Le Chemin des ombres heureuses/Héliodore
Édition du Mercure de France, (p. 35-36).
HÉLIODORE
Toi qui n’as pas de nom, Idée, Être infini,
Conscience suprême,
sur le seuil de ma tombe, je t’adore, et j’inscris
la foi qui m’a valu la haine de tes prêtres.
J’ai cru que te donner les vertus d’ici-bas,
bonté, justice, amour, était te faire outrage ;
mon esprit ne te conçoit pas,
mais tu n’es point à notre image.
Je ne t’ai pas traité en juge corruptible,
et ne t’ai point prié de m’être favorable ;
c’est mépriser son Dieu qu’exiger un miracle.
Tu es, j’en suis certain, cela suffit.