Le Chariot d’orMercure de FranceŒuvres de Albert Samain, t. 2 (p. 145-146).

PARESSE

Debout, voluptueux, dans l’ombre où tu t’endors
Un clairon martial résonne et te convie.
Debout ton cœur, debout ta pensée asservie…
Ne faut-il pas que tu sois fort entre les forts ?


La Volonté, lionne à l’indomptable essor,
Sous sa griffe superbe emporte au loin la vie,
Et s’irrite et triomphe et, belle inassouvie,
Rugit à l’avenir sur des dépouilles d’or !



Mais non, c’est la débauche en sa louche taverne
Qui t’attise à ses yeux brûlés que le plomb cerne,
Et souffle en ricanant ton pur flambeau d’orgueil ;


Ou bien c’est la câline et mortelle paresse,
Ensorceleuse pis qu’une vieille maîtresse,
Qui te couche à son lit drapé comme un cercueil.