La maison de librairie Beauchemin (p. 8).

Ô bons semeurs de blé qui fûtes mes ancêtres,
Vous qui du lit des morts rêvez à nous, peut-être,
Que vos mânes profonds ne soient pas offensés,
Si je n’ai pas marché les pieds dans votre trace,
Si je n’ai pas, fidèle à l’œuvre de ma race,
Repris votre sillon où vous l’aviez laissé,

Mon âme paysanne est fille de la vôtre ;
Si j’ai pu quelquefois exprimer mieux qu’un autre
L’émouvante beauté du rustique labeur ;
Si, pour dire ce vieux et candide poème,
Il me vient des accents qui me troublent moi-même,
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C’est à vous, mes aïeux, que j’en dois rendre grâce,
Car mon œuvre est la fleur de votre esprit vivace :
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Et sans doute, ce sont les lointaines pensées,
Silencieusement dans leur être amassées,
Dont mon âme déborde et qui la font chanter.


LOUIS MERCIER.