La constitution essentielle de l’humanité/A

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APERÇU PRELIMINAIRE
LA DÉCOUVERTE DE LA CONSTITUTION ESSENTIELLE

§ 1

Comment l’auteur a cherché la Constitution essentielle pour guérir la souffrance de sa patrie.


Lorsqu’on 1827, je quittai l’École polytechnique pour entrer à l’École royale des mines de Paris, en qualité d’élève ingénieur, je fus frappé des avantages que procuraient à l’humanité les hommes illustres qui venaient d’asseoir sur leurs vraies bases les sciences physiques et chimiques. Mon esprit trouvait dans l’apprentissage de ces sciences un soulagement extraordinaire. En effet, j’avais reçu, seize ans auparavant, mes premières leçons de chimie, en apprenant à lire sur les genoux de ma bonne mère. Mon livre de lecture était Éraste, ou l’Ami de la jeunesse, édition de 1773, où l’on exposait encore la théorie des quatre éléments. Mes parents habitaient, loin de toute ressource intellectuelle, dans une chaumière isolée, entre une forêt immense et un rivage semi-maritime bloqué par les péniches anglaises. Placé constamment, pendant le reste de ma jeunesse, en présence de la nature, je ne cessai pas d’avoir l’esprit troublé par le contraste qui existait entre la fausse théorie et les faits que j’avais sous les yeux. Telle fut la cause de la satisfaction que m’inspira la doctrine de Lavoisier, et de l’ardeur avec laquelle je me vouai tout d’abord à la chimie et à la métallurgie.

Cependant, dès mon entrée dans la vie active, je compris que mes concitoyens ignoraient presque tous une science plus indispensable : celle qui apprend aux individus et aux peuples à vivre entre eux dans l’état de paix et de stabilité. Partout, en effet, se manifestaient autour de moi l’esprit de discorde, l’amour du changement, le désir des révolutions. Les lettrés célèbres propageaient dans les chaires publiques le mépris de la tradition nationale ; les politiques influents conseillaient à la tribune la révolte contre le gouvernement établi. Les journaux voués à la nouveauté ou à la tradition passionnaient par leurs débats les questions ainsi soulevées et propageaient l’agitation jusque dans les foyers domestiques et les ateliers de travail. La conclusion de ces désordres sociaux ne se fit pas attendre : dès 1830, une révolution éclata avec les caractères les plus sinistres ; et, pendant plusieurs années encore, le sang coula plus d’une fois dans les rues.

À cette triste époque, la population parisienne fut saisie d’une sorte de vertige. Elle accueillait les systèmes sociaux des inventeurs de toute sorte avec une déférence qui jusqu’alors n’avait été accordée qu’aux résultats de l’expérience et de la tradition. Plusieurs de mes condisciples éminents, dont l’esprit avait été façonné par les axiomes des sciences exactes et par l’enseignement des faits méthodiquement observés, employèrent même leurs talents, dans un moment d’aberration, à propager les idées préconçues les plus étranges. Après des discussions sans fin engagées avec mes amis, je reconnus que j’étais également incapable, soit de les convaincre d’erreur, soit de leur enseigner la vérité. Je compris alors le devoir imposé à notre patriotisme par cet état d’impuissance. L’indifférence pour la vérité eût été impardonnable dans un temps où l’erreur déchaînait tant de maux sur notre race. Je pris donc la résolution de chercher le remède à ces maux, en même temps que je ferais l’apprentissage de mon métier. Je ne savais pas encore où je trouverais ce remède ; mais, après avoir constaté en cette matière la stérilité des idées préconçues, j’étais déjà fixé sur un point essentiel : à savoir que dans la science des sociétés, comme dans la science des métaux, je ne me croirais en possession de la vérité que lorsque ma conviction pourrait s’appuyer sur l’observation des faits.

§ 2

Comment l’auteur a été naturellement conduit à la méthode sociale.

Cette association des deux sciences avait été, comme on le voit, purement fortuite : elle m’a cependant, pour l’une et pour l’autre, conduit au but cherché par la voie la plus facile et la plus directe. Tout esprit méthodique, qui procédera par l’apprentissage préparatoire d’un art usuel à l’étude des sociétés, obtiendra le même succès. Toutefois, beaucoup d’essais comparatifs m’ont donné lieu de croire que l’observation des populations attachées à l’exploitation des mines et aux arts qui s’y rapportent, est le plus rapide moyen d’arriver à la connaissance des vérités sociales propres aux régions contiguës. C’est ce que j’ai constaté particulièrement auprès des fondeurs, des affineurs et des forgerons.

Ces ouvriers, en effet, obtiennent, en général au moyen de manipulations simples en apparence, des réactions physiques et chimiques d’une complication extrême. Pour acquérir la connaissance approfondie des phénomènes spéciaux à chaque genre d’ateliers, j’ai dû souvent rester pendant des jours et des nuits au contact des ouvriers. Pénétré d’admiration pour la science qu’ils possèdent sous des formes rudes et incultes, j’ai appris à les aimer, puis j’ai voulu les mieux connaître. Souvent même j’ai demeuré sous leur toit, quand les ateliers, étaient épars dans les montagnes ou les forêts. Après avoir étudié, dans son atelier de travail, l’ouvrier que j’avais choisi pour objet spécial de la monographie locale, j’observais de proche en proche les autres éléments de la famille, avec toutes les circonstances de son activité. Ces éléments et ces circonstances se présentaient habituellement dans l’ordre suivant : les membres de la famille ; les industries innombrables auxquelles ils ont recours pour compléter les moyens de subsistance fournis par le travail métallurgique ; les habitudes du foyer domestique ; l’histoire de ce foyer ; et, enfin, les mœurs et les institutions qui assurent, dans les bonnes constitutions sociales, le bien-être physique et moral de la famille prise pour exemple. Quant aux informations qui devaient compléter la constitution sociale de la contrée où vivait la famille décrite, j’observais successivement : les liens qui unissaient entre eux les divers ouvriers attachés à l’atelier métallurgique ; les rapports de ces ouvriers avec le patron et sa famille, et les relations qui rattachaient le personnel de l’atelier à la population de la contrée ; les types principaux de la population locale, les mineurs, les bûcherons et les autres forestiers, les flotteurs, les agriculteurs-charretiers et les gens de tout état chargés d’entretenir les bâtiments et le matériel de l’atelier ; enfin, les idées générales, les mœurs publiques, les coutumes traditionnelles qui réagissent plus ou moins directement sur la population du voisinage ou de la contrée environnante.

Ces observations simultanées m’ont promptement conduit à un résultat inattendu : les monographies de procédés métallurgiques sont, comme je viens de le dire, un acheminement vers les monographies de familles ouvrières ; réciproquement, celles-ci ont été souvent pour moi le moyen de jeter la lumière sur les branches économiques et administratives de la métallurgie, et en particulier sur les questions de salaires. Les productions spontanées du sol et des eaux recueillies, à titre gratuit, par la chasse, la pêche, la cueillette et le pâturage, procurent à certaines populations des ressources qui remplacent avec avantage le salaire en argent. Les monographies de familles, et surtout les budgets domestiques, m’ont souvent explique les anomalies qu’offrent les régimes économiques des diverses contrées. Par exemple, dès le début de mes voyages, étudiant comparativement la fabrication de l’étain dans les îles Britanniques et sur le Continent, j’ai trouvé que le fondeur de Bohême, payé 60 centimes par jour avec jouissance de larges subventions territoriales, avait un bien-être plus assuré que le fondeur du Cornouailles, payé 5 francs, mais privé de toute subvention.

C’est ainsi que, dans mon entreprise, les deux sciences se sont prêté un mutuel appui. Le travail des deux méthodes, commencé en 1829, est arrivé à la même époque pour chacune d’elles au degré de mérite que je pouvais lui donner. En 1848, la méthode métallurgique était publiée, après avoir été acceptée comme modèle par les autorités compétentes[1]. Pendant la même année, au mois de mars, la méthode sociale put, au milieu de nos discordes, amener une heure d’apaisement, dont le Moniteur, alors journal officiel, a conservé la trace. Trois mois plus tard, après la terrible effusion de sang qui eut lieu en juin, cette même méthode accomplissait plus efficacement son œuvre de paix et d’union.

§ 3

Comment la méthode sociale a signalé partout la paix comme le criterium du bonheur.

Je trouve cependant une différence digne de remarque dans les dispositions d’esprit qui m’ont porté vers la culture des deux sciences. En ce qui touche la métallurgie, je n’avais qu’une préoccupation : connaître, dans leurs moindres détails, les opérations caractéristiques des ateliers, puis en induire, selon les règles de la raison, les conséquences théoriques et pratiques. Au contraire, en abordant la science sociale, je devais, comme homme, obéir à un sentiment : croire d’avance à la légitimité des mœurs et des institutions qui mettraient fin dans mon pays aux discordes poussées jusqu’à l’effusion du sang. Aucun fait n’a ébranlé cette croyance qui fut le point de départ de mes travaux. Loin de là, tous les faits observés jusqu’à ce jour l’ont affermie. Je constate même que les inspirations de l’esprit de violence dans les rapports sociaux de la vie publique et de la vie privée sont condamnées à la fois par l’expérience et par la raison. J’ai été ainsi amené à reconnaître que la science des sociétés est subordonnée à l’amour de nos semblables, comme la géométrie l’est aux axiomes de l’étendue. Ce sentiment est le principe de la science : il se révèle, dans la vie usuelle, par le dévouement à la paix sociale, et il élève à la dignité de maître ceux qui en sont pénétrés.

Tout homme généreux arrivera à la même conclusion, s’il veut bien prendre la peine de chercher la lumière au moyen de la méthode que j’ai appliquée à l’étude des deux sciences. Il pourra, en effet, vérifier l’exactitude des faits qui établissent celle conclusion et qui sont exposés dans les gros ouvrages que je résume dans ce petit livre. Il n’est pas même nécessaire d’étendre ce travail, comme je le fais depuis un demi-siècle, à des centaines de localités. Il suffit que l’observateur concentre ses investigations, dans son voisinage, sur deux sortes de familles signalées par l’opinion publique, l’une comme modèle de paix, l’autre comme exemple de discorde.

Il existe un autre moyen d’arriver à la connaissance de la même vérité : c’est de se reporter à l’histoire des sociétés qui ont été célèbres par leurs prospérités ou leurs souffrances. Ceux qui ne veulent pas étendre ainsi le cercle de leurs recherches et qui prennent uniquement dans la religion la distinction du bien et du mal, pourront constater que les rites de leur culte proclament journellement les bienfaits suprêmes de la paix.

L’observation comparée de la paix ou de la discorde au sein des sociétés, de la vertu et du vice chez les individus, du bien ou du mal dans les institutions, soulève des questions qui, au premier aperçu, semblent insolubles. Toutes les sociétés prospères ont vu dans la paix le bien suprême ; mais les individus sont portés au mal et à la discorde par une tendance innée. Les grandes nations, qui figurent dans l’histoire comme les modèles de l’humanité, ont toutes compris qu’elles avaient un puissant intérêt à instituer des hommes d’élite, chargés de réprimer cette tendance par leur exemple et leur autorité. Comment donc est-il toujours arrivé que ces mêmes nations ont obéi tôt ou tard à une inspiration contraire ? Pourquoi certaines races ; jadis classées comme modèles, sont-elles maintenant acharnées à la discorde ? Pourquoi détruisent-elles avec une sorte de fureur les institutions et les hommes qui autrefois avaient en charge les services de paix ? J’indique dans ce livre la réponse fort simple que donnent à ces questions l’histoire et les faits contemporains. Les hommes chargés de ces hautes fonctions se sont corrompus dans la richesse, la science et la force. Ils ont employé pour opprimer le peuple l’autorité qui ne leur avait été confiée que pour le servir.

La science résume donc, dans les trois axiomes suivants, l’enseignement donné par la méthode sur les sociétés, les individus et les institutions.

« La paix sociale est le critérium du bonheur. »

Les « bons » sont ceux qui apaisent la discorde ; les « méchants », ceux qui la font naître.

Le « bien » c’est le bonheur dans la paix et l’accord des âmes ; le « mal » c’est l’inquiétude dans l’antagonisme et la haine. »

§ 4

Comment les contrastes de paix et de discorde mettent en lumière les principes de la Constitution essentielle.

Pendant les premières années que je consacrai à l’observation méthodique des sociétés, je n’aperçus pas aussi promptement que je le désirais la lumière que j’allais chercher. Je ne me décourageai pas cependant à la vue des obstacles. Je voulais savoir comment les races humaines se procurent le bonheur. Or, en parcourant d’abord la France et les pays voisins, je rencontrai habituellement un mélange inextricable de bien-être et de malaise, de paix et de discorde. Ces grands phénomènes sociaux offraient d’ailleurs, dans leurs détails, une diversité infinie, selon la tradition des races, la nature des sols, des climats et des productions spontanées, l’organisation des travaux et les moyens de subsistance, En voyant cette complication, je compris que la méthode scientifique appliquée à l’étude des sociétés ne pouvait donner les prompts résultats que m’avait fournis son application à l’étude des minéraux. Toutefois, confiant dans la méthode, je poursuivis mon analyse sociale avec la persuasion que la lumière se ferait tôt ou tard dans mon esprit. Cet espoir ne fut pas trompé.

Les doutes que mes sept premiers voyages m’avaient laissés furent même levés plus tôt que je ne l’avais prévu. Cette transformation commença à se produire dans mes idées en 1837, quand j’eus abordé les contrées orientales de l’Europe, sur les frontières de l’Asie contiguës au bassin de la Caspienne. Elle fut ensuite achevée par deux autres voyages accomplis dans le pays d’Orenbourg, dans les monts Ourals et dans les steppes asiatiques qui s’étendent vers l’Orient. En vivant au milieu des races simples de ces régions, je constatai que le bonheur dentelles jouissaient était le résultat de la soumission aux principes qui faisaient le fond de leur constitution patriarcale, et qui s’y montraient à la fois nécessaires et suffisants. Cette conclusion jeta dès lors une lumière complète sur les jugements relatifs aux races compliquées de l’Occident : les peuples prospères étaient ceux qui, avec d’autres formes, restaient soumis aux mômes principes ; les peuples souffrants étaient ceux qui les avaient violés.

À partir de ce moment, les principes qui sont partout la source du bonheur me sont apparus comme a la Constitution essentielle de l’humanité ». C’est celle que je décris, sous ses diverses formes, dans les chapitres suivants.

§ 5

Comment, après avoir découvert la Constitution essentielle, l’auteur s’est aperçu qu’il n’avait rien inventé.

J’ai indiqué incidemment, dans ce qui précède, les analogies qui existent entre les deux sciences que j’ai cultivées, et surtout entre les méthodes (pli leur sont propres. Je ne dois pas terminer cet aperçu sans mettre en relief le trait qui établit entre ces mômes sciences une distinction absolue.

Les arts les plus nécessaires à la subsistance des sociétés stables, la métallurgie entre autres, ont été pratiqués avant l’époque à laquelle se rapportent les plus anciens matériaux de l’histoire. Plusieurs de ces arts, constitués peu à peu par des méthodes purement expérimentales, avaient acquis déjà, à des époques reculées, un remarquable degré de perfection. Par exemple, les scories qui furent déposées, onze siècles avant l’ère chrétienne, sur les côtes de Murcie par les ateliers qui fondaient les minerais d’argent de ce pays, témoignent d’une pratique peu inférieure à celle qui est encore en usage. Cependant, en général, les arts usuels de l’antiquité se sont perfectionnés presque tous, grâce aux méthodes expérimentales, chez les races stables et prospères. Depuis que la renaissance a donné l’impulsion aux sciences physiques, et, surtout, depuis que l’âge de la houille et de la vapeur est ouvert, ce genre de progrès est devenu plus rapide. Dans le passé, l’esprit d’invention, stimulé par le besoin de subsistance, créait ou perfectionnait les arts usuels, en s’appliquant à certains phénomènes qui survenaient fortuitement dans l’ordre matériel. De nos jours, le besoin de subsistance a grandi, et il est devenu un stimulant plus actif. Les principes scientifiques qui président à l’ordre matériel sont mieux connus. Appuyé sur les principes et sur les progrès incessants qu’en fait naître l’application, l’esprit des inventeurs a vu grandir sa puissance en même temps que ses ressources, et il peut maintenant produire à coup sûr certains phénomènes qui améliorent un art ancien ou constituent un art nouveau.

L’art par excellence, celui qui procure aux familles le bonheur dans la stabilité et la paix, est également connu et pratiqué avec succès depuis le premier âge de l’humanité. Mais c’est l’unique, trait de ressemblance avec les arts usuels les plus précoces : il diffère absolument de ces derniers, en ce qu’il avait acquis, dès l’origine, toute la perfection que comporte la faiblesse innée de la nature humaine. Les principes du bonheur étaient connus des plus anciens patriarches que l’histoire nous signale. Ils ont été transmis par eux aux petits agriculteurs de la Chine, qui les ont conservés jusqu’à ce jour. J’ai vu ces mêmes principes en pleine vigueur chez les races patriarcales de pasteurs et d’agriculteurs établis aux communes frontières de l’Europe et de l’Asie. J’ai constaté l’autorité souveraine que ces principes exercent sur les constitutions primordiales de ces races. Ce trait est si évident qu’il a toujours déterminé des convictions toutes nouvelles chez les Occidentaux qui se sont associés à mes enquêtes sur l’Orient. Enfin cette importance m’apparut également en complète lumière au milieu des nations les plus compliquées, soit que les principes y eussent été respectés, soit qu’ils y fussent tombés en oubli.

J’arrivai ainsi à une conclusion contraire à celle que m’avait suggérée d’abord renseignement polytechnique, qu’avait confirmée l’étude de la métallurgie et des autres arts usuels, mais que j’avais cru à fort pouvoir étendre à mon second art, de prédilection. En effet, l’art du bonheur diffère de tous les autres arts usuels, en ce que la pratique y est inséparable des principes. Il a été le premier besoin des sociétés : il a donc été constitué avant les autres ; et, grâce à la réunion obligée de ses deux éléments, il a formé, dès le premier âge, une science complète. Dans chaque détail de cette science, le progrès consiste, non pas dans l’invention d’un nouveau principe, mais dans une meilleure pratique des principes les plus anciens. Malgré les erreurs que j’avais puisées dans mon pays natal, j’ai découvert ces principes ; mais, en terminant cet aperçu, je devais dire que je n’ai rien inventé.




  1. Cette monographie modèle a pour titre : Description des procédés métallurgiques employés dans le pays de Galles pour la fabrication du cuivre. Cette publication d’un savant étranger a été l’un des motifs invoqués par les savants anglais pour fonder l’école des mines de Londres.