Le Comte de Sallenauve/Chapitre 17

L. de Potter (tome IIIp. 61-95).


XVII

Une pierre d’attente.


Deux heures plus tard, dînant avec Sallenauve au café Desmares, Jacques Bricheteau lui disait :

— Eh bien ! la journée a été bonne : vos ennemis confondus, un début excellent à la tribune.

— Oui, dit le député, grâce à votre habileté à amortir cette paysanne, mais comment avez-vous fait pour la déterrer dès notre arrivée ?

— L’hôtel où elle loge, répondit Jacques Bricheteau, est tenu par une femme d’Arcis : c’est là que prennent gîte, quand ils viennent à Paris, tous les naturels de l’endroit ; je n’ai donc pas été un grand sorcier en devinant que les Beauvisage avaient dû adresser leur instrument dans cette maison.

— Mais la séduction que si rapidement vous avez exercée sur elle ?

— Un billet de mille francs, que j’ai fait miroiter devant ses yeux et la promesse d’une pension de six cents livres, voilà tout le miracle. Il a été assez facile de faire comprendre à cette femme qu’une fois le mal qu’on voulait opéré, elle n’avait plus grand’chose à attendre des gens qui la mettaient en avant, et que d’autre part, elle se brouillait irrémissiblement avec vous.

— Alors, c’est aussi dans cet hôtel qu’est descendue madame Beauvisage, que j’ai entrevue avec Maxime de Trailles, dans la salle des Pas-Perdus ?

— Oui, elle était arrivée hier matin. Comptant que l’annulation de votre élection serait prononcée aujourd’hui, elle venait s’entendre avec M. de Trailles, qui devait la conduire chez le ministre, ou tout aurait été réglé pour faire triompher la candidature de son mari. Mais la chère dame, par ses habitudes de ladrerie, nous avait admirablement préparé les voies. Son premier soin, en débarquant, avait été de s’enquérir de la dépense faite par les gens auxquels elle avait ouvert un crédit, et comme elle trouva qu’ils se faisaient trop bien vivre, elle voulait immédiatement les réexpédier à Romilly, procédé qui les avait fort indisposés et était devenu pour eux une préparation excellente à écouter mes propositions.

— En cette occasion comme dans toutes les autres, dit Sallenauve, vous avez été d’une dextérité rare ; il n’y a qu’une chose que je regrette, c’est cet accident arrivé à madame de l’Estorade. J’ai peur que l’amertume de mes paroles n’ait pas été étrangère à sa pâmoison.

— Ces gens ont été pour vous si aimables ! je vous conseille de les avoir en pitié.

— J’ai peine à croire, mon cher, que madame de l’Estorade, dans la circonstance, ait pris parti contre moi. C’est une femme d’un caractère droit, et la veille du jour où vous l’avez vue, elle avait été si parfaitement bonne, que cette volte-face reste incompréhensible pour moi.

— C’est pourtant bien de sa bouche que j’ai recueilli les désobligeantes paroles que je vous ai rapportées. D’ailleurs, que venait-elle faire à cette séance où tout était disposé pour vous perdre, si vous n’étiez arrivé à temps ?

— Je ne puis convenablement, dit Sallenauve, envoyer prendre de ses nouvelles et encore moins me présenter chez elle, mais je puis voir les de Camps, qui peut-être m’expliqueront tout ce mystère.

D’ordinaire le journal ministériel du soir qu’à cause de son insignifiance et de l’heure toujours tardive de son apparition, un plaisant avait défini : « une machine du soir qui paraît le lendemain, » n’était pas distribué avant dix ou onze heures ; mais ce jour-là, comme la séance de la Chambre avait été levée plus tôt que de coutume, il parvint de bonne heure dans les lieux publics, et, au moment où les deux amis finissaient de dîner, il leur fut officieusement apporté par le garçon qui les servait, et qui leur demanda s’ils voulaient jeter dessus un coup d’œil.

Sallenauve chercha aussitôt le compte-rendu de la Chambre, et après s’être donné le plaisir de parcourir son discours, très exactement rendu, comme il n’avait point grand souci du reste, il passa le journal à Bricheteau.

Celui-ci, lisant plus à fond, ne tarda pas à faire une découverte.

— Tenez, dit-il, regrettez donc encore d’avoir un peu sévi contre vos chers amis les l’Estorade ! Et il donna lecture à Sallenauve de la lettre qui suit :

« Monsieur le rédacteur,

» Permettez-moi d’user de la voie de votre estimable journal pour présenter au public, notre juge à tous, quelques explications qui me semblent indispensables et auxquelles on ne refusera pas, je pense, un mérite, celui d’être nettes et catégoriques dans leur brièveté.

» Je suis, monsieur, cet ami tiède et prudent que M. de Sallenauve a trouvé convenable de désigner dans son discours prononcé aujourd’hui à la Chambre des députés.

» Il est parfaitement vrai que M. de Sallenauve m’avait prié de vouloir bien cautionner auprès de M. le président de la Chambre la légitimité de l’absence dont il s’attendait à ce qu’il lui serait demandé compte.

» Il est également vrai qu’à cette absence je connaissais une excuse très spécieuse ; mais comme un autre motif beaucoup moins honorable frappait en même temps tous les yeux, dans le doute, suivant la maxime du sage, je me suis abstenu.

» En présence de certaines accusations, et jusqu’au moment où on les a repoussées tout à fait victorieusement, des relations, même plus anciennes que celles qui existaient entre moi et M. de Sallenauve, devraient renoncer à se montrer exigeantes ; j’ai pour ceux qui prétendent au titre de mon ami la susceptibilité que César avait pour sa femme, j’entends qu’ils ne soient pas même soupçonnés.

» Veuillez agréer, etc.

 » COMTE DE L’ESTORADE.
Pair de France »

Sallenauve prit le journal, relut attentivement cette violente déclaration de guerre et demanda au garçon du papier et une plume, puis se ravisant :

— Non, dit-il, la réponse à une pareille lettre ne se fait pas au pied levé ; elle mérite réflexion : allons chez moi.

Après qu’il eut payé la carte, les deux amis sortirent, achetèrent, chemin faisant, un numéro du journal et se rendirent rue de l’Ouest.

En entrant dans son atelier, qu’il avait à peine entrevu depuis le moment où il s’était mis en route pour Arcis, Sallenauve ne put se défendre d’un retour vers le passé.

— Voilà un lieu, dit-il, où j’ai eu des jours plus tranquilles que ceux qui me paraissent promis par la vie politique.

— Les commencements en toute chose, répondit Bricheteau, sont difficiles ; d’ailleurs, ce qui vous arrive, vous l’avez un peu voulu ; et, sans la malheureuse inspiration de ce voyage en Angleterre, qui en somme s’est trouvé inutile…

— M’auriez-vous conseillé de ne le point faire ?

— Je ne dis pas ; mais vous auriez pu vous confier à moi au lieu de remettre vos intérêts entre les mains de ces l’Estorade. Jamais malheur ne vient nous frapper qu’il n’y ait quelque chose à mettre au compte de notre imprudence ; ce n’est donc pas votre nouvelle existence qu’il faut seule rendre responsable de toutes ces malencontres.

— Enfin, ce qui est fait est fait ; occupons-nous maintenant de l’avenir, dit Sallenauve ; et il se mit à écrire le brouillon d’une réponse.

Il venait de l’achever et se préparait à en donner lecture à l’organiste, quand le valet de chambre par lequel il avait remplacé sa belle gouvernante, entra pour lui annoncer qu’un monsieur et deux dames étaient là, demandant à lui parler.

Il passa dans la galerie dont était précédé son atelier, et ne fut pas médiocrement surpris en y trouvant M. et madame de Camps accompagnant madame de l’Estorade.

— Madame la comtesse de l’Estorade chez moi ! s’écria-t-il ; à quel hasard heureux ou malheureux dois-je l’honneur de cette visite ?

— Tantôt, monsieur, vous avez été bien dur pour nous ! répondit madame de l’Estorade.

— Si les paroles que j’ai prononcées à la tribune ont eu quelque part dans votre indisposition, croyez, madame, que je les regrette, car elles ont été frapper là où je ne les adressais pas. Mais, en vous voyant ici, à cette heure, je dois penser que cette indisposition n’a pas eu de suite.

Et il s’empressa d’avancer des sièges pour ses hôtes.

— Plus malade que je ne le suis, répondit madame de l’Estorade, vous m’eussiez vue encore : rien n’aurait pu me retenir en présence du malheur dont je me sens menacée.

— Un malheur ? demanda Sallenauve.

— Vous n’avez pas lu le journal du soir ? dit M. de Camps en prenant la parole.

— Si vraiment, et j’ai vu que M. de l’Estorade s’était cru dans la nécessité d’expliquer son procédé.

— Eh bien ! monsieur ? fit vivement madame de l’Estorade.

— Au moment où votre visite m’a été annoncée, j’étais occupé de répondre.

— C’est justement, monsieur, dans la prévision de cette réponse, dit madame de Camps, que vous nous voyez ici. Nous sommes les premiers à le reconnaître ; la lettre de M. de l’Estorade, à la publication de laquelle nous nous sommes opposés de toutes nos forces, est gratuitement injurieuse ; mais quelques explications que nous sommes en mesure de vous fournir, vous décideront peut-être à voir sa conduite sous son véritable jour.

— Je ne dois pas, madame, répondit Sallenauve, me faire auprès de vous et de madame la comtesse, un mérite de ma déférence pour votre démarche. En gardant dans toute cette affaire l’attitude de parfaite modération qui peut être dans votre désir, je n’aurai fait que céder à ma propre inspiration. Déjà tout à l’heure, au sortir de la séance, provoqué directement par M. Maxime de Trailles, j’ai refusé la satisfaction qu’il me demandait ; j’aurais donc une mauvaise grâce insigne à vouloir avec M. de l’Estorade placer la question sur le même terrain.

— Oh ! monsieur, fit madame de l’Estorade, en se levant toute hors d’elle, et en venant lui prendre les mains, de quel poids immense vous soulagez mon pauvre cœur.

Après l’avoir respectueusement reconduite à sa place :

— Je suis assez heureux, madame, reprit Sallenauve, pour pouvoir vous donner la preuve que le souvenir du bienveillant accueil que j’ai reçu dans votre maison, n’a pas cessé d’être présent à ma pensée ; je venais de terminer le projet d’une lettre que je dois faire paraître demain matin dans un journal, je puis vous la communiquer, et même au besoin y modifier quelque chose dans le sens conciliant que nous poursuivons tous.

Sur l’accueil empressé qui fut fait à sa proposition, Sallenauve passa dans son atelier, et, en revenant presque aussitôt, un papier à la main :

— J’ai là, ajouta-t-il, un de mes amis, qui ne vous est pas tout à fait inconnu, M. Jacques Bricheteau. Je me préparais à lui demander sur ce projet de lettre, son impression dans laquelle j’ai la plus entière confiance. Vous serait-il désagréable qu’il assistât à la lecture ? Je me trouverais vraiment inquiet de la rédaction à laquelle je me serais arrêté, si après que j’en aurai pris avec vous l’engagement, M. Bricheteau venait à ne pas tomber tout à fait dans notre sentiment.

Les de Camps regardèrent la comtesse comme pour la consulter.

— Mais, oui, dit madame de l’Estorade, je ne vois aucun inconvénient à m’expliquer devant M. Bricheteau, au contraire ; j’ai des excuses à lui adresser.

Ainsi autorisé, Sallenauve alla à la porte de l’atelier, et dit à haute voix :

— Monsieur Bricheteau, voulez-vous bien vous réunir à nous ?

L’organiste entra, fit un salut assez gauche et prit place avec le reste de l’assistance ; Sallenauve lut alors ce qui suit :

« Monsieur le rédacteur,

Les explications que j’ai dû donner à la tribune et qui ont paru satisfaire la Chambre, puisqu’à une immense majorité elle les a sanctionnées par son vote, ont désobligé deux personnes : M. le comte Maxime de Trailles que, sans le nommer j’avais signalé comme ayant été mêlé, depuis les dernières élections, à toutes les chicanes plus ou moins loyales dont ma nomination est devenue l’objet, et M. le comte de l’Estorade, qu’également sans le nommer, j’avais cité au tribunal de sa conscience, pour s’entendre dire par elle qu’il n’avait pas rempli envers moi tous les devoirs de l’amitié.

» En pleine salle des Pas-Perdus, au sortir de la séance, M. le comte Maxime de Trailles est venu me demander raison de mes paroles, et ce soir, dans le journal ministériel, M. le comte de l’Estorade m’insinue poliment que je n’ai pas l’honneur d’être son ami. Il ajoute que, dans tous les cas, au moment où j’entendais me réclamer de lui, j’étais sous le coup d’une de ces accusations déplorables devant lesquelles les amitiés les plus anciennes doivent se voiler la tête et s’effacer.

» À M. le comte Maxime de Trailles, j’ai répondu qu’ayant avancé à la tribune des faits publiquement vrais et que lui-même ne contestait pas, je croirais manquer à tous mes devoirs de député, si je l’autorisais à me demander compte de paroles prononcées dans l’enceinte parlementaire et à les placer sous le contrôle d’une espèce de censure armée.

» À M. le comte de l’Estorade, j’ai l’honneur de répondre que je n’entends d’aucune façon me faire violemment place dans ses affections. La vive reconnaissance qu’il m’avait témoignée au sujet d’un léger service que j’ai eu l’occasion de lui rendre, m’avait fait l’illusion du sentiment auquel il ne me permet pas d’aspirer. J’espère encore, puisqu’il m’y condamne, pouvoir vivre sans l’amitié de M. de l’Estorade ; j’irai même, si ma justification ne lui paraît pas tout à fait victorieuse, jusqu’à me passer de son estime, le vote de la Chambre sur l’accusation à laquelle il fait allusion pouvant très heureusement m’en tenir lieu.

» Agréez, monsieur, etc.,

Sallenauve,
» Député de l’Aube »

Quand Sallenauve eut achevé de lire, il se fit un moment de silence.

— Cette lettre, finit par dire M. de Camps, me paraît parfaitement convenable, je n’y vois pas un mot à changer.

Hum ! dit Jacques Bricheteau, il faut convenir que M. le comte s’en tirerait à bon marché.

— Comment ! monsieur, dit à son tour madame de l’Estorade, cette assimilation à M. Maxime de Trailles, cette allusion si cruellement discrète à un service dont en effet, mon mari a trop perdu la mémoire, ne vous paraissent pas une représaille assez sanglante !

— Cela, répondit Bricheteau, sera compris des esprits fins et de ceux qui savent l’étendue de l’obligation que monsieur votre mari se trouve avoir à M. de Sallenauve, mais la masse du public n’y verra qu’une réponse prodigieusement mesurée à une attaque qui ne s’était point souciée de l’être du tout.

— Si Paris tout entier, il y a quelques mois, dit Sallenauve, n’avait pas su mon empressement à me procurer, une rencontre avec le duc de Rhétoré, il ne m’eût sans doute pas été loisible de prendre cette attitude, mais je me crois maintenant posé de façon à pouvoir choisir moi-même mes limites.

— Je ne nie pas cela, dit l’organiste, mais je répète que, violemment agressif, après avoir été d’un égoïsme cruel, M. de l’Estorade ne devait pas s’attendre à une réponse aussi modérée.

— Ce pacifique dénouement, reprit madame de l’Estorade, était en effet assez peu probable pour que mes amis et moi n’ayons reculé devant aucune démarche, lorsqu’elle avait pour but de le ménager. Je dois dire cependant qu’en ayant le droit de se croire généreux, M. de Sallenauve n’aura été que juste ; et quand vous saurez, monsieur, sous quelle déplorable impression a agi mon mari, j’aime à me le persuader, vous ne voudrez pas tourner l’influence très légitime que vous exercez sur l’esprit de votre ami à passionner plus vivement ce déplorable conflit.

— Je n’ai besoin, madame d’aucune explication, dit Sallenauve ; cette lettre était écrite avant votre arrivée ; M. Jacques Bricheteau lui donne une approbation au moins relative ; telle elle vous a été lue, telle elle sera imprimée.

— Je vous remercie, monsieur, de cette assurance, dit avec émotion la comtesse, et croyez que cette reconnaissance ajoutée à celle que je vous ai déjà, sera plus durable que la gratitude de M. de l’Estorade. Mais moins vous avez rendu nécessaire la confidence à laquelle je m’étais décidée en venant ici, plus je me sens engagée d’honneur à tout vous dire ; par là, d’ailleurs, je pourvoirai aussi à ma justification personnelle ; car moi, monsieur, je me passerais difficilement de votre estime, quoiqu’il soit maintenant dans mes devoirs de ne plus prétendre à votre amitié.

Madame de l’Estorade raconta alors la fatale lettre de Marie-Gaston : sa terrible influence sur l’esprit de M. de l’Estorade, conduit ainsi par sa disposition maladive et par une fureur jalouse à une sorte d’hostilité instinctive et aveugle.

— Au moment où j’eus l’honneur de votre visite, ajouta-t-elle en finissant et en se tournant vers Jacques Bricheteau, j’étais sous la première impression de ce malheur immense, et je m’étudiais à désapprendre la bienveillance qui, extérieurement du moins, n’était plus possible dans nos relations avec M. de Sallenauve.

— Mais votre lettre me dénonçant une rupture, dit Sallenauve, je ne l’ai point reçue.

— Content de ma démonstration, répondit la comtesse, mon mari ne jugea pas plus tard que l’envoi de la lettre fût utile : il avait un meilleur moyen de constater sa malveillance.

— Après la confidence dont vous avez daigné nous honorer, dit Jacques Bricheteau, M. de l’Estorade me paraît en effet plus à plaindre qu’à blâmer.

— N’est-ce pas, monsieur, dit la comtesse, qu’il a dû bien souffrir, et que la modération de M. de Sallenauve ne vous semble plus exagérée ? Je vous supplie, au reste, de nous garder religieusement le secret de tout ce qui vient de vous être conté : vous en comprenez l’importance.

— Je puis vous donner, madame, répondit Sallenauve, M. Bricheteau pour le plus sûr gardien de secrets qui se puisse rencontrer ; depuis trente ans il couve celui de ma naissance, et, tout en me le dévoilant, il a encore trouvé le moyen d’en garder par devers lui une bonne moitié.

— Pour vous, monsieur, continua la comtesse, je ne vous adresse point de recommandation. Le dévouement dont vous avez avec nous l’habitude, vous inspirera toujours dans le sens le meilleur pour nos intérêts.

— Croyez-le bien, madame dit Sallenauve, même condamné à l’exil, ce dévouement ne cessera pas d’être entier et absolu, et de loin comme de près, j’aurais toujours pour Sainte-Ursule un culte particulier.

Ma chère, dit sèchement madame de Camps, en voyant que la conversation prenait un tour de plus en plus affectueux, je crois que nous ferons bien de pas retenir monsieur plus longtemps. Il a encore à mettre sa lettre au net, et à la faire parvenir au journal où elle doit être insérée.

Les visiteurs alors se levèrent, et, après quelques renseignements demandés et donnés sur la situation dans laquelle avait été laissé Marie-Gaston, on se sépara amiablement brouillé, et assez tendrement ennemi.