La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Joël (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2059).
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JOËL

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INTRODUCTION


Joël, fils de Phatuel, est le second des petits prophètes dans la Vulgate. Son nom signifie « Jéhovah est Dieu. » Nous ne savons rien de sa vie, si ce n’est qu’il était du royaume de Juda. Peut-être vivait-il à Jérusalem. Le Pseudo-Epiphane le fait à tort de la tribu de Ruben, et dit qu’il était né et qu’il fut enseveli à Béthoron, entre Jérusalem et Césarée. Quelques commentateurs supposent, sans preuve, qu’il était prêtre.

Ses prophéties ne sont pas datées, mais on peut regarder comme certain qu’elles sont des plus anciennes qui nous soient parvenues.

Presque chaque verset de Joël montre en lui un maître dans l’art de la parole ; sa langue est aussi pure qu’énergique, aussi vive que claire ; nous pouvons bien l’appeler classique, et, en fait, il servit de modèle aux prophètes qui le suivirent, lesquels lui empruntèrent des passages entiers. Son style s’élève, par la sublimité, au-dessus de celui des autres prophètes, excepté Isaïe et Habacuc. Il unit la force de Michée à la tendresse de Jérémie et à la vivacité de couleurs de Nahum. Sa description de l’invasion des sauterelles est un admirable morceau littéraire ; on l’a accusée d’exagération, mais l’exactitude de chaque trait est garantie par les voyageurs qui ont été témoins du fléau.

L’occasion de sa prophétie fut une terrible invasion de sauterelles, suivie d’une grande famine. Elle se divise en deux parties qui ont la forme de discours, i-ii, 17, et ii, 18-iii. Les deux discours sont séparés l’un de l’autre par un verset historique qui sert de transition, ii, 18-19. — 1o Joël décrit les ravages des sauterelles, en qui il voit les messagers de la colère de Jéhovah ou du jour du Seigneur, i-ii, 11, et il conclut cette première partie par une exhortation pressante au jeûne et à la pénitence, ii, 12-17. — Sa parole dut être écoutée, car Joël continue, sous forme narrative, en disant que Dieu pardonne à son peuple, et en lui prédisant un heureux avenir. Bientôt l’ennemi sera détruit et une pluie abondante rendra la terre fertile, ii, 18-27. Cette pluie sera le symbole d’une effusion du Saint-Esprit sur son peuple, ii, 28-29 ; plus tard viendra le jour du Seigneur qui anéantira tous les ennemis des Juifs, rassemblés contre Jérusalem, dans la vallée de Josaphat. Les signes avant-coureurs de ce grand jour sont décrits, ii, 30-32, et le jour lui-même, iii, 1-17. Ce jugement de Dieu amènera pour Juda et pour Jérusalem la plénitude des bénédictions messianiques, iii, 18-21.