La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/II Machabées (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2237-2238).

II MACHABÉES


INTRODUCTION

Le second livre des Machabées n’est pas la suite du premier : c’est une œuvre complète en soi et indépendante, quoique racontant en partie les mêmes événements. Elle se divise en deux parties très distinctes, de nature diverse et d’inégale longueur, mais tendant l’une et l’autre au même but. La première, i-ii, 19, est un simple recueil de documents ; elle contient deux lettres adressées : 1o par les habitants de Jérusalem aux Juifs d’Egypte, pour les inviter à la fête des Tabernacles, i, 1-10a ; 2o par le sanhédrin à Aristobule, précepteur de Ptolémée VI, et aux Juifs d’Egypte pour leur annoncer la mort d’Antiochus III le Grand et quelques autres événements importants ; elle se termine par une invitation à participer à la fête des Tabernacles, i, 10b-ii, 19.

2o La seconde partie est l’histoire proprement dite. Après une préface, ii, 20-33, dans laquelle il indique qu’il va résumer les cinq livres de Jason de Cyrène, l’auteur raconte en deux sections, cf. ii, 23 : 1o les événements de l’histoire juive qui se sont accomplis sous le règne d’Antiochus Epiphane et en particulier ses persécutions, iii-x, 9 ; 2o les événements qui se rapportent au règne d’Antiochus Eupator, x, 10-xv. Chacune des deux sections se termine par la mention de l’institution d’une fête, x, 6 ; xv, 36-37. — Ce livre embrasse une période de quinze ans, de 175 à 161 avant J.-C., c’est-à-dire de la dernière année ou à peu près de Séleucus IV, mort en 175, à la mort de Nicanor en 161.

Il a été écrit en grec, comme l’atteste S. Jérôme. A part quelques hébraïsmes que l’on rencontre chez tous les écrivains juifs qui ont rédigé leurs ouvrages en grec, le style est pur et, pour le fond, semblable à celui des écrivains profanes du dernier siècle avant J.-C. La phrase est arrondie, coulante et riche en locutions véritablement grecques.

Des réflexions dont l’auteur parsème son récit, il résulte qu’il n’écrit pas seulement pour raconter, mais aussi pour instruire et édifier. Les deux lettres qu’il rapporte en commençant, dans sa première partie, n’ont pas uniquement pour but de donner une première vue d’ensemble sur les événements qu’il rapportera ensuite plus au long, mais aussi d’exciter les Juifs à la célébration des fêtes religieuses et à l’assistance aux sacrifices offerts en l’honneur de Dieu dans le temple. Faire ressortir la sainteté de la maison du Seigneur est une des choses qu’il a le plus à cœur et comme le but principal de son œuvre ; il exalte le temple par toute sorte d’épithétes ; il montre les étrangers lui rendant honneur ; il raconte tous les traits qui peuvent en rehausser la gloire et l’éclat ; les deux fêtes instituées par Judas Machabée, en mémoire de la purification du temple et de la victoire sur Nicanor qui avait insulté la maison de Dieu, sont comme le pivot de son récit, car chacune de ses deux parties se termine par la mention de ces jours commémoratifs ; il conclut même son ouvrage, après avoir parlé de la dernière, sans nous faire connaître la fin de Judas. A une époque où les Juifs étaient dispersés partout, il était d’une extrême importance, pour la conservation de leur religion, qu’ils n’oubliassent point la sainteté du temple, qu’ils n’en érigeassent point à l’étranger et qu’ils contractassent l’habitude du pèlerinage à Jérusalem.

L’auteur était un Juif helléniste, qui avait vécu ou vivait à Jérusalem, mais il est d’ailleurs complètement inconnu.