Le Bouddhisme contemporain/Un mot au lecteur

Téqui (p. romain).

UN MOT AU LECTEUR




Appelé l’an dernier, pour la troisième fois, par la confiance de Monseigneur Baudrillart, l’éminent Recteur de l’Institut catholique de Paris, à donner une série de conférences sur l’Histoire des Religions, j’avais pris pour sujet Le Bouddhisme contemporain.

Ces conférences qui eurent lieu avril-juin 1914 continuaient celles que j’avais publiées précédemment (1911) sur le Bouddhisme primitif.

Cédant au désir qui m’a été exprimé par un certain nombre de mes auditeurs, je les publie à leur tour, après les avoir remaniées et complétées.

Comme aux précédentes, je me suis appliqué à leur imprimer un caractère impersonnel, laissant avant tout parler les documents, empruntés aux écrivains les plus autorisés, les plus compétents qui, le plus souvent, ne racontent que ce qu’ils ont vu et contrôlé eux-mêmes.

À défaut de mérites plus considérables, ce livre aura du moins celui d’avoir été écrit avec impartialité, sans autre parti pris que celui de la vérité.

Je me suis efforcé d’être aussi complet que possible, de façon toutefois à ne point dépasser les limites qui m’étaient tracées. J’ose dire que ce volume, ainsi que le précédent dont il est la suite, donnera au lecteur une idée exacte du Bouddhisme et des Bouddhistes. Il lui sera permis dès lors de juger dans quelle mesure peuvent se réclamer de la doctrine de Gautama certaines sectes de nos jours, telles que la Théosophie de Mmes Blavatsky et Besant, ou son dédoublement l’Anthroposophie du docteur Steiner, pour ne citer que ces deux systèmes, nés d’hier et destinés à disparaître demain, peut-être, tandis que le Bouddhisme qu’ils prétendent remplacer continuera longtemps encore de leur survivre et de s’imposer à l’attention de tout homme que le problème religieux ne laisse pas indifférent.

A. R.
Fribourg, 29 septembre 1915.