La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/III Jean

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2926-2927).

TROISIÈME ÉPÎTRE

DE SAINT JEAN
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CHAPITRE 1.

Affection de saint Jean pour Gaïus, dont il loue la piété. Diotrèphe ne reconnaît point saint Jean. Témoignage de la vertu de Démétrius. Saint Jean espère aller voir Gaïus.

1. Le vieillard, au très cher Gaïus que j’aime dans la vérité.[1]

2. Mon bien-aimé, je prie pour que toutes tes affaires et ta santé soient en aussi bon état que ton âme.

3. Je me suis fort réjoui, nos frères étant venus, et ayant rendu témoignage de ta sincérité et de la manière dont tu marches dans la vérité.

4. Je n’ai pas de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.

5. Mon bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour nos frères, et particulièrement pour les étrangers,

6. Qui ont rendu témoignage à ta charité en présence de l’Église ; tu agiras très bien si tu leur fais une conduite digne de Dieu.[2]

7. Car c’est pour son nom qu’ils sont partis, n’ayant rien reçu des gentils.

8. Nous donc, nous devons accueillir ces sortes de personnes, afin de coopérer à l’avancement de la vérité.

9. J’aurais peut-être écrit à l’Église, mais celui qui aime à y tenir le premier rang, Diotrèphe, ne veut pas nous recevoir.[3]

10. C’est pourquoi, si je viens, je lui rappellerai les œuvres qu’il fait en tenant contre nous des discours malins ; et comme si c’était encore trop peu pour lui, non seulement il ne reçoit pas lui-même nos frères, mais il empêche ceux qui voudraient les recevoir, et il les chasse de l’Église.

11. Mon bien-aimé, n’imite point le mal, mais le bien. Qui fait le bien est de Dieu ; qui fait le mal n’a pas vu Dieu.

12. Pour Démétrius, témoignage lui est rendu par tout le monde et par la vérité elle-même ; mais nous aussi nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est véritable.[4]

13. J’ai beaucoup de choses à t’écrire ; mais je ne veux pas l’écrire avec de l’encre et une plume ;

14. Parce que j’espère te voir bientôt, et alors nous parlerons de bouche à bouche. Paix à toi. Nos amis te saluent. Salue nos amis par leur nom.[5]

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  1. III Jean 1,1 : * Voir 2 Jean, 1, 1.
  2. III Jean 1,6 : Si tu leur fais une conduite. Comparer à Actes des Apôtres, 15, 3 ; Romains, 15, 24. ― Digne de Dieu ; comme si tu la faisais pour Dieu lui-même, ce qui semble être une allusion à ce qu’enseigne Jésus-Christ dans l’Évangile (voir Matthieu, 25, 35), qu’il faut le recevoir et le servir dans la personne des étrangers. Selon d’autres : Comme si Dieu, proportion gardée, la faisait lui-même ; c’est-à-dire le mieux possible.
  3. III Jean 1,9 : * Diotrèphe, d’après ce qui est dit dans ce passage, était un homme influent, mais d’ailleurs inconnu, dans la partie de l’Asie Mineure où se trouvait Gaïus.
  4. III Jean 1,12 : * Démétrius, dont on ne sait que ce qui est dit ici de lui, fut probablement chargé de porter cette lettre de saint Jean à Gaïus.
  5. III Jean 1,14 : Par leur nom ; c’est-à-dire chacun en particulier.