La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Aggée (Introduction)

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2125-2126).
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AGGÉE

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INTRODUCTION


Avec Aggée, le dixième des petits prophètes, nous entrons dans une période de l’histoire du peuple de Dieu complètement différente de celle pendant laquelle avaient prophétisé ses prédécesseurs; nous sommes maintenant arrivés à l’époque qui suivit la captivité de Babylone. D’après le Talmud, Aggée était membre de la grande synagogue ; d’après les Pères, il avait été captif en Chaldée, et en était revenu avec Zorobabel. Dieu lui donna pour mission de presser le peuple d’achever le second temple, i, 2, 4 ; il y réussit, i, 14 ; I Esd., v, 1 ; vi, 14. La reconstruction du temple avait été commencée sous le règne de Cyrus, en 535. L’hostilité des Samaritains avait fait suspendre les travaux sous les règnes de Cambyse et du faux Smerdis. Ils furent repris, sur les instances d’Aggée et de Zacharie, après l’avènement de Darius, fils d’Hystaspe, en 520, et poussés avec vigueur. La dédicace du nouveau temple fut faite la sixième année de Darius, en 517.

Le style d’Aggée ne s’élève guère au-dessus de la prose ; il y a cependant un certain rythme dans sa prophétie, i, 6, 9, 10 ; ii, 6, 8, 22, et il s’efforce d’y mettre du mouvement et de la vie par de fréquentes interrogations, i, 4, 9 ; ii, 4, 13, 14, 20. Il a quelques formules favorites qu’il répète souvent, i, 2, 5, 7 ; ii, 5 ; i, 11, etc.

La prophétie d’Aggée, malgré sa brièveté, renferme quatre oracles distincts et datés, i ; ii, 1-10 ; 11-20 ; 21-24 ; ils ont tous le même objet et sont tous de la même année, la seconde de Darius, fils d’Hystaspe, 521 avant J.-C. Le premier temple avait été détruit en 588 ; il y avait encore des vieillards qui, dans leur jeunesse, avaient vu sa magnificence, ii, 4.

1o Dans sa première prophétie, i, Aggée reproche au peuple son indifférence et sa négligence à relever le temple ; il lui montre dans la sécheresse, qui a amené une disette, une punition de cette faute ; il exhorte Zorobabel et Jésus, fils de Josédec, le grand-prêtre, à reprendre les travaux, 2-11. Ses avis furent écoutés et l’œuvre reprise, 12-14.

2o La seconde prophétie, ii, 1-10, faite vingt-trois jours après la première, célèbre la gloire du nouveau temple. C’est le passage le plus important de ce livre.

3o Trois mois après la seconde prophétie, Aggée en fit une nouvelle, ii, 11-20. Le peuple avait repris les travaux du temple, Dieu lui annonce que la disette par laquelle il avait puni sa négligence touche a son terme, et qu’il va lui donner une abondante récolte.

4o La quatrième et dernière prophétie, ii, 21-24, la plus courte de toutes, eut lieu le même jour que la troisième : c’est une promesse par laquelle Dieu s’engage à garder et à protéger Zorobabel, le représentant de la maison de David, au milieu de tous les bouleversements politiques qui vont ébranler le monde. Ces derniers mots nous font entrevoir le règne du Messie.