La Terre de Chauvirey/À mon frère

À MON FRÈRE.

Il y a déjà plusieurs années que j’avais terminé le petit travail que je l’offre aujourd’hui, et que j’étais loin de destiner à I’impression, ne l’ayant entrepris que pour occuper les longues soirées d’hiver. Des amis qui, de même que toi, n’avaient pas eu la patience de le lire en entier, et n’avaient fait qu’en parcourir quelques passages, m’ont souvent engagé à le faire imprimer, et tu auras à te reprocher d’avoir été de ce nombre. Comme je m’y refusais, vous m’en avez demandé des copies ; mais, sans compter la difficulté de les faire faire, ce mode aurait en les mômes inconvénients qu’une impression restreinte à un petit nombre d’exemplaires. Je prends donc ce dernier parti, en supprimant toutefois quelques détails trop intimes, et d'autres concernant ou des gens vivants, ou des gens morts trop récemment pour qu'on leur doive déjà toute la vérité ; puis aussi je crois devoir ajouter quelques Notes destinées à relever brièvement des erreurs par trop capitales qui se trouvent dans une publication récente.