Chansonnier de la République/La liberté de nos Colonies
La Liberté de nos Colonies.
Le savez-vous, républicains,
Quel était le sort de ce nègre
Qu’à son rang, parmi les humains,
Un décret sage réintègre ?
Il était esclave en naissant,
Puni de mort pour un seul geste…
On vendait jusqu’à son enfant…
Le sucre était teint de son sang…
Ah ! daignez m’épargner le reste… (bis.
Quand ils ont de leurs pouvoirs
Donné la preuve indubitable,
Qu’ont dit les députés des noirs
À notre sénat respectable ?
» Nous n’avons plus de poudre, hélas !
» Mais nous brûlons d’un feu céleste :
» Aidez nos trois cents mille bras
» À conserver dans nos climats
» Un bien plus cher que tous le reste. (bis.
Soudain à l’unanimité :
» Allez dire à nos colonies
» Qu’au desir de l’humanité,
» Par nous elles sont affranchies,
» Et si des peuples oppresseurs,
» Contre un tel vœu se manifestent,
» Pour amis et pour défenseurs,
» Enfin… pour colons de vos cœurs,
» Songez que les Français vous restent… (bis.
Doux plaisir de maternité
Devenir plus cher à négresse,
Et prendre avec fécondité
Un caractère de sagesse :
Zizi ! toi, n’étais, sur ma foi,
Trop fidèle ni trop modeste ;
Mais toi t’en feras double loi,
Si petite famille à toi
Dans caze à toi, près de toi reste… (bis.
Américains, l’égalité
Vous proclame aujourd’hui nos frères :
Vous aviez à la liberté
Les mêmes droits héréditaires :
Vous êtes noirs, mais le bon sens
Repousse un préjugé funeste :
Seriez-vous moins intéressans ?
Aux yeux des républicains blancs
La couleur tombe et l’homme reste. (bis.