La vie de Marie Pigeonnier/27
La vie de Marie Pigeonnier (1884)
Imp. Nouvelle (assoc. ouvrière), 11, rue Cadet., (p. 139).
XXVII
La fin d’un chameau
Le chameau vieilli, sans souffle, traîne péniblement ses misérables jours sur le sable dévorant du désert ; il y meurt, et bientôt sa carcasse paraît dans le lointain comme un buisson desséché.
Marie Pigeonnier a déjà un pied dans le sable.
Nous la retrouverons quelque soir de carnaval, offrant au coin d’une rue bien noire des baisers puants aux avinés de barrières ; elle mourra sous un banc, la tête sur un tas d’ordures, dans ses guenilles affreuses ; on ramassera son corps infect, on le jettera dans un tombereau pour le porter à la Morgue.
E finita la Commedia !