Le Comte de Sallenauve/Chapitre 13

L. de Potter (tome IIp. 213-248).


XIII

L’entrevue.


Au sortir de la représentation, Bricheteau regarda sa montre. Il était dix heures trois quarts, et, en faisant grande diligence, il y avait encore moyen pour les voyageurs de s’embarquer sur le steamer qui se mettait en route à onze heures ; mais, dans le moment où l’organiste se retournait pour faire part de cette observation à Sallenauve, qu’il précédait dans la foule, il ne vit plus son homme ; le député s’était évanoui.

Un quart d’heure plus tard, la femme de chambre de la Luigia entrait dans la loge où sa maîtresse était occupée à recevoir les hommages des plus grands noms de l’Angleterre qui lui étaient présentés par sir Francis Drake ; cette fille remit une carte à la signora.

En lisant le nom, l’Italienne, changeant de visage, dit quelques mots à l’oreille de sa camériste. Ensuite elle se montra si pressée d’en finir avec ce grand concours qui se faisait autour de son succès, que plusieurs de ses adorateurs en herbe ne laissèrent pas de s’en montrer étonnés. Mais une artiste à la mode a de grands privilèges, et dans la fatigue d’un rôle où la diva avait tant mis de son âme, apparaissait pour sa maussaderie une si bonne excuse, que sa cour se dispersa sans trop de murmures ; son procédé, qui fut pris pour un caprice, lui devint même auprès de certaines velléités prêtes à s’épanouir un très piquant moyen de recommandation.

Restée seule, la signora reprit rapidement ses habits de ville ; la voiture du directeur, en quelques minutes, la conduisit à l’hôtel où elle était descendue en arrivant à Londres ; et, un instant après, entrant dans son salon, elle y trouvait Sallenauve qui l’y avait précédée.

— Vous ici, monsieur, lui dit-elle, c’est un rêve.

— Pour moi surtout, répondit Sallenauve, qui vous trouve à Londres, quand je vous ai tant fait chercher inutilement à Paris.

— Vous avez pris ce souci, et dans quel intérêt ?

— Vous nous aviez quittés d’une façon si étrange ; votre tête est si vive ; vous connaissiez si peu Paris, et tant de dangers pouvaient se trouver sous les pas de votre inexpérience, que tout me paraissait à craindre.

— Quand un mal me serait arrivé, je n’étais ni votre femme, ni votre sœur, ni votre maîtresse ; je n’étais que votre…

— J’avais cru, interrompit vivement Sallenauve, que vous étiez mon amie.

— J’étais votre… obligée, dit la Luigia ; je m’étais aperçue que je devenais un embarras dans votre situation nouvelle. Avais-je alors autre chose à faire que de vous délivrer de moi ?

— Qui donc vous avait donné cette odieuse certitude ? avais-je dit, témoigné, en ce sens, quelque chose ? ne pouvait-on parler avec vous d’une manière d’arranger votre vie sans blesser à ce point votre susceptibilité ?

— On sent comme l’on sent, répondit l’Italienne ; j’avais, moi, la conscience que vous me souhaitiez autant ailleurs que dans votre maison. Mon avenir, vous m’aviez mise en mesure de n’en pas être inquiète ; vous voyez, en effet, qu’il ne se dessine pas trop effrayant.

— Il me paraît si brillant au contraire que, sans la peur de vous paraître indiscret, j’oserais vous demander de quelle main plus heureuse que la mienne, vous avez reçu une si prompte et si efficace assistance ?

— Un grand seigneur suédois, répondit la Luigia sans marchander, qui dépense une partie de son immense fortune à encourager les arts, m’a procuré un engagement au théâtre de la Reine ; la bienveillante indulgence du public a fait le reste.

— Vous voulez dire voire talent ? j’assistais à la représentation de ce soir.

Faisant alors une coquette révérence :

— Avez-vous été un peu satisfait, demanda la Luigia, de votre humble servante ?

— Votre supériorité musicale ne m’a point étonné ; je la savais déjà, et elle m’avait été cautionnée par un juge infaillible ; mais vos élans de passion dramatique, votre jeu si puissant et si sûr de lui-même, j’en suis resté émerveillé.

— C’est que j’ai beaucoup souffert, répondit l’Italienne ; le malheur est un bien grand maître.

— Souffert ? répéta Sallenauve, en Italie sans doute ? Mais j’aime à me persuader que depuis votre arrivée en France ?

— Toujours, reprit la Luigia d’une voix émue ; je ne suis pas née sous une étoile heureuse.

— Ce toujours à l’air pour moi d’un reproche ; je suis bien tardivement averti des torts que je puis avoir eus envers vous.

— Vous n’avez eu vis-à-vis de moi aucune espèce de torts ; le mal était là, dit l’Italienne en se frappant la poitrine, il venait de moi seule.

— Probablement quelque folle visée comme celle que vous vous étiez faite en supposant que vous étiez engagée d’honneur à quitter ma maison ?

— Oh ! que je ne rêvais pas, dit l’Italienne, et que je savais bien ce qui était au fond de votre pensée. Ne fût-ce qu’à cause de ce que vous aviez fait pour moi, je devais prétendre à votre estime, et il m’était à tout jamais défendu d’y aspirer.

— Mais, chère Luigia, voilà ce que j’appelle des idées sans nom. Ai-je jamais manqué pour vous de considérations, d’égards ? Votre conduite, d’ailleurs, n’était-elle pas exemplaire ?

— Oui, je tâchais de ne rien faire qui pût vous donner à mal penser de moi. Mais en étais-je moins la veuve de Benedetto ?

— Quoi ! vous vous figurez que ce malheur, suite d’une trop juste vengeance ?…

— Ah ! ce n’est pas la mort de cet homme qui pouvait me descendre à vos yeux : au contraire, mais j’avais été la femme du bouffon, de l’espion de police, de l’indigne, toujours prêt à me vendre à qui eût voulu m’acheter.

— Tant que cette situation a duré, je vous eusse trouvée à plaindre ; mais, méprisable, non.

— Enfin, dit vivement l’Italienne, depuis près de deux ans nous vivions seuls, sous le même toit.

— Sans doute, et je m’en étais fait une douce habitude.

— Me trouviez-vous laide ?

— Vous savez bien que non, quand j’ai fait d’après vous ma plus belle statue.

— Sotte ?

— On ne peut être sotte quand on met tant d’esprit dans ses rôles.

— Vous voyez bien alors que vous me méprisiez !

Sallenauve parut tout étonné de la vivacité de cette déduction, et il se crut très habile en répondant :

— Il me semble qu’en me conduisant d’autre façon, j’eusse été bien plus près de vous témoigner du mépris.

Mais il avait affaire à une femme qui, en toute chose, dans ses amitiés, dans ses haines, dans ses actions comme dans ses paroles, allait toujours droit au but. Comme si elle eût craint de n’avoir pas été comprise :

— Aujourd’hui, monsieur, reprit-elle, je puis tout vous dire, car je vous parle du passé et, maintenant, l’avenir ne m’appartient plus. Du jour où vous fûtes bon pour moi et où, par votre généreuse protection, j’échappai à un infâme outrage, tout mon cœur fut à vous.

Sallenauve, qui jamais ne s’était douté de l’existence de ce sentiment et qui surtout ne pouvait comprendre que l’aveu lui en fût fait avec cette crudité naïve, ne sut plus que répondre.

— Je savais bien, continua cette étrange femme, que j’aurais beaucoup à faire pour me remonter de la bassesse où, dans notre première rencontre, je vous étais apparue. Si même du moment où vous eûtes consenti à me prendre avec vous, je vous avais vu tourner avec moi à la galanterie et laisser percer quelque intention de profiter de la situation dangereuse ou moi-même je m’étais placée, mon cœur se fût aussitôt retiré, vous ne m’eussiez plus paru qu’un homme ordinaire, et pour me réhabiliter de Benedetto, ce n’était pas assez.

— Ainsi, remarqua Sallenauve, vous aimer, c’eût été vous faire insulte, ne vous aimer point, c’était être cruel ; quelle femme êtes-vous donc, et le moyen de ne pas vous froisser ?

— Il ne fallait pas m’aimer, répondit la cantatrice, quand vous ne me connaissiez pas et quand j’avais à peine essoré ma boue, parce qu’alors votre amour eût été un amour des yeux et de la tête auquel il n’est jamais prudent de se fier. Mais lorsqu’après deux ans passés à vos côtés, vous aviez pu voir à ma conduite si j’étais une femme estimable ; lorsque, sans jamais accepter un plaisir, tout entière aux soins de votre maison, sans autre délassement que celui de l’étude, qui devait m’élever à la condition d’artiste comme vous, rien que pour le bonheur de vous voir faire un chef-d’œuvre, j’avais été jusqu’à vous sacrifier cette pudeur de femme qu’à une autre époque vous m’aviez pourtant vue défendre avec énergie, alors vous fûtes cruel de ne pas me comprendre, et jamais, voyez-vous, votre imagination ne vous dira ce que j’ai souffert et toutes les larmes que vous m’avez fait verser.

— Mais, chère Luigia, j’étais votre hôte, et quand même j’eusse pu soupçonner quelque chose de ce que vous me révélez, mon devoir d’honnête homme me commandait de ne rien voir, de ne rien comprendre qu’à la dernière évidence.

— Est-ce que ma tristesse perpétuelle n’était pas une avance ? Est-ce que si mon cœur eût été libre, vous ne m’eussiez pas vue moins réservée, plus familière ? Mais c’est tout simple, vous ne pouviez rien remarquer ; votre fantaisie pensait ailleurs.

— Eh bien ! si cela était ?

— Cela n’aurait pas dû être, répondit l’Italienne avec animation. Cette femme n’était pas libre : elle avait un mari, des enfants, et vous avez eu beau en faire une sainte, quand je n’aurais eu sur elle que l’avantage de la jeunesse, quoique cela soit bien ridicule à dire, il me semble qu’elle ne me valait pas !

Sallenauve ne put s’empêcher de sourire ; mais, reprenant sérieusement :

— Vous vous êtes, dit-il, tout à fait méprise sur votre rivale : madame de l’Estorade ne fut jamais pour moi qu’un modèle et un modèle sans autre valeur que sa ressemblance avec une autre femme. Celle-ci, je l’avais connue, avant vous, à Rome ; elle avait la beauté, la jeunesse, de magnifiques dispositions pour les arts, et aujourd’hui confinée dans un couvent, comme vous elle a payé son tribut au malheur ; ainsi vous le voyez, toutes vos perfections !…

— Comment, de trois histoires de cœur, dit la Luigia, pas une qui ait pu avoir un dénouement heureux ! Votre étoile est vraiment étrange ! Sans doute, lorsque j’étais si peu comprise, je ne faisais que subir sa bizarre influence, et alors, il faudrait vous pardonner ?

— Puisque vous me recevez à merci, permettez-moi de revenir sur ma curiosité : tout à l’heure vous me disiez que l’avenir ne vous appartenait plus ; à la prodigieuse franchise de vos aveux, j’ai dû comprendre qu’entre vous et moi, pour vous en donner le courage, avait dû s’élever une bien solide barrière ; quelle est donc cette puissance par laquelle presque d’un seul élan vous avez été poussée si haut ? Auriez-vous donc fait un pacte avec le démon ?

— Peut-être, dit en riant l’Italienne.

— Ne riez pas, reprit Sallenauve, vous avez voulu seule affronter cet enfer de Paris ; il ne m’étonnerait pas que vous eussiez fait dès le début une dangereuse rencontre. Je sais les immenses difficultés que souvent les plus grands talents ont eues à se produire. Ce grand seigneur étranger, qui si lestement vous a aplani toutes les voies, savez-vous qui il est ?

— Je sais qu’il a exposé pour faciliter mon engagement, une somme fabuleuse, que mes appointements sont de cinquante mille francs, et qu’il ne m’a pas même accompagnée à Londres.

— Ainsi, tout ce dévouement sans conditions ?

— Non pas vraiment ; mon protecteur est à l’âge où l’on n’a plus d’amour, mais où l’on a beaucoup d’amour-propre. Son protectorat devra donc être hautement déclaré, et je me suis engagée à ne rien dire, à ne rien faire qui soit un démenti à son vaporeux bonheur ; du reste, c’est à vous seul que j’ai cru devoir ce compte : je connais votre discrétion et vous demande avec instance le secret le plus absolu.

— Et rien dans la durée de cette situation ne vous paraît invraisemblable ? Mais cet homme, que vous espérez toujours nourrir de fumée, où, comment l’avez-vous connu ?

— Par une dame de charité qui me vint voir pendant votre absence. Elle avait remarqué ma voix à Saint-Sulpice, pendant les exercices du mois de Marie, et elle aurait voulu me débaucher pour chanter à Notre-Dame-de-Lorette, sa paroisse.

— Cette dame, vous l’appelez ?

— Madame de Saint-Estève.

Sans avoir percé toutes les profondeurs de Jacqueline Collin, Sallenauve connaissait madame de Saint-Estève comme tripoteuse d’affaires et comme entremetteuse de mariages ; il en avait quelquefois entendu parler à Bixiou.

— Cette femme, dit-il, s’est fait à Paris une notoriété fâcheuse ; c’est une intrigante de la pire espèce.

— Je m’en doutais, dit la Luigia, mais que m’importe ?

— Et si l’homme dont elle vous a procuré la connaissance…

— Était un intrigant, comme elle ? c’est peu probable ; cent mille écus qu’il a versés dans la caisse du directeur ont remis le théâtre à flot.

— Il peut être riche et en même temps avoir sur vous de mauvais desseins ; il n’y a rien là qui s’exclue.

— On a sur moi des projets, répondit la Luigia avec dignité, mais on ne les exécute pas : entre ces projets et moi, il y a moi.

— Mais votre considération ?

— Elle était perdue quand je sortis de chez vous. On disait partout que j’étais votre maîtresse ; vous avez eu à vous expliquer de ce bruit dans un collège électoral ; vous l’avez contredit, mais croyez-vous l’avoir tué ?

— Et mon estime enfin, de laquelle vous vous préoccupiez ?

— Je n’en ai plus besoin ; vous ne m’avez pas aimée quand je le voulais ; vous ne m’aimerez pas quand je ne le veux plus.

— Qui sait ? dit Sallenauve.

— Il y a deux raisons pour que cela ne soit pas, répondit l’Italienne : d’abord il est trop tard, et puis nous ne sommes plus sur le même chemin.

— Qu’entendez-vous par là ?

— Je suis artiste, vous avez cessé de l’être ; je monte et vous descendez.

— Vous appelez descendre, s’élever peut-être aux premières dignités de l’État ?

— Où que vous vous éleviez, répondit la Luigia en s’exaltant, vous serez au-dessous de votre passé et du grand avenir qui vous était réservé, et tenez, je crois que je vous ai menti : si vous étiez resté sculpteur, il me semble que j’aurais eu encore pour quelque temps la patience de vos froideurs et de vos dédains : j’aurais du moins voulu attendre jusqu’après un essai de ma vocation, dans l’espérance que cette auréole dont s’illumine la figure des femmes de théâtre, vous ferait peut-être, à la fin, apercevoir que j’étais là, à vos côtés. Du jour où vous avez apostasié, je n’ai plus voulu continuer mon humiliant sacrifice, il n’y avait plus d’avenir entre nous.

— Comment ! dit Sallenauve, en tendant à la cantatrice une main qu’elle ne prit pas, nous ne resterons pas même amis ?

— Un ami, vous en avez un, répondit l’Italienne. Non, tout est bien clos et arrêté. Nous entendrons parler l’un de l’autre, et de loin, en passant dans la vie, nous nous saluerons de la main, mais rien au-delà.

— Ainsi, dit mélancoliquement Sallenauve, voilà comment tout finit entre nous !

La Luigia le regarda un moment ; ses yeux brillèrent d’une larme.

— Écoutez, lui dit-elle avec un accent vrai et résolu, voilà ce qui est possible. Je vous ai aimé, et après vous personne n’aura accès dans ce cœur que vous avez dédaigné. On vous dira que j’ai des amants : ce vieillard, que je vais avouer aujourd’hui, d’autres après lui, peut-être, auxquels vous ne croirez pas, si vous vous rappelez la femme que je suis. Qui sait ? Votre vie, plus tard, venant à être déblayée des autres sentiments qui m’ont fait obstacle, la liberté, l’étrangeté de l’aveu que vous venez d’entendre marqueront peut-être dans votre mémoire, et alors il ne serait pas tout à fait incroyable qu’après ce long détour, vous finissiez par me désirer. Si cela arrivait et qu’à la suite de tristes déceptions, vous fussiez, par vos remords, ramené à la religion de l’art, eh bien ! en ce temps-là, à supposer que les années n’aient pas fait pour nous de l’amour une aspiration trop ridicule, souvenez-vous de cette soirée. Maintenant, séparons-nous, car il se fait tard pour un tête-à-tête, et c’est surtout les apparences de fidélité que je suis engagée à garder à mon vieux protecteur étranger.

Cela dit, elle prit un flambeau, et, passant dans une pièce voisine, elle laissa le député dans la situation d’esprit que l’on peut se figurer à la suite des surprises de toute sorte dont il avait été salué dans cette entrevue.

En passant à l’hôtel où il était descendu en arrivant d’Hanwell, il trouva Bricheteau l’attendant à la porte.

— Mais d’où diable venez-vous, lui cria l’organiste, éperdu d’impatience, nous pouvions encore partir par le paquebot de ce soir.

— Eh bien ! dit Sallenauve avec insouciance, j’aurai quelques heures de plus à faire l’école buissonnière.

— Mais pendant ce temps vos adversaires poussent leur mine.

— Que m’importe ? Dans cette caverne qu’on appelle la vie politique ne faut-il pas être prêt à tout ?

— Je m’en doutais, dit alors Bricheteau : vous venez de voir la Luigia ; son succès vous a porté à la tête, et sous le député, reparaît l’homme aux statues.

— Vous-même, tout à l’heure, ne le disiez-vous pas ? L’art seul est grand !

— Mais l’orateur, répondit Bricheteau, est aussi un artiste et le plus grand de tous ; car les autres parlent à l’esprit et au cœur, et lui seul à la conscience et à la volonté. Du reste, il ne s’agit pas maintenant de regarder en arrière ; un duel est engagé entre vous et vos adversaires. Êtes-vous un honnête homme ou un drôle parvenu à voler un nom ? Voilà la question posée et qui, peut-être en votre absence, se vide au grand jour de la tribune.

— J’ai bien peur que vous ne m’ayez fait faire fausse route ; j’avais aux mains un trésor que j’ai jeté à mes pieds.

— Heureusement, dit l’organiste, c’est là une fumée que la nuit dissipera. Demain, vous vous souviendrez des engagements pris avec votre père, et du grand avenir qui vous est promis.