Le Banquet des Muses/A monsieur auvray. sonnet

Mertens et fils (p. 8-9).


A MONSIEUR AUVRAY.

SONNET


Baïf est admirable en ses inventions,
La muse de Ronsard est sçavante et faconde,
Bartas d’un vers enflé estonne tout le monde,
Garnier est tout moral en ses conceptions,



Desportes doucement gémit ses passions,
L’ingenieux Bertauld en riches traicts abonde,
Malherbe me ravit au courant de son onde,
Porchères est pressant en ses conclusions ;

Mais Porchères, Malerbe, et Bertauld, et Desportes,
Garnier, Bartas, Ronsard et Baïf tu emportes.
Car chacun d’eux n’avoit qu’une muse pour luy.

Et Phebus en tes vers a trouvé tant de grâce.
Qu’il a de ton cerveau fait un nouveau Parnasse,
Où les neuf doctes Sœurs habitent aujourd’huy.

Par J. DE POZÉ BLEZOIS.