La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Nahum (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2106).
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NAHUM

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INTRODUCTION


Nahum (consolation ou celui qui console), le septième des petits prophètes, était originaire d’Elqôsch, petit village de Galilée. Il prophétisa contre Ninive, avec une telle vivacité de couleurs, que plusieurs critiques ont cru qu’il avait vu de ses yeux la capitale de l’Assyrie, ce qui est néanmoins fort peu probable. Il vivait en Palestine, et il écrivait après la ruine du royaume des dix tribus et l’invasion de Sennachérib. La date de son livre, qui a été contestée jusque dans ces derniers temps, nous est maintenant donnée d’une manière certaine par les documents assyriens. Il fut rédigé peu après la ruine de la ville de No Amon, c’est-à-dire Thèbes, appelée dans la Vulgate Alexandrie, iii, 8 ; or cet événement eut lieu vers l’an 665 av. J.-C. — L’authenticité delà prophétie de Nahum est admise par tout le monde.

Nahum avait une imagination vive et riche, son style, malgré quelques emprunts aux écrivains antérieurs, se distingue par son originalité ; il est remarquable par sa pureté et sa clarté.

La prophétie de Nahum porte le titre de Massá, malheur accablant, comme les prophéties d’Isaïe contre les nations étrangères. Elle annonce la ruine de Ninive et de la puissance assyrienne, qui non seulement avait anéanti Samarie, ii, 2, mais avait aussi profondément abaissé Juda, i, 9, 11, 12. Ninive est alors dans tout l’éclat de sa gloire, i, 12 ; ii, 11-12 ; iii, 9 ; mais à cause de ses péchés, iii, 1, 4, elle périra, i, 13 ; ii, 10; iii, 7.

Nahum divise son oracle en trois parties, i, 1-14 ; i, 15-ii ; iii. La première fait connaître le jugement que Dieu a prononcé contre la capitale de l’Assyrie ; la seconde, la prise, le pillage et la destruction de cette ville ; la troisième, ses crimes et sa ruine irréparable. Cette prédiction a été si littéralement accomplie que jusqu’en l’année 1842, on a ignoré jusqu’à l’emplacement qu’avait occupé Ninive.