Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 4p. 31-32).

CHAPITRE XIV

LE PROCÈS


Le juge de paix présidait.

Le greffier improvisé lut l’acte d’accusation :

— Mae Eastman, vous êtes accusée d’avoir étranglé le chef des pieds-noirs, l’AIGLON, commettant ainsi un meurtre.

Verchères s’avança :

— Votre honneur, M. le juge, dit-il, je vais vous prouver que l’accusée est la sensationnelle étrangleuse blanche, et qu’elle a étranglé le chef AIGLON.

Il appela :

Pied-de-Biche

L’indien s’avança…

— Tu as entendu le cri de détresse du chef dans la nuit ?

— Oui.

— Qu’as-tu fait alors ?

— J’ai tiré, tiré sur la mante blanche…

— Et… ?

— Et un morceau de toile m’est resté dans la main…

— Ce morceau ?

— Oui.

Puis J. B. appela :

— Gloria Sanderson…

Elle s’approcha :

— Où avez-vous trouvé cette mante que je vous montre actuellement ?

— Dans la chambre à coucher de Mae Eastman.

Verchères dit :

— Votre honneur et messieurs du jury, voyez par vous-mêmes et vous constaterez que le morceau vient de la mante ; cela seul fait de Mae Eastman l’étrangleuse blanche…

Ils examinèrent.

Et les 7 hommes se rangèrent de l’avis de J. B.

Celui-ci reprit :

— Cette histoire plonge ses racines dans le lointain passé…

« J’étais alors capitaine dans l’armée du général Cleghorn qui bataillait contre le chef rebelle AIGLE ROUGE…

« Je savais que Cleghorn, dans un geste généreux, avait adopté l’un des deux jumeaux posthumes de la veuve d’Aigle rouge.

« Deux jumeaux se ressemblent.

« Cependant la ressemblance n’était pas frappante.

« Je la remarquai quand même.

« Je savais que le général Cleghorn demeurait à Toronto.

« Quand j’appris que Mae et ses 3 employées venaient de Toronto, j’écrivis au général.

« Il est ici ce matin.

« Général, voulez-vous prendre la parole ? »

— Volontiers.

Cleghorn dit alors :

— J’aimais bien ma petite Mae. Jusqu’à l’âge de la puberté, elle fut une enfant volontaire, têtue, mais bonne au fond.

« Puis un soir, je vis mon chien mort étranglé dans mon jardin.

« J’entrai dans la maison et surpris Mae en train d’étrangler mon chat.

Je dus la placer dans une institution.

« 3 ans plus tard, elle s’évada.

« Et vola $75,000 à la banque de Toronto.

Étrangla un gardien de nuit.

« Je lui avais dit qu’elle était indienne et d’où elle venait.

« Je suppose que c’est là la raison pourquoi elle est venue ici.

« Elle avait de l’argent en masse. Sa folie lui fit engager une bande d’outlaws, lui fit étrangler son frère, et le reste… »

Le juge de paix demanda au général :

— C’est tout ?

— Oui.

— Alors les jurés et moi décidons que Mae Eastman soit séquestrée dans une maison d’aliénés…

Le lendemain, grâce aux démarches de J. B. et de Charlie, la petite Gloria était propriétaire de la saloune Idéale


FIN