Bibliothèque de l’Action française (p. 141-143).


TADOUSSAC




Les monts sont imposants et la forêt est neuve.
Le vent est imprégné d’âcre parfum marin.
Il règne un charme étrange, infini, souverain,
À Tadoussac, au bord du fleuve.

Un chasseur passe avec son fusil et son sac.
L’eau s’argente soudain du vol des alouettes,
Et de nombreux vaisseaux flottent les silhouettes,
Au bord du fleuve, à Tadoussac…


Du rocher de Québec et jusqu’à Terre-Neuve,
Pour le marin il n’est pas d’asile plus sûr.
La vague est toujours douce et l’air est toujours pur
À Tadoussac, au bord du fleuve !

L’onde au quai doucement redit : flic-flac, flic-flac.
Les sapins sont très verts, les rochers sont très roses,
Et le genévrier prend la place des roses,
Au bord du fleuve, à Tadoussac…

Plage attirante, est-il une âme que n’émeuve
Ton ciel pur où s’en vont les filles aux yeux clairs ?
Et que les gâs ont donc de doux yeux pleins d’éclairs
À Tadoussac, au bord du fleuve !


Gloire à vous, anse bleue, oui gloire à vous, ô lac,
Grâce d’oiseau, blancheur de voile, roche brune !
Gloire à vous, nuit d’été, magique clair de lune,
Au bord du fleuve, à Tadoussac !…