La besace d’amour/Une missive de Flambard

Éditions Édouard Garand (p. 34).

CHAPITRE XI

UNE MISSIVE DE FLAMBARD


Le lendemain de ce jour, le comte de Maubertin, qui s’était retiré à la petite maison qu’habitaient dans la campagne voisine Mme  de Ferrière et Mlle  de Maubertin, recevait de son ami Flambard l’épître suivante :

« Monsieur le comte, je regrette de ne pouvoir accepter avec notre ami Jean Vaucourt l’invitation que vous nous avez faite hier d’assister à la petite fête de famille que vous avez proposé de donner dans quelques jours. À présent que je n’ai plus rien à faire ici, et vu que je suis soldat, je pars avec Jean Vaucourt pour la frontière où l’on se bat pour la France. Vous pouvez donc vivre heureux en attendant, comme m’a assuré le roi, qu’il vous ait trouvé un poste soit en Nouvelle-France, soit encore aux Indes. Mais si, par cas, il survenait un évènement qui nécessiterait ma présence près de vous, daignez m’en faire prévenir et j’accourerai. »

« Jean Vaucourt me prie de vous offrir l’expression de sa gratitude. »

« Quant à moi, monsieur le comte, je vous serre la main et vous demande de me rappeler de temps en temps à l’excellent souvenir de ces dames pour lesquelles j’entretiens les sentiments les plus respectueux et les plus dévoués. »

Flambard Laurent-Martin

— Brave Flambard ! murmura le comte.

Puis attirant sa fille à lui, il l’embrassa longuement et dit avec une grande tendresse :

— Bénissons Dieu qui sait nous conserver de si bons amis dans les infortunes !…

La jeune fille souriait doucement à son père.


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE