La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Josué (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 384-394).


INTRODUCTION

AU LIVRE DE JOSUÉ.


I. — Le livre de Josué

Le livre de Josué raconte l’histoire de la conquête de la Terre Promise et le partage du pays conquis entre les tribus d’Israël. De là, sa division en deux parties principales : 1o conquête de la Palestine, i-xii ; 2o partage du territoire, xiii-xxi. Il se termine par un appendice ou supplément, xxii-xxiv.

On ne sait point d’une manière certaine quel est l’auteur du livre de Josué ; mais la tradition juive, consignée dans le Talmud et acceptée par un grand nombre de critiques, en attribue la composition à Josué lui-même, à l’exception du récit de sa mort et de celle d’Éléazar.

L’authenticité et l’intégrité du livre de Josué sont niées par les rationalistes contemporains. L’unité qui règne dans tout cet ouvrage, l’uniformité du style et de l’exposition, dans toutes ses parties, sont une preuve de son intégrité en même temps que de son antiquité.

Les faits qui sont racontés dans le livre de Josué sont dignes de foi, parce que ce sont des faits publics, connus de tous et exposés d’une manière simple, avec l’accent de la sincérité. Les écrivains postérieurs rendent témoignage en sa faveur par les emprunts qu’ils lui font.

Josué est un des rares personnages de l’Ancien Testament auquel l’Esprit Saint n’ait aucun reproche à adresser. C’est un modèle de piété, de foi et de confiance en Dieu. Lorsque le peuple désespère de pouvoir s’emparer de la Palestine, Josué avec Caleb lui dit : Le Seigneur est avec nous ; ne craignez point, Nomb., xiv, 9. Cette belle parole est comme l’explication de sa vie entière. Tout son livre nous montre d’ailleurs combien est justement fondée la confiance que nous plaçons en Dieu. Il contient l’accomplissement des promesses temporelles que le Seigneur avait faites aux patriarches. Il est, par rapport au Pentateuque, ce que sont les Actes par rapport aux Évangiles. Comme nous voyons dans les Actes l’établissement de l’Église et l’exécution des promesses de Jésus-Christ à ses Apôtres, nous voyons dans le livre de Josué l’établissement d’Israël en Chanaan et l’exécution des promesses faites à Abraham et à Moïse.

II. — Géographie de la Palestine.

Pour comprendre le livre de Josué et en faire la lecture avec fruit, il est nécessaire de connaître la géographie de la Palestine. Nous allons donc en tracer ici les traits principaux, ce qui aidera aussi à comprendre les autres livres de l’Ancien et du Nouveau Testament[1].

La Palestine est appelée ordinairement dans la Bible, jusqu’à l’époque des Rois, la terre de Chanaan, et, à partir de Saül, la terre d’Israël. Les prophètes lui donnent quelquefois le nom de terre de Jéhovah, Osée, ix, 3 ; de Terre Sainte, Zach., ii, 12. Depuis la captivité jusqu’à la venue de Notre Seigneur, elle est désignée communément sous le nom de Judée. Les écrivains sacrés ne la nomment jamais Palestine, ce mot s’appliquant exclusivement, dans leurs écrits, au pays des Philistins ; elle reçut cette dénomination des auteurs profanes qui étendirent à toute la contrée la désignation qui ne convenait proprement qu’à la côte occidentale, au sud du Carmel.

« La Palestine est formée par la partie méridionale du grand plateau calcaire et crayeux, et dans quelques parties basaltique, qui s’étend du cours central de l’Euphrate à la mer Méditerranée, dans la direction du nord-est au sud-ouest. Ce plateau est traversé à peu près vers son milieu, du nord au sud, par le bassin du Jourdain (le Ghor), de telle sorte que la Palestine est divisée par ce dernier en deux parties presque égales. Deux chaînes de montagnes la traversent également du nord au sud : le Liban et l’Antiliban qui, séparés au nord, puis paraissant se réunir au sud et se fondre dans une troisième chaîne dépendant de l’Antiliban et aboutissant au mont Hermon, se divisent de nouveau et se prolongent, le premier, à l’ouest du Jourdain, jusqu’à la péninsule du Sinaï ; le second, à l’est du Jourdain, jusqu’à l’extrémité sud-ouest de l’Arabie, à Moka. La chaîne orientale porte le nom de Galaad, de l’extrémité sud du lac de Tibériade jusqu’à l’extrémité nord de la mer Morte, et le long de la mer Morte jusqu’à son extrémité sud, ceux de Phasgah et d’Abarim. Le nom d’Abarim paraît désigner plus particulièrement la partie sud de cette chaîne et celui de Phasgah la partie nord. Le mont Nébo fait partie de ce système de montagnes. La hauteur des montagnes de la Palestine est moyenne. » (E. Arnaud.) Leur plus grande élévation est de 900 à 1000 mètres. — La Terre Promise comprenait 1o la Palestine proprement dite, c’est-à-dire, la région située à l’ouest du Jourdain, et 2o le pays à l’est du Jourdain.

I. Palestine proprement dite.

I. Description de la Palestine.

La Palestine proprement dite est bornée au nord par le Liban, à l’ouest par la Méditerranée, au sud par le désert, à l’est par le Jourdain et la mer Morte. Elle s’étend du 31° 11′ jusqu’au 33° 15′ de latitude nord, et du 32° jusqu’au 33° 20′ de longitude est. Sa superficie est d’environ 15,500 kilomètres carrés : 223 kilomètres de Dan à Bersabée, 64 kilomètres de largeur moyenne.

« En Palestine comme en Grèce, tous les voyageurs sont frappés de l’exiguïté du territoire. Même après tout ce qu’ils ont déjà entendu raconter, ils sont surpris de pouvoir, en une seule journée, se rendre de la capitale de la Judée à celle du royaume de Samarie ; de voir, dans huit heures d’intervalle, trois localités célèbres comme Hébron, Bethléem et Jérusalem. Le contraste entre la petitesse de la Palestine et la vaste étendue des empires voisins de sa frontière septentrionale et méridionale est presque toujours présent à l’esprit des prophètes et des psalmistes. Il les aide à sentir plus vivement la bonté de Dieu envers leur patrie, quand ils chantent leurs petites collines et leurs torrents desséchés, qu’ils comparent aux hauts sommets du Liban et de l’Hermon et aux fleuves larges comme une mer de la Mésopotamie. Ce n’est pas d’ailleurs seulement par son peu d’étendue, mais aussi par son peu de largeur que cette contrée est remarquable. De tous les points élevés, sa largeur est visible dans sa totalité, de la longue muraille des collines de Moab à l’est jusqu’à la mer Méditerranée à l’ouest. » (Stanley.)

La Palestine est essentiellement un pays montagneux, un massif de collines entrecoupées seulement de quelques vallées ou gorges plus ou moins profondes, creusées par les pluies d’hiver et appelées aujourd’hui ouadis ; il n’y a guère de plaines que sur les bords de la mer Méditerranée. Elle comprend trois principaux massifs, celui des montagnes de Nephtali, nommées plus tard de Galilée ; celui des montagnes d’Éphraïm et celui des montagnes de Juda.

Les montagnes de Galilée sont le prolongement du Liban, si célèbre dans les Livres Saints. Le mont Liban ou « mont Blanc » s’étend au nord de la Palestine, parallèlement à l’Anti-Liban, dont il est séparé par une vallée profonde, connue des anciens sous le nom de Cœlésyrie ou Syrie creuse. Le plus haut sommet du Liban, le Dhor-el-Khédif, couvert de neiges éternelles, a 3060 mètres. L’Hermon, aujourd’hui Djébel-esch-Scheik, à l’extrémilé méridionale de l’Anti-Liban et également couvert de neiges, n’est guère moins élevé ; il est visible d’une grande partie de la Palestine. — Les dernières ramifications du Liban meurent dans la plaine de Jezraël ou d’Esdrelon, bornée à l’est par la vallée du Jourdain, au sud par les montagnes d’Éphraïm, et à l’ouest par le Carmel et la Méditerranée.

Le Carmel, haut de 600 mètres, forme un promontoire dans la Méditerranée et va se perdre au sud-est, dans le massif central des montagnes d’Éphraïm, appelées depuis montagnes de Samarie. Ces montagnes sont comme la forteresse d’Israël et le cœur du pays. Elles s’étendent depuis la plaine d’Esdrelon jusqu’aux environs de Jérusalem et offrent de loin, du côté de la mer, l’aspect d’un immense mur. Leur altitude est d’environ 700 mètres. Elles se perdent à l’est dans la vallée du Jourdain, et à l’ouest, au sud du Carmel, dans la plaine de Saron, qui se développe sur le rivage de la mer.

Le troisième groupe de montagnes, est celui du sud ; connu sous le nom de Juda, il est formé par de hauts plateaux qui s’élèvent, en allant de Jérusalem vers Hébron, à une hauteur de mille mètres. Ils sont étroitement reliés, au nord, aux montagnes d’Ephraïm ; au sud, ils se perdent dans le désert ; à l’ouest, ils s’abaissent de manière à former la plaine de la Séphéla ou pays bas, qu’habitaient les Philistins ; à l’est, ils finissent à la mer Morte.

A l’est du Jourdain, dans la contrée que du temps de Notre Seigneur on appelait la Pérée, court aussi une chaîne de montagnes calcaires, dépendante de l’Hermon, et séparée de la Palestine strictement dite par le Jourdain. Le point le plus élevé a une altitude de 1200 mètres. Cette région, qui formait le pays de Basan et de Galaad, était très boisée.

Les montagnes de la Terre Sainte en faisaient la force et la sécurité. — Un des traits les plus caractéristiques de ce pays, ce sont les villages qui sont la plupart construits au sommet des collines. Il n’y a presque aucune éminence qui ne soit couronnée de maisons habitées ou en ruines. Une ville au fond d’une vallée est une exception. On cherchait, pour y établir sa demeure, les endroits dont l’accès était le plus difficile, afin d’échapper ainsi aux surprises et aux brusques attaques des ennemis, contre lesquels on avait toujours besoin de se tenir en défiance.

Toutes les montagnes de la Palestine, et particulièrement celles de Juda, étant de formation calcaire, sont percées de nombreuses cavernes, en partie naturelles, en partie artificielles, quelques-unes très spacieuses. Elles servaient de refuge aux habitants, en temps d’invasion, et elles ont joué un rôle assez important dans l’histoire du peuple de Dieu.

La Terre Sainte est traversée du nord au sud par le Jourdain. Il tire probablement son nom de la rapidité de son cours. Il a trois sources principales : 1o celle de Banias, la Césarée de Philippe du temps de Notre Seigneur ; elle jaillit du fond d’une grotte creusée dans le roc ; 2o celle de Dan, à cinq quarts d’heure de Banias, à Tell-el-Khadi ; 3o celle de l’ouadi Hasbani ou d’Hasbeya, située près du village de ce nom, sur l’Hermon. Il roule ses eaux d’un jaune sale à travers les marécages de l’Ard-el-Houléh et forme ensuite le lac Mérom ou lac élevé, appelé aujourd’hui Houléh, Bahr-el-Houléh. Ce lac de forme triangulaire, de sept kilomètres environ de large sur près de quatorze de longueur, est situé à 6 mètres 4 centimètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. Ses eaux sont douces et transparentes ; il est couvert en partie par une plante à larges feuilles ; les oiseaux aquatiques y abondent.

Après avoir traversé le lac Houléh, le Jourdain se dirige vers le lac de Génésareth, l’un des plus beaux qui soient au monde. Il a 20 kilomètres de long sur 10 de large ; sa forme est un ovale irrégulier ; il est situé à 212 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. Son eau est claire, limpide et fraîche ; il abonde en poissons. On l’appelait aussi autrefois lac de Tibériade et mer de Galilée ; aujourd’hui il porte le nom de Bahr Tabariyeh.

Au sortir du lac de Génésareth, le Jourdain précipite sa course, jusqu’à son embouchure dans la mer Morte, où il disparait. Il y déverse environ six millions de tonnes d’eau par jour.

Il n’a pas d’affluent proprement dit sur sa rive droite. Sur la rive gauche, il reçoit, au-dessous du lac de Tibériade, l’Hiéromax et le Jabbok, appelés aujourd’hui le Yarmouk et le Zerka.

La vallée du Jourdain, de la mer de Galilée à la mer Morte, s’appelle aujourd’hui El-Ghôr. On y remarque en divers endroits des traces d’anciennes éruptions volcaniques.

Les traits caractéristiques du cours du Jourdain sont la profondeur de son lit et ses nombreuses sinuosités. De sa source au point où il se perd, il suit une pente interrompue de temps en temps par des rapides et des chutes ; du lac de Tibériade à la mer Morte, le lieutenant Lynch descendit vingt-sept rapides. Ses sinuosités sont moins grandes au-dessus qu’au-dessous de la mer de Galilée. Leur somme totale est telle qu’elle fait plus que tripler la longueur de son cours : il n’est que de 97 kilomètres à vol d’oiseau, mais en réalité il en a plus de 300. La largeur moyenne du Jourdain est de 20 mètres ; il n’est pas navigable ; il ne peut non plus servir pour l’irrigation, à cause de la profondeur de son lit. Il déborde tous les ans, à l’époque de la fonte des neiges, en mars et avril. Avant l’époque romaine, il n’a été couvert d’aucun pont ; on ne pouvait le franchir que par trois ou quatre gués, qui ont été reconnus par les explorateurs modernes : l’un d’eux est presque vis-à-vis de l’ouadi Zerka, l’autre vis-à-vis de Jéricho. — Différant en ce point, comme en tant d’autres, de tous les grands fleuves, le Jourdain n’a vu jamais aucune cité fleurir sur ses rives. Ses eaux sont douces et agréables à boire, quoique légèrement troubles.

La mer Morte[2], dans laquelle se jette le Jourdain, n’est pas moins singulière que le fleuve qui l’alimente. Elle porte plusieurs noms qui dépeignent chacun quelqu’un de ses traits distinctifs : mer Morte, parce qu’elle ne contient aucun être vivant, si l’on ne tient pas compte de quelques animalcules insignifiants ; mer de sel, parce que ses eaux sont extraordinairement salées ; lac Asphaltite, parce qu’on y rencontre beaucoup d’asphalte et de bitume.

Cette petite mer est un des endroits les plus remarquables du monde, à cause de la profondeur de ses eaux, de leur salure et de la dépression de sa surface. Le niveau varie un peu suivant les saisons, qui lui apportent une quantité de liquide plus ou moins considérable. D’après les mesures moyennes, elle est à 393 mètres au-dessous de l’Océan. Elle est de forme oblongue, d’une longueur d’environ vingt-cinq lieues et de prés de quatre lieues dans sa plus grande largeur. Elle se compose de deux parties très distinctes, la partie septentrionale, qui est une coupe gigantesque, et la partie méridionale, qui est une sorte de plaine unie. Très profonde au nord, où elle atteint jusqu’à 400 mètres, elle ne forme au sud qu’une sorte de lagune de cinq à six mètres. L’énorme dépression du sol est cause que la chaleur y est très intense et y produit une évaporation extraordinaire, égale en moyenne à la quantité d’eau reçue. Cette évaporation couvre constamment le lac de vapeurs.

La pesanteur spécifique de ses eaux n’est pas partout la même : en moyenne, elles pèsent deux dixièmes de plus que l’eau distillée, ce qui permet d’y nager plus facilement qu’ailleurs. Cette densité considérable provient de la quantité de sels minéraux qui y sont en dissolution. Elle en contient 25 pour 100, tandis que l’eau de mer ordinaire n’en contient guère que quatre. Le sel ordinaire entre pour près d’un tiers dans ces éléments minéraux, le chlorure de magnésium y entre pour près de deux et lui communique un goût amer et nauséabond. Le chlorure de calcium, qu’elle renferme aussi, la rend huileuse au toucher. Elle est d’ailleurs limpide. Tous les éléments qui la composent se trouvent dans les montagnes environnantes ou dans les pays que traversent ses affluents.

On admet généralement aujourd’hui que la mer Morte existait avant l’arrivée d’Abraham en Palestine. Sa forme a pu cependant être modifiée en partie, lors de la catastrophe de Sodome. Les eaux du Jourdain se sont, en tout cas, toujours déchargées dans cette petite mer intérieure, qui est sans issue. L’étude géologique du pays a prouvé que son cours ne s’était jamais prolongé jusqu’à la mer Rouge.

Les bords de la mer Morte sont désolés et stériles. Elle est encaissée, dans toute sa longueur, entre deux chaînes de collines élevées, coupées seulement par quelques affluents, qui sont, à l’est, le Zerka-Maïn, dont les eaux chaudes et sulfureuses (31° 5 à l’embouchure) viennent des sources de Callirhoé ; l’Arnon, aujourd’hui Ouadi-Modjib ; le Beni-Hemad ; au sud, le Kourahy ; à l’ouest, l’Ain-Djidi. Pendant la saison des pluies, le torrent de Cédron déverse aussi ses eaux dans la mer Morte, au nord-ouest. A l’ouest s’élèvent sur ses bords de vraies montagnes de sel gemme.

II. Climat, flore et faune de la Palestine.

Il n’y a guère que deux saisons en Palestine, l’hiver et l’été caractérisés, le premier, par des pluies abondantes, le second, par la sécheresse. Les pluies commencent à la fin d’octobre ou dans les premiers jours de novembre ; elles sont souvent accompagnées d’éclairs et de tonnerre ; elles continuent plus ou moins régulièrement jusqu’au milieu de mars ; quelquefois, mais rarement, elles se prolongent jusqu’à la fin d’avril. Elles viennent d’ordinaire du sud ou du sud-ouest, Luc, xii, 54. Il en tombe en moyenne trois fois plus à Jérusalem qu’à Londres. Pendant le mois de janvier et de février, une couche de quelques centimètres de neige couvre assez fréquemment le sol, mais non pas toutes les années. Il est rare de voir la glace.

La température n’est pas la même dans les diverses parties de la Palestine, à cause de la différence d’altitude et des accidents divers du pays. La plus basse observée à Jérusalem est de 3 degrés ; la plus haute, de 33 ; la moyenne, de 17. Le mois de janvier est le plus froid, ceux de juillet et d’août les plus chauds. Somme toute, la température est assez uniforme dans chaque région. La chaleur, quoique extrême durant le milieu de l’été, surtout dans la vallée du Jourdain, est tempérée, dans beaucoup d’endroits, par la bise de mer, qui souffle régulièrement du nord-ouest, de dix heures du matin à dix heures du soir. La ligne isothermique de Jérusalem passe par Gibraltar, près de Madère et des îles Bermudes, par la Floride, au nord de Mobile, et par la Californie.

Entre avril et novembre, à part un petit nombre d’exceptions, le temps est constamment beau et le ciel sans nuages. Pendant la nuit, la rosée, dont parlent si souvent les auteurs sacrés, est très abondante, au point de mouiller les couvertures des tentes comme une véritable pluie. Vers le lever du soleil, l’atmosphère se refroidit considérablement, et d’épais brouillards couvrent toute la contrée.

La chaleur est beaucoup plus intense dans les bas-fonds et surtout dans la vallée du Jourdain, à cause de la nature sablonneuse du sol, de l’absence de brise, des quantités considérables de vapeurs répandues dans l’atmosphère, etc. La moisson est d’un mois entier en avance dans le Ghor ; les blés sont encore verts sur les hauteurs quand ils sont déjà foulés sur les bords du Jourdain. Près de la mer, la végétation rappelle aussi les tropiques, et la moisson s’y fait beaucoup plus tôt que dans les districts montagneux, mais la température y est beaucoup plus douce et assez semblable pendant l’hiver, à celle du midi de la France.

Les tremblements de terre ne sont pas très rares en Palestine.

La fertilité est fort inégale dans les diverses parties du pays.

Le sud, plus rapproché du désert et plus sec, manquant de bois et d’eau, était moins fécond que le nord ; les Hébreux l’appelaient Negeb, d’un mot qui paraît avoir signifié primitivement sécheresse. En s’éloignant du sud, on voit l’aridité diminuer ; cependant l’aspect du paysage est toujours monotone et sévère : des collines, de forme ronde, s’élèvent de tous côtés et présentent à l’œil le roc nu, d’une couleur grisâtre. Le printemps couvre un moment de verdure ces rochers chauves et remplit les ravins d’eau écumante. Après les pluies de novembre, l’herbe pousse avec vigueur, et en décembre le sol est tout couvert de végétation ; mais pendant l’été et pendant l’automne, d’Hébron jusqu’à Béthel, tout est aride et désolé. Les vallées de dénudation qui séparent les collines sont néanmoins productives : elles sont plantées de figuiers et d’oliviers et ordinairement couvertes de blés ou de dourra, dont les longues tiges, semblables à des roseaux, demeurent après la moisson, sur le sol pierreux, jusqu’à l’année suivante. Sur le versant occidental des montagnes, la végétation est plus abondante, parce qu’elle est entretenue par les fraîches brises qui soufflent de la mer.

A mesure qu’on avance vers le nord, la fertilité augmente : l’eau devient moins rare, et, entre les collines, s’étendent de petites plaines très productives. La plaine de Jezraël est fort riche, comme celle de Saron et surtout celle de la Séphéla. Seul, aujourd’hui, le bois fait partout défaut, excepté sur le Carmel et sur les montagnes de la Galilée. Ailleurs, on ne rencontre guère que l’olivier, qu’on cultive pour son fruit.

On commence les semailles en octobre, après les premières pluies, et on les continue jusqu’en janvier. Dans la vallée du Jourdain, la moisson commence quelquefois à la fin de mars ; dans les montagnes de la Judée, un mois plus tard ; dans le Liban, rarement avant juin ; elle n’est pas achevée avant la fin de juillet sur les parties les plus élevées de cette montagne. Les vendanges se font à la fin d’août et pendant le mois de septembre.

La flore de la Palestine est, pour le fond, celle de l’Asie-Mineure, l’une des plus variées et des plus riches du globe. Grâce aux caractères si divers de la contrée, à la différence des altitudes et des positions, elle offre, dans la vallée du Jourdain, les plantes des tropiques, et ailleurs celles du bassin de la Méditerranée et de l’Europe centrale. Le cèdre ne se rencontre que sur le Liban ; le chêne, quoique relativement rare, est l’arbre le plus commun en Palestine ; il croît partout et spécialement dans le nord. Le térébinthe peut atteindre des proportions gigantesques, comme celui de Mambré. Sur les bords des cours d’eaux, les peupliers sont nombreux, ainsi que les lauriers-roses qui se couvrent à profusion de fleurs. On voit, çà et là, le platane, le pin, le cyprès, plus encore le pistachier, le jujubier, le caroubier et le sycomore, dont le bois était très recherché des Egyptiens pour confectionner des cercueils. L’olivier est partout cultivé avec soin. Le figuier produit aussi une des récoltes importantes du pays. On en recueille les premiers fruits, qui sont regardés comme les meilleurs, vers le mois de juin, les seconds en août, les troisièmes quand les feuilles sont tombées, ce qui peut n’arriver qu’en janvier. La vigne réussit dans toutes les parties de la Palestine et spécialement dans le sud, dans les environs d’Hébron, où elle porte des raisins énormes. Presque tous les arbres fruitiers prospèrent dans ce pays ; le pommier, le poirier, le cognassier, l’amandier, le noyer, le pêcher, l’abricotier, le grenadier et l’oranger ne sont guère cultivés que dans les jardins ; le bananier ne se trouve que près de la Méditerranée ; le palmier, autrefois si commun, a presque totalement disparu aujourd’hui ; il n’en reste plus un seul à Jéricho, l’antique ville des palmes ; il abonde cependant encore à Jaffa et à Caïpha. Le caprier, l’acacia existent en grand nombre dans la vallée du Jourdain, de même que la Balanites ægyptiaca, des fruits de laquelle les Arabes extraient l’huile qu’ils appellent zuk : on lui attribue des propriétés médicinales, et peut-être est-ce le baume de Galaad si célèbre dans l’antiquité.

La flore palestinienne n’est pas encore complètement étudiée : elle renferme de 2,000 à 2,500 plantes.

La faune de la Palestine comprend aujourd’hui plusieurs animaux féroces : l’ours, la panthère, l’hyène, le loup. Le lion, qui n’était pas très rare avant l’ère chrétienne, a complètement disparu. Le sanglier habite encore le Thabor et le petit Hermon. Les rats abondent ; les chacals de même. On y rencontre deux espèces de lièvres, connue sous le nom de lièvres de Syrie et d’Egypte, quelques cerfs et beaucoup de gazelles. Les animaux domestiques sont le chameau à une bosse, le cheval, l’âne, le mulet, le buffle, le bœuf de petite taille, le mouton à large queue, la chèvre.

Parmi les oiseaux, on compte l’aigle, le vautour, le faucon, dont les Arabes se servent encore pour chasser la gazelle ; le milan, le hibou, le coucou, le rossignol de Palestine, le geai, le corbeau, le pigeon, la perdrix, la caille, l’outarde, la cigogne noire et blanche, — on en voit souvent des troupes par centaines, — le héron, le pélican, l’hirondelle, la mouette, etc. Les oiseaux chanteurs sont extrêmement rares.

Les reptiles sont assez nombreux. Le lézard pullule dans les murs en ruine ; la tortue grecque (testudo græca) habite les sources du Jourdain ; celle d’eau douce se multiplie abondamment dans les ruiseaux de la plaine de Jezraël, dans le haut Jourdain et dans les lacs ; le caméléon est commun ; les serpents sont partout ; le céraste, seulement dans le sud ; les grenouilles foisonnent dans les étangs marécageux ; elles sont de grandes dimensions, mais les habitants ne les mangent point ; le crapaud est dans tout le pays.

Quant aux poissons, ils abondent dans le lac de Tibériade. Les espèces qu’on y pêche le plus sont le cyprinus lepidotus, sorte de barbeau, et le poisson qu’on appelle mesht, qui est plat comme une sole.

Insectes. Les lépidoptères sont très variés, comme les fleurs ; on y voit toutes les espèces de papillons de l’Europe occidentale. Les abeilles sont nombreuses. On compte au moins trois espèces de scorpions. Les araignées, les fourmis sont dans toute la Palestine. Les sauterelles ravagent parfois le pays.

II. Le pays à l’est du Jourdain.

L’Écriture nous apprend que les enfants d’Israël occupèrent à l’est du Jourdain six districts appelés Mischôr, Galaad, Basan, Argob, Gessur, et Machati. Ils sont encore peu connus aujourd’hui, parce qu’on ne peut les visiter qu’avec de grandes difficultés et en s’exposant à toutes sortes de dangers.

Au moment de la conquête, le pays immédiatement au nord de l’Arnon était occupé par Séhon, roi des Amorrhéens, Il portait le nom de Mischôr, « la Plaine », comme traduit la Vulgate. C’est le Belka actuel, regardé par les Arabes comme fournissant les meilleurs pâturages de la contrée. Il est bien arrosé et couvert d’un gazon fin et court. Il va se perdre insensiblement dans les déserts sans limites de l’est, qui ont toujours été le séjour de prédilection des tribus nomades de pasteurs.

Au delà du Mischôr, au nord d’Hésébon, était Galaad, borné à l’est par le désert d’Arabie, à l’ouest par le Jourdain et au nord par Basan, dont le séparait l’Hiéromax, aujourd’hui Scheriat-el-Mandhour. Il est quelquefois appelé la montagne de Galaad, Gen., xxxi, 25, parce que c’est en effet un pays de montagnes. Il avait environ 96 kilomètres de longueur, et en moyenne 32 kilomètres de largeur. On doit observer cependant que ses limites n’étaient pas rigoureusement déterminées et que, dans plusieurs passages de l’Écriture, son nom désigne la plus grande partie du pays à l’est du Jourdain, parce qu’il en formait la partie la plus considérable, Deut., xxxiv, 1. Le territoire compris entre le Jabbok et l’Hiéromax s’appelle aujourd’hui Djebel-Adjlâm ; l’un des pics les plus élevés de la chaîne de ses montagnes a conservé son antique dénomination et se nomme Djébel-Djilad : il est à 11 kilomètres environ au sud du Jabbok ; de son sommet, on voit toute la vallée du Jourdain et les montagnes de Juda et d’Éphraïm. Ce lieu, admirablement disposé pour servir de point de ralliement à une armée, soit pour une guerre offensive, soit pour une guerre défensive, est probablement le site du Ramoth-Masphé de Jos., xiii, 26, et du Maspha de Galaad, d’où partit Jephté pour aller combattre les Ammonites, Jug., xi, 29. Le village voisin d’Es-Salt occupe l’emplacement de l’ancienne cité de refuge de Gad, Ramoth-Galaad.

Les montagnes de Galaad ont une hauteur réelle de 600 à 900 mètres, mais la dépression profonde du Jourdain les fait paraître, du côté de l’ouest, beaucoup plus élevées qu’elles ne le sont en effet, tandis que, du côté de l’est, l’altitude du plateau d’Arabie les rend basses en apparence. Elles forment une sorte de large plateau onduleux, couvert d’excellents pâturages, Nomb., xxxii, 1. La verdure qui les tapisse forme un contraste frappant avec l’aridité de la Palestine à l’ouest du Jourdain, laquelle n’a rien qui lui soit, sous ce rapport, comparable, excepté les hauteurs du Carmel et les montagnes de la Galilée. Au nord et au sud on ne rencontre point d’arbres, mais au centre et des deux côtés du Jabbok il y a de belles forêts de chênes et de térébinthes. Galaad produisait autrefois en abondance le baume et d’autres aromates qu’on exportait en Egypte.

Basan s’étendait au nord de Galaad et avait pour limites : à l’est Salécha, Gessur et Maacha, au nord le mont Hermon, et à l’ouest l’Arabah ou vallée du Jourdain. Il était célèbre par ses forêts de chênes et par ses taureaux, ainsi que par ses riches vallées et ses plantureux pâturages.

Une partie du territoire de Basan portait le nom d’Argob, « pierreux ». On y comptait 60 villes fortifiées, Deut., iii, 4-5. Cette région, au temps de Notre Seigneur, s’appelait Trachonitide. Elle a environ 35 kilomètres du sud au nord et 22 kilomètres de l’est à l’ouest ; sa forme est celle d’un ovale presque régulier. Les éruptions volcaniques y ont produit de grands bouleversements ; on ne voit partout que roches de basalte noir entassées dans la plus grande confusion, des fissures et des crevasses. Les voyageurs modernes y ont découvert des cités nombreuses qui remontent à la plus haute antiquité et avaient été très solidement bâties.

Au nord-est du territoire de Basan, dans le voisinage d’Argob et de la Syrie, était situé le district de Gessur, C’était probablement une partie de la région sauvage et escarpée appelée de nos jours el-Ledjah. Ses rochers lui font une situation très forte.

Machati était un territoire voisin d’Argob comme Gessur, mais il nous est encore moins connu que ce dernier. Il s’étendait du Jourdain à Salécha et comprenait vraisemblablement une partie du Ledjah et du Djaulan actuel.

III. — Partage de la Palestine entre les douze tribus.

Les pays que nous venons de décrire furent partagés de la manière suivante entre les tribus d’Israël, en remontant du sud au nord.

Juda occupa les montagnes du sud, Jos., xviii, 5, et une petite partie de la plaine de la Séphéla, dont la plus grande part demeura toujours entre les mains des Philistins, Jos., xv, 1-12. La ville la plus importante de la tribu de Juda était Hébron. Nous devons aussi mentionner Bethléem, patrie de David et de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Juda céda plus tard une partie de son domaine, avec dix-sept villes, à Siméon, qui forma la tribu la plus méridionale, sur les confins du désert de l’Idumée, Jos., xii, 1-9 ; cf. xv, 26, 32, 42 ; I Par., iv, 24-39, 42-43.

Dan fut enclavé en partie dans Juda ; dans le partage, il reçut sa portion le dernier, et elle fut la plus petite, Jos., xix, 40-48, ce qui l’obligea plus tard à aller fonder quelques établissements dans le nord, Jud., xviii, 1 ; Jos., xix, 47.

À l’est de Dan et au nord de Juda était Benjamin, qui s’étendait depuis l’embouchure du Jourdain jusque près de la plaine des Philistins, Jos., xviii, 11-20. Son territoire formait une sorte de parallélogramme irrégulier, deux fois plus long que large ; Jéricho en faisait partie, ainsi que Jérusalem. La citadelle de cette dernière ville ne fut enlevée à ses anciens possesseurs, les Jébuséens, que par David, qui en fit la capitale de son royaume, II Reg., iv, 6-7.

Au nord de Benjamin, Éphraïm occupa la montagne à laquelle il donna son nom, Jos., xvi, 1-10, c’est-à-dire le centre de la Palestine. Il s’étendait depuis le Jourdain, à l’est, jusqu’à la mer Méditerranée à l’ouest. Sichem, non loin de laquelle fut bâtie plus tard Samarie, était comme le cœur de son territoire ; Béthel et Silo lui appartenaient. Ses montagnes de calcaire, profondément déchiquetées par de nombreux torrents, en rendaient l’accès difficile ; Éphraïm ressemblait à une forteresse inexpugnable.

Les limites de la demi-tribu de Manassé cisjordanique sont indécises, Jos., xvi, 9 ; xvii, 9-12. Manassé ne paraît pas avoir déterminé rigoureusement la frontière qui le séparait des possessions de son frère Ephraïm au sud. Au nord, il confinait à Aser ; au nord-est à Issachar. La demi-tribu cisjordanique de Manassé n’était séparée que par le fleuve de la transjordanique, d’après ce que nous apprend Josèphe ; cf. Jos., xvii, 9, 11.

Issachar eut en partage une des parties les plus riches de la Palestine, c’est-à-dire la plaine d’Esdrelon, arrosée par le Cison, Jos., xix, 17-23. Il s’étendait du mont Carmel au Jourdain ; il avait au nord le mont Thabor. Parmi ses villes, on comptait Mageddo, Jezraël, Taanach, Bethsan, surnommée la porte du paradis, Endor, Aphec, Jibleam. Quelques-unes de ces villes restèrent cependant assez longtemps entre les mains des Chananéens. Le Thabor et le Gelboé étaient dans son domaine.

Le territoire de Zabulon, au nord d’Issachar, avait pour frontière, d’après Josèphe qui est plus précis que les livres bibliques, à l’est le lac de Génésareth, à l’ouest le Carmel et la Méditerranée, au sud Issachar, au nord Nephtah et Aser.

Aser, situé à l’ouest sur le rivage de la Méditerranée, s’étendait du Carmel, au sud, à Sidon, au nord ; il était borné au sud-est par Zabulon, à l’est par Nephtali, au nord par la Phénicie, Jos., xix, 24-31. La partie de son territoire située sur la côte était très fertile et abondait en froment et en huile.

Nephtali était, avec Aser, la plus septentrionale des tribus d’Israël, Jos., xix, 32-39. Elle avait pour limites : à l’est, le Jourdain, le lac Mérom et le lac de Génésareth ; au sud, Zabulon ; à l’ouest, Aser ; au nord, probablement le fleuve Léontès. Son territoire était le plus varié de toutes les tribus : au nord, des montagnes ; au sud, des plaines qui sont le jardin de la Palestine. Josèphe décrit la plaine située sur la côte de la mer de Galilée comme un paradis terrestre où règne un printemps éternel et où mûrissent les fruits les plus exquis.

Les tribus de Ruben, de Gad et la moitié de celle de Manassé avaient reçu leur part de territoire, avant la mort de Moïse, à l’est du Jourdain, Nomb., xxxii ; xxxiv, 14-15 ; Deut., iii, 12-17. Ruben et Gad possédaient de nombreux troupeaux, et comme la région située de ce côté du fleuve était riche en pâturage, ils demandèrent et obtinrent de s’y établir.

La plus méridionale des tribus transjordaniques était Ruben. Elle était bornée au sud par l’Arnon, à l’est par le désert, à l’ouest par la mer Morte, au nord par Gad. Son territoire était composé du Mischôr et de la partie méridionale de Galaad, Deut., iii, 16-17 ; Nomb., xxxii, 33 ; Jos., xiii, 15-21.

Gad était placé au nord de Ruben, au centre des possessions Israélites à l’est du Jourdain. Les limites de cette tribu ne sont pas connues avec précision, Jos., xii, 1-6. À l’est, elle était bornée par le désert d’Arabie, par « Aroer, vis-à-vis de Rabbah » (l’Amman actuelle), dit Josué, xiii, 25 ; à l’ouest, par le Jourdain, Jos., xiii, 27 ; au nord, sa frontière est incertaine ; elle atteignait le lac de Génésareth, Jos., xiii, 27 ; Deut., iii, 12-13, mais elle ne possédait, jusqu’à cette hauteur sur les bords du fleuve, qu’une bande de terrain ; ses possessions, à l’est, dans la montagne, ne dépassaient pas le Jabbok. Son territoire était une partie du pays de Galaad.

La partie la plus septentrionale de la région à l’est du Jourdain était occupée par la demi-tribu de Manassé, par la famille vaillante et belliqueuse de Machir, qui l’avait conquise, Nomb., xxxii, 33, 39-42 ; Deut., iii, 13-15 ; Jos., xvii, 1. Elle comprenait une partie du pays de Galaad, Basan et Argob, Jos., xiii, 29-31 ; xxii, 7 ; mais ses limites ne sont pas déterminées avec précision. Ses principales villes étaient Gaulon, Astaroth et Edréi, Jos., xiii, 31 ; xx, 8 ; xxi, 27 ; I Par., vi, 71.


  1. Ce qui concerne la description générale de la Palestine, les montagnes, les rivières et les fleuves, étant traité ici ne sera naturellement pas répété dans les notes du commentaire.
  2. « Le lac Asphaltite ne mérite pas seulement le nom de mer à cause de sa profondeur et de sa forte salure : il a aussi son courant principal, se dirigeant du nord au midi en continuant le cours du Jourdain, et ses autres courants, refluant à droite ou à gauche, parallèlement au littoral. » (Vignes.)