Le Correcteur typographe (Brossard)/volume 1/11

E. Arrault et cie (1p. 424-433).


CHAPITRE XI

LA CORRECTION DES JOURNAUX



§ 1. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES


Dans cette étude il est nécessaire d’accorder une courte mention au « correcteur de journaux ».

Tout comme son collègue le correcteur de labeurs, le correcteur de journaux eut son sosie dans l’antiquité.

Ainsi, à Rome — pour ne citer que cet exemple — on exécuta de bonne heure, à quelques centaines d’exemplaires, une feuille de renseignements quotidiens, Acta diurna populi Romani. Des renseignements dignes de foi nous apprennent que l’on n’apportait point à la rédaction et à la transcription de cette feuille les soins de correction et de revision ordinaires.

Il faut bien reconnaître que, malheureusement, cet antique usage s’est conservé au cours des temps et risque de se perpétuer.

Trop fréquemment, en effet, nombre de Maisons, particulièrement les imprimeries de moyenne importance, ont la fâcheuse coutume de considérer comme une tâche d’importance secondaire la lecture de l’unique quotidien auquel elles doivent cependant une part de leur notoriété.

Tantôt ce travail est confié à une correctrice que rien — ni ses capacités littéraires ni ses aptitudes professionnelles — ne destinait à cette situation. D’autres fois, un étudiant frais émoulu du collège, un bachelier ès lettres s’exerce à prouver la nullité de ses connaissances typographiques en surchargeant outrageusement de ratures maladroites une composition dont le manuscrit est pour lui indéchiffrable. Enfin — et c’est là un exemple fréquent — un typographe chargé d’ans et de mérites, la vue fatiguée, les doigts hésitants, ânonne dans le coin le plus sombre de l’atelier les phrases d’une copie dont il vérifie mot par mot la reproduction typographique : compositeur, imposeur, metteur en pages, il a gravi lentement, péniblement, les étapes d’une longue carrière dont lui seul connaît « les mérites éminents » ; le hasard des circonstances, faveur inespérée, lui a permis d’atteindre à cette situation de tout repos.

Certains crieront à l’exagération, au parti pris ; à défaut d’arguments sérieux, il est facile, par ces mots vides de sens, de réfuter une critique de choses vues et vécues ; d’autres estimeront qu’il n’est que juste de dénoncer des habitudes particulièrement blâmables.



§ 2. — LA CORRECTION


I. — Le journal est un labeur de genre particulier.


Qu’on le veuille ou non, le correcteur quel qu’il soit doit être érudit et typographe, on ne saurait l’oublier, pour la correction des journaux aussi bien que pour la correction de n’importe quel travail.

Sans doute, parfois, dans le texte des journaux, le compositeur sacrifie certaines règles typographiques à la rapidité de composition, la plus urgente de toutes les règles ; mais il n’en est pas moins vrai que dans tous les quotidiens une sorte d’uniformité est de rigueur qui constitue la marche particulière de ce travail ; et le correcteur qui doit connaître cette marche ne saurait hésiter dans l’application qu’il en doit exiger et surveiller.

On ne saurait oublier non plus que, si le journal peut, en définitive, être assimilé à un labeur, c’est, au point de vue de la correction, un labeur d’un genre tout particulier :

La tierce n’existe pas ou, tout au moins, n’est vérifiée que pour l’imposition, lors de la mise sous presse.

Les épreuves d’auteur sont rares : fréquemment c’est entre la rédaction de deux articles, la réception de visiteurs importuns que l’écrivain ou le secrétaire de rédaction jettent un coup d’œil hâtif sur une épreuve dont maintes fois le metteur attendra encore le retour au début du tirage.

Les morasses, il est vrai, font office d’épreuves en secondes ou de bons à tirer ; mais on n’ignore point les conditions dans lesquelles elles doivent être vérifiées et surtout le délai imparti pour les revoir.

Seules, les premières ou typographiques peuvent se comparer utilement aux premières d’un labeur, dans leur ensemble, mais non point dans les faits.

Dans un labeur, les typographiques ne sont que la première des multiples vérifications auxquelles sera soumise la composition ; elle est importante certes, mais entre nombre d’autres qui suivront, soit par défiance, soit pour toute autre raison, elle ne tire son importance que de la collation plus ou moins soignée avec le manuscrit. Dans le journal, au contraire, les premières sont l’unique moyen de contrôle auquel on puisse attacher quelque valeur pour une exacte reproduction du manuscrit ; c’est également la seule lecture en laquelle on puisse avoir quelque confiance[1].


II. — Le correcteur.


Il est dès lors indispensable que du premier coup cette lecture soit irréprochable, parfaite même.

Certains lecteurs sont en effet d’une susceptibilité poussée à l’extrême : un point omis, une virgule employée à contresens étonnent ; une coquille émeut ; un bourdon, même d’un seul mot, agace ; un doublon, surtout celui d’une ligne, fait de pitié lever les épaules ; une transposition minime d’un article à l’autre irrite, et l’imprimeur en « prend pour son grade ».

De nos jours, le journal, organe d’informations rapides, parfois à grand fracas, prétend devancer la vapeur et l’électricité. La lecture ne s’en fait plus guère, le soir, au salon, au fumoir ou à la table familiale, à voix haute, aux oreilles attentives d’un groupe de parents ou d’amis ; c’est dans la rue, au cours du repas, dans un coin de la vaste usine ou derrière les cartons du bureau que l’artisan, l’employé, le bourgeois même dévorent des yeux le journal dont ils n’ont ni le loisir ni la volonté de lire les longues colonnes. Pendant les voyages même, le quotidien n’est plus qu’un délassement, une occupation qui repose les yeux de la vue du paysage et distrait l’esprit des inquiétudes de la route. Et c’est alors que l’on ne saurait, sous peine de redoutables imprécations, troubler la quiétude ou les pénibles méditations du lecteur par quelque malencontreuse gaffe typographique ou autre.

Si la composition doit être irréprochable, l’érudition, elle aussi, doit être impeccable. Pour les dates, pour les noms propres, pour les événements politiques, pour les faits religieux ou autres, pour chaque chose enfin, il faut au correcteur une mémoire infatigable et impeccable. Le lecteur s’étonne à bon droit de fantaisies littéraires ou scientifiques qu’il tolère seulement parce qu’il lui est « impossible de les expliquer raisonnablement ».

Un correcteur de journal qui ne peut pas rétablir une ou plusieurs lettres dans un mot tronqué ou falsifié n’est pas à la hauteur de son emploi. Par ce temps d’informations ultra-rapides, de course aux nouvelles, un correcteur ne saurait accepter bénévolement et sans contrôle tout ce qu’un journaliste croit entendre au téléphone, tout ce qu’un sténographe relit sur sa copie, tout ce qu’une agence — fût-ce même l’Agence Havas — polygraphie sur ses dépêches, tout ce qu’un télégraphiste interprète des signes imprimés sur la bande qui se déroule.

La sténographie, on le sait, ne tient compte que des sons : elle néglige totalement l’orthographe ; bien plus même la méthode Prévost-Delaunay supprime les voyelles médianes, à l’exception des nasales, en sorte que nombre de mots de sens et d’orthographe différents sont représentés par un signe identique. La moindre défaillance, la moindre erreur du sténographe causent des non-sens, pour ne rien dire de plus, que le lecteur s’impatiente de rencontrer dans sa lecture.

Il y a quelques années — soit dans un but de rapidité, soit par raison d’économie — un journal allemand exigea de ses linotypistes la connaissance de la sténographie. Cette décision pouvait-elle simplifier la besogne du correcteur, qui, sans doute, devait, lui aussi, posséder la science de l’hiéroglyphe moderne ? Le fait est plutôt douteux : moins rapide, moins facile, sujette à plus d’embûches et de traquenards, telle aurait été la correction. Assez d’autres sujets sollicitent ou retiennent l’attention du correcteur, sans compliquer encore aussi étrangement la tâche qui lui incombe.

Le télégraphe n’est point exempt de ces erreurs de transcription : les signes représentatifs de certaines lettres ont de nombreuses ressemblances : un manque d’attention, une faute de transmission, un contact plus ou moins prolongé du manipulateur, et il n’en faut pas plus pour lire décédé ou dévoré là où le correspondant avait écrit décoré ; un personnage éminent est arrêté, alors qu’il est simplement arrivé.

Le téléphone, sans doute, supprime quelques-unes de ces causes d’erreurs, mais il possède les siennes propres : les erreurs d’audition ne sont pas moins nombreuses que les fautes de transmission ; la dictée est si rapide qu’à peine l’écriture peut suivre, et la sténographie s’impose avec son cortège propre d’erreurs.

En même temps que le correcteur corrige la composition au point de vue typographique, il examine la phrase au point de vue littéraire ; il s’assure encore que telle information, tel événement n’a pas été déjà présenté sous une forme différente, que telle coupure ne contredit pas telle autre ; il n’oublie pas surtout que tel fait dont l’avènement est annoncé comme prochain par un journal, peut être accompli à l’époque où un autre journal le reproduit[2].

C’est particulièrement dans la lecture des journaux que le correcteur, « à chaque instant, doit s’attendre à rencontrer un piège tendu involontairement à sa vigilance ». S’il doit dès lors régler en conséquence son attention sur cette éventualité, il se souviendra que le temps lui fait défaut pour résoudre à loisir tous les doutes auxquels son esprit peut être exposé, car il lui faut toujours lire vite, bien vite, très vite, sans avoir jamais le temps de revoir ses épreuves ou de reviser ses corrections.

Il est dans ces conditions « une mesure de prudence qui s’impose d’elle-même : inscrire les noms propres les moins connus, les expressions difficiles à retenir, les règles essentielles de la marche, sur un mémorandum toujours à portée de la main ». Ce mémorandum est, d’ailleurs, indispensable « si l’importance du journal exige le concours de plusieurs correcteurs », la copie pouvant être très partagée pour faciliter une exécution rapide du travail.

Nous aurions sans doute, en raison de cette exécution forcément hâtive du travail, « beaucoup de critiques à adresser à cette fièvre d’informations ultra-rapides, à cette course aux nouvelles, souvent plus ou moins fantaisistes, démenties le lendemain avec autant de désinvolture qu’elles avaient été annoncées la veille, dont nombre de grands quotidiens se sont fait une spécialité. Au point de vue professionnel, le seul qui nous intéresse, ce sera la moindre de nos préoccupations. Nous dirons seulement que, pour une telle besogne, pour suffire sans risques à ses besoins, à ses exigences, « plus que jamais il faut un correctif, c’est-à-dire un homme qui soit suffisamment compétent pour distinguer rapidement et sans hésitation aucune « un chat d’un chat et Rollet d’un fripon ». Il ne faut ni une femme ni un correcteur au rabais. Il faudrait, comme pour les forts ténors, que les directeurs de journaux aillent à celui qui a le plus de prétentions au point de vue des capacités et, par conséquent, des appointements ».

« Que l’on y prenne garde ! Si les directeurs de journaux s’obstinent dans cette double course en sens inverse, production hâtive d’un côté, choix d’un correcteur au rabais de l’autre, il arrivera que le peuple, qui, à tort ou à raison, prétend être le plus spirituel du monde, ne sera plus capable d’écrire en sa propre langue une phrase qui, loin d’être correcte, ait seulement le sens commun[3]. »


III. — Le manuscrit.


Tout article divisé en plusieurs cotes est numéroté de 1 à n ; chaque numéro est accompagné de la lettre initiale indicatrice de l’article ; le correcteur répétera ces différentes indications sur les épreuves à côté du nom du compositeur.

Suivant leur importance, les articles — leader, faits divers, politique, échos mondains, chronique financière, etc. — sont composés en caractères de force différente : le correcteur s’assurera que le caractère est bien celui noté sur la copie par le metteur.

L’interlignage se marque de la façon suivante : un trait vertical barre la copie pour l’interlignage de 1 point ; on emploie deux traits pour celui de 2 points ; trois traits, pour celui de 3 points ; etc.


IV. — Les épreuves.


Chaque épreuve formant article entier doit être lue immédiatement dès sa réception ; elle est rendue au metteur aussitôt la lecture terminée.

Les articles comprenant plusieurs cotes sont lus par fraction au fur et à mesure de leur réception ; mais, généralement, les épreuves ne sont rendues, en ordre et numérotées, qu’après vérification de l’article entier, le correcteur devant s’assurer que « ça se suit bien » et que « l’article est complet[4] ».

Si un article dont la lecture a été commencée se trouve interrompu, faute d’épreuve, la cote à reprendre est soigneusement notée, ainsi que l’endroit précis où la vérification s’est arrêtée.

Les corrections se marquent sur la marge droite de l’épreuve : il faut éviter avec soin l’emploi simultané et indifférent de l’une et l’autre marge ; on ne doit avoir recours à celle de gauche que dans des cas exceptionnels.

Les corrections s’indiquent le plus clairement possible, les signes de renvois étant toujours différenciés les uns des autres ; elles s’inscrivent rigoureusement dans l’ordre où elles se rencontrent : l’interversion est trop souvent une source d’erreurs, de tâtonnements et une cause de perte de temps.

Le dernier paquet de l’article reçoit le signe ordinaire de fin de correction :

x

Lorsqu’un certain nombre d’épreuves seront remises en même temps, le correcteur devra s’informer de celles qu’il est nécessaire de lire d’abord ; il suivra scrupuleusement l’ordre qui lui sera indiqué, afin de ne pas retarder la mise en pages.


V. — La lecture en seconde : la morasse.


D’une manière générale, on peut regretter que le temps accordé pour la revision des morasses, épreuves en pages du journal, soit trop parcimonieusement mesuré. Cette tâche, tout aussi importante que la lecture en premières, doit, en raison des circonstances dans lesquelles elle est exécutée, être accomplie encore plus rapidement que sa devancière. C’est dire que, dès lors, fréquemment, elle ne présente pas toutes les garanties voulues : c’est à une lecture trop sommaire des morasses que l’on peut attribuer, particulièrement dans les journaux composés aux machines linotypes ou autres du même genre, les doublons de lignes entières, les transpositions de textes, les bourdons d’un ou de plusieurs mots à la fin ou au début d’une ligne, même ces étranges lignes en « russe » devant lesquelles le lecteur reste rêveur.

Le premier soin du correcteur de morasses doit être de vérifier la date du journal, ainsi que le numéro.

Tous les titres, quels qu’ils soient, seront relus en entier, et on s’assurera qu’ils concordent bien avec le texte de l’article auquel ils sont attribués.

Les filets et les blancs séparatifs du texte et des titres seront examinés et modifiés au cas où une erreur aurait été cause de quelque transposition malencontreuse.

Les dates des correspondances et des dépêches seront revues : le lecteur sourit de pitié, en constatant ces erreurs dont il ne s’explique point les raisons.

Les réclames des colonnes seront l’objet d’un examen particulier : par suite d’un remaniement, une ou plusieurs lignes peuvent, par inadvertance, être reportées à une colonne autre que celle où elles doivent figurer.

Enfin, il est indispensable de jeter un coup d’œil sommaire sur le texte lui-même : la vérification d’un alinéa de tête, de milieu et de fin de colonne n’est pas suffisante ; il faut parcourir vite — trop vite, répétons-le — l’ensemble du texte ; s’assurer que les alinéas se suivent bien ; que nulle transposition ou interversion n’a eu lieu ; qu’une ligne à recomposer n’a pas été maintenue, et que la ligne recomposée n’est pas venue se joindre à elle ; qu’aucune ligne-bloc n’est à retourner, etc.

Pour tous les romans et articles à suivre, on vérifiera la date, le numéro et la réclame ; on s’assurera que les mots suite, à suivre, fin ou autres, la signature de l’auteur, la mention des droits réservés figurent bien sur l’épreuve.

Enfin, la signature de l’imprimeur, le nom du gérant sont indispensables ; leur oubli serait, au point de vue judiciaire et légal, cause d’inconvénients hors de proportions avec le fait lui-même.

S’il satisfait scrupuleusement à ce minimum de précautions[5], le correcteur de morasses pourra estimer non point qu’il a rempli sa tâche au delà des obligations imposées, mais simplement qu’il s’est efforcé, dans la limite des circonstances, d’éviter « les pièges tendus involontairement à sa vigilance ».



  1. Cette confiance, toutefois, sera de nulle valeur si rédacteurs et correcteurs prétendent « s’ignorer ». — Le correcteur qui se permet de « faire une remarque à un rédacteur » (voir note 1, p. 429) agit non point dans son intérêt personnel, par vanité ou par esprit de mesquine supériorité : une telle attitude est indigne d’un vrai correcteur ; la volonté d’accomplir scrupuleusement sa tâche, le désir de collaborer dans la mesure de ses faibles moyens à la prospérité et au succès d’une œuvre qui lui assure son existence sont les sentiments qui seuls règlent sa conduite. Pourquoi dès lors un rédacteur s’offusquerait-il d’une remarque justifiée, d’une demande raisonnable ? — Que le lecteur se remémore les lignes de A.-T Breton, relatées au chapitre de la Discrétion du Correcteur. Il y eut autrefois entre rédacteurs et correcteurs des sympathies nombreuses ; nous voulons croire que, malgré les temps, à l’encontre de certaines exceptions regrettables, il en est de même aujourd’hui.
  2. « Que fait le rédacteur, alors ? » nous a-t-on objecté. — Nous convenons aisément que nombreux sont les correcteurs accoutumés au trantran du travail journalier qui s’étonneront des obligations que nous traçons ici au correcteur de journaux. Cependant combien, même parmi ceux qui se montreront les plus surpris, agissent ainsi que nous l’écrivons, lorsqu’il leur est donné « d’éplucher un canard » (!). Quel correcteur laissera passer deux fois le même fait divers, imprimer deux informations contradictoires, annoncer comme prochain un événement accompli ? « Que fait le rédacteur ? » Mais tout simplement le travail intellectuel qui incombe à un auteur. Et un correcteur de labeur n’a-t-il point à signaler à un écrivain les anomalies, les erreurs qui peuvent se rencontrer dans le texte ? Est-ce donc trop exiger que demander au correcteur de journaux qu’il ait, au cours du travail, une manière d’agir analogue à celle de son collègue des labeurs ?
  3. D’après la Circulaire des Protes.
  4. « Affaire de metteur », nous dit-on. La chose est possible, et nous voulons bien le croire. Le metteur a le devoir de s’assurer que la copie reçue du rédacteur est en ordre et se suit bien ; il a la charge également de veiller à ce que tous les manuscrits remis par la rédaction passent à la composition en temps voulu et dans les conditions convenables. Mais, réellement, le soin de prendre garde aux interversions de copie, aux oublis ou aux erreurs du compositeur et du linotypiste incombe-t-il au metteur ? S’il y a oubli, « l’article n’est pas complet » ; s’il y a interversion ou erreur, « ça ne se suit pas » : deux faits et ce ne sont pas les seuls — dont la constatation incombe exclusivement au correcteur, pensons-nous. Nous n’avons pas voulu dire autre chose.
  5. « Constatations impossibles au correcteur, puisque la morasse est lue (?!) par la rédaction », nous oppose en un langage concis un correcteur dont l’expérience est déjà longue. — S’il plaît à un secrétaire de rédaction de se réserver le monopole du « coup d’œil » jeté à la hâte sur une morasse et de faire constater à un public de nombreux lecteurs les résultats parfois déplorables de son inexpérience en matière de correction, nous avons, nous le reconnaissons volontiers, écrit ici beaucoup de choses pour ne rien dire. Mais nous savons qu’un très grand nombre de journalistes intelligents se gardent de confondre et les mots et les fonctions : « ils sont à la page » et à l’heure : ils ne sauraient prendre un « œil de bœuf » pour un… œuf… (voir p. 235 et 400).