ventre. Le sujet présente le plus souvent une dépression très accusée du creux épigastrique, tandis que, au dessous de la taille, le ballonnement de l’intestin tend la peau du ventre sans pour cela faire proéminer celui-ci. Le corset n’ayant d’autre appui, en avant, que la surface rigide des os, reste difficilement en place, il a toujours une tendance à remonter dans le vide et à se placer dans le creux épigastrique. Il faut des prodiges d’adresse pour vaincre cette tendance et obtenir la stabilité de l’appareil.

Fig. 5. — Femme normale sans corset.

En somme, il n’est réellement aisé d’appliquer un corset qui rappelle les formes normales que sur les personnes dont les formes normales sont conservées ; et la déformation des parties molles, en raison des difficultés d’appropriation qu’elle provoque, limiterait l’emploi d’un corset rationnel à un nombre de sujets fort restreint, si l’on n’était préparé d’abord à remédier au plus grand nombre de ces défauts.


Viscères. — La position et la forme des organes internes ainsi que leurs rapports et leurs fonctions doivent être connus de ceux qui se préparent à appliquer le corset, puisqu’il leur faut, avant toutes choses, savoir les délimiter sur la paroi afin de s’assurer qu’ils sont dans leur situation. En effet, les viscères peuvent non seulement présenter des déplacements, mais encore des lésions anatomiques, ou des troubles fonctionnels qu’on risquerait d’aggraver par des pressions extérieures mal comprises.

Il faut être à même de diagnostiquer ces lésions ou ces désordres soit pour les combattre à l’aide du corset, s’il y a lieu, soit pour interdire aux femmes l’usage de cet appareil si l’on juge qu’il peut être nuisible. Les femmes nous cachent volontiers les affections dont elles sont atteintes, soit parce qu’elles les considèrent comme insignifiantes, soit parce qu’elles craignent de les connaître, soit enfin pour se soustraire aux obligations qu’un médecin ne manquerait pas de leur imposer.

Elles ont entendu parler par leurs amies d’un corset dont on se trouve bien, qui fait une jolie taille — c’est le seul fait qui les intéresse : elles veulent le porter, espérant en bénéficier, elles aussi, au point de vue esthétique ; mais comme leur état physiologique et leur conformation diffèrent, si le corset est appliqué dans les mêmes conditions il produit l’effet contraire et leur fait mal.

On ne saurait trop le répéter : le corset n’est pas un appareil inoffensif ; il joue un rôle actif vis-à-vis des viscères ; naturellement, il est placé sur le corps d’une façon immédiate et il est toujours serré. Cette action est bonne ou mauvaise selon que le corset est plus ou moins bien approprié ; mais elle existe et l’on voit que, pour triompher des difficultés occasionnées par la différence des formes extérieures et par l’état des organes internes, il est indispensable d’être pourvu des connaissances nécessaires qui donnent l’autorité, et d’une ferme volonté. Ainsi armés, nous pourrons indiquer toutes les dispositions à prendre et nous saurons varier les formes de l’appareil pour l’approprier à tous les cas qui peuvent se présenter.

Position du corset.Le rôle principal du corset doit être de soutenir les vêtements et d’empêcher la constriction des liens autour de la taille, de façon à éviter le refoulement des viscères vers le bas sous l’influence de cette constriction.

Pour cela, il doit être placé autour de la taille puisque les vêtements se divisent à ce niveau ; mais il importe de bien préciser les points exacts sur lesquels on peut l’appuyer.

La surface qui s’offre pour donner cet appui au corset mesure plusieurs centimètres en hauteur. N’étant protégée par aucune paroi rigide, excepté du côté de la colonne vertébrale, elle est vulnérable sur presque tout son pourtour. Les organes placés à ce niveau peuvent exceptionnellement, et sur ce point seulement, être serrés et tassés l’un contre l’autre par une pression circulaire à laquelle rien ne s’oppose et dont les femmes ont abusé de tout temps. Les viscères situés dans cette région, insuffisamment défendus contre les violences extérieures, subissent ces violences, mais c’est au détriment de leur bon fonctionnement. Les échanges nutritifs se ralentissent sous l’influence de l’obstacle apporté à la circulation alimentaire par la constriction circulaire de la taille qui tient lieu de ligature et qui se trouve au niveau des orifices d’entrée ou de sortie de l’estomac ou au niveau du côlon transverse. Le fait de serrer autant qu’on le peut la région de la taille gêne à ce point les organes dont le volume varie et ceux qui sont très légèrement fixés qu’ils abandonnent la région et sont énucléés et refoulés vers le bas.

Il va sans dire que la première indication qui doit être mise en relief dans l’étude d’un corset hygiénique consiste non pas à diminuer ou supprimer la constriction au niveau de la taille mais à empêcher qu’elle puisse s’exercer en aucune façon. Voilà quel est le point le plus important.

Immédiatement au-dessus de cet espace interosseux se trouve la base de la cage thoracique constituée par les fausses côtes et les cartilages costaux. Ces organes essentiellement mobiles sont destinés à assurer les mouvements du poumon, par conséquent l’intégrité de la fonction respiratoire. Les employer à fournir un appui au corset a pour premier résultat de les immobiliser et par suite d’immobiliser le poumon sur la même étendue. Il est inutile d’insister sur les désordres qui résultent de cette mauvaise disposition, ils sont suffisamment connus, puisque de tout temps la région des fausses côtes a été, comme la région de la taille, immobilisée par le corset et que la base du thorax a subi de ce fait des déformations dont le type est devenu classique.

Si on veut réellement apporter au corset une modification heureuse et durable, il est indispensable d’affranchir les fausses côtes de son contact et de libérer de toute pression ces deux régions de l’épigastre et du thorax essentiellement mobiles. En thèse générale : sur les parties de corps qui correspondent à la présence de viscères à forme et à volume variables, il ne faut pas mettre de corset. Ceci doit être considéré comme une règle absolue.

Le rebord osseux qui limite le pli de la taille est, par contre, formé d’os extrêmement résistants. Ces os fournissent une protection complète aux organes placés dans la cavité qu’ils limitent ; leur solidité permet parfaitement qu’on s’appuie sur eux. Aussi, après avoir exclu les deux autres régions comme impropres à fournir un appui à un vêtement qu’on veut et qu’on peut serrer, il était naturel de choisir la région du bassin et de s’appuyer sur elle, puisque la résistance qu’elle peut opposer à une constriction extérieure est plus que suffisante pour que les organes internes n’en soient pas influencés. Cela est d’autant plus vrai que les viscères importants, estomac, foie et rein, sont sensiblement au-dessus de la crête iliaque. Dans la disposition que j’indique, ils sont exonérés de l’action du corset, tandis qu’ils seraient inévitablement intéressés si le point d’appui était pris plus haut.

Certaines femmes, chez qui la longueur exagérée du buste est en disproportion avec la longueur des membres inférieurs, admettent avec peine qu’on place la ceinture de leur taille aussi bas que nous l’exigeons, le défaut esthétique qu’elles voudraient dissimuler se trouvant d’autant plus accusé ; elles cherchent, au contraire, à raccourcir leur buste en remontant la ceinture de leurs vêtements aussi haut que possible. Il n’est pas besoin d’insister sur les résultats inévitables à cette manière d’agir. J’ai eu l’occasion de noter que les ptoses s’observent le plus fréquemment chez les femmes au buste trop long qui ont voulu atténuer cette imperfection au moyen de l’artifice que je viens de dénoncer, c’est-à-dire en plaçant les liens et la ceinture si haut, que l’estomac et le rein se trouvent naturellement au-dessous.

Le corset, tel qu’on le construit et qu’on l’applique depuis si longtemps, constitue, tout le monde le reconnaît, une entrave aux plus importantes fonctions vitales ; il n’a d’autre but que de donner au buste de la femme la forme des mannequins fabriqués en gros dans des ateliers spéciaux. C’est contre cette violation flagrante des lois de la nature que j’ai voulu protester à mon tour ; mais pour que ma protestation ne demeurât pas sans effets, il m’a paru indispensable d’opposer le remède au mal. Je ne pouvais songer à proposer la suppression du corset, nous avons vu d’ailleurs qu’il a son utilité ; c’est vers la suppression de ses principaux inconvénients que j’ai dirigé mes efforts. Pour atteindre ce but, il fallait faire table rase des dispositions anciennes et en chercher de nouvelles, en un mot partir de ce principe que les parois qui protègent l’estomac et les poumons doivent être libérées de tout lien. J’ai donc pensé qu’en dégageant complètement le buste et en faisant supporter au bassin le poids des vêtements inférieurs et du corset, on pouvait créer un appareil utile et respecter les fonctions physiologiques. Si par une combinaison appropriée j’ai pu étendre cet appareil vers les régions que nous avons exclues comme impropres à fournir un appui, lui faire recouvrir ces régions en les protégeant au lieu de les comprimer ; si d’autre part il a été possible de soutenir la paroi abdominale si souvent insuffisante chez la femme, il semble que le problème de l’hygiène du corset soit résolu.
Fig. 6. Femme obèse avec l’ancien corset.

La description de cet appareil et l’exposition des observations recueillies indiqueront si j’ai atteint le but poursuivi.


Description du corset. — Le corset que j’ai imaginé se compose de deux parties réunies entre elles et solidaires l’une de l’autre. La première, destinée à embrasser la région hypogastrique pour soutenir le ventre ainsi que le fait la ceinture abdominale, est représentée par une bande de tissu dirigée obliquement d’avant en arrière et de bas en haut de la région pubienne à la région sacrée. Son bord supérieur est réuni à une manière de corselet dont la surface tout à fait plane en avant, ou légèrement convexe selon le volume du ventre, épouse sur les côtés la forme de la crête iliaque, emboîte son bord supérieur de façon à s’appuyer complètement sur ce bord. C’est donc le bord supérieur de la crête iliaque, c’est l’os iliaque lui-même qui, par l’intermédiaire des cordons attachant le corset aux bas, supporte tout l’effort de l’appareil. Cette disposition attribue à la partie inférieure du corset le principal rôle, qui consiste à embrasser et à maintenir plus ou moins étroitement la région abdominale.
Fig. 7.
Corset Gaches-Sarraute.

Dans sa partie supérieure, qui est accessoire, le corset se continue vers le haut en suivant en avant la direction du plan inférieur et sans forme de cambrure, de façon à respecter la forme normale du corps. Sur les côtés, au-dessus de la crête iliaque, il monte en suivant un plan correspondant à la direction de la surface interne de l’os au lieu de suivre la direction de sa surface externe, de telle sorte que la circonférence de la partie supérieure du corset, en raison de ce retrait sur le côté, est moindre que la circonférence de la partie inférieure de toute l’épaisseur de la crête.

En arrière, la forme du corset représente deux plans réunis au niveau des dernières vertèbres lombaires et qui sont plus ou moins inclinés l’un sur l’autre selon le degré de cambrure de la taille.

Le bord supérieur du corset présente une hauteur variable suivant les cas, mais toujours il doit s’arrêter assez bas pour que les pièces rigides qui le composent en avant ne puissent pas gêner la flexion du buste sur le bassin. En général sa hauteur correspond au milieu de la distance qui sépare la dernière fausse côte de l’appendice xiphoïde. Ce point est plus ou moins éloigné de la crête iliaque selon que l’intervalle qui sépare les fausses côtes du bassin est plus ou moins grand et selon que la cage thoracique est plus ou moins haute, mais il peut être pris comme point de repère exact pour les raisons suivantes :

D’abord, en s’arrêtant sur le trajet des cartilages costaux, il est impossible de serrer la partie supérieure du corset. Le buste étant plus large vers le milieu de la cage thoracique et surtout au niveau du sternum qui surplombe les parties molles, si le corset était serré, les mouvements de flexion deviendraient impossibles par suite de la pénétration de la partie antéro-supérieure du corset sous l’appendice xiphoïde. Et comme l’attitude en flexion est l’attitude la plus habituelle, dans la position assise, par exemple, le corset ne serait pas longtemps supporté.

En second lieu, il est aisé de comprendre que si la région abdominale tout entière, depuis le pubis jusqu’au sternum, est enveloppée dans un appareil inextensible, l’introduction et l’élaboration du bol alimentaire déterminent une gêne telle qu’on est obligé de dégrafer le corset sur un point ou sur un autre. Il faut absolument laisser en haut ou en bas de la cavité abdominale, au-dessus ou au-dessous du corset, un espace libre suffisant pour permettre à l’estomac d’augmenter de volume.
Fig. 8.
Forme des anciens corsets.

Les corsets portés jusqu’à ce jour, prenant leur point d’appui sur le thorax, laissaient l’espace libre dans la région sous-ombilicale. Sans m’arrêter plus longtemps à critiquer le vice de ce procédé, j’estime, et cela va de soi, que c’est en haut de l’abdomen que l’estomac doit pouvoir se développer aux heures des repas. Si ses dimensions sont normales il ne lui faut pas un espace très considérable, la limite que j’ai indiquée entre le bord supérieur du corset et le sternum suffit. Mais dans aucun cas il ne faudrait se laisser aller à faire monter le corset plus haut.

En suivant cette indication on peut être sûr que les deux principales fonctions de nutrition, la fonction respiratoire et la fonction digestive, seront respectées. Mais il est d’autres fonctions accessoires dont l’intégrité ajoute au bien-être physique. Je veux parler des mouvements et de la circulation.

En étendant le corset de la crête iliaque aux côtes par l’intermédiaire de corps rigides, baleines ou ressorts, qui forment attelles entre les deux cavités, on amoindrit l’indépendance du buste, on le solidarise avec le bassin dans tous les mouvements de torsion et d’extension. En un mot on limite, en lui donnant des tuteurs latéraux, les mouvements de la colonne vertébrale, ce qui est une mauvaise condition au point de vue physiologique. Si au contraire le corset est directement et étroitement appliqué sur le bassin et ne dépasse pas en hauteur le niveau indiqué, le buste demeure complètement libre. Il obéit dès lors aux lois physiologiques qui exigent la mobilité propre des os qui le composent, mobilité qui garantit le fonctionnement des poumons et du cœur. De plus, l’intégrité des mouvements de flexion, d’extension ou de torsion se trouvent facilitée par le fait même de l’appui fourni à la région inférieure de l’abdomen, appui dont la direction oblique se continue en arrière jusqu’à l’union du sacrum avec la dernière vertèbre lombaire, ce qui permet au buste de se mouvoir et de prendre les attitudes les plus variées.

Dans la station debout l’immobilisation du bassin favorise l’extension du tronc. Il est aisé d’observer que les femmes se tiennent beaucoup plus droites et gagnent en avant plusieurs centimètres en hauteur.

Le rôle de la partie du corset qui dépasse le pli de la taille en haut, est un rôle de protection pour les viscères contre les influences extérieures et contre la constriction occasionnée par les liens du vêtement. De plus, il permet aux femmes de s’habiller, et même d’aucunes pensent d’une façon élégante, ce qui ne gâte rien, tout en conservant ou en restituant les formes originelles. Dans aucun cas, il ne peut soutenir les seins par la raison bien simple que ceux-ci placés sur la cage thoracique sont solidaires de leur base d’appui qui doit rester indépendante du bassin.

Le corset se termine en bas à quelques centimètres au-dessous du pli de l’aine ; après avoir enveloppé la région hypogastrique de bas en haut à la manière de la ceinture classique, il se continue vers le bas dépassant le pli de flexion de la cuisse de façon que la peau de la région abdominale inférieure soit toujours maintenue et n’ait pas de tendance à s’échapper sous le bord inférieur du corset, en un mot pour que le maintien du ventre soit complètement assuré.

La portion de tissu qui s’étend vers le bas ne gêne aucunement puisqu’elle est dépourvue de toute pièce rigide. Elle sert de trait d’union entre les membres inférieurs et le tronc dans les grands mouvements d’extension par l’intermédiaire de liens qui unissent le bord du corset aux bas. La sensation de solidarité entre les membres inférieurs et le tronc dans l’extension forcée augmente la sécurité de la cavité abdominale en raison directe de l’étendue de la surface d’appui et double la force musculaire de la paroi.

En suivant bien cette description on peut se faire une idée exacte de la silhouette du corps enveloppé par l’appareil et du rôle que celui-ci est appelé à jouer vis-à-vis des viscères abdominaux.

Avec intention je n’ai pas parlé du choix de l’étoffe. Il n’y a qu’un point qui me paraît intéressant sur cette question : c’est la nécessité d’employer en général des tissus inextensibles, puisqu’ils ont à s’appliquer sur des parties inextensibles elles-mêmes. On ne doit pas compter sur les déformations du tissu pour obtenir l’adaptation aux formes qu’ils ont à recouvrir, parce que cette déformation peut dépasser les limites prévues.

Le contact entre l’étoffe et les saillies osseuses doit être obtenu par la coupe des pièces composant le corset, c’est une question d’adresse. Si l’emboîtement des os se fait bien exactement le corset reste bien en place, la solidité de l’étoffe devient une condition de résistance. Jamais les tissus ne paraissent durs lorsqu’ils sont bien appliqués.