Le Chant du départ (texte seul)

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LE CHANT DU DÉPART.

UN REPRESENTANT DU PEUPLE.

La Victoire, en chantant, nous ouvre la barrière ;
La Liberté guide nos pas ;
Et du nord au midi, la trompette guerrière
A sonné l’heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d’orgueil !
Le peuple souverain s’avance ;
Tyrans, descendez au cercueil.
La république nous appelle ;
Sachons vaincre, ou sachons périr :
Un Français doit vivre pour elle ;
Pour elle, un Français doit mourir.

CHANT DES GUERRIERS.

La république, etc.

UNE MÈRE DE FAMILLE.

De nos yeux maternels ne craignez point les larmes ;
Loin de nous de lâches douleurs !
Nous devons triompher, quand vous prenez les armes :
C’est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie :
Guerriers, elle n’est plus à vous :
Tous vos jours sont à la patrie ;
Elle est votre mère avant nous.

CHŒUR DES MÈRES DE FAMILLE.

La république, etc.

DEUX VIEILLARDS.

Que le fer paternel arme la main des braves ;
Songez à nous aux champs de Mars :
Consacrez dans le sang des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards ;
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière,
Quand les tyrans ne seront plus.

CHŒUR DES VIEILLARDS.

La république, etc.

UN ENFANT.

De Barra, de Viala, le sort nous fait envie ;
Ils sont morts, mais ils ont vaincu ;
Le lâche accablé d’ans n’a point connu la vie :
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillans, nous le sommes ;
Guidez-nous contre les tyrans ?
Les républicains sont des hommes ;
Les esclaves sont des enfans.

CHŒUR DES ENFANS.

La république, etc.

UNE ÉPOUSE.

Partez, vaillans époux, les combats sont vos fêtes ;
Partez, modèles des guerriers ;
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes ;
Nos mains tresseront vos lauriers.
Et si le temple de mémoire
S’ouvrait à vos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Et nos flancs portent vos vengeurs.

CHŒUR DES ÉPOUSES.

La république, etc.

UNE JEUNE FILLE.

Et nous, sœurs des héros, nous qui de l’hyménée
Ignorons les aimables nœuds,
Si, pour s’unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des vœux,
Qu’ils reviennent dans nos murailles,
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang, dans les batailles,
Ait coulé pour l’égalité.

CHŒUR DES JEUNES FILLES.

La république, etc.

TROIS GUERRIERS.

Sur ce fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
À nos épouses, à nos sœurs,
À nos représentans, à nos fils, à nos mères,
D’anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l’infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté.

CHŒUR GÉNÉRAL.

La république, etc.