La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Jonas (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2088).
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JONAS

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INTRODUCTION


Jonas, le cinquième des petits prophètes, était du royaume d’Israël. Son père s’appelait Amathi, et le lieu de sa naissance, Gath-Hépher, dans la tribu de Zabulon, aujourd’hui Medjad, au nord de Nazareth, sur la route de Séphoris à Tibériade. Son livre n’est point daté, mais nous savons qu’il vivait du temps de Jéroboam II, roi d’Israël.

Le livre de Jonas ne ressemble pas aux autres écrits prophétiques ; il ne contient point d’oracles proprement dits. C’est un récit historique de la mission qu’il reçut d’aller prêcher la pénitence aux Ninivites et de la manière dont il l’accomplit. Il est écrit en style simple. S’il est rangé parmi les livres prophétiques, c’est parce qu’il a pour auteur un prophète, et que, quoiqu’il ne contienne aucune révélation directe de l’avenir, il nous fait connaître le séjour de Jonas pendant trois jours dans le ventre d’un poisson, merveille qui figure le séjour de Notre-Seigneur pendant trois jours dans le tombeau. Cette circonstance si extraordinaire de là vie de Jonas a provoqué de tout temps les railleries des incrédules, mais rien n’est impossible à la puissance de Dieu, et puisqu’il jugeait à propos, dans sa sagesse, de forcer par là son ministre à exécuter ses volontés et à devenir le type du mystère de la résurrection de son fils, pourquoi notre faible esprit oserait-il trouver à redire aux voies de la Providence ?

Cette Providence se montre admirable dans toute l’histoire du prophète. La prédication de Jonas à Ninive n’était pas un fait sans portée ; elle avait au contraire la signification la plus haute : en même temps qu’elle était pour ses compatriotes une exhortation à se repentir de leurs péchés, elle annonçait que Dieu ne voulait pas se révéler seulement aux enfants de Jacob, mais aussi à ces gentils si méprisés des Juifs ; c’était la prédiction de notre vocation à la foi ; comme le prélude du voyage des mages à Jérusalem et de là fête de l’Épiphanie. De plus, dans aucun autre livre de la Bible, la patience, la bonté et la miséricorde de Dieu n’apparaissent en traits plus touchants : sa compassion pour le pécheur, sa facilité à lui pardonner, le soin qu’il prend de veiller sur tous, même sur les païens et jusque sur les animaux, sont peints dans ce récit en traits ineffaçables, et nous ne trouvons nulle part des paroles plus émouvantes que celles qui terminent ce récit.