(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2856-2857).

Épitre
de Saint Paul
a Philémon

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CHAPITRE 1.

Saint Paul exhorte Philémon à recevoir Onésime, son esclave, qui, s’étant enfui de chez lui, était venu trouver l’Apôtre à Rome, et y avait reçu le baptême.

1. Paul, prisonnier du Christ Jésus, et Timothée, son frère, à Philémon, notre bien-aimé et notre coopérateur,[1]

2. Et à Appia, notre sœur très chère, et à Archippe, le compagnon de nos combats, et à l’Eglise qui est dans ta maison :[2]

3. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par Notre Seigneur Jésus-Christ.

4. Faisant sans cesse mémoire de toi dans mes prières, je rends grâces à mon Dieu,[3]

5. En apprenant la foi que tu as dans le Seigneur Jésus-Christ, et ta charité pour tous les Saints ;[4]

6. En sorte que ta participation à la foi est manifeste par la connaissance de tout le bien qui se fait parmi vous en Jésus-Christ.[5]

7. Car j’ai ressenti une grande joie et une grande consolation, envoyant, ô mon frère, combien tu as soulagé les cœurs des saints.

8. C’est pourquoi, bien que ayant en Jésus-Christ une entière liberté de t’ordonner ce qui convient,

9. Cependant j’aime mieux te supplier par charité, puisque tu es tel que moi le vieux Paul, qui de plus suis maintenant prisonnier de Jésus-Christ ;

10. Je te conjure donc pour mon fils que j’ai engendré dans mes liens, Onésime,

11. Qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile et à moi et à toi.

12. Je te le renvoie ; reçois-le comme mes entrailles.

13. J’avais eu dessein de le retenir auprès de moi, afin qu’il m’assistât en ta place dans les liens de l’Evangile.[6]

14. Mais je n’ai voulu rien faire sans ton avis, afin que ta bonne œuvre ne fût pas comme forcée, mais volontaire.

15. Car peut-être t’a-t-il quitté pour un temps, afin que tu le recouvrasses pour jamais,

16. Non plus comme un esclave, mais au lieu d’un esclave, comme un frère très cher, à moi en particulier, mais combien plus encore à toi, et selon la chair, et selon le Seigneur ?[7]

17. Si donc tu me considères comme étroitement uni à toi, reçois-le comme moi-même ;

18. Que s’il t’a fait tort, ou s’il te doit quelque chose, impute-le-moi.[8]

19. C’est moi Paul, qui écris de ma main ; c’est moi qui te satisferai ; pour ne pas dire que tu te dois toi-même à moi ;

20. Oui, mon frère. Que j’obtienne cette jouissance de toi dans le Seigneur ; ranime mes entrailles dans le Seigneur.[9]

21. Confiant en ta soumission, je t’écris, sachant que tu feras même plus que je ne dis.

22. Prépare-moi aussi un logement, car j’espère, par tes prières, t’être bientôt rendu.

23. Epaphras, prisonnier comme moi pour le Christ Jésus, te salue,[10]

24. Ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes auxiliaires.[11]

25. Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.

Séparateur

  1. Philém. 1,1 : Philémon était le maître d’un esclave nommé Onésime, lequel, s’étant enfui de sa maison, se réfugia près de saint Paul. L’Apôtre le convertit, le réconcilia avec Philémon, et en fit un apôtre.
  2. Philém. 1,2 : * Appia était très probablement, comme l’a supposé saint Jean Chrysostome, la femme de Philémon. — Archippe devait être leur fils. ― À l’Eglise qui est dans ta maison. La maison de Philémon servait d’église ou de lieu de réunion pour les fidèles.
  3. Philém. 1,4 : Faisant sans cesse mémoire de toi. Voir, pour le vrai sens de cette expression, Romains, 1, 9.
  4. Philém. 1,5 : Pour tous les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
  5. Philém. 1,6 : Ta participation à la foi. Comparer à Philippiens, 1, 5. D’autres traduisent : La libéralité qui naît de ta foi, qui est un effet de ta foi ; sens dont la Vulgate, en effet, est susceptible aussi bien que le texte grec. Ce verset difficile est diversement expliqué.
  6. Philém. 1,13 : Les liens de l’Évangile ; c’est-à-dire les liens dont je suis chargé pour l’Evangile.
  7. Philém. 1,16 : Selon la chair, sous le rapport social, étant ton esclave ; selon le Seigneur, en sa qualité de chrétien.
  8. Philém. 1,18 : Rien que par sa fuite, Onésime avait causé un grave préjudice à son maître ; peut-être avait-il aussi commis quelque vol.
  9. Philém. 1,20 : Oui, mon frère. D’après l’édition autorisée de la Vulgate, ces mots se rattachent aux précédents, et confirment ce que l’Apôtre vient de dire.
  10. Philém. 1,23 : * Epaphras. Voir Colossiens, 1, 7.
  11. Philém. 1,24 : Marc, voir Actes des Apôtres, 12, 12. ― Aristarque. Voir Actes des Apôtres, 19, 29. ― Démas. Voir Colossiens, 4, 14. ― Luc l’évangéliste.