La région de l’Abitibi : terres à coloniser/46

Département de la colonisation, des mines et des pêcheries (p. 55-56).

QUI DOIT VENIR S’ÉTABLIR DANS L’ABITIBI ?



1o — C’est le cultivateur père de famille qui n’a pas les moyens d’établir ses fils autour de lui. Il est trop pauvre pour acheter une terre pour la somme de soixante piastres, et en même temps il aura toutes les facilités pour grouper sa famille auprès de lui.

2o — C’est le fils du cultivateur qui ne peut s’établir avec avantage près de ses parents. Le bien paternel est trop exigu ; il ne peut être divisé, il faut s’éloigner absolument. Où ira-t-il ? Dans les villes ? Que de déceptions l’attendent ! Qu’il vienne dans l’Abitibi ! S’il n’y trouve pas la fortune en arrivant, il y trouvera du moins la liberté, et l’aisance en quelques années, s’il ne se laisse pas abattre par les premières difficultés.

3o — C’est le petit cultivateur qui ne possède qu’une terre de peu d’étendue ou de médiocre qualité. Une pareille terre ne peut donner que des récoltes médiocres ; celui qui la cultive vivra toujours pauvrement. Qu’il s’en débarrasse aux meilleures conditions qu’il pourra trouver ; avec l’argent qu’il en retirera, il acquérera tout un domaine dans l’Abitibi. Le défrichement y étant très facile, en peu de temps il aura fait une éclaircie de quelques arpents qui ne tarderont pas à se couvrir d’une belle récolte. Et cette récolte ira toujours grossissant d’années en année à mesure que les défrichements s’étendront.

4o — C’est le cultivateur pauvre, le journalier des villes et des campagnes qui n’a pour vivre lui-même et nourrir sa famille que le prix de son labeur quotidien. Il travaille dur sans aucun espoir d’améliorer sa position. Son travail suffit à peine aux besoins de chaque jour et ne permet pas de faire des économies qui seraient un refuge contre les jours mauvais.

Aussi s’il survient un accident, une maladie, si l’ouvrage manque, voilà le besoin, la gêne, la misère qui s’installe au foyer de la famille. Le colon établi sur un bon lot de terre n’est pas exempt de la maladie, mais au moins il ne travaille pas en vain et entrevoit l’avenir sous des auspices plus favorables que le journalier.