La femme aux chiens/Chapitre 3

◄   Chapitre II Chapitre IV   ►

Chapitre III

Régine honteuse, elle lutte contre le vice. — Mais la chair parle. — Emprise de la luxure. — Le gymnase. — Jeux vicieux. — La pudeur chavire. — Dressage obscène. — Fox amoureux. — Le pipi fatal. — Régine succombe encore. — Fox vainqueur. — Médor boude.


Encore des jours passèrent ! Régine cherchait à éviter les entraînements de sa chair, érotisée jusqu’à la folie ; elle luttait, et elle établissait pour cette lutte les étapes de sa luxure. Les heures fuyaient, elle marchait vers la fatalité qui asservit les volontés et les livre aux accidents sous lesquels elles succombent.

Le premier matin qui succéda à cette soirée, base des futurs événements qu’elle devait subir, elle laissa plus longtemps que d’habitude ses chiens enfermés dans leur niche où on les confinait pour les habituer à une bonne garde et veiller en même temps à ce qu’ils n’effrayassent pas les gens qui venaient à la villa.

Ce jour-là et les suivants elle les corrigea plusieurs fois rudement avec la badine pour les tenir en respect devant le monde et les empêcher de trahir, par quelque obscénité, le coït gomorrhéen accompli. Avec Coralie elle fut mauvaise et méchante comme jamais elle ne s’était montrée, l’enfermant dans les obligations de son service, et affichant de lourdes préoccupations pour ne pas lui fournir d’explications.

Elle reçut une lettre du satyre, elle la déchira dans sa folle colère. Il osait lui écrire en la tutoyant, lui disait de retourner au chemin où il la rencontra, la menaçant, si elle ne s’y rendait pas, de lui faire son affaire, malgré tous les revolvers et les fusils de la création. Elle avait voulu qu’on tirât sur lui, cela le déliait de son serment ; à la vie, à la mort, etc.

Jamais elle n’accusa autant d’agitation, de changements d’humeur. Lisant moins que d’habitude elle passait ses après-midi à une extrémité retirée et isolée de son parc, et où elle avait fait construire un gymnase avec tous ses appareils complets pour les exercices de corps qu’elle aimait assez à pratiquer.

Là, bien seule, sous la sauvegarde de ses chiens, tantôt libres, tantôt enchaînés, après avoir revêtu un costume élégant de gymnasiarque dans un petit kiosque élevé tout à côté ; elle se livrait au trapèze, à la barre, aux sauts périlleux, pour endormir ses nerfs et les dompter. Ou bien, variant ses plaisirs, elle s’installait sur une balançoire, à quelques pas plus loin, et s’amusait à la faire marcher, aimant les caresses de l’air sur son visage et son cou, et aussi dans les jambes quand elle relevait ses jupes sur les genoux. Personne ne la tourmentait dans ses fantaisies, elle était chez elle et maîtresse de ses actions.

Entre le gymnase et la balançoire on avait arrangé un cercle d’arbres avec une balustrade à colonnes tout autour, contenant des rockings et des hamacs, de là on pouvait apercevoir au loin les personnes qui venaient la retrouver.

Allongée sur un de ces fauteuils, dans sa solitude elle se laissait aller à la rêverie, tout en ayant un volume sous les yeux.

Elle analysait le travail, lent et persistant qui s’opérait dans sa cérébralité et dans ses actes. Malgré tout ce qu’elle entreprenait pour les enrayer, ses sens s’éveillaient et l’incitaient aux pires luxures.

Son imagination échauffée la poussait à vibrer à d’atroces images de stupre où elle considérait comme une gloire de séduire, de subjuguer à ses charmes, les frères inférieurs de l’homme : les animaux !

Oh ! elle résistait, mais elle sentait bien qu’à une heure venue elle deviendrait la proie du vertige et qu’elle succomberait comme cela était déjà arrivé. Oui, mais elle dompterait ces étranges amants qu’elle pensait à se donner, et ils se soumettraient à ses caprices mieux que le plus tendre des galants.

Peu à peu le roman se préparait et chacun des héros devant y jouer un rôle entrait dans le courant qui emportait âme, instinct et sens vers la satisfaction des lubricités les plus obscènes. Dans ces journées de lutte morale et physique, Régine allait de la trop sévère retenue à l’excessive dépravation, s’accoutumant aux plus éhontées compromissions.

Partant pour son salon champêtre, nom dont elle qualifiait son gymnase et ses dépendances, elle détachait ses chiens et les emmenaient. Assise d’abord sur un rocking elle s’appliquait à assurer sa domination sur eux, tout en s’exerçant à les asservir à son charme sexuel.

Elle procédait avec beaucoup de tact, beaucoup de méthode, avec une habile gradation où elle pouvait encore se figurer ne pas viser à recommencer la consommation du coït. Sûre de son isolement, convaincue que personne ne braverait sa défense de venir la déranger, elle avait la liberté de tout se permettre ; avec ses manières despotiques et souvent captivantes, provocatrices à propos, ses chiens finissaient par ne plus connaître qu’elle et eussent mis en pièces quiconque se serait jeté sur son chemin.

Le charme envoûtant de la femme les pénétrait, par cela même qu’ils en avaient joui, et même insensibles au désir de la possession dans les débuts, ils progressaient dans les obscénités qu’elle leur enseignait.

À son appel ils comprenaient ce qu’elle voulait, et ils la suivaient avec des attitudes très curieuses d’attente et de joie. Si elle se dirigeait vers la balançoire, ils la regardaient très tranquillement s’installer, assis sur leurs pattes de derrière, fixes, domptés, guettant le commandement qu’elle lancerait. En place sur la banquette rembourrée, elle appelait l’un d’eux, et les yeux dans les yeux, elle en obtenait ce qu’elle désirait, l’autre demeurant immobile où il se trouvait et japant à petits cris sourds.

— Ici, Fox.

Elle montrait ses genoux et Fox y appuyait sa tête ; elle imprimait un mouvement en arrière à la balançoire, le chien était obligé de reculer et de se placer par côté pour éviter les coups de la machine mise en branle. Elle riait à se tordre devant ses efforts pour l’attraper, à mesure qu’elle montait plus haut, pour passer plus rapidement devant lui. Enfin elle ralentissait, et c’était là que son génie de luxure dominatrice s’accusait. Sa voix devenait plus tendre, plus caressante :

— Fox, mon petit Fox, mon joli Fox ! vite à maîtresse, venez vite.

Le chien gambadait en accompagnant le ralentissement de la balançoire, il s’approchait comme elle s’arrêtait, et Régine, cyniquement retroussée, les cuisses nues et ouvertes, tendait le ventre et le con au chien qui envoyait la langue. Elle se penchait en arrière pour qu’il la lécha mieux, et elle appelait :

— Médor, ici, à toi !

Du pied elle chassait Fox, et elle s’offrait à la langue du second chien. Cette longue portion de chair qui la parcourait largement entre les cuisses, aux points les plus chatouilleux, lui produisait de délicieux et violents frissons ; elle s’en repaissait dans ses nerfs, sans encore entraîner son imagination aux moyens d’exciter la folie sexuelle des chiens.

Ceux-ci léchaient par obéissance, comme ils l’auraient fait sur toute autre partie de son corps, et ils ne se lançaient pas encore à l’assaut de la femelle comme l’autre soir, ressentant peut-être dans leur instinct la force humaine de l’âme féminine s’opposant à un contact charnel trop rapproché du précédent. Il fallait, pour cette nouvelle union en Gomorrhe, que Régine fut elle-même très en chaleur pour que son arôme féminin agit sur la sensualité animale, leur enlevât la notion du respect dû à leur maîtresse, détruisant la crainte de la correction par la badine.

Dans la béatitude qui l’envahissait sous la langue de ses chiens, elle se rappelait qu’elle en avait été grimpée une fois, elle s’accoutumait à cette idée et ne disait plus qu’elle ne recommencerait pas. Un reste de raison subsistait ; elle repoussait cette tentation autant que possible.

Brusquement, elle subissait une saute de caractère, elle frappait sans pitié les chiens pour s’être risqués à saisir sa jambe comme pour la couvrir ; elle les rossait et les rattachait à la chaîne.

Au gymnase, c’était encore pis. Il existe des femmes qui charment les animaux, Régine qui s’y essayait en possédait le don, même sans recourir à l’attrait sexuel. Quand elle arrivait au gymnase avec ses chiens, elle ne revêtait pas de suite son costume.

Elle se déshabillait en partie, ne conservait qu’un petit jupon par dessus sa chemise, elle allait alors d’un côté ou de l’autre, tournant et retournant, examinant les pièces, puis sautait sur un trapèze pas trop élevé, s’y mettait debout et, se troussant sur le cul, criait :

— Hop, hop ! à toi Fox ! Allons hop ! à toi Médor ! hop ! hop ! hop !

Les chiens couraient, sautaient ; Fox pour envoyer la langue à ses fesses ; Médor à son minet.

Elle lançait le trapèze en avant, en arrière, et ce devenait vertigineux d’allure. Heureusement que l’habitation était assez éloignée et que la cuisinière et la femme de chambre, en courses ou occupées, ne pouvaient rien entendre ; elles n’auraient pas manqué de venir voir ce qui se passait, tout au moins en cachette ; Régine était bien tranquille, ni l’une ni l’autre, pas plus que les gardiens, ne songeaient à intervenir dans ses distractions.

Le trapèze s’arrêtait, elle en descendait, calme et digne, prenait la badine, en menaçait les bêtes pour les obliger à ramper à ses pieds. Elle leur caressait la tête, posait un pied sur leur dos, sur leur ventre, sur leur pine ; elle recommençait à marcher, à courir à petits pas, les appelait, et ils tournaient à la queue leu leu à sa suite, comme dans un manège, jusqu’à ce que, se jetant à quatre pattes, elle leur commandait :

— Une, deux, une, deux, saute par dessus, hop !

Ils sautaient, repartaient à tourner, ne s’arrêtant que lorsqu’elle se mettait à genoux pour en prendre un à bras-le-corps, l’embrasser sur le museau et lui dire :

— Bravo ! très bien ! Il y aura du sucre.

De jour en jour les parties se corsaient. Elle tenait bien ses chiens sous son autorité ; elle les dirigeait à sa guise, et elle ne luttait plus contre le vice qui la gagnait.

Elle s’échauffait l’imagination, les parant de vertus surhumaines, les attirant de plus en plus vers ses sexualités. Son arôme féminin frappait leur odorat, ils l’aspiraient de toutes les façons ; elle le leur apportait avec science, pour agir sur leurs nerfs ; elle aboutissait, ils commençaient à trahir les besoins du rut : elle les bravait, les domptait, les retenait.

Agenouillée, leur embrassant le museau, elle ne craignait pas de leur faire poser les pattes sur ses épaules et elle apercevait devant ses yeux leur pine, avec une pointe de bout rouge qui apparaissait ; elle ne répugnait pas à y porter la main, sûre qu’ils ne la mordraient pas, et elle grondait :

— Qu’est-ce que c’est que ça ? mauvais sujet. Vous aurez le fouet et pas de sucre.

Cette denrée entrait dans son système d’instruction obscène.

Elle se relevait, toujours la badine à la main, allait chercher le sucre dans le kiosque, revenait se planter devant l’un d’eux, et, jupon et chemise relevés jusqu’au cou, elle mettait le morceau de sucre dans la fente de son cul que le chien léchait peu à peu sur place, et selon sa volonté.

Elle exécutait la même opération pour l’autre, et les entendait avec plaisir gémir dans leur chair excitée par son fluide féminin agissant de plus en plus sur leurs nerfs. De jour en jour elle accentuait son action et, se disposant à monter aux barres, elle s’amusait à se planter devant une bigue, le dos tourné, elle appelait :

— Viens vite, Médor.

Le chien se dressait sur ses pattes de derrière, portait celles de devant sur les épaules, et elle avait la malice de le laisser commencer sa manœuvre des pattes de derrière : les élans pour la grimper, élans où il se rapprochait contre son jupon, la pine en érection, contre les rondeurs des fesses, elle se retournait brusquement, lui décochait un fort coup de badine lorsqu’elle sentait sa pression peser, au point de risquer de la jeter à terre.

Le pauvre Médor beuglait, se sauvait, mais il était le plus privilégié pour cette scène, car elle le reconnaissait plus amoureux, plus tendre, plus lippeur, plus facile à mener que Fox qui avait des manières brutales, et parfois méchantes ; il l’aurait mordue si elle ne s’y était pas prise avec beaucoup d’adresse pour le calmer.

N’en déplaise aux gens bornés, aux faux sages ou aux entichés d’une morale restrictive et surannée entre cette femme et ses animaux, dans la monstruosité du contact charnel qui les unissait, un courant passionnel se formait par lequel l’intelligence canine s’élevait à la compréhension de l’œuvre érotique voulue par la femelle et où celle-ci, s’abaissant au niveau des chiens, devinait les points sensibles de leur nervosité, et dans les jeux où elle les entraînait, s’assimilait on ne peut mieux l’allure d’une chienne en chaleur pour les attirer.

Elle savait modifier le port du corps pour se tendre, le buste en avant, la croupe en relief, prête à tomber ou à marcher à quatre pattes pour les encourager au coup de museau dans les parties sexuelles.

Peu à peu la débauche la plus graveleuse montait dans son cœur, peu à peu elle se sentait emporter par les instincts les plus obscènes. Étendue sur son rocking, les chiens, attentifs à ses moindres mouvements, elle relevait ses jupes et sa chemise jusque sous le cou, laissait pendre ses jambes, les cuisses très entrebâillées, et elle murmurait :

— Médor !

Le chien préféré ne faisait qu’un bond, il entourait la taille de ses deux pattes de devant, il se cramponnait avec vigueur pour pousser sa pine en avant, vers le con qui semblait l’encourager à la jouissance, elle l’approchait pour que le bout rouge chatouillât le clitoris.

Était-elle décidée à se livrer de nouveau ? Non, non, pas encore ; elle s’amusait de ces efforts désordonnés de la bête qu’elle ne favorisait pas pour l’acte essentiel, elle s’insensibilisait pour allonger l’espèce de branlage picoté qu’elle se procurait ainsi, et tout à coup, se dressant debout, elle tapait durement à droite et à gauche ; Fox était survenu sournoisement, avait sauté sur son congénère et l’attaquait.

Oh ! ils comprenaient bien qu’ils en auraient leur satisfaction. Eux aussi s’éduquaient dans l’érotisme, profitaient des leçons sexuelles que leur donnait cette femme. Ils s’en éprenaient comme des hommes, ne pouvaient plus s’éloigner de ses jupes, que ce fût au salon champêtre, que ce fût dans la maison ou dans leur niche, ils rampaient pour l’approcher, léchaient ses bottines, aspiraient son odeur de femelle à travers les jupes, se roulaient sur les gazons où elle s’était assise.

Un nouveau grimpage devenait inévitable, pourquoi le retardait-elle devant les fébrilités de plus en plus marquées de ses bêtes ? pourquoi ne se repaissait-elle pas de cet abandon non plus inattendu, mais qu’elle désirait ?

Elle les provoquait moins au gymnase, à la balançoire ou sur son rocking, et elle les encourageait davantage. Ils se couchaient à ses pieds et leurs yeux l’imploraient vraiment, alors qu’elle voyait le bout rouge de leur pine sortir à son plus petit geste. Elle achevait de les dompter, de les assujettir à son charme. Accroupie sur l’herbe, serrant les genoux avec ses bras, Médor couché à sa droite, Fox à sa gauche, elle rêvait de longues minutes.

Quelle voie suivrait-elle ?

La chaleur de son corps se communiquait à ses chiens qui lui retournaient la leur, et elle les caressait, tantôt l’un, tantôt l’autre, posait leur tête sur ses genoux se demandant si elle n’allait pas se mettre nue, pour courir à quatre pattes, et les défier à sa possession. Elle n’osait ; elle craignait qu’ils ne se dévorassent.

Pour les remettre en amitié, c’est en vain qu’elle voulait réunir leurs deux têtes sur ses genoux, cela finissait toujours par une distribution de coups de badine pour leur imposer la paix.

Pourrait-elle se servir du jonc lorsqu’elle en aurait un sur les reins ? Et cependant, si elle se partageait également, si elle cochonnait avec celui-ci, pour ensuite cochonner avec celui-là, ils observaient la résignation la plus parfaite. Accroupie sur l’herbe, elle pouvait lutiner avec Fox sans que Médor bronchât, et réciproquement. Ce dernier gagnait de plus en plus ses grâces et s’affirmait bien son préféré. Le comprenait-il ? Il se montrait le plus tranquille dans ses obscénités, alors que Fox ne se soumettait pas toujours aisément quand c’était son tour.

Régine, du reste, avait une certaine crainte de Fox, malgré qu’elle le châtiât énergiquement, et n’en avait aucune de Médor. Oh ! oui, elle pratiquait franchement les obscénités, passant de la position accroupie à la position allongée sur l’herbe, démasquant ses jambes et ses parties sexuelles pour se faire renifler et lécher, patouillant elle-même ses chiens, prenant leur pine dans la main pour la regarder de très près, la tête parfois appuyée sur leur ventre. Pourquoi ne se livrait-elle pas ?

Un incident fortuit rompait cette réserve. Un après-midi, du gymnase, en petit jupon et en chemise, elle allait agrémenter la scène du trapèze par de nouvelles fioritures pour exaspérer les sens de ses bêtes lorsqu’elle fut prise d’un besoin subit de pisser.

Elle n’avait pas à se gêner. Elle courut vers une pelouse gazonnée, s’accroupit, et lança son jet.

Fox l’avait suivie ; à la vue des chairs et du jet qui en sortait, il s’abattit sur les quatre pattes, rampa par dessous, sans qu’elle eut le temps d’intervenir, envoya la langue dans les cuisses et sur l’herbe où giclait l’urine. Elle voulut le chasser, le repousser, elle lutta pour l’empêcher de continuer, mais la bête s’exaspérait de sa résistance et, alléchée par le piment féminin condensé dans le pissat, devenait intraitable.

Régine se trouvait en mauvaise posture pour se défendre et, cette fois-ci, c’était le chien qui émettait sa volonté et sa force. Sa gueule fourrageait et léchait, donnait de violents coups au minet, malgré ses cris de colère ; elle n’avait pas gardé la badine, d’un rude coup de museau, Fox la jeta sur le dos ; elle sentit qu’il se cramponnait à ses hanches et qu’il poussait ferme la manœuvre pour la grimper.

La baiserait-il comme un homme, de face ?

Son museau déchirait le haut de la chemise, sa langue lui happait les seins ; elle détourna la tête pour qu’elle ne vint pas se promener sur son visage. Pur mouvement d’instinct ; que lui importait si une ou plusieurs gouttes de son pissat s’y trouvaient encore !

Elle hésita un instant à appeler Médor, pour repousser encore une fois le coït bestial. Mais sa chair était à bout de sagesse, Fox la secouait avec une rudesse qui la domptait et ouvrait tous ses pores à la nécessité de la décharge.

Elle n’avait plus la liberté de réfléchir, elle donna une tape amicale sur la tête du chien, évolua sans trop le déranger, se trouva à quatre pattes, le jupon et la chemise bien relevés, le cul entre les pattes de Fox qui, la harponnant solidement, poursuivit l’assaut comme la première fois, elle guida le bout rouge de la pine dans son con et s abandonna une seconde fois à être la femelle de son chien, et Fox l’eût.

L’affaire finie, elle aperçut Médor couché un peu plus loin et affectant de la mauvaise humeur. La jalousie d’amour (?) existait-elle entre les animaux ?

Aussi vite redressée que le chien déconnait, elle courut chercher sa badine, revint, et le battit de rudes coups et sans pitié. Fox, dans l’effarement du coup qu’il venait de tirer, se sauva en hurlant. Il n’osa cependant refuser d’obéir à son appel impératif et se laissa enchaîner à un des anneaux scellés dans le mur du kiosque pour servir à cet usage. Elle s’installa ensuite sur son rocking et dit :

— Médor, Médor !

Le chien s’approcha lentement ; elle s’assit sur le bord du fauteuil, saisit l’animal par le cou et lui dit, les yeux dans les yeux :

— Tu boudes, Médor ; tu es fâché avec ta maîtresse, tu es un joli chien-chien, il ne faut pas bouder.

Elle tenait l’animal, qui se laissait faire, dans ses bras, tout contre son corps, et il ne pouvait cacher son excitation par le bout rouge de sa pine qui se montrait.

Elle agissait, mais il croyait qu’elle ne s’en apercevait pas.

Elle reprit :

— Hein ! tu continues à bouder ! Qu’est-ce que cela signifie ? Allons, viens…

Elle l’attira sur elle comme s’il eût été un homme en se laissant aller sur le rocking et le bout rouge lui chatouillait le clitoris.

Le digne Médor consentait à la grimper et, comme Fox, il se cramponnait à ses hanches, elle voulait essayer avec celui-ci de pousser jusqu’au bout dans la position naturelle.

Boudait-il inconsciemment ? Le chien faillit soudain dans ses élans, et il la planta là pour aller s’étendre à une dizaine de pas.

Surprise, elle se redressa, un peu rouge de confusion, elle le regarda et il remua la queue avec des yeux très expressifs, dans lesquels elle pouvait lire son ennui et aussi son dévouement.

Le secouant et le menaçant de la tête, elle lui dit :

— Bah ! à une autre fois !