Le Christianisme primitif et ses corruptions
Thomson & Hill, (2, p. 71-73).
… [Les premiers chrétiens tenaient leurs assemblées religieuses dans les endroits qui étaient les plus commodes, confortables et sécuritaires]. On n’accordait pas une grande importance aux endroits ou aux temps… (…)
Mais la voie séductrice du tentateur a depuis longtemps chuchoté d’un air de triomphe aux oreilles charnellement disposées de ceux qui se déclaraient chrétiens, en disant : « On ne doit pas être derrière les Juifs et les Gentils, en glorifiant Dieu ou en convertissant le monde. La magnificence architecturale, un ameublement splendide, et les décorations fastueuses de nos édifices d’églises contribueront grandement aux deux. Notre cause en est digne et l’exige, et sans cela nous serons des objets de dérision et de mépris. Les gens seront attirés à nos réunions par des attraits semblables ; ils seront ainsi amené sous l’influence chrétienne ; ils seront gagnés à l’Évangile ; les âmes seront sauvés ; et Dieu sera honoré et glorifié. » Avec de tels plaidoyers spécieux, l’extravagance, l’attachement aux biens de ce monde et le luxe se sont introduit dans les bornes de l’église, et une nouvelle forme de corruption a détourné les cœurs des hommes du pure esprit de l’Évangile originel.
Immédiatement après le mariage de l’église et de l’État, sous Constantin, au 4eme siècle, cette défection est devenue des plus frappante et notoire… À peine Constantin avait-il abolit les superstitions de ces ancêtres qu’on érigeait partout pour les chrétiens de magnifiques églises qui étaient somptueusement ornées de peintures et d’images, et ressemblaient aux temples païens, dans leurs formes extérieures et intérieures… on voyait comme une partie essentielle de la religion d’avoir une multitude d’églises dans toutes les régions, et c’est là que nous devons chercher l’origine de ce qui a été appelé le droit de patronage, qui a été introduit parmi les chrétiens sans autre but que d’encourager les opulents à ériger un grand nombre d’églises en leur accordant le privilège de nommer les pasteurs qui devait les desservir.
De cette façon, non seulement l’amour de l’ostentation et de la splendeur de ce monde a pris la place de la piété humble et simple qui caractérisait les premiers disciples, mais une classe de personnes a été introduite dans les hauts lieux de l’église, pour présider à ses autels et administrer ses affaires, en tant qu’ecclésiastiques de différents niveaux, qui, souvent nommées par des patrons irréligieux et sans scrupule de la religion et des institutions religieuses, et assujettie à leur contrôle, étaient inaptes à leurs positions, poursuivant une politique qui enfreignait non seulement la véritable idée de culte spirituel, mais qui était calculé pour abaisser le standard de moralité existant précédemment, et permettre la formation et la croissance parmi les saints de nombreux maux inconnus avant. Il n’est pas étonnant que, soumis à tant de corruptions, le christianisme devienne avec le temps une religion criblée de superstitions pompeuses, d’étalage de ce monde, d’agrandissement égoïste, et de persécution violente, de sorte qu’il n’était pas rare que plus il y avait de démonstration d’adoration de Dieu, moins il y avait de manifestation de vertu pratique ; un grand gouffre s’ouvrant, s’élargissant et s’approfondissant entre ce qui était appelé piété et une vie pure et sainte. Il n’est pas étonnant que les formes de la religion était entretenues avec beaucoup de méticulosité et à d’énorme frais, alors que les plus grossières cruautés et les plus odieuses iniquités prévalaient, même dans le giron de l’église. Ces derniers temps on a essayé plusieurs réformes pour les maux discutés de ce livre, avec quelques succès, mais la manie de grands édifices imposants de culte et d’un magnifique étalage de formes extérieures de religion prévaut encore dans les sectes prédominantes les plus populaires. Et cette forme de corruption est lamentablement contagieuse et contaminante…