La vallée de la Matapédia/Chapitre III

Léger Brousseau (p. 9-10).

III


La vallée de la Matapédia, comme nous l’avons dit ci-dessus, comprend une superficie d’environ 1300 milles. En y ajoutant la région de Témiscouata, qui l’avoisine immédiatement et qui se développe sur une étendue de deux mille trois cent milles, on peut dire que cette importante fraction de notre pays forme une région agricole, remarquablement fertile, d’à peu près 3600 milles en superficie.

En ligne droite, la distance entre le lac Témiscouata et l’embouchure de la Matapédia est de 80 milles. On remarquera qu’une ligne droite, tirée entre ces deux points, passe en grande partie sur le territoire du Nouveau-Brunswick, mais ce n’est pas là être en pays étranger, et les conditions de tenure des terres sont à peu près les mêmes dans cette province et dans la nôtre. Au reste, les Canadiens-français semblent être chez eux dans toute la zone limitrophe entre leur province, d’un côté, et, de l’autre, le Nouveau-Brunswick et l’État du Maine.

Dans les chiffres que nous venons d’indiquer, relativement à la région du Témiscouata, nous sommes restés entièrement dans la province de Québec, et nous avons calculé l’étendue de cette région dans les limites comprises entre le lac Témiscouata à l’ouest, la frontière de la province au sud, les premiers cantons des comtés de Témiscouata et de Rimouski au nord, enfin le bassin proprement dit de la Matapédia à l’est. Cela nous donne, comme on vient de le voir, une superficie de 2,300 milles carrés, dont la quantité de terre arable a été évaluée par un arpenteur à un peu plus de 1,300,000 acres et peut nourrir à l’aise une population de 200,000 agriculteurs.