Le Bon Travail, fenêtre ouverte

Mercure de France (p. 87-88).

IX


Le bon travail, fenêtre ouverte,

Avec l’ombre des feuilles vertes
Et le voyage du soleil
Sur le papier vermeil,
Maintient la douce violence
De son silence,
En notre bonne et pensive maison.

Et vivement les fleurs se penchent
Et les grands fruits luisent, de branche en branche,
Et les merles et les bouvreuils et les pinsons
Chantent et chantent
Pour que mes vers éclatent
Clairs et frais, purs et vrais,
Ainsi que leurs chansons,
Leur chair dorée et leurs pétales écarlates.


Et je te vois passer dans le jardin, là-bas,

Parfois à l’ombre et au soleil mêlée ;
Mais la tête ne se retourne pas,
Pour que l’heure ne soit troublée
Où je travaille, avec mon cœur jaloux,
À ces poèmes francs et doux.