Lausanne à travers les âges/Developpement/04

Collectif
Librairie Rouge (p. 117-124).


IV


Service des eaux.

La ville de Lausanne est à ce jour alimentée :

A. — En eau potable, principalement par son service communal des eaux et, en outre, par deux sociétés privées ou associations de propriétaires : la Société des eaux de Pierre-Ozaire et la Société des eaux de Moille-ès-Donnes.

B. — En eau industrielle, par la Société des eaux du lac de Bret.

Jusqu’en 1874, la ville de Lausanne, qui comptait alors 28 000 habitants, était alimentée en eau potable et industrielle par trois groupes de sources appartenant à la commune de Lausanne, captées dans les collines du Jorat. Le volume d’eau fourni par ces sources était évalué à 1386 litres-minute environ ; l’exploitation se faisant en régie par la ville. Ce volume joint à 225 litres-minute d’eaux de sources distribués dans la partie occidentale de la ville par une entreprise privée (Société des eaux de Moille-ès-Donnes) équivalait, en 1874, pour une population de 28 000 habitants, à un module d’alimentation de 82 litres par tête et par vingt-quatre heures. Dans ce chiffre n’était pas compris le débit des sources particulières ou des puits desservant des propriétés privées aux abords de la ville.

Lausanne étant en voie de développement, il y avait lieu de prendre sans tarder des mesures en vue de remédier à l’insuffisance du volume d’eau disponible en temps de sécheresse. Après des études et de laborieuses discussions, — qui durèrent plusieurs années, — sur les différentes offres faites, à ce sujet, de divers côtés, les autorités communales confièrent à l’initiative privée le soin de pourvoir la ville d’une large alimentation d’eau et trois sociétés se constituèrent dans ce but, savoir :

I. — La Société des eaux de Pierre-Ovaire (concession communale du 15 mai 1874), qui distribue depuis l’année 1875, dans la partie orientale et méridionale de la ville, des eaux de sources, jaugeant actuellement 450 litres-minute environ, captées près de Savigny, à des altitudes variant entre 860 et 800 mètres.

II. — La Compagnie du chemin de fer Lausanne-Ouchy et des eaux de Bret (concession communale du 18 juillet 1872), qui amène à Lausanne depuis le commencement de l’année 1876 les eaux du lac de Bret. La capacité de ce réservoir naturel a été augmentée par la construction d’un barrage en maçonnerie qui a permis d’en relever le niveau d’environ 2m50.

Ces eaux proviennent soit du ruisseau du Grenet, qui a été dérivé dans le lac, soit d’autres sources, soit de la pluie qui tombe sur le lac et ses bords. La quantité totale annuelle en est estimée à 7 560 000 mètres cubes environ.

Le lac de Bret, dont la surface moyenne est de 27 hectares, fonctionne ainsi comme un immense réservoir d’alimentation ; en cas de sécheresse prolongée, il peut subir une dénivellation pouvant aller jusqu’à 10 mètres, limite inférieure de la prise d’eau. Il est actuellement question de relever le niveau du déversoir du lac, pour augmenter la réserve d’eau.

On évalue à 10 000 litres-minute le débit dont peut disposer la Compagnie des eaux du lac de Bret en faveur des services lausannois. A teneur de la concession accordée à la Compagnie Lausanne-Ouchy et Eaux de Bret, cette eau doit être utilisée à Lausanne uniquement comme eau motrice, industrielle et agricole, à l’exclusion des usages alimentaires et ménagers.

III. — La Société des eaux de Lausanne, enfin, qui alimentait d’eau de source la ville de Lausanne depuis le 15 août 1877.


Par convention du 5 janvier 1876 la ville avait aliéné en faveur de la Société des eaux son servie de distribution d’eau, ses canalisations et réservoirs, à charge par celle-ci de compléter l’alimentation d’eau en amenant à Lausanne la source du Pont-de-Pierre (3500 litres-minute), captée au pied des Alpes, au-dessus de Montreux, cote 650, à 30 kilomètres environ de Lausanne. Ces eaux ajoutées aux eaux des sources de la commune, augmentées en 1889 par l’adduction des eaux de Saint-Hippolyte près Montherond (300 litres-minute), formaient jusqu’en 1901 la principale distribution d’eau potable.

La Société des eaux n’a jamais donné de dividendes à ses actionnaires ; obligée, faute d’eau, de rationner presque chaque été ses abonnés, elle était devenue très impopulaire. Elle n’en a pas encore bien mérité de la population en assurant un service, très onéreux, dont la ville n’aurait pu se charger en 1876 sans qu’il en résultât de grands frais pour les contribuables. L’amenée des eaux du Pont-de-Pierre, a réagi heureusement sur l’état sanitaire de Lausanne, le fait a été établi en son temps par un rapport présenté par M. le Dr de Cérenville au Congrès d’hygiène à Genève en 1882.

Par suite du développement toujours plus rapide de la ville, la commune de Lausanne, désireuse de reprendre en mains la distribution des eaux potables, a racheté, en 1901, l’entreprise de la Société des eaux de Lausanne au prix de 1 967 405 fr. 70. En prévision de ce rachat et dans le but d’assurer à la population une large alimentation d’eau potable dans l’avenir, la commune de Lausanne avait déjà acquis, en 1899, pour le prix de 2 millions, 10 000 litres-minute (13 000 en été et 7000 en hiver) d’eau provenant de sources captées dans le Pays-d’Enhaut (Alpes vaudoises), à des altitudes variant entre 1100 et 1400 mètres et à 54 kilomètres environ de Lausanne. Cette eau lui est livrée à Sonzier, sur Montreux, à la cote 705.

Les travaux d’adduction de ces eaux, dès Sonzier à Lausanne, par une canalisation entièrement métallique de 500 millimètres de diamètre et de 29 kilomètres de longueur environ, ont été achevés à la fin de l’année 1901. Ils ont coûté 2 755 000 francs, y compris la construction du réservoir de Montalègre et les travaux d’amélioration et d’extension du réseau de distribution.


Volume d’eau disponible pour l’alimentation. — Le tableau qui suit résume la situation actuelle de Lausanne au point de vue de son alimentation d’eau.

Litres
par minute
Mètres cubes
par 24 heures
I. Eaux potables.
Service communal des Eaux.
1. Anciennes sources (du Mont, de Saint-Hippolyte,
du Chalet-à-Gobet, des Cases
et des Monts de Pully, etc.)
1 500 2 160
2. Source du Pont-de-Pierre 3 500 5 040
3. Eaux du Pays-d’Enhaut (13 000 en été
et 7 000 en hiver)
10 000 14 400
Société des eaux de Moille-es-Donnes 225 314
Société des eaux de Pierre-Ozaire 450 648
Total 15 675 22 562
II. Eaux motrices et d’industrie.
Compagnie du Chemin de fer Lausanne-Ouchy
et des eaux de Bret
[1]
10 000 14 406
Total général 25 675 36 962


Soit sur une population de 54 000 âmes :
Eaux potables 418 litres par tête et par 24 heures.
Eaux industrielles 267 » » » »
Total. 685 litres par tête et par 24 heures.


Consommation d’eau en 1904. — La consommation d’eau totale en 1904 se décompose comme suit :

Eaux potables.
a) Service communal des Eaux : Mètres cubes
Service public : Fontaines 654 534
Vespasiennes 111 440
Etablissements communaux 503 926
Arrosage public (chiffre donné sous réserve) 21 077
Droits concédés par la Ville 23 465
1 314 442
Service privé : Concessionnaires 1 667 388
Total 2 981 830
(Maximum par mois : 292 931 m3.)[2]. —
(Minimum par mois : 204 001 m3.)
b) 1. Société des eaux de Pierre-Ozaire 236 520
2. Société des eaux de Moille-es-Donnes 129 260
Consommation d’eau potable en 1904 3 347 610
c) Service d’eau motrice et industrielle :
Compagnie des eaux de Bret[3]
4 271 904
La consommation d’eau totale en 1904 a été de 7 619 514

Conduites d’adduction d’eau. — Les diverses conduites d’amenée d’eau à Lausanne ont un développement total de 126 kilomètres, dont 112 pour les eaux potables et 14 pour les eaux industrielles. Dans ce chiffre de 112 km., les conduites d’adduction dépendant du service communal des eaux entrent pour une longueur totale de 97 km. Celles des Sources du Jorat, en tuyaux de 200 à 60 mm., ont une longueur de 36 km. et n’offrent aucune particularité spéciale. Celles des eaux du Pont-de-Pierre, d’une longueur totale de 30 km., sont en partie en tuyaux de ciment de 480 mm. de vide avec écoulement libre et en partie en tuyaux de fonte de 325 à 500 mm, avec des pressions allant jusqu’à 160 mètres. La longueur de la conduite en ciment est de 16 1/2 km., celle en fonte de 14 1/2 km. A plusieurs reprises, la conduite traverse la montagne en galeries (soit sur 1557 mètres), dont l’une a 950 mètres de longueur et une autre 400 mètres. Sur son parcours se trouvent échelonnées quelques vannes d’arrêt avec conduites de trop-plein. La conduite part de la source du Pont-de-Pierre à la cote 655 ; elle arrive à Lausanne à la cote 592, soit une différence de niveau de 63 mètres sur 30 km de longueur, d’où une pente moyenne générale de 2, 1 mm. par mètre. Cette conduite peut débiter 5000 litres-minute, dont 3500 proviennent de la source du Pont de Pierre et le reste, soit 1500 litres, de l’eau du Pays-d’Enhaut.

La conduite des eaux du Pays-d’Enhaut est entièrement en tuyaux de fonte de 500 mm. de diamètre intérieur avec joints au plomb. Elle part de Sonzier à la cote 705 et arrive à Lausanne à la cote 592. Sa longueur totale est de 29 km. environ, et la pente de la ligne de charge est de 3, 65 mm. par mètre correspondant à un débit de 11 500 litres-minute et à une vitesse moyenne de om98 à la seconde. Par suite de la configuration mouvementée du sol, ainsi que de considérations d’ordre économique, le tracé de la conduite parcourt un chemin des plus hardis et des plus accidentés que l’on puisse imaginer ; allant au plus court il descend et remonte les terrains escarpés, en suivant de préférence leur ligne de plus grande pente, et se compose d’une suite de siphons, dont le plus profond atteint, dans le ravin de la Veveyse, une pression de 19 1/2 atmosphères.

Partant de Sonzier sur Montreux, la conduite passe au-dessus des villages de Brent, Blonay, Saint-Légier, traverse celui de Jongny et passe en arrière de Chardonne pour longer ensuite les coteaux de Lavaux à la limite supérieure des vignes. De Belmont, la conduite descend le vallon escarpé de la Paudèze et celui de la Vuachère, pour aboutir à la croisée de Béthusy, aux portes de Lausanne.

De là, une chambre de bifurcation avec vannes envoie une partie des eaux au nouveau réservoir de Montalègre et l’autre à celui du Calvaire. La canalisation est dotée, entre Sonzier et Lausanne, de six chambres de jauge, y compris les bassins de jauge de Sonzier et du réservoir du Calvaire. Ces ouvrages, tous situés aux points hauts du tracé, soit au niveau même de la ligne de charge, sont munis entre autres d’une vanne d’arrêt et d’un trop-plein, ils permettent de jauger les eaux en cours de route, d’en contrôler le volume et d’établir ainsi le bilan des déperditions qui pourraient se produire sur la conduite.

Tracé de la canalisation des eaux du pays d’Enhaut jusqu’à Lausanne.

De même que les chambres de jauge, cinq chambres de vannes sont placées aux points élevés et munies de trop-plein dépassant quelque peu le niveau de la ligne de charge.

Ces deux catégories de chambres permettent aux eaux de déborder exceptionnellement, aussitôt que s’opère la fermeture d’une vanne sur la conduite en aval. À côté de ces ouvrages, citons encore quelques galeries (longueur totale 477 mètres), dont la plus importante mesure 218 mètres, plusieurs passerelles sur les ruisseaux (longueur totale 245 mètres) dont la plus longue mesure 40 m. 80 ; quatorze chambres de vannes sans trop-plein, les ventouses automatiques, les robinets d’air et les vannes et conduites de décharge. En résumé, l’eau peut être jaugée six fois sur son parcours, arrêtée en vingt-cinq points différents par des vannes et évacuée en totalité par onze conduites de trop-plein et trente-quatre vannes de décharge ou de purge.

Les eaux de la Société de Pierre-Ozaire sont amenées à Lausanne (cote 560) par une conduite de 10 km. de longueur (y compris la dérivation des sources des Loziardes) en tuyaux de fonte de 220 à 65 mm.

La Société des eaux de Moille-ès-Donnes amène ses eaux par une conduite de 5 1/2 km. environ à la cote 563.

Enfin la Compagnie du Lausanne-Ouchy et des Eaux de Bret amène ses eaux à Lausanne (cote 615) par une conduite d’adduction en ciment de grande section, coupée par des siphons en fonte sur quatre points de son parcours ; sa longueur est de 14 162 mètres.


Réservoirs. — Le service communal des eaux dispose actuellement de six réservoirs d’eau potable. Le plus élevé, situé à Vers-chez-les-Blanc, est à la cote 880 sur mer. Il contient 100 mètres cubes. Celui de Montblesson est à la cote 708 ; il a une contenance de 500 mètres cubes, qui sera portée, plus tard, à 1000 mètres ; celui de Sauvabelin (cote 660) a également 500 mètres de capacité ; celui de Bellevaux (cote 613) a 400 mètres ; celui du Calvaire (cote 592) contient 4000 mètres cubes et celui de Montalègre (cote 555), 4000 mètres cubes également. Ces réservoirs desservent la partie du territoire communal, comprise entre la cote 880 et le lac (375), soit une différence de niveau de 505 mètres. Les quatre réservoirs supérieurs de Vers-chez-les-Blanc, Montblesson, Sauvabelin et Bellevaux reçoivent les eaux du Jorat et desservent quatre zones situées entre 590 et 880 sur mer. Ils sont reliés entre eux par deux conduites sous pression, munies, à leur extrémité aval, à l’entrée des réservoirs de Sauvabelin et de Bellevaux d’une vanne à flotteur. Le réservoir de Montblesson est muni d’un trop-plein rejoignant le réservoir du Calvaire ; il en est de même du réservoir de Bellevaux. De cette manière, il ne se perd pas d’eau de trop-plein. Les réservoirs du Calvaire et de Montalègre sont alimentés principalement par les eaux du Pont-de-Pierre et du Pays-d’Enhaut. Leurs zones s’étendent entre 440 et 592 sur mer.

Le réservoir de Montalègre a sa prise d’eau sur la conduite d’amenée des eaux du Pays-d’Enhaut. L’arrivée de l’eau se règle par une vanne-flotteur ; il est ainsi alimenté directement par cette conduite et, en cas de fort tirage, il fait appel à l’eau du réservoir du Calvaire. La dernière zone, enfin, s’étend entre la cote 440 et le lac ; l’eau de cette zone peut provenir à volonté du réservoir du Calvaire ou de celui de Montalègre, au moyen d’un jeu de vannes et d’une vanne-flotteur placée dans une chambre de rupture de pression à l’est de l’Église de Saint-François.

La Société des eaux de Pierre-Ozaire possède un réservoir de 200 mètres cubes de capacité situé à une altitude de 560 mètres (coteau de Bellevue).

La Société des eaux de Moille-ès-Donnes amène ses eaux dans une cuve de distribution et un petit réservoir de 20 mètres cubes à la Pontaise (cote 570).

Enfin la Compagnie du chemin de fer Lausanne-Ouchy et des eaux de Bret, possède deux réservoirs d’une contenance totale de 20 000 mètres cubes, situés aussi en amont du réseau de distribution à la cote 615 et à une hauteur de 120 mètres au-dessus du niveau moyen de la ville. Ils desservent sans rompre charge les eaux industrielles et motrices jusqu’à la cote 375 mètres. La conduite supporte donc à son point le plus bas, à Ouchy, une pression de 24 atmosphères.

La contenance totale des réservoirs actuels est ainsi de 29 300 mètres soit 9300 mètres cubes pour les eaux potables et 20 000 mètres cubes pour les eaux industrielles.


Cout des différentes adductions. — Le montant des dépenses faites au 31 décembre 1904 par la Ville de Lausanne pour le service communal des Eaux atteint un chiffre de 6415 590 fr. ; celui des crédits votés à cette date, pour travaux en cours d’exécution, est de 795 340 fr., ce qui fait au total une somme de 7 210 930 francs.

La Société des Eaux de Moille-ès-Donnes a dépensé une somme de 100 000 fr. pour l’adduction de ses eaux, et la Société de Pierre-Ozaire 435 000 fr. à la même date.

De son côté, la Compagnie des eaux de Bret a dépensé pour l’ensemble de son service d’eau une somme de 4 300 000 fr.

La totalité des dépenses faites pour l’alimentation d’eau de la ville de Lausanne monte ainsi à la somme de douze millions environ.


Recettes et dépenses. — Les recettes faites en 1904 par le Service communal des eaux se sont élevées à 383 988 fr. 50. Les frais d’administration, d’entretien et de rente du capital engagé ont ascendé à 465 693 fr. 18, en sorte que les comptes de ce service en 1904 ont bouclé par un déficit de 81 704 fr. 68. Ce déficit va en diminuant d’année en année, on prévoit qu’il sera de cinquante-quatre mille francs environ en 1906.

La Compagnie du Lausanne-Ouchy et eaux de Bret a fait à Lausanne seulement, non compris l’eau fournie au chemin de fer, une recette de 169 170 fr. 65.

La Société des eaux de Pierre-Ozaire et la Société des eaux de Moille-ès-Dotmes ont vendu leur eau à titre perpétuel. Elles alimentent environ 300 maisons.

Réseaux de distribution. — Les divers réseaux de distribution des eaux de Lausanne avaient au 31 décembre 1904, une longueur totale de 104 1/2 kilomètres, savoir 71 1/2 km. pour les eaux potables et 33 km. pour les eaux industrielles et motrices.

Sur le chiffre de 71 1/2 km., le réseau de distribution du service communal des eaux, entre pour 62 1/2. Cette distribution est constante et se fait par réseau maillé. Le calibre des tuyaux varie de 500 à 80 mm. Il y a toutefois encore à ce moment, environ 6 km. de tuyaux d’un calibre inférieur à 75 mm. Le réseau de la Société des eaux de Pierre-Ozaire a 7 km. et celui de la Société de Moille-ès-Donnes 2 km. Enfin la Compagnie des eaux de Bret possède, sur le territoire de Lausanne, un réseau de 33 km. de développement. Les tuyaux sont de calibres variant entre 800 mm. et 60.


Fontaines. Vespasiennes. Bouches a eau. — Il y a actuellement en service 105 fontaines et 24 vespasiennes.

Les hydrants soit bouches à eau, sont au nombre de 562 dont 344 sur le réseau communal et 218 sur les conduites des eaux de Bret. L’espacement de ces bouches est de 75 mètres ; elles servent aussi à l’arrosage des voies publiques.

Il est à relever que les Lausannois auraient pu utiliser l’eau du lac Léman, situé à 2 km. seulement du centre de la ville et à 125 mètres environ en contrebas de ce centre ; mais ils ont donné la préférence aux eaux de source, comme étant plus sapides, et se sont imposé de très grands sacrifices pour se procurer des eaux de première qualité.

De l’exposé qui précède, il résulte que Lausanne, avec ses 54 000 âmes, possède, pour son alimentation d’eau potable et industrielle, une quantité d’eau correspondant à 685 litres par habitant.

En admettant une dépense journalière de 200 litres par habitant, on voit que Lausanne, sans se procurer de nouvelles eaux, peut plus que tripler le chiffre de sa population actuelle[4]

Ed. BUTTET,
gérant du service des eaux.


Grand sceau de la ville (1525). Il a servi pour la première fois lors du traité de combourgeoisie conclu avec les villes de Berne et de Fribourg.
  1. En dehors du service du Chemin de fer Lausanne-Ouchy et de l’alimentation d’eau dans les autres communes.
  2. Soit une dépense moyenne journalière de 9449 m3, correspondant à un débit de 6562 litres-minute pendant le mois de juillet. Ce chiffre montre que le volume, d’eau potable dont disposait le Service communal avant l’arrivée des Eaux du Pays-d’Enhaut, (1500 litres-minute anciennes sources et 3500 litres-minute, source du Pont-de-Pierre) n’était plus suffisant pour assurer l’alimentation de la ville de Lausanne.
  3. En dehors des services de la Compagnie Lausanne-Ouchy et de l’alimentation des autres communes.
  4. La plupart des travaux dont il vient d’être question sont l’œuvre de ces dernières années ; ils ont été accomplis avec la collaboration active et dévouée des auteurs des notices que l’on vient de lire et de M. Louis Chavannes ancien ingénieur en chef des services industriels de Lausanne, actuellement directeur du Gaz de Naples.
    B. v. M.
    .