bookLa Tentation de saint AntoineGustave FlaubertLouis Conard1910ParisVNotesGustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvuGustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/1653-734
NOTES
N O T I C E.
Saint Antoine a existé. Quelques critiques audacieux ont, il
est vrai, tenté naguère de tourner au mythe son histoire tout
entière ; mais les débats assez vifs qu’ils ont provoqués ne se sont
point terminés à leur avantage, et je ne crois pas qu’ils comptent
aujourd’hui beaucoup de partisans. On ne conteste vraiment
l’authenticité du livre attribué à saint Athanase et intitulé
Biographie et méthode de vie de notre saint père Antoine. C’est la meilleure
et la plus abondante de nos sources ; la plupart des autres
en dérivent. Il n’y faudrait pourtant pas puiser sans précautions :
d’abord, parce qu’au cours des temps, et en raison même du
grand succès qu’elle a obtenu, l’œuvre originale a probablement
reçu quelques embellissements ; ensuite, parce qu’Athanase en
la composant, n’a pas cherché à y appliquer les règles rigoureuses
de la critique. Il voyait avec les yeux et pensait avec
l’esprit d’une époque et d’un milieu qui n’étaient point favorables
à ce que les érudits nomment, en leur jargon « l’objectivité
scientifique ». Toutefois, comme il avait, durant sa jeunesse,
vécu assez longtemps dans la familiarité d’Antoine ; que, plus
tard, quand il fut évêque d’Alexandrie, il le revit plusieurs fois,
et que, d’ailleurs, il se trouvait on ne peut mieux placé pour se
renseigner sur ce qu’il n’avait pas appris par lui-même, nous
pouvons nous fier à son témoignage pour comprendre la mentalité
de notre saint et retracer les grandes lignes de sa vie.
Antoine naquit vers 250, à Coma, près d’Héracléopolis dans
l’Égypte moyenne ; ses parents avaient du bien et pouvaient lui
faire donner une « bonne éducation », mais leur piété timorée
leur représenta sous des apparences si affreuses les embûches
que le siècle préparait à l’enfant, qu’ils mirent d’abord tout leur
soin à lui en inspirer l’horreur. Ils y réussirent parfaitement, et
tant qu’il fut petit, Antoine ne voulut connaître du monde que
ce qu’on en voyait de la maison de son père et des hommes
que sa famille ; il ne fut donc point à l’école, n’apprit pas le grec
et ne sut jamais lire. Adolescent, élevé au-dessus de son âge par
la gravité, le recueillement, la patience et la sobriété qu’il montrait
en toute occasion, il ne sortait de chez lui que pour accompagner
ses parents à l’église, le dimanche ; il y tendait avidement
l’oreille aux lectures saintes et ce fut alors qu’il accumula, dans
sa mémoire vierge, les fragments de l’Écriture qui nourriront,
durant toute sa vie, sa méditation et son esprit ; alors aussi qu’il
s’assimila les affirmations dogmatiques, pour la défense desquelles
il osera, à plus de quatre-vingts ans, quitter sa cellule et entrer
dans Alexandrie. Il avait dix-huit ou vingt ans quand il perdit
son père et sa mère. Je croirais volontiers qu’il s’effraya du
trouble que l’obligation de diriger l’exploitation des terres familiales
et de veiller à l’éducation de sa jeune sœur allait jeter dans
sa vie ; quoi qu’il en soit, il se prit à considérer avec une sympathie
grandissante l’exemple donné aux temps héroïques de
l’Église par les fidèles qui vendirent leurs biens, en déposaient
le prix aux pieds des Apôtres et tournaient toutes leurs pensées
vers le Royaume de Dieu. Or, un jour qu’il entrait à l’église, on
lisait l’histoire du jeune homme qui demanda au Christ la bonne
recette pour obtenir la vie éternelle, et il entendit la réponse du
Maître : « Si tu veux être parfait, va : vends ce que tu possèdes ;
donnes-en le prix aux pauvres et tu auras un trésor dans le Ciel ;
puis, viens et suis-moi. » (Mt. 1921). Il vit dans ce hasard un
avertissement d’en haut ; sans plus balancer, il s’en fut distribuer
ses terres à ses voisins et fit largesse de ses autres biens aux
indigents d’alentour, mis à part une petite réserve qu’il destinait
à l’entretien de sa sœur ; encore y renonça-t-il peu après pour
avoir été frappé par cet autre précepte évangélique : « Ne vous
inquiétez pas du lendemain. » Il confia la jeune fille à quelques
vierges éprouvées et, selon toute apparence, ne prit plus d’elle
aucun souci ; au reste, elle mena, de son côté, une vie fort édifiante
et telle que son frère la pouvait souhaiter.
En ce temps-là, il y avait déjà au pays d’Égypte des hommes
qui cherchaient à s’abstraire du monde en menant une vie
austère dans une demeure isolée, mais ils ne s’éloignaient jamais
beaucoup des habitations et on les voyait fort assidus aux offices
de l’église. Antoine s’en fut chercher les conseils d’un vieux solitaire
de ce genre, puis il revint vivre selon la même méthode au
voisinage de Coma ; il travaillait de ses mains pour gagner son
pain. Parfois, il allait visiter tel ou tel de ses émules, dont il
avait ouï parler, et s’efforçait de faire sien le principal mérite
qu’il reconnaissait en lui. Enflammé du désir de surpasser tous
les autres, il ne tarda point à découvrir un notable perfectionnement
de la vie solitaire : il élut domicile dans un tombeau, à
quelque distance de son village ; il en ferma soigneusement la
porte et il y demeura une dizaine d’années ; un de ses anciens
familiers lui apportait, à de longs intervalles, une provision de
pain qu’il mangeait, selon la coutume du pays, après l’avoir fait
ramollir dans l’eau. D’effroyables tentations l’assaillaient ; il crut
les décourager en s’éloignant davantage des lieux habités, et il
vint se loger dans un château ruiné, dominant le Nil, à l’endroit où s’est élevé depuis le monastère de Pispir. Il en mura l’entrée
avec de grosses pierres et s’y cloîtra ; il avait trouvé de l’eau à
l’intérieur et, tous les six mois, quelqu’un lui apportait son pain,
en le faisant passer par-dessus le mur. La tranquillité qu’il espérait
ne fut pourtant pas de longue durée : d’abord, les tentations
recommencèrent de plus belle ; ensuite, la nouveauté et les mérites
exceptionnels de son genre de vie ne restèrent point ignorés
et bientôt nombre de gens montèrent vers sa retraite pour le
voir, plusieurs déjà pour l’imiter ; lui, refusait de se montrer ;
eux, finirent un beau jour par s’abandonner à leur zèle ; ils arrachèrent
les pierres de la clôture et Antoine dut leur céder ;
depuis vingt ans déjà il habitait en ce lieu. Il se résigna durant
quelque temps, sans abandonner Pispir, ni se relâcher de son
austérité, à vivre presque sur les confins du siècle : il instruisait
les hommes désireux de marcher dans ses voies, il donnait de
bons conseils, apaisait des querelles, soulageait des malades que
le diable tourmentait ; mais il regrettait sa solitude et le temps
où il s’appartenait tout entier. Autour de sa ruine, ses disciples,
déjà nombreux, avaient bâti leurs cellules ; des visiteurs le dérangeaient
de sa méditation, n’étaient poussés que par une
vaine curiosité ou des soucis tout mondains ; alors, il s’échappa
en secret ; il suivit vers la mer Rouge une caravane de Sarrazins,
et, après trois jours et trois nuits de marche en sa compagnie,
il s’arrêta au pied du mont Colzim. Quelques trous de carrière
au sommet du rocher, une source fraîche et un bouquet de palmiers
au bas ; il ne demandait pas davantage, et ce fut là qu’il
s’établit. Par malheur, ses compagnons de route bavardèrent
quand ils revinrent sur le Nil et les « frères » de Pispir ne tardèrent
pas à savoir où leur « Père » se cachait. En vain, pour
éviter le principal prétexte de leurs visites, s’efforça-t-il de cultiver
un petit coin de terre qui lui donnerait sa nourriture, ils
furent plus forts que lui. D’abord, il se laissa toucher par l’héroïque
patience d’un pauvre homme — c’est saint Paul le Simple
— qui était venu chercher près de lui l’oubli d’une infortune
conjugale irréparable, et il lui permit de s’aménager une cellule
à quelque distance de la sienne ; puis d’autres visiteurs, pleins
d’un zèle infatigable, se logèrent dans des cavités qui se trouvaient
au pied à la montagne ; il dut les y tolérer et il finit par
consentir à venir de temps en temps les encourager et les édifier.
Comme jadis à Pispir, affluèrent bientôt à Colzim les possédés,
les malheureux et les curieux. Antoine se débarrassait d’eux
comme il pouvait, mais il en venait d’autres, surtout du jour où
un clerc ingénieux s’avisa d’organiser pour eux un véritable service
de chameaux entre le Nil et Colzim. Dès qu’il en était
libre, notre saint retournait à son isolement, au sommet du
rocher. La vieillesse ne le priva d’aucune de ses facultés ; toutefois,
sur la fin de ses jours, il se résigna à la compagnie, et aux bons offices de deux « frères ». Il rendit l’âme en leur présence,
vers 355, à l’âge de 105 ans.
Depuis plus de quatre-vingts années, il n’avait quitté le désert
que deux fois : en 311, il était descendu à Alexandrie, pour
encourager les fidèles persécutés par Maximin et, en 335, à la
prière d’Athanase, il y était revenu, pour témoigner devant le
peuple en faveur de l’orthodoxie contre les Ariens. Cependant
sa gloire emplissait l’Égypte, dont, nous dit son biographe,
« il était vraiment comme le médecin donné par Dieu ». Les
empereurs Constance et Constant lui écrivirent avec respect,
mais « il restait, après que les empereurs lui eurent écrit, tel
qu’il était auparavant » ; il fallut même les instances de ses familiers
pour le décider à écouter la lecture des missives impériales
et à y faire réponse. Jamais, d’ailleurs, il ne se prêta à l’exploitation
thaumaturgique de ses mérites : s’il consentit à prier sur
des malades et des possédés, pour leur plus grand avantage,
il s’y refusa aussi souvent, conseillant aux gens de s’adresser au
Christ ou à des chrétiens plus avancés dans la grâce que lui-même.
Il ne paraît avoir manqué ni de finesse ni d’à-propos ;
plusieurs sophistes, qui cherchèrent à l’embarrasser, l’éprouvèrent
pour leur confusion. Avant de mourir, il recommanda
instamment aux deux disciples qui l’assistaient de cacher le lieu
de sa sépulture, afin de dérober son corps aux honneurs excessifs
que la coutume du pays réservait aux restes des saints
personnages. Athanase prétend que ses désirs furent remplis,
mais il faut croire que le secret finit par se divulguer, puisque
les reliques de l’illustre solitaire se trouvent aujourd’hui, pour la
plus grande partie, à Arles. Je ne dirai pas comment elles y sont
venues et ne prouverai pas, non plus, leur authenticité.
Saint Antoine ne fut point un docteur, encore qu’il circulât
sous son nom, au temps de saint Jérôme, sept lettres à divers
monastères, tout « apostoliques » dans leur fond et leur forme ;
il dut sa renommée à son genre de vie, à sa politeia, qui consistait
à réduire les satisfactions du corps au minimum strictement indispensable
pour assurer son existence, à plier l’esprit, presque sans
autre détente que celle d’un sommeil écourté, à une perpétuelle
méditation sur le salut éternel et les voies qui y mènent ; le travail
manuel, auquel il donnait une part de son temps même à
Pispir et à Colzim, n’interrompait pas sa prière ; et son constant
désir était de rester toujours dans cet isolement et ce silence terribles
qui, en quelques pays, remplacent, de nos jours, la peine
de mort pour les plus abominables criminels. C’est là ce qu’on
nomme la vie érémitique, du grec érémos qui veut dire désert, et
saint Antoine l’a probablement menée le premier. Son originalité
n’est point à chercher dans la rigueur de son ascétisme, mais
dans l’effort qu’il a fait pour se ségréger entièrement du monde.
Saint Jérôme nous conte bien l’histoire d’un certain Paul de Thèbes qui, pour éviter la persécution de Dèce, se serait réfugié
au désert, vers le temps même de la naissance d’Antoine, et y
aurait passé environ quatre-vingt-dix ans dans la plus complète
solitude, logé dans un trou de rocher, nourri par des corbeaux,
habillé par des palmiers et, finalement, enterré par des lions ; une
légende, dont Athanase ne dit rien, veut même qu’Antoine,
averti par une révélation divine, l’ait visité dans les jours de sa
mort. Quoi qu’il faille retenir de ces récits merveilleux, il reste
que saint Paul l’Ermite n’a été connu de personne de son vivant
et que ce n’est pas son exemple qui a poussé saint Antoine au
désert. Tout au contraire, l’initiative de saint Antoine se montra
d’une étonnante fécondité : les disciples qui vinrent se former à
Pispir et à Colzim n’y demeurèrent pas tous ; plusieurs acquirent,
à leur tour, une grande renommée et devinrent les pères de nombreux
anachorètes. Tels furent les deux Macaire, Amoun, Paphnuce,
Hilarion qui implanta la vie érémitique en Palestine et beaucoup
d’autres, dont Palladius nous conte les exploits dans son Histoirelausiaque, et qui sont tous les fils ou les petits-fils d’Antoine.
Une sainte émulation les enflammait et comme un concours de
macérations était constamment ouvert entre eux, « où chacun, dit
Palladius, s’efforçait de surpasser les autres en mérites ». La virtuosité
de saint Macaire d’Alexandrie humilia tellement les
moines de saint Pakhôme, au milieu desquels il était venu s’établir
incognito, qu’ils obligèrent leur père à le prier de s’en aller :
« D’où nous as-tu amené, lui dirent-ils, cet homme sans chair,
pour notre condamnation ? Chasse-le, ou nous t’avertissons que
nous allons tous partir d’ici ». Ce ne fut pas seulement par son
exemple visible et de son vivant que saint Antoine agit efficacement
pour propager la vie érémétique : sa biographie, composée
par Athanase, se répandit dans toute la chrétienté, y provoqua et
y soutint quantité de vocations.
Tout de même, quand nous lisons dans les Confessions de
saint Augustin (viii, 6, 15), que deux officiers du palais impérial
de Trêves, pour avoir trouvé, par hasard, au cours d’une promenade,
un exemplaire de la Vie de saint Antoine et l’avoir lu,
abandonnent aussitôt le siècle et leurs fiancées, nous inclinons à
croire que l’action du saint trouvait dans leur esprit un terrain
bien préparé ; et que, plus généralement, cet étonnant phénomène
de contagion mentale qui éclate vers le milieu du IVe siècle,
n’est pas à expliquer uniquement par l’exemple de saint Antoine.
Il saute aux yeux tout d’abord qu’une part considérable du mouvement
monachique (du grec monos, seul) n’en dépend pas.
Saint Pakhôme, qui naquit vers 288 et mourut vers 348, ne fut
pas l’élève d’Antoine et ne le vit même jamais : ce fut dans sa
propre inspiration ou dans des exemples fort étrangers au grand
solitaire, qu’il puisa l’idée d’organiser la vie cénobitique (du grec
bios, vie et boinos, commun), c’est-à-dire de réunir dans une enceinte unique les cellules de moines astreints à une vie réglée et formant
une société particulière en marge de la grande : le koinobion
de Tabennesi compte déjà 2,500 frères du vivant de Pakhôme et
les pakhômiens peuplent quatre autres maisons. La vie qu’on y
mène est pieuse et rude, mais je n’ai pas besoin d’insister pour
faire comprendre à quel point elle diffère de celle qu’Antoine a
instaurée. Il existe, dans le même temps, des formes intermédiaires
de vie séparée ; par exemple les moines d’Amoun et de
Macaire, à Nitria et à Scété, vivent à leur guise dans des cellules
assez éloignées les unes des autres, mais ils se réunissent le
samedi et le dimanche dans une église construite au milieu d’elles.
Il se rencontrait même de nombreux ascètes errants, mais c’était
ceux dont la vocation inspirait le moins de confiance, à juste
titre. Tous ces hommes présentent évidemment avec saint Antoine
quelques traits communs : ils se retranchent du monde et s’imposent
des privations rigoureuses en vue de leur salut éternel ;
mais leur isolement du siècle n’est pas à comparer avec celui des
anachorètes, et surtout ils restent dans l’Église pratiquement, ils
prennent part au culte et aux sacrements, alors qu’Antoine passa
la plus grande partie de sa vie sans entendre la messe et sans recevoir
l’eucharistie.
Au reste, tous ces ascètes, quelque genre de vie qu’ils adoptassent,
justifiaient leur entreprise par la parole du Christ :
« Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas
digne de moi » (Mt. 1038). Pourtant Jésus n’avait pas vécu comme
eux. Il demeurait parmi les hommes ; il ne recommandait aucune
contrainte de la nature ; il ne refusait pas de s’asseoir à la table
d’un banquet ; il mangeait et y buvait comme tout le monde
(Mt. 1119) ; son dessein n’était pas de choisir en Israël les âmes
d’élite, de les séparer des autres et de les préparer à l’écart pour
la vie future, mais bien de changer le cœur de tous les Juifs,
sans briser les cadres de la vie ordinaire avant le grand jour ou
tout s’accomplirait. D’où vient donc qu’Antoine, et tant de chrétiens
après lui, aient si mal suivi ses voies, tout en croyant y marcher
au prix de grands efforts ?
Le fondement premier de toute vie monastique c’est l’ascétisme,
qui procède de cette conviction — je laisse parler saint Antoine
— que « la vigueur de l’âme se fortifie quand les satisfactions
du corps diminuent ». Sans le vouloir, Jésus l’avait encouragée
en ce qu’il avait placé au-dessus de toutes les préoccupations humaines
le souci de gagner une place dans le Royaume de Dieu,
et plusieurs des préceptes, par lesquels il avait recommandé à ses
fidèles de ne pas s’attacher aveuglement aux biens de ce monde,
semblaient, si on les prenait au pied de la lettre, en recommander
le total abandon ; par exemple : « si un homme vient à
moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants,
ses sœurs et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc. 1426). D’autre part, saint Paul, le grand ouvrier de la propagande première, se trouvait, par tempérament, un ascète ;
sans prescrire absolument aucun renoncement aux satisfactions
d’une vie normale et morale, il ne se fit point faute de marquer
ses préférences et de produire son exemple ; quand ses Épîtres
eurent acquis dans l’Église l’autorité d’un livre révélé, on juge
de quel poids parurent des assertions comme celle-ci : « Si vous
vivez selon la chair, vous mourrez, mais si vous mortifiez par
l’esprit les œuvres du corps, vous vivrez » (Rom. 813). Tout naturellement
nombre de chrétiens en vinrent à considérer le
monde et la chair comme des ennemis et à s’en abstenir autant
que possible : chacun travaillait à l’œuvre de son salut selon les
dons qu’il recevait de Dieu, et les premiers siècles chrétiens
comptèrent certainement beaucoup d’ascètes, qui, sans fuir le
contact de leurs semblables, pouvaient répéter, avec Tertullien,
« secessi de populo, je me suis retiré du peuple ». Nous en connaissons
quelques-uns. Il n’est pas outré de dire que toute la vie chrétienne
primitive est de tendance ascétique, et qu’il y a là une des
causes de la haine du peuple des païens contre les fidèles. Divers
hérétiques, bien avant saint Antoine, étaient tombés dans les
pires excès du renoncement : « l’immense » Origène s’était châtré
pour dompter les révoltes de sa chair.
Pourtant les chrétiens n’avaient pas inventé l’ascétisme et
n’étaient pas seuls à le pratiquer ; il s’était épanoui dans l’Inde et
l’Iran, dont l’influence avait profondément agi sur le monde syrien ;
en Israël, des hommes comme Élie, Élisée, Jean-Baptiste
et les « fils des prophètes », avaient donné l’exemple de toutes les
austérités ; sans s’élever si haut, nombre de Juifs faisaient, pour
un temps plus ou moins long, vœu de naziréat qui veut dire séparation
et qui les mettait, en effet, hors de la vie commune par
les rudes abstinences qu’il leur imposait. Les tenants de plusieurs
religions païennes, florissantes dans l’Empire romain, celle de la
Mère des dieux de Phrygie, par exemple, poussaient parfois
l’ascétisme jusqu’à la mutilation sexuelle. Enfin diverses écoles
philosophiques gréco-romaines faisaient une large place à l’ascèse
dans leur discipline morale : celle des stoïciens, celle des néo-pythagoriciens,
plus tard celle des néo-platoniciens ; Plotin,
Porphyre et Jamblique réduisent à l’indispensable le soin de
leur matière. Il y a plus, des Juifs, au moins, avaient déjà découvert
que le meilleur moyen de se débarrasser des entraves
du monde était d’aller vivre à l’écart des hommes : un siècle et
demi avant le Christ, ceux d’entre eux qu’on nomme les Esséniens
(de ’âsî, médecin) commençaient à se singulariser ; au temps
de Jésus, ils sont plusieurs milliers ; ils forment des petits groupes
dans les villes et ils ont constitué de véritables communautés monacales
sur les bords de la mer Morte. À la même époque,
Philon d’Alexandrie nous décrit la vie édifiante des Thérapeutes, qui sont aussi les médecins de leur âme, juifs dévots dont les
groupements autour du lac Maria, près d’Alexandrie, rappellent
l’organisation du monastère de Nitria : ils habitent des cellules
séparées et se réunissent à jour fixe, dans une salle commune,
pour s’édifier ensemble et se livrer à des exercices pieux. La vie
de ces Thérapeutes, surtout contemplative, semble déjà si proche
de celle des moines chrétiens qu’Eusèbe, l’historien-évêque du
IVe siècle, les a confondus avec eux.
La naissance du monachisme chrétien, au IVe siècle, n’a donc
pas été un phénomène tout à fait insolite et, si Antoine en ignorait
les précédents, il semble probable que Pakhôme connaissait
au moins ceux qui intéressaient l’Égypte. La persistance d’un
courant d’ascétisme, sous diverses formes, et dans les milieux
les plus différents, au cours des quatre premiers siècles de l’histoire
de l’Empire, préparait le succès de l’institution nouvelle.
Il était pourtant une puissance qui semblait devoir considérer
d’un très mauvais œil le succès de l’initiative d’un saint Antoine
ou d’un saint Pakhôme ; j’ai nommé l’Église. Depuis la fin
du Ie siècle, elle s’était appliquée à organiser le christianisme
pour la vie ; elle avait patiemment écarté tous les scrupules exagérés
et stériles, qui pouvaient empêcher la collaboration des
fidèles à l’activité sociale, justifié les situations acquises, prouvé
au riche qu’il pouvait être sauvé, proclamé qu’un excellent chrétien
avait le droit de rester un homme, et superposé aux fantaisies
individuelles, un idéal de solidarité dans la communion des
saints, qui s’appuyait sur l’unité d’une foi invariable, sur la participation
de tous à un culte bien réglé et sur la subordination
du laïque au clerc. Rien ne la contrariait davantage que l’individualisme
outrancier d’un saint Antoine ; sans doute, elle ne pouvait
pas dire de mal de l’ascétisme, puisqu’il produisait pour sa
justification des textes authentiques et vénérés, mais elle le voulait
réduire à n’être que le mérite, régi par elle, de quelques
fidèles d’exception, créés par Dieu pour encourager les autres.
Tout justement, au début du IVe siècle, elle semblait toucher au
but suprême de son effort : elle venait de conquérir l’Empereur et
de s’unir à l’État, de réconcilier définitivement le christianisme
et la société romaine, d’accepter la place et la fonction d’un
organe de défense conservatrice, tant dans l’ordre social que dans
l’ordre politique. Et voilà que des hommes qui sortent d’elle
semblent condamner en bloc tout ce qu’elle approuve, et proclament
qu’on ne peut espérer de salut certain qu’en fuyant la
société qu’elle gouverne ! Pourquoi donc pareille insurrection,
d’ailleurs presque inconsciente, contre l’œuvre de l’Église, s’est-elle
produite justement au lendemain de son triomphe et d’abord
en Égypte ?
Entendu comme il convient, le mouvement monachique nous
apparaît comme une révolte de l’individualisme ascétique, de l’esprit de scrupule et de rigorisme que l’Église n’a pu extirper
de son sein, contre le compromis, évidemment fort étranger à
l’Évangile, qui a fondé l’union du christianisme ecclésiastique et
de l’État romain. À Alexandrie se sont formées et ont mûri de
tout temps les plus fécondes des idées qui ont nourri la foi, et
aussi se sont posées les plus redoutables des conclusions qui ont
troublé l’Église ; il n’est pas étonnant que celle-là en soit sortie
après beaucoup d’autres, qui jugeait excessives les concessions
consenties à l’esprit et aux mœurs du siècle.
Ce qui surprend, en revanche, c’est que les autorités ecclésiastiques
n’aient pas vu tout d’abord le danger que le monachisme
recélait pour leur discipline et l’outrage qu’il infligeait à l’Église
enseignante. La raison de cet aveuglement est à chercher dans
la correction dogmatique des moines ; les évêques orthodoxes,
en un temps où leurs opinions subissaient de rudes assauts,
considérèrent surtout que les solitaires pensaient comme eux et
que leurs mérites illustraient la vérité à l’égal du martyre : c’est
pourquoi Athanase produisit Antoine contre les Ariens. Quant
aux simples laïques, ils admiraient béatement des exploits qu’ils se
sentaient incapables d’imiter. Quand le péril, vers la fin du siècle,
apparut clairement, que l’Église vit l’ascétisme chercher à envahir
la vie des laïques et des clercs et irriter les simples, il était trop
tard pour prendre une mesure radicale, et, selon sa coutume,
elle trouva un accommodement ; il consistait à embrigader les
moines dans le clergé. L’opération porta, quant à la suite de l’évolution
dogmatique et politique du christianisme, des conséquences
capitales ; mais ce n’est point ici le lieu d’en raisonner.
C’étaient donc, en principe, les mieux intentionnés et les plus
zélés des chrétiens qu’attirait la vie monastique ; mais beaucoup
se trompaient sur leur vocation et se trouvaient réduits à revenir
dans le siècle après un séjour plus ou moins long au désert ;
plusieurs affligeaient leurs frères par le spectacle d’une chute
lamentable ; leur chair, mal domptée, prenait tout à coup sur
leur esprit une revanche humiliante. Aux yeux de tous, les
séductions du monde et le souvenir des biens périssables, qu’ils
avaient quittés, reparaissaient en tableaux plus ou moins tentants ;
ils accusaient le diable de les former dans le dessein de rompre
leur résolution, qui l’exaspérait. Ces infortunés solitaires vivaient
dans un état de lutte perpétuelle contre l’armée des mauvais
esprits, dont il leur fallait, à tout instant, déjouer la redoutable
subtilité. Antoine lui livra à maintes reprises de terribles batailles,
notamment dans le tombeau et à Pispir. Le diable représentait à
sa mémoire le souvenir de ses biens, celui de sa sœur et tous les
agréments de la vie qu’il avait méprisée, et il cherchait à lui peindre
sous les couleurs les plus affreuses les souffrances qui l’attendaient
loin du monde ; puis il lui soufflait des pensées obscènes et tournait
autour de lui sous la figure d’une femme lascive ; ou bien il lui offrait de fabuleuses richesses ; ou encore il essayait de l’épouvanter
en faisant surgir devant lui les monstres les plus horrifiques
et les plus menaçants, ou de troubler sa méditation par un
vacarme assourdissant ; il ne reculait même pas devant les coups
et, une nuit, il l’en accabla si longtemps et si durement qu’il le
laissa pour mort. À certains jours, les gens n’approchaient du
réduit d’Antoine qu’avec tremblement. Lui seul n’avait pas peur :
l’esprit constamment tendu vers la réconfortante angoisse du
jugement dernier, armé du signe de la croix et de la puissance
souveraine du nom de Jésus-Christ, dont l’invocation brûle les
démons, les yeux baissés ou clos, priant et chantant, il traversait
victorieusement toutes les épreuves. Il ne manquait même pas de
répéter à ses disciples que la puissance du démon n’était qu’illusion.
Flaubert n’a donc inventé ni son héros, ni le thème, devenu
populaire, de sa tentation ; on voit assez qu’il a modifié l’un et
largement développé l’autre au gré de son imagination. « Notre
saint père Antoine » n’avait certainement jamais entendu parler
de toutes les hérésies qu’Hilarion fait défiler devant lui et il était
aussi incapable de scruter le secret des mondes que de rêver de
devenir « la matière » ; il aurait plutôt souhaité le contraire. Il est
peu probable qu’il ait vu la reine de Saba, et les pièges diaboliques
qu’il sut éviter, d’après les vieux documents, ne comportaient
ni les complications ni la parure de ceux que Flaubert a
machinés. Le romancier avait rêvé de donner dans la Tentation
« une exposition dramatique du monde alexandrin du IVe siècle »
(Correspondance, IV, 29) ; ce n’est pas ce qu’il a fait : il a parlé de
bien des choses qui n’intéressaient plus du tout les gens d’Alexandrie
au temps de saint Antoine et il en a passé sous silence
d’autres qui les passionnaient ; on s’étonne, par exemple, de la
petite place que tient Origène dans la Tentation, lorsqu’on sait
que son influence a gravement troublé l’Église au IVe siècle et
que saint Pakhôme l’égalait à l’Ennemi lui-même.
En ce qui regarde l’exactitude historique des détails utilisés
par Flaubert, il y a lieu de distinguer entre les diverses rédactions
de la Tentation. Les deux premières s’inspirent de documents
du moyen âge bien plus que de textes antiques et les anachronismes
y abondent : Antoine ne possédait point d’image de la Vierge
et n’allumait pas de lampe pour l’honorer ; il n’avait point
de missel, dont il n’aurait d’ailleurs su que faire, puisqu’il ne
savait pas lire ; aucune croix de bois ne se dressait devant sa
cellule ; il n’était point tonsuré ; il ne récitait point de chapelet ;
aucun crucifix ne battait sur sa poitrine ; tout cela ne viendra que
plus tard dans la pratique chrétienne ; il ne souhaitait point
manger du boudin, vu que les chrétiens de son pays avaient encore
ce mets en horreur ; il n’avait certainement pas vu de dentellesfines aux mains des prêtres qu’il avait connus, non plus qu’autour de leur cou une étole brodée par des dames ; il n’avait pas
entendu parler du pape, ni de sa tiare ; il était trop jeune ; enfin et
surtout, aucun cochon ne lui tenait compagnie. Dans l’iconographie
du moyen âge, il est vrai, à partir du XIVe siècle, saint
Antoine paraît toujours escorté d’un cochon, mais cet animal, que
l’imagination populaire s’est plu à associer à ses tribulations, leur
demeure tout à fait étranger et son origine est fort modeste : un
ordre hospitalier du XIe siècle, fondé sous le patronage de saint
Antoine, et répandu dans plusieurs villes de France, avait obtenu
la faveur de laisser ses porcs chercher leur pitance par les rues,
pourvu qu’ils portassent une clochette au cou ; on prit l’habitude
de représenter, à côté de saint Antoine, l’objet du privilège des
Antonins et les simples en conclurent qu’il l’avait réellement
accompagné au désert. La plupart des inexactitudes ont disparu
de la version de 1874 ; il en reste pourtant quelques-unes. On
comprend que Flaubert ait placé Colzim immédiatement au-dessus
du Nil, dans l’intérêt de sa description et aussi qu’il ait
maintenu « à dix pas de la cabane une longue croix plantée dans
le sol », parce que l’ombre de ses bras figure fort à propos,
quand elle s’allonge, les cornes du diable ; on voit moins pourquoi
la mère d’Antoine a pleuré sur son départ, puisqu’en réalité
elle était morte avant et pourquoi notre solitaire est donné comme
l’élève de Didyme l’Aveugle, qui est né, au plus tôt, en 310. C’est
aussi avec raison que Taine reproche à Flaubert d’avoir, en parlant
des hérétiques, fait trop confiance à leurs pires ennemis.
Mais, si ce sont là remarques qu’un érudit est bien obligé de
faire et dont il pourrait allonger la liste, il convient aussi qu’il
reconnaisse l’effort admirable et souvent heureux que Flaubert a
soutenu pour apprendre et comprendre. Il y a beaucoup de savoir
dans la Tentation ; elle abonde en pages où s’exprime magnifiquement
la plus exacte intelligence du passé antique et en formules
excellentes, qu’un historien voudrait avoir trouvées pour
exprimer la vérité sortie des documents authentiques.
N O T E S.
ORIGINE
de
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE
C’est l’œuvre de toute ma vie, puisque la première idée m’en est venue en 1845, à Gênes, devant un tableau de Breughel, et depuis-ce temps-là je n’ai
jamais cessé d’y songer et de faire des lectures afférentes.
La Tentation de saint Antoine fut le souci constant de Gustave
Flaubert. Ce livre emplit vingt-cinq années de son existence
et reste pour l’histoire de sa vie littéraire le plus important et
le plus curieux, car il est la cause d’une manière nouvelle qu’il
s’imposa, et à laquelle nous devons Madame Bovary.
En 1845, à l’occasion du mariage de Caroline Flaubert avec
M. Hamard, la famille Flaubert décida d’accompagner les jeunes
mariés en Italie. À Gênes, Flaubert, visitant le palais Balbi, écrit
à Ernest Chevalier :
« J’ai vu un tableau de Breughel représentant la Tentation desaint Antoine, qui m’a fait penser à arranger pour le théâtre
la Tentation de saint Antoine, mais cela demanderait un autre
gaillard que moi. Je donnerais bien toute la collection du Moniteur,
si je l’avais, et 100,000 francs avec pour acheter ce tableau là. »
(Voir Correspondance, I, p. 162 et Notes de voyages, I, p. 36.)
Sur son carnet de voyage il décrit le tableau, et en août 1846
il achète la gravure de la Tentation de saint Antoine interprétée
par Callot. Dès cette époque, la Tentation est une obsession, il en
prépare la longue documentation, justifiée par la quantité d’extraits
d’histoire des religions que nous avons trouvés réunis dans
ses cartons. « Je lis et écris dix heures par jour », annonce-t-il à
Ernest Chevalier. Il traduit aussi Shakespeare, lit Rabelais, écrit la
Découverte de la vaccine (voir Œuvres de jeunesse, III). Mais en 1846,
il perd sa sœur, Mme Hamard, et son père ; la même année, il
rencontre Louise Colet chez Pradier, au mois d’août il lui écrit :
« Aujourd’hui je n’ai rien fait. Pas une ligne d’écrite — ou de
lue. — J’ai déballé ma Tentation de saint Antoine et je l’ai accrochée à ma muraille, voilà tout ; j’aime beaucoup cette œuvre. Il
y avait longtemps que je la désirais. Le grotesque triste a pour
moi un charme inouï ; il correspond aux besoins intimes de ma
nature bouffonnement amère. Il ne me fait pas rire, mais rêver
longuement. Je le saisis partout où il se trouve, et comme je le
porte en moi, ainsi que tout le monde, voilà pourquoi j’aime à
analyser ; c’est une étude qui m’amuse. » (Voir Correspondance, I,
p. 217.)
En 1847, en compagnie de Maxime Du Camp, il parcourt
l’Anjou, la Bretagne et la Normandie, d’où il rapportera Par leschamps et par les grèves, et ce n’est qu’en mai 1848 qu’il commence
à écrire la Tentation de saint Antoine.
Le tableau de Breughel est-il vraiment l’origine de la Tentationde saint Antoine, ou n’a-t-il pas été pour Flaubert la révélation du
plan plus largement conçu d’un dialogue philosophique, d’un
pessimisme outré, qu’il avait écrit en 1839 sous le titre de Smahr
(voir Œuvres de jeunesse inédites, I), et qu’il pensait un jour
reprendre sous une forme que le tableau de Breughel détermina ?
Toutefois il est permis de croire qu’en écrivant la Tentation,
Flaubert n’a pas oublié Smahr, car en comparant le dialogue
entre Smahr et Satan et le Diable et saint Antoine, on trouve
le développement de la même pensée, des images pareilles et un
membre de phrase identique.
VERSION DE 1849.
Flaubert, tout en vivant dans l’intimité de Maxime Du Camp,
partageait davantage les goûts de Le Poittevin, dont il prit les
idées pessimistes. Celui-ci mourut soudainement en 1848, et ce
fut sur Bouilhet, qu’il connaissait depuis 1846, que Flaubert reporta
sa grande affection. Il confiait de temps en temps à ses
deux amis sa joie d’écrire la Tentation de saint Antoine, dont il
avait arrêté le plan très vaste, mais jamais il ne leur en lut une
ligne, pas plus que, au cours de leurs causeries, il ne s’expliqua
sur la conception de son sujet. Quand, au début de 1849, Flaubert
accepta d’accompagner Maxime Du Camp dans un voyage en
Égypte, il y mit cette condition, qui fut acceptée, que le départ
n’aurait lieu qu’après la dernière page écrite de la Tentation de saint Antoine.
C’est ainsi qu’au mois de septembre de la même
année, Flaubert convia à Croisset ses deux amis, Du Camp et
Bouilhet, pour entendre la lecture de l’œuvre attendue. Maxime Du Camp raconte ainsi, dans ses Souvenirs littéraires (Hachette,
édit.), les instants émouvants de cette lecture :
« Pendant quatre jours il lut, sans désemparer, de midi à
quatre heures, de huit heures à minuit. Il avait été convenu que
nous réserverions notre opinion et que nous ne l’exprimerions
qu’après avoir entendu l’œuvre entière. Lorsque Flaubert, ayant
disposé son manuscrit sur la table, fut sur le point de commencer,
il agita les feuillets au-dessus de sa tête et s’écria : « Si
vous ne poussez pas des hurlements d’enthousiasme, c’est que
rien n’est capable de vous émouvoir ! »
« Les heures pendant lesquelles, silencieux, nous contentant
d’échanger parfois un regard, Bouilhet et moi nous restâmes à
écouter Flaubert sont demeurées très pénibles dans mon souvenir.
Nous tendions l’oreille, espérant toujours que l’action
allait s’engager, et toujours nous étions déçus, car l’unité de
situation est immuable depuis le commencement jusqu’à la fin
du livre… Flaubert s’échauffait en lisant, nous essayions de nous
échauffer avec lui et nous restions glacés.
« Des phrases, des phrases, belles, habilement construites, harmonieuses,
souvent redondantes, faites d’images grandioses et
de métaphores inattendues, mais rien que des phrases que l’on
pouvait transposer sans que l’ensemble du livre en fût modifié.
Nulle progression dans ce long mystère, une seule scène jouée
par des personnages divers et qui se reproduit incessamment. Le
lyrisme, qui était le fond même de sa nature et de son talent,
l’avait si bien emporté qu’il avait perdu terre. Nous ne disions
rien, mais il lui était facile de deviner que notre impression
n’était pas favorable ; alors il s’interrompait : « Vous allez voir !
vous allez voir ! » Nous écoutions ce que disaient le sphinx, la
chimère, la reine de Saba, Simon le magicien, Apollonius de
Tyane, Origène, Basilide, Montanus, Manès, Hermogène ; nous
redoublions d’attention pour entendre les marcosiens, les carpocratiens,
les paterniens, les nicolaïtes, les gymnosophistes, les
arcontiques, et Pluton, et Diane, et Hercule, et même le dieu
Crepitus. Peine inutile ! nous ne comprenions pas, nous ne devinions
pas où il voulait arriver, et, en réalité, il n’arrivait nulle
part. Trois années de labeur s’écroulaient sans résultat ; l’œuvre
s’en allait en fumée. Bouilhet et moi nous étions consternés.
Après chaque lecture partielle, Mme Flaubert nous interrogeait :
« Eh bien ? » Nous n’osions répondre.
« Avant l’audition de la dernière partie, Bouilhet et moi nous
eûmes une conférence et il fut résolu que nous aurions vis-à-vis
de Flaubert une franchise sans réserve. Le péril était grave,
nous ne devions pas le laisser se prolonger, car il s’agissait d’un
avenir littéraire dans lequel nous avions une foi absolue. Sous
prétexte de pousser le romantisme à outrance, Flaubert, sans qu’il s’en doutât, retournait en arrière, revenait à l’abbé Raynal,
à Marmontel, à Bitaubé même, et tombait dans la diffusion. Il
fallait l’arrêter sur cette voie où il perdrait ses qualités maîtresses.
Il nous fut douloureux de prendre cette détermination, mais
notre amitié et notre conscience nous l’imposaient. Le soir
même, après la dernière lecture, vers minuit, Flaubert, frappant
sur la table, nous dit : « À nous trois maintenant, dites franchement
ce que vous pensez. » Bouilhet était timide, mais nul ne
se montrait plus ferme que lui dans l’expression de sa pensée,
lorsqu’il était décidé à la faire connaître ; il répondit : « Nous
pensons qu’il faut jeter cela au feu et n’en jamais reparler. »
Flaubert fit un bond et poussa un cri d’horreur.
« Alors commença entre nous trois une de ces causeries à la
fois sévères et fortifiantes comme seuls peuvent en avoir ceux
qui sont en pleine confiance et professent les uns pour les autres
une affection désintéressée. Nous disions à Flaubert : « Ton sujet
était vague, tu l’as rendu plus vague encore par la façon dont
tu l’as traité ; tu as fait un angle dont les lignes divergentes
s’écartent si bien qu’on les perd de vue ; or, en littérature, sous
peine de s’égarer, il faut marcher entre des lignes parallèles.
Tu procèdes par expansion ; un sujet t’entraîne à un autre, et
tu finis par oublier ton point de départ. Une goutte d’eau mène
au torrent, le torrent au fleuve, le fleuve au lac, le lac à
l’océan, l’océan au déluge ; tu te noies, tu noies tes personnages,
tu noies l’événement, tu noies le lecteur, et ton œuvre
est noyée. »
« Flaubert regimbait ; il relisait certaines phrases et nous disait :
« C’est cependant beau ! » Nous ripostions : « Oui, c’est beau,
nous ne le nions pas, mais c’est d’une beauté intrinsèque qui ne
sert en rien au livre lui-même. Un livre est un tout dont chaque
partie concourt à l’ensemble, et non pas un assemblage de
phrases qui, si bien faites qu’elles soient, n’ont de valeur que
prises isolément. » Flaubert s’écriait : « Mais le style ? » Nous
répondions : « Le style et la rhétorique sont deux choses différentes
que tu as confondues ; rappelle-toi le précepte de La
Bruyère : « Si vous voulez dire : Il pleut, dites : Il pleut. »
« Flaubert était ébranlé : « Vous avez peut-être raison, nous
dit-il ; à force de m’absorber dans mon sujet, je m’en suis épris
et je n’y ai plus vu clair. J’admets les défauts que vous me
signalez, mais ils sont inhérents à ma nature ; comment y remédier ? »
Ce que nous avions à lui répondre, nous le savions : « Il
faut renoncer aux sujets diffus, qui sont tellement vagues par
eux-mêmes que tu ne réussis pas à les concentrer ; du moment
que tu as une invincible tendance au lyrisme, il faut choisir un
sujet ou le lyrisme serait si ridicule que tu seras forcé de te surveiller
et d’y renoncer. Prends un sujet terre à terre, un de ces
incidents dont la vie bourgeoise est pleine, quelque chose comme la Cousine Bette, comme le Cousin Pons, de Balzac, et
astreins-toi à le traiter sur un ton naturel, presque familier. »
Flaubert, plutôt vaincu que convaincu, nous répondit : « Cela
ne sera pas facile, mais j’essayerai. » Cette consultation eut sur
lui une influence décisive ; il n’en pouvait méconnaître la bonne
foi. Quoiqu’il se révoltât contre nos observations, il comprenait
qu’elles étaient justes et, malgré qu’il en eût, elles avaient porté
coup. Cela lui fut dur, mais salutaire ; bien souvent, au cours
de notre existence, il m’a parlé de cette causerie et m’a dit :
« J’étais envahi par le cancer du lyrisme, vous m’avez opéré ; il
n’était que temps, mais j’en ai crié de douleur. »
« La conversation avait pris fin ; la maison frémissante de bruit
nous apprenait que la nuit était passée ; nous regardâmes la pendule :
il était 8 heures du matin.
« Pendant la journée qui suivit cette nuit sans sommeil, nous
étions assis dans le jardin ; nous nous taisions, nous étions tristes
en pensant à la déception de Flaubert et aux vérités que nous ne
lui avions point ménagées. Tout à coup Bouilhet dit : « Pourquoi
n’écrirais-tu pas l’histoire de Delamare ? » Flaubert redressa la
tête et avec joie s’écria : « Quelle idée ! »
L’histoire de Delamare devint Madame Bovary (voir MadameBovary, p. 484)
Sans le jugement sévère de Bouilhet et de Du Camp, peut-être
n’aurions-nous jamais eu Madame Bovary, mais il appartient
de dire aujourd’hui si la valeur de la Tentation de 1849 ne domine
pas l’intransigeance de ce jugement. Dans tous les cas,
Flaubert part pour Égypte n’oubliant pas la Tentation. Son échec
a, pour lui, osé la question de son avenir littéraire, et qu’il soit
au Caire, à Jérusalem, à Damas, en Grèce, il n’a qu’un objectif :
reprendre la Tentation. À son retour à Croisset il discute de nouveau
avec Bouilhet sur la valeur de son plan ; il désire connaître
l’opinion de Théophile Gautier, qui lui répond par des boutades
déconcertantes sur l’Art et la Beauté, et il se résigne à écrire
Madame Bovary.
Le manuscrit de la première version de la Tentation comprend
541 feuillets, écrits d’un seul côté, sur papier grand format,
enfermés dans un dossier en carton gris, sur lequel Flaubert a
écrit :
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc.
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc.
Mai 1848 – Septembre 1849.
Gustave Flaubert
À la suite de la dernière ligne de la page 541 on lit :
Cy finit
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Mercredi 12 septembre 1849, 3 h. 20' de l’après-midi, temps de soleil et de vent.
Commencé le mercredi 24 mai 1848, à 3 h. un quart.
Dans un dossier spécial, sur lequel Flaubert a écrit : Scénarios
de la Tentation de saint Antoine, septembre 1849, nous trouvons
le plan développé de la version de 1849 ; il comprend 18 feuillets ;
puis sur 55 feuillets s’étendent les scénarios des différents chapitres
du livre.
VERSION DE 1856.
De septembre 1851 à avril 1856, Flaubert écrit Madame Bovary.
Ce furent cinq années de dures contraintes, pendant lesquelles
l’auteur de Madame Bovary lutta avec obstination contre
l’auteur de la Tentation. En 1852, il écrit à Louise Colet :
« Il y a en moi deux bonshommes distincts : un qui est épris
de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les
sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui
creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le
petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait faire
sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit. » (Voir
Correspondance, II.).
À peine était-il sorti du « petit fait » auquel il donna une si
puissante empreinte que son instinct l’emporta vers les « sonorités
de la phrase et les sommets de l’idée ». Le 1er juin 1856 il
écrit à Bouilhet :
« Tu me demandes ce que je fais, voici : je prépare ma légende
(Saint Julien l’Hospitalier) et je corrige Saint Antoine. J’ai, dans
Saint Antoine, élagué tout ce qui me semble intempestif, travail
qui n’était pas mince puisque la première partie, qui avait
160 pages, n’en a plus, maintenant (recopiée) que 74. Il y a
plus à faire dans la deuxième partie où j’ai fini par découvrir
un lien, piètre peut-être, mais enfin un lien. Le personnage de
saint Antoine va être renflé de deux ou trois monologues qui
amèneront fatalement les tentations. Quant à la troisième, le
milieu est à refaire tout entier. Je biffe les mouvements extra-lyriques. Enfin j’espère rendre cela lisible et pas trop embêtant. Nous en causerons très sérieusement en vacances, car c’est une chose qui me pèse sur la conscience, et je n’aurai un peu de tranquillité que quand je serai débarrassé de cette obsession. » (Voir Correspondance, III, p. 54.)
Il détruit tout ce qui révèle sa personnalité, tout ce que par
instinct il a tracé d’une allure endiablée ; mais le fait de travailler
sur son ancien manuscrit lui rend-il plus pénible l’abandon de
certains fragments ? toujours est-il qu’il est perdu dans ce travail
de simplification. « Prenant un sujet où j’étais entièrement libre
comme lyrisme, mouvements, désordonnements, je me trouvais
alors bien dans ma nature et je n’avais qu’à aller. Jamais je ne
retrouverai des éperdument de style comme je m’en suis donné
là pendant dix-huit grands mois. » (Lettre à Louise Colet, voir
Correspondance, II, p. 85.) Sur une feuille il note : « la mort : à
supprimer autant que possible les effets non directs, ce qui peut agir
comme persuasion, par conséquent les tableaux (les danses). Avoir
soin d’observer la logique des faits, qu’ils soient amenés. Ainsi
les visions de la 2e partie doivent être dérivées 1o des réflexions
d’Antoine, 2o des péchés, 3o des faiblesses et fautes d’Antoine.
La Paresse doit réclamer contre l’action et pousser au mysticisme
dangereux ». Vers le milieu du mois d’août il semble dominer les
difficultés. « Je travaille comme un bœuf à Saint Antoine. Je passe
mes après-midi avec les volets fermés, les rideaux tirés, et sans
chemise, en costume de charpentier. Je gueule ! je sue ! c’est superbe.
Il y a des moments où décidément c’est plus que du
délire. » (Lettre à Louis Bouilhet, Correspondance, III, p. 61.) Mais
huit jours après les inquiétudes renaissent : « Me revoilà n’y comprenant
plus rien ». Enfin, vers la fin de septembre, il annonce qu’il
a « tout récrit, à part deux ou trois pages » et à Jules Duplan,
dès les premiers jours d’octobre, il dit : « J’ai, cet automne,
beaucoup travaillé à ma vieille toquade de Saint Antoine ; c’est
récrit à neuf d’un bout à l’autre, considérablement diminué,
refondu. J’en ai peut-être encore pour un mois de travail ». Peu
à peu l’œuvre lui apparaît avec plus d’unité et il écrit à Louis
Bouilhet : « Une chose me console : la pensée de ton succès, et
puis l’espoir que Saint Antoine a maintenant un plan ; cela me
semble beaucoup plus sur ses pieds que la Bovary ». Et il préfère
Saint Antoine à Madame Bovary parce qu’il s’y retrouve tout
entier.
Quoique surpris et inquiété par les poursuites relatives à
Madame Bovary, il n’abandonne pas Saint Antoine, dont la 2e version
est terminée. Théophile Gautier, indigné du procès intenté
à Flaubert, lui offre de publier des fragments de la Tentation
dans l’Artiste, qu’il dirige : « Fais recopier, lui écrit-il, le fragment d’Apollonius de Tyane et envoie-le vivement à Ducessois
afin qu’on ait le temps de le composer et d’avoir ton
épreuve corrigée ; il est bon de faire écrouler d’énormes platras
sur la tête des bourgeois stupides, et cela sans interruption.
« Jamais trop de cul » disait Robespierre, la margoulette fracassée,
jamais trop de métaphores ! voilà ma devise ». Ces fragments paraissent
dans les numéros de l’Artiste des 21 et 28 décembre 1856,
11 janvier et 1er février 1857. L’accueil est froid. Flaubert doute-t-il
encore de la valeur de son œuvre ? les démêlés avec la justice
l’ont-ils intimidé au point d’en redouter de nouveaux ? il garde
la Tentation dans ses tiroirs, puis il écrit Salammbô et l’Éducationsentimentale.
Le manuscrit de la seconde version de la Tentation comprend
193 feuillets, écrits d’un seul côté. C’est une mise au net parfaitement
écrite (les ébauches sont surtout représentées par le manuscrit
corrigé de la version de 1849).
Flaubert a écrit sur le carton qui l’enferme :
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc !
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc !
Gustave Flaubert.
Automne de 1856.
Quelques corrections au crayon ont été faites dans les marges ;
elles semblent être de Louis Bouilhet.
VERSION DE 1872.
Nous sommes en 1869, l’Éducation sentimentale est achevée et
Bouilhet, dangereusement malade depuis quelque temps, meurt
le 18 juillet. Flaubert a repris ses lectures diverses, mais le souvenir
de Saint Antoine l’obsède, il sort son manuscrit du tiroir :
« J’ai relu mes notes, je refais un nouveau plan et je dévore les
mémoires ecclésiastiques de Le Nain de Tillemont. Ce milieu
extravagant me plaît et je m’y plonge, voilà. » (Lettre à George
Sand, Correspondance, III, p. 554.) [Il a établi lui-même la liste
des ouvrages consultés. Son étendue nous prive de la reproduire
ici. Cette liste est certainement incomplète, mais M. Bertrand
l’a publiée, telle qu’il l’a trouvée, à la fin de sa publication de
la version de 1856 (Fasquelle, édit.).] Les deux versions précédentes
sont abandonnées et Flaubert va appliquer à cette 3e version, toute différente des autres, le dogme de l’impersonnalité dans l’art ; il emploie les procédés de travail longs et pénibles employés pour Madame Bovary et l’Éducation sentimentale, et comme le saint Antoine de 1849 avait été lui-même, il évite cette fois d’émettre ses goûts, ses rêves, et de se suppléer à ses personnages. Les notes prises au cours des lectures abondent ; les ébauches et les esquisses couvrent 1,238 feuillets, souvent écrits au recto et au verso. Au mois de juillet 1870, surmontant l’immense chagrin que lui cause la mort de Louis Bouilhet, il commence à écrire, et non sans verve, quand arrivent les premiers bruits de guerre. Puis vient la déroute, et au milieu des pires angoisses, Flaubert écrit à George Sand : « Je ne suis plus triste. J’ai repris hier mon Saint Antoine. Tant pis, il faut s’y faire ! » Cependant Croisset est envahi par les Prussiens, et Flaubert et sa famille se sont réfugiés à Rouen ou ils restent près de deux mois. Le 31 mars 1871, Flaubert rentre à Croisset et retrouve intacte la caisse qu’il avait cachée contenant les papiers de Saint Antoine : « Demain, enfin, je me résigne à rentrer dans Croisset. C’est dur, mais il le faut. Je vais tâcher de reprendre mon pauvre Saint Antoine et d’oublier la France. » Et en effet, il travaille pour s’éloigner des horreurs de la Commune, il l’annonce ainsi de nouveau à George Sand : « Pour ne plus songer aux misères publiques et aux miennes, je me suis replongé avec furie dans Saint Antoine et si rien ne me dérange et que je continue de ce train-là, je l’aurai fini l’hiver prochain. » (Correspondance, IV, p. 59.) Il vient passer à Paris les mois de juillet et d’août qu’il emploie à rassembler des documents sur l’histoire des religions de la Perse et sur toute la partie mythologique de son livre. L’écriture de ces pages lui a rappelé les instants d’autrefois, où il écrivait en pleine liberté d’inspiration : « Je me suis jeté en furieux dans Saint Antoine et je suis arrivé à jouir d’une exaltation effrayante. Voilà un mois que mes plus longues nuits ne dépassent pas cinq heures. Jamais je n’ai eu le bourrichon plus monté. » (Lettre à Mme Roger des Genettes, voir Correspondance, IV, p. 83.)
Cependant il sacrifiera ces heures de joie suprême à l’hommage
qu’il veut rendre à la mémoire de Louis Bouilhet, et le voici à
Paris s’occupant de son tombeau, de son monument (voir lettre
au Conseil municipal), de la préface des Dernières Chansons et de
la représentation de Aïssé. Il n’écrit plus Saint Antoine, mais il en
poursuit la documentation par des lectures de Kant et de Spinoza.
Il écrit à George Sand qu’il « s’amuse à feuilleter des belluaires
du moyen âge », à chercher dans les auteurs tout ce qu’il y a de
plus baroque comme animaux. « Je suis au milieu des monstres
fantastiques. Quand j’aurai à peu près épuisé la matière, j’irai au
Muséum, rêvasser devant les monstres réels et puis mes recherches
pour le bon Saint Antoine seront finies. » Maurice Sand lui envoie aussitôt des croquis de monstres, qui le divertissent beaucoup (voir reproduction ci-contre).
En avril 1872, Flaubert perd sa mère, et Saint Antoine est pour
lui un refuge. « Au milieu de mes chagrins, j’achève mon Saint Antoine »,
écrit-il le 5 juin à Mlle Leroyer de Chantepie. Au mois
d’août, une dernière correction lui apparaît indispensable : « remplacer
les trois vertus théologales par la face du Christ qui apparaît
dans le soleil ; renforcer le massacre à Alexandrie et clarifier
le symbolisme des bêtes fantastiques ». Dès les premiers jours de
septembre, la Tentation est décidément finie, il l’annonce ainsi à
Mme Roger des Genettes : « Pour le Saint Antoine, je n’y ferai plus
rien du tout. J’en ai assez, et il est temps que je ne m’en mêle
plus, car je gâterais l’ensemble. La perfection n’est pas de ce
monde, résignons-nous. » (Voir Correspondance, IV, p. 127.)
Saint Antoine est fini et Flaubert prépare Bouvard et Pécuchet
sans se séparer de la Tentation. Il ne recueille que des déceptions
et il vit dans un état d’irritation continue : les milieux littéraires
ne partagent pas son enthousiasme pour l’œuvre de Bouilhet,
qu’il vient de glorifier dans la préface des Dernières Chansons ;
aucun écho ne lui répond. Écœuré, il rêve de théâtre, écrit le
Candidat et le Sexe faible, qui lui réservent les pires désillusions.
Quant à Saint Antoine, « je ne m’en occupe nullement. Ce livre
maintenant n’existe plus pour moi. Quand le publierai-je ? je
l’ignore », écrit-il à Ernest Feydeau en septembre 1873. Mais le
Candidat est achevé, les répétitions sont poussées activement,
tout le monde envisage un gros succès, et l’éditeur Charpentier
conseille de hâter la publication de la Tentation. Saint Antoine
est à l’impression, et Flaubert l’annonce à George Sand :
« J’ai, hier, signé le dernier bon à tirer de Saint Antoine. Mais le
susdit bouquin ne paraîtra pas avant le 1er avril, à cause des
traductions. Saint Antoine est réduit pour moi à l’état de souvenir.
Cependant je ne vous cache point que j’ai eu un quart
d’heure de grande tristesse lorsque j’ai contemplé la dernière
épreuve. Il en coûte de se séparer d’un vieux compagnon. »
Après l’insuccès du Candidat et le refus de la traduction de SaintAntoine par la censure russe, le livre paraît enfin chez Charpentier,
en avril 1874. Il obtient un succès d’estime, la curiosité fait
acquérir le nouveau livre de l’auteur de Madame Bovary, mais la
critique est agressive, désespérante. Le 1er mai il écrit à George
Sand : « Ça va bien, chère maître, les injures s’accumulent !
C’est un concerto, une symphonie où tous s’acharnent dans
leurs instruments. J’ai été éreinté depuis le Figaro jusqu’à la
Revue des Deux Mondes, en passant par la Gazette de France et le
Constitutionnel. Et ils n’ont pas fini ! Barbey d’Aurevilly m’a injurié
personnellement, et le bon Saint-René Taillandier, qui me déclare
illisible, m’attribue des mots ridicules… Je ne me sens pas blessé, mais cette avalanche de sottises m’attriste. »
La place nous manque pour reproduire ici, comme nous le
faisons habituellement, les extraits des principaux articles écrits
sur la Tentation. Nous ne pouvons citer que quelques lettres,
notamment celle de Taine, dont chaque mot a ici sa valeur.
François Coppée, dans une longue lettre, lui dit : « Quelle gigantesque
et magnifique vision ! J’en suis positivement ébloui ; jamais,
à mon humble avis, on n’a poussé à ce degré l’intensité de la
couleur et la netteté du dessin, et en vous admirant, je pense à
la fois à Rembrandt et à Albrecht Durer. »
Le manuscrit de la troisième version porte cette simple inscription :
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Juillet 1870-20 juin 1872.
Gustave Flaubert.
Il se compose de 134 feuillets, écrits d’un seul côté. C’est la
copie mise au net des ébauches citées plus haut. Quelques corrections
sont faites dans les marges.
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE
et
LES AUTEURS CONTEMPORAINS
5 avril.
Un philosophe qui est un charmeur ; vous êtes cela. Votre livre
est plein comme une forêt ; j’aime cette ombre et cette clarté.
La haute pensée et la grande prose, ce sont les deux choses que
j’aime ; je les trouve en vous. Je vous lis et je vous relirai. À
bientôt, je viendrai vous voir.
Votre ami
Victor Hugo.
28, rue Barbet-de-Jouy, 1er avril.
Mon cher Flaubert,
Je vous ai lu d’un trait et je vous relis ; au point de vue matériel,
c’est intéressant, varié, éblouissant comme une féerie.
Au fond, c’est bien ce que j’avais pensé : le IVe siècle vu par
un cerveau d’ascète. Comme l’ascète théologien est alors le personnage
régnant, et que les songes et constructions théologiques
sont la grosse affaire du temps, la lorgnette est bien choisie.
Très bonne préparation physiologique et psychologique ; on
voit que vous connaissez très bien les prodromes et le mécanisme
de l’hallucination, cela s’engrène.
Objections : 1° vous avez pris vos hérésiarques dans saint
Épiphane ; or il est probable qu’il les calomnie, car il est assez
borné, c’est un dévot de province ; mais on peut répondre que
saint Antoine est encore au-dessous, et qu’il les voit à travers les
cancans de leurs adversaires ; 2° vous donnez aux dieux grecs
des noms romains, et vous les altérez ; on répondra qu’à cette
époque ils l’étaient déjà et que l’Olympe hellénique avait pris
une tournure latine classique. Mais saint Antoine n’a vécu qu’à
Alexandrie et Constantinople, ce pur pays grec ; il ne parle que
grec, il semble qu’il aurait dû laisser à l’Olympe une couleur
plus hellénique ; 3° la finale semble une prévision trop accusée et
trop exacte de la science moderne, de notre zoologie à la Lamarck.
Je ne me représente pas assez bien la science alexandrine
pour savoir si saint Antoine peut être conduit là.
La difficulté fondamentale de l’ouvrage est de concilier les
deux points de vue suivants : 1° faire une vraie hallucination,
l’hallucination d’un ascète de l’an 330, avec l’incohérence et les
soubresauts des phénomènes, avec les traces d’abêtissement et
de maladie mentale qui conviennent au personnage ; 2° faire
le tableau de la grande orgie métaphysique et mystique, du pêle-mêle
des systèmes. Vous y avez réussi le plus souvent et pour
l’essentiel.
Un beau morceau, c’est le gymnosophiste ; un autre, affriandant
et troublant, c’est la reine de Saba. Où diable avez-vous
trouvé ce type moral et physique, et ce costume ? Car je suis
persuadé que pour cela aussi vous avez des autorités, ou du
moins des documents, des points de départ ?
Compliments et poignée de main ; je n’ai pas reçu le Candidat,
que je voudrais bien lire ; rappelez-vous aussi que vous m’avez
promis votre visite pour un mardi après-midi.
À vous
H. Taine
Étrétat, le 3 mai 1874.
Avant d’écrire, j’ai voulu faire intime connaissance avec des
personnages qui occupaient ma pensée depuis longtemps déjà :
j’ai lu, j’ai relu, puis j’ai encore relu ; j’ai suivi le vieux saint
dans ces régions de rêve, où l’éblouissement succède à l’épouvante,
où le charme de la couleur le dispute à la profondeur de
la pensée. Te dire combien ces voyages prodigieux m’ont attachée,
captivée, je ne le pourrais pas ; mais je te serre les deux
mains bien fort, en reconnaissance des heures enchantées que tu
m’as fait passer.
Puis, j’ai pu regagner la terre, et trouver encore un vrai
plaisir à suivre l’analyse, hélas ! bien réelle, de scènes que nous
avons tous contemplées, plus ou moins, depuis quelques années.
Comme ils sont vivants, comme ils sont de chair et d’os, tes
personnages du Candidat ! Qu’il y ait des gens qui n’aiment pas
à voir cela, je le conçois sans peine ; leurs photographies leur
paraissent trop ressemblantes.
Pendant ces quelques jours que Guy a passés à Étretat, nous
avons bien parlé de toi, mon vieux Gustave, et je sais combien
tu te montres toujours excellent pour mon fils ; aussi comme on
t’aime, comme on croit en toi, comme le disciple appartient au
maître !
J’espère bien que tu nous donneras quelques jours cet été, et
que tu viendras voir notre chère petite vallée. Il faudra t’entendre
avec Guy et profiter d’un des congés du pauvre garçon ;
il ne saurait se consoler de n’être point ici pour te faire les honneurs
de nos rochers, et son chagrin me gâterait la joie que je
me promets de ta bonne visite. Adieu, mon vieux, mon cher
camarade, je t’embrasse bien cordialement. Hervé te prie de ne
pas oublier tout à fait l’écolier qui est en train de devenir un
homme. En attendant, c’est toujours un bon et gentil garçon et
j’espère que tu l’aimeras aussi.
Encore une bonne poignée de main de ton amie d’enfance.
Laure Le P. de Maupassant.
I N D E X.
Cet Index contient tous les noms propres qui se rencontrent
dans les trois versions de la Tentation de saint Antoine, et aussi
quelques termes rares. Les références des diilérentes versions
sont séparées par un point et virgule. Les noms entre crochets
sont des corrections à l’orthographe adoptée par Flaubert. Les
noms très connus ne sont suivis d’aucune explication. Un certain
nombre de noms ou de mots n’ont pas pu être identifiés, ainsi :
Nisnas, Phalmant, etc. Faute de place, on n’a pas indiqué les
sources.
A
Aaron, 246, 269, 364. Frère de Moïse et ancêtre de la caste
sacerdotale juive.
Abdnago, 383. Nom donné par les Chaldéens à Azarias, l’un des compagnons de Daniel.
Abîme, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Abiron, 26. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
Abraham, 245, 269, 364, 483 ; 512, 529.
Abraxas, 57 ; ΑΒΡΑΞΑΣ, 261 ; 523. Formule gnostique, représentant le nombre 365 et désignant l’Être Suprême.
Abyla, 465 ; 630. Voir Colonnes d’Hercule.
Acca Maurentia [Acca Larentia], 474 ; 636. Divinité romaine ; la mère des dieux Lares.
Acharamoth [Achamoth], 57, 68. Mot hébreu, signifiant « la Sagesse » ; sorte de divinité, dans la doctrine gnostique.
Achéloüs, 152 ; 465 ; 630. Dieu d’un fleuve grec. Il avait l’apparence d’un homme portant au front deux cornes de taureau. Hercule lui en arracha une.
Achille, 90 ; 265, 470 ; 526, 634.
Acropole, 152. Colline d’Athènes, sur laquelle s’élevait le Parthénon.
Adam, 69, 92 ; 225, 257, 258, 267 ; 521, 527.
Adamites, 60 ; 257, 316. Sectaires du IIe siècle, qui rejetaient l’usage des vêtements.
Admète, 4.65. Époux d’Alceste.
Adonaï, 74.. L’un des noms du Dieu d’Israël.
Adonis, 219 ; 4,68, 502. Le dieu du printemps, en Syrie.
Adramites, 104 ; 295 ; 544. Habitants de l’Arabie méridionale, aujourd’hui le Hadramaout.
Advenue (Traité de l’Âme), 71. Écrit d’Isidore, fils et disciple de Basilide.
Æcius, 60, 61. L’un des principaux partisans d’Arius.
Æsar, 159. « Dieu », en étrusque.
Agamemnon, 150. Le chef des Grecs dans la guerre de Troie.
Agar, 245 ; 512. Esclave d’Abraham et mère d’Ismaêl.
Ahriman, 133, 134. ; 4,52, 4.54.. Le dieu du mal chez les Perses.
Ahuti, 198.
Aïus Locutius, 473. Divinité romaine.
Ajax, 265. L’un des principaux chefs des Grecs dans la guerre de Troie.
Ajax, 294. ; 543. Nom de l’éléphant de Porus.
Akaramoth [Achamoth], 255. Voir Acharamoth.
Aksar, 197 ; 408 ; 599.
Alceste, 465. Femme grecque qui voulut mourir pour sauver son mari, mais fut ramenée à la vie par Hercule.
Alep 181. Ville de la Syrie septentrionale.
Alexandre, 20,22, 88, 102 ; 290, 470, 477 ; 543, 634. Romain de Macédoine (336-323 av. J.-C.)
Alexandre, 12, 26. Évêque d’Alexandrie ; membre du concile de Nicée ; mort en 328.
Alexandre de Comane, 233. Évêque de Comane, dans le Pont. Il adopta le métier de charbonnier par esprit d’humilité.
Alexandre de Phrygie, 279 ; 533. L’un des chefs des Montanistes.
Alexandrie, 3, 4, 7, 11, 21, 25 ; 233, 284, ; 506. Ville d’Égypte, fondée par Alexandre.
Alphalim, 198.
Amasis, 309 ; 554. Roi d’Égypte (569-525 av. J.-C.). Suivant une légende, son âme était passée dans le corps d’un lion ; ce lion vint lécher les pieds d’Apollonius.
Amazones, 134. Compagnes de la Diane d’Éphèse ; 152 ; 465 ; 630. Femmes guerrières du Pont vaincues par Hercule.
Amenthi 141. Dans les croyances des Égyptiens, le lieu où les âmes se rendaient après la mort pour être jugées par Osiris.
Ammon, 141. Dieu égyptien, adoré principalement à Thèbes.
Ammon, 6, 179. Moine d’Égypte, contemporain d’Antoine ; fondateur du monastère de Nitrie.
Ammonaria, 3, 5, 28, 179, 181.
Amphitrite 153. Reine de la mer et épouse de Poséidon.
Amphytrion [Amphytrioniade], 152. Surnom d’HercuIe ; « Fils d’Amphitryon ».
Amschapands, 134. Les sept « saints immortels », fils et serviteurs d’Ormuzd.
Anaxagore, 178. Philosophe grec né à Clazomène en 500 avant J.-C.
Anchiale, 278 ; Anquiale, 533. Ville de Thrace.
Ancyre, 69. Ville d’Asie-Mineure. Aujourd’hui : Angora.
Androdamas, 113 ; 306 ; 552. Sorte d’hématite, noire et très dure ; d’où son nom (« qui dompte l’homme »). On lui attribuait la propriété d’attirer l’argent, l’airain et le fer.
Angerona, 473 ; 636. Divinité romaine.
Anna Perenna, 474 ; 636. Divinité romaine, personnification de l’année nouvelle.
Antée, 465. Géant libyen, fils de Poséidon et de la Terre ; tué par Hercule.
Anthropos, 255 ; 518. En grec « Homme » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Antichtone [ Antichthone ], 169. Planète imaginaire, qui, dans le système de Pythagore et de Platon, tournait autour du soleil en opposition avec la nôtre, et, par conséquent, était invisible.
Antidicomanistes, 254 ; Antidicomaristes, 517 [ Antidicomarites ou Antidicomarianites ] Hérétiques qui ne croyaient pas à la virginité perpétuelle de Marie.
Antioche, 25, 181. ville de Syrie. — Concile d’Antioche, 68. Tenu en 341.
Antoine (Saint), solitaire de la Thébaïde (251-356), le premier qui se sépara entièrement du monde habité.
Anubis, 21, 141, 144 ; 455, 456. Dieu égyptien à tête de chien ou de chacal. Il aida lsis à ensevelir Osiris
Apelles, 67. Disciple de Marcion. Il ne croyait pas à la résurrection des morts, défendait le mariage et rejetait l’Ancien Testament.
Apellites, 254. Disciples d’Apelles.
Aphia [Aphea], 158. Surnom de Diane, à Égine.
Aphrodite, 308 ; 553.
Apis, 144 ; 454, 456 ; 553. Bœuf sacré auquel les Égyptiens de Memphis rendaient un culte.
Apollinaristes, 69 ; 254 ; 517. Hérétiques qui croyaient à l’existence de deux fils de Dieu, l’un né de Dieu, l’autre né de la Vierge.
Apollonius (de Tyane), 96 à 116 ; 282, 285 à 316 ; 537 à 559. Philosophe pythagoricien. On lui attribuait de nombreux miracles et les païens cherchaient à l’opposer à Jésus. Il mourut vers l’an 97.
Aquariens, 256 ; 520. Hérétiques qui se servaient exclusivement d’eau dans la célébration des mystères.
Arabes, 198 ; 307, 444 ; 552, 616.
Arabie, 470.
Archiconte, 137 ; 469 ; 633, 634. Grand-prêtre de Cybèle.
Archonte, 377 ; 575. Magistrats qui, au nombre de neuf, gouvernaient Athènes.
Archonte (Femme de l’), 155. Femme de l’archonte-roi ; chaque année, dans une cérémonie mystique, elle épousait Bacchus.
Arcontiques [Archontiques], 65. Secte gnostique du IVe siècle. Selon eux, le monde forme une symphonie composée de sept cieux dont chacun a été créé et est gouverné par un archonte.
Argent(Région d’), 295.
Argos, 461, 76 ; 627. Ville du Péloponèse ; centre principal du culte de Junon.
Arhamoth [Achamoth], 518. Voir Acharamoth.
Aricia, 160. Ville du Latium ; sanctuaire de Diane.
Ariens, 5, 12, 22, 25. Disciples d’Arius.
Arihmane, 622. Voir Ahriman.
Aristée, 149. Divinité grecque ; le protecteur des champs.
Aristophane, 164 ; 483 ; 642.
Aristote, 169.
Arius, 4, 68 ; 254 ; 518. Prêtre d’Alexandrie, qui niait la divinité du Christ et rejetait le dogme de la Trinité. Sa doctrine fut condamnée par le concile de Nicée, en 325.
Arnoun [Arnoun], 267 ; 527. Rivière qui se jette dans la Mer Morte.
Aromates (Région des), 104. Aujourd’hui, la côte septentrionale du pays des Somali.
Arsène, 4.1. D’abord précepteur d’Arcadius, fils de Théodose ; puis il se retira en Égypte, dans le monastère de Scété, où il mena une vie ascétique.
Artimpasa, 158. Nom de Vénus Uranie, chez les Scythes.
Aryandique, 20. Monnaie frappée par Aryandés, gouverneur de l’Égypte sous les règnes de Cambyse et de Darius.
Ascites, 67 ; 256 ; 51. Sectaires du IIe siècle. Ils dansaient autour d’une outre (ἀσκὸς), considérant que les évangélisés étaient des outres remplies d’un vin nouveau.
Asie, 109, 154 ; 259 ; 521, 548.
Assa Fœtida, 258. Gomme résine fétide fournie par la férule persique.
Assur, 32 ; 389 ; 585. Ville d’Assyrie.
Assyrie, 32 ;389 ; 585.
Astarté, 308 ; 553. Déesse de l’amour, en Phénicie.
Astérion, 461 ; 628. Nom d’une plante, sorte d’aster.
Astomi, 191 ; 399, 408 ; 593, 599. « Les Muets » ; peuple fabuleux de l’Inde.
Astophaios [Astaphaios], 74. L’un des noms donnés au dieu d’Israël par les gnostiques.
Astotyrites [Artotyrites], 257 ; 520. Secte chrétienne, issue du montanisme. Ils se servaient de pain et de fromage pour l’eucharistie.
Athanase (Saint), 5, 11, 12, 40 ; 212, 284. Né à Alexandrie en 296. Disciple de saint Antoine, puis conseiller d’Alexandre, évêque, d’Alexandrie, il combat Arius au concile de Nicée (325). Evêque d’Alexandrie en 328 ; il fut, à plusieurs reprises, déposé et exilé ; il mourut en 373.
Athènes, 114, 151 ; 308, 377 ; 553, 577.
Athéniens, 163 ; 463 ; 629.
Atlantide, 189. Nom d’une île fabuleuse de l’Atlantique.
Atlas, 65, 470 ; 634. Géant qui portait le ciel sur ses épaules. Hercule le remplaça pendant un jour, tandis qu’Atlas allait cueillir pour lui les pommes d’or des Hespérides.
Atrium, 162, 182 ; 321, 363 ; 503, 612. Le salon de réception, dans les maisons romaines.
Atys, 138 ; 634 ; Attis, 471. Le dieu du printemps, en Asie-Mineure.
Audiens, 67 ; 252. Disciples d’Audius.
Audius, 16. Hérétique du IVe siècle. Il prêtait à Dieu des formes humaines et prétendait que les ténèbres, le feu et l’eau n’ont pas eu de commencement.
Augias (Étables d’), 465 ; 630. Nettoyées par Hercule.
Auguste, 88. Empereur romain (24 av. J.-C.-14 ap. J.-C.).
Axieros, Axiokeros,Axiokersa, 157. Noms de trois des sept Cabires de Samothrace.
B
Baal, 240. Dieu suprême des Cananéens.
Baaras, 199. Plante du Liban à laquelle on prêtait des propriétés miraculeuses
Bacchantes, 147, 155 ; 475, 476 ; 638, 639. Femmes qui prenaient part aux fêtes de Bacchus.
Bacchants, 155 ; 638. Hommes qui prenaient part aux Fêtes de Bacchus
Bacchus, 147, 149, 155; 378, 462, 475 ; 476, ; 576, 628, 638, 639. Le dieu du vin.
Batriane, 32 ; 389, 444 ; 585, 615. Contrée à l’ouest du Pamir, dans la région du haut Oxus.
Bahuba, 259.
Baïa, 106 ; 298 ; 545. Ville d’eaux célèbre, dans la baie de Naples.
Balaam, 45. Sorcier que le roi de Moab envoya maudire le peuple juif et dont un ange tourna les paroles en bénédictions.
Balacius, 11 ; Balacius [ Balacius ], 212. Duc d’Égypte. Il méprisa les lettres que saint Antoine lui écrivit au sujet de l’expulsion d’Athanase. Suivant la légende, il mourut cinq jours après.
Balis, 113 ; 306 ; 551. Herbe à laquelle on attribuait la vertu de rappeler les morts à la vie.
Baliste, 362. Machine de guerre destinée à lancer des pierres.
Balthasar, 383. Nom donné à Daniel, transporté à Babylone
Baraomates, 99 ; 290 ; 540. Peuple de l’Inde.
Barbatus, 162.
Barbelo, 91 ; 260, 266 ; 522, 27. Éon du système gnostique ; la mère de Ialdabaoth et de Sabaoth.
Barcouf (prophétie de), 71. Écrit de Basilide, attribué à un nommé Barcouf.
Bardesanes 55 ou Bardesane, 67. Syrien, né à Édesse en 154 ; il combattit d’abord le fatalisme astrologique des Chaldéens, puis se rallia, semble-t-il, à leur doctrine.
Basilic, 196 ; 597, 599 ; Basilique [ Basilic ], 404, 405, 408. Sorte de serpent auquel les anciens attribuaient la faculté de tuer par son seul regard.
Basilide, 57, 71. Hérésiarque alexandrin du IIe siècle. Il croyait à l’existence, dans chaque homme, de deux éléments, l’un corporel, l’autre spirituel. Le chrétien doit s’efforcer, à l’exemple de Jésus, de faire triompher l’élément spirituel.
Basilidiens, 261 ; 523. Disciples de Basilide.
Bellérophon, 462. Héros corinthien ; monté sur Pégase, il vainquit la Chimère.
Bellérophontienne (Maladie), 70. Sorte de mélancolie dont fut affligé Bellérophon, vers la fin de sa carrière.
Bellone, 160 ; 463 ; 628. Épouse ou sœur de Mars.
Belluaire, 27, 81 ; 274, 383 ; 581. Esclave chargé de la surveillance et du soin des animaux féroces dans les amphithéâtres.
Béthel (Le traître de), 246 ; 512. Allusion a un épisode du livre des Juges (I, 22-26).
Bethsabé, 365 ; 570. Femme d’Uri le Hittite, puis de David ; mère de Salomon.
Bhêma, 313 ; Bhéma, 557. Fête célébrée par les Manichéens, au mois de mars, en commémoration de la mort de Manès.
Bibasis, 377 ; 575. Sorte de danse spartiate.
Birème, 22. Navire à deux rangs de rames de chaque côté.
Bizor, 92 ; 267 ; 527. Rivière de la Palestine méridionale.
Blemmyes, 192 ; 399, 408 ; 593, 599. Peuple d’Éthiopie, sur la frontière d’Égypte. Les grecs et les Romains, par leurs récits fabuleux, ont mis les Blemmyes au rang des peuples imaginaires.
Bosphore, 284.
Bostra, 92 ; 267 ; 527. Ville du Hauran, en Syrie.
Cérinthe, 69. Hérésiarque de la fin du Ier siècle. Il croyait que l’esprit de Dieu n’était entré en Jésus qu’au moment du baptême. Alors, Jésus avait été le Christ. Mais le Christ, impassible par nature, s’était séparé de Jésus avant la Passion.
Cérinthiens, 70 ; 254 ; 518. Disciples de Cérinthe.
César, 20. — Titre des empereurs romains, 110, 164, ; 302, 483 ; 549, 642.
Césarée, 72. Ville de Palestine.
Cesarum [ Caesarum ], 22. Temple de César, à Alexandrie.
Cilicie, 98 ; 289 ; 539. Contrée de l’Asie-Mineure, au sud du Taurus.
Cimmériens, 4, 158. Peuples barbares de la Crimée.
Circé, 4.62 ; 628. Magicienne redoutable de la côte latine.
Circoncellions, 66, 67 ; 280, 312, 316 ; 534, 557, 559. Sectaires donatistes qui couraient la province d’Afrique, délivrant les esclaves, abolissant les dettes et cherchant le martyre.
Cissie, 291. Province perse, dont la capitale était Suse.
Cistre [ Sistre ], 91 ; 265, 456 ; 526, 623. Instrument de musique employé par les prêtres d’Isis.
Cithéron, 476. Montagne de la Grèce centrale, dans les gorges de laquelle se déroulaient, tous les trois ans, les orgies de Bacchus.
Claudius Drusus, 164 ; 483 ; 642. C’est-à-dire Néron. (Nero Claudius Drusus Germanicus Caesar).
Clazomène, 409 ; 600. Ville d’Asie-Mineure, voisine de Smyrne.
Cleiné, 376 ; 574. Nom de Femme grecque.
Clément(Saint), 45, 55, 92. Père de l’Église (150-215).
Cléopâtre, 64,8. Reine d’Égypte (52-30 av. J.-C.).
Clio, 478 ; 640. La muse de l’Histoire.
Cnide, 105 ; 296 ; 545. Ville de Carie en Asie-Mineure.
Cnyza [ Conyza ], 98 ; 288 ; 539. Nom d’une plante.
Colisée, 6. Amphithéâtre construit, à Rome, par Vespasien.
Collina [ Collatina ], 161. Divinité romaine.
Collyridiens, 67. Secte du IVe siècle. Ils prenaient la Vierge pour une déesse païenne et lui offraient des gâteaux, appelés « collyrides ».
Colonnes d’Hercule, 304. Les deux promontoires de Calpé et d’Abyla qui s’élèvent des deux côtés du détroit de gibraltar.
Colorbasiens [ Colarbasiens ], 261 ; 523. Secte gnostique, apparentée à celle des Marcosiens.
Colzim, 4 ; 207. Auiourd’hui : Suez.
Comane, 233, 278 ; 533. Nom de deux villes d’Asie-Mineure, l’une dans le Pont, l’autre en Cappadoce.
Comaria (promontoire), 104 ; 295 ; 544. Au sud de l’Inde ; aujourd’hui : cap Comorin.
Constantin, 11, 24 à 26, 148. Empereur romain (306-337).
Consus, 162. Divinité romaine.
Coré, 269. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
Corinthe, 106, 114, ; 297, 308 ; 546, 553.
Cos, 465 ; 630. Ville de Carie, en Asie-Mineure.
Cosmocrator, 255 ; 518. En grec « Maitre du Monde » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Coucoupha, 142. Sorte de tête de chacal ou de chien, qui surmontait le sceptre des rois et des dieux de l’Égypte.
Cratère, 147 ; 476. Vase d’une grande capacité dans lequel on mêlait l’eau et le vin destinés au repas.
Crathis, 473 ; 635. Montagne d’Arcadie.
Craulaubach, 271.
Crépitus, 163, 164 ; 482, 483 ; 642.
Crète (Taureau de), 465 ; 630. Monstre tué par Hercule.
Crispus, 26. Fils de l’empereur Constantin ; empoisonné par son père.
Ctésiphon, 61, 100 ; 259, 290 ; 521, 541. Ancienne capitale des Parthes, sur le Tigre, au sud de Bagdad.
Cubricus, 61. Nom primitif de Manès, d’après les théologiens grecs.
Cumes, 45. Ancienne ville de l’Italie méridionale. Elle possédait un bois sacré sur une colline, au pied de laquelle vivait, dans une grotte, la sibylle Deiphobée qui y rendait ses oracles.
Cupidon, 479, 480 ; 641. Fils de Vénus et amant de Psyché.
Cybèle, 111, 136, 138 ; 301, 305, 469 ; 550, 565, 633. Déesse d’Asie-Mineure. Son culte fut introduit à Rome en 204 av. J.-C. ; elle était représentée par une grosse pierre noire qu’on lavait chaque année, en grande cérémonie, à l’embouchure du Tibre.
Cycle [ Sicle ], 20. Monnaie babylonienne et juive.
Cyclopes, 149 ; 458 ; 645. Géants monstrueux qui n’avaient qu’un œil au milieu du front.
Cynocéphales, 104, 141, 144, 193 ; 295, 401, 408 ; 544, 594, 599. Gros singes à tête de chien. Les Égyptiens croyaient que ces animaux adoraient le soleil à son lever et à son coucher.
Cynosure, 414. Nom grec de la Petite Ourse : « la Queue du Chien ».
Cyprien, 44, 79. Évêque de Carthage, il se tint caché pendant la persécution de Dèce (250), combattit les Novatiens, et fut décapité en 258.
D
Dactyles, 459. Prêtres de Cybèle.
Daïra, 155. Autre nom de Perséphone.
Dalila, 91 ; 527 ouDalilah, 266.
Dalmatique, 50, 76 ; 471 ; 634. Tunique longue et ample, munie de manches très larges.
Damas, 92 ; 267 ; 527. Ville de Syrie.
Damis, 95 à 116 ; 282 à 316 ; 535 à 556. Disciple d’Apollonius de Tyane.
Dan, 389, 490. L’une des douze tribus d’Israël.
Daniel, 9. L’un des quatre « grands prophètes » d’Israël.
Darique, 10, 20 ; 363. Monnaie d’or des Perses.
Darius, 291. Roi des Perses (521-485 av. J.-C.),
Dathan, 269. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
David, 231, 246, 360, 361 ; 512. Roi des Juifs (Xe siècle av. J.-C.)
Decima, 162. Divinité romaine.
Dedaïm [ Doudaïm ], 199. Nom hébreu de la mandragore (au pluriel).
Délos 155 ; 376 ; 574. Île de la mer Egée, dans l’archipel des Cyclades ; lieu de naissance d’Apollon.
Delphes, 156 ; 462. Sanctuaire d’Apollon, au pied du mont Parnasse, en Phiocide ; siège de la Pythie.
Démétrius, 20. Roi de Macédoine, au IIIe siècle av. J.-C.
Démétrius, 301, 303 ; 549. Disciple d’Apollonius de Tyane.
Démiurge, 57 ; 255, 456 ; 518, 623. Le génie qui a créé le monde ; l’un des éons des gnostiques.
Démonassa, 377, 378 ; 575 a 577. Nom de femme grecque.
Denys, 44, 45 ; Denis, 23. Évêque d’Alexandrie. Il se cacha pendant la persécution de Dèce (250) et fut exilé par Valérien.
Dgian-Ben-Dgian, 33. Héros de la légende orientale. On lui attribuait la fondation des Pyramides.
Diable, 10, 16, 28, 48, 55, 57, 59, 60, 62, 67,110, 126, 045, 166, 167,, 169 à 178,187 ; 240, 246, 247, 250, 251, 258, 260, 275, 278,303, 318, 340, 342, 343, 346, 347, 352 à 354, 357, 358, 362, 365, 366, 369, 370, 371, 373, 409 à 423, 451, 453, 456, 457, 467, 468, 471 à 474, 478 à 483, 485 à 496 ; 512, 513, 515, 531, 549, 562 à 565, 567, 570, 600 à 607, 621 à 624, 632, 634 à 637, 642, 644 à 647, 648 à 651.
Diaconesse, 107. Nom donné aux veuves ou filles qui, dans la primitive Église, exerçaient la charité parmi les femmes.
Diane, 98, 134 147, 153 ; 268, 382, 473 ; 528, 539, 635. Déesse des forêts et de la chasse.
Didyme, 3, 178. Aveugle dès l’âge de 4 ans ; il dirigea pendant près de soixante ans l’école catéchétique d’Alexandrie. Mort en 395·
Dioclétien, 12, 117. Empereur romain (284-305).
Diomède, 465. Roi de Thrace, tué par Hercule.
Diomède, 463 ; 628. Fils de Tydée ; l’un des héros de la guerre de Troie.
Dist, 408.
Dithyrambe, 476 ; 639. Poème chanté en l’honneur de Bacchus « né deux fois ».
Dodone, 461. Sanctuaire de Zeus, dans la Grèce du Nord.
Doespœné [ Despoené ], 158. Déesse des Arcadiens.
Domiduca, 162. Divinité romaine.
Domitianus (Titus Flavius) ouDomitien, 109, 110 ; 302, 303 ; 549. Empereur romain (81-96) ; assassiné par l’intendant de sa femme.
Domitilla, 83. Chrétienne appartenant à une riche famille romaine ; elle fut exilée et, suivant la légende, martyrisée, vers l’an 95.
Dommine d’Alep, 181. Martyre élu IVe siècle.
Donatistes, 280 ; 534 Sectaires d’Afrique, disciples de Donat. Ils n’admettaient pas que l’Église pardonnât à ceux qui avaient reculé devant le martyre.
Dorade, 171. Constellation de l’hémisphère austral.
Dosithéus, 93, Juif de Samarie ; le maître de Simon le Magicien.
Drachme, 19 ; 363. Monnaie grecque valant un peu moins d’un franc.
E
Ebionites, 71. Hérétiques qui observaient la loi de Moïse et considéraient Jésus comme le Messie, tout en rejetant sa divinité.
Ecbolada, 376 ; 574 Sorte de raisin d’Égypte qui fait avorter.
Echo, 461 ; 627.
Éden, 273 ; 530.
Educa [ Edusa ], 162. Divinité romaine.
Égide, 461 ; 628. Le bouclier de Minerve.
Égine, 158. Île grecque, voisine d’Athènes.
Église, 56, 57 ; 260, 268 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Élée 472 ; 635. Ville de l’Italie méridionale, nommée, par erreur, à la place d’Elis.
Éléen (Sosipolis), 157. Dieu, protecteur, qui, sous la forme d’un reptile, sauva la ville d’Elis.
Éléphantine, 117. Ile du Nil, dans la Haute-Égypte.
Éleusis, 305, 378 ; 576. Ville voisine d’Athènes, ou se déroulaient les célèbres mystères de Cérès et de Proserpine.
Élie, 414, 491 ; 646. Prophète juif, contemporain d’Achab. Il ressuscita le fils d’une veuve. Enlevé au ciel sur un char de feu, il reparaîtra au jour du jugement dernier, aux côtés d’Enoch.
Élis, 463 ; 629. Capitale de l’Elide, dans le Péloponèse. Voir Élée.
Élisa, 32 ; 389 ; 585. Probablement Carthage.
Elkhesaïtes, 58. Hérétiques, disciples d’Elkasaï (fin du Ier siècle). Ils admettaient deux Christs, l’un céleste, l’autre terrestre.
Eloï, 74. L’un des noms du Dieu d’Israël.
Elvire,44. Ville d’Espagne (aujourd’hui : Grenade) ou se tint le concile de 300 qui condamnait la recherche du martyre.
Émath, 32 ; 389 ; 585. Ville de Syrie, sur l’Oronte moyen.
Emmaüs, 47. Bourg de Palestine, proche de Jérusalem, où, suivant la tradition, Jésus ressuscité se manifesta à deux de ses disciples.
Empuse, 102, 158 ; 293, 309 ; 542. Sorte de démon envoyé par Hécate.
Empyrée, 569. La plus élevée des quatre sphères célestes, celle qui contient les astres.
Encratites, 71. Sectaires chrétiens qui rejetaient le mariage comme immoral et s’abstenaient de l’usage de la viande.
Ennoïa, 89, 91, 92, 94 ; 261, 263, 266 à 268, 314, 316 ; 525 à 528, 558, 559. La « Pensée » ; surnom mystique d’Hélène, la compagne de Simon le Magicien.
Énoch, 491 ; 646. Le septième patriarche antédiluvien. Suivant la légende, il fut transporté, vivant, dans le ciel, d’où il doit redescendre, à la fin des temps, pour s’opposer a l’Antéchrist.
Éole, 44. Dieu du vent, chez les Grecs et les Romains.
Éons, 56 ; 255, 260 ; 518, 522. Nom donné par les gnostiques aux forces éternelles émanées de Dieu, telles que la Vérité, l’Esprit, etc.
Épaphus, 456 ; 624 Nom du bœuf Apis, chez les Grecs.
Éphèse, 25, 104, 109, 134 ; 296, 302 ; 544, 549. Ville d’Asie-Mineure ; sanctuaire de Diane.
Éphraïm, 92 ; 267 ; 527. L’une des douze tribus d’Israël.
Épidaure, 76. Ville d’Argolide, dans le Péloponèse ; sanctuaire d’Esculape, adoré sous la forme d’un serpent.
Épigonion, 378 ; 576. Harpe égyptienne à quarante cordes, inventée par Épigonos.
Épiphane, 569. Fils de Carpocras. Il écrivit un livre « Sur la Justice », et mourut à 17 ans.
Épona, 474; 636. Déesse romaine, protectrice des chevaux et des cavaliers.
Érèbe, 150 ; 459 ; 625. L’Enfer, chez les Grecs.
Ergastule, 27. Prison ou l’on enfermait les esclaves insoumis.
Érichtonius [ Érysichtonius ], 158. Fils de Triopas, dieu de Cnide.
Érithriens, 291. Habitants d’Érétrie, dans l’île d’Eubée. Vaincus par les Perses et transportés en Susiane (ou Cissie), en 490 av. J.-C.
Érostrate, 181. Éphésien qui, pour s’illustrer, mit le feu au temple de Diane.
Erymanthe (Sanglier d’), 465. Monstre tué par Hercule.
Esaü, 70. Le fils aîné d’lsaac.
Eschyle, 45.
Esculape, 62, 157 ; 275, 473 ; 531, 636. Dieu de la médecine.
Esdrac [ Sodrach ], 383. Nom donné par les Chaldécns à Ananias, l’un des compagnons de Daniel.
Espérance, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Esquiléenne (Porte), 83. À Rome ; point de départ de la route de Tibur.
Esquilies, 301. À Rome ; primitivement, lieu destiné au supplice et à l’inhumation des esclaves. Mécéne et Auguste en firent l’une des plus belles promenades de la ville.
Ève (Évangile d’), 71. L’un des Évangiles apocryphes.
Évohé, 476 ; 638, 639. Cri poussé par les Bacchantes, dans la célébration des mystères de leur dieu.
Ézéchias, Roi de Juda (VIIIe siècle av. J.-C.). 9, il reçoit les ambassadeurs de Mérodach-Baladan, roi de Babylone (II, Rois, XX 13), 77, il détruit le serpent d’airain auquel son peuple rendait un culte.
Ézéchiel, 420.
F
Fabulinus, 162. Divinité romaine.
Falerne, 228. Plaine d’Italie, au nord de Naples, célèbre par ses vins.
Fanésiens, 305. Peuple fabuleux de l’Europe septentrionale. Ils ne portaient pas de vêtement, mais se couvraient de leurs oreilles comme d’un manteau.
Faunes, 474 ; 636. Divinités champêtres, chez les Romains.
Fausse prophétesse, 316 ; 559. Femme qui, vers 235, souleva les campagnes de Cappadoce, en annonçant la fin du monde.
Feralia, 163. Fêtes qui se célébraient, à Rome, en l’honneur des morts.
Ferouer, 134 ; Ferver, 451, 453 ; 621, 622. Ange gardien, chez les Perses.
Flavius, 107 ; 299 ; 546.
Foi, 56 ; 261. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Forum, 24. Place publique dans une ville.
Furies, 152. Divinités des Enfers, armées de torches et la tête hérissée de serpents.
G
Gabriel (Archange), 247.
Gadès, 466. Ville d’Espagne. Aujourd’hui : Cadix.
Galgalat [ Pangalat ], 361. L’un des trois rois mages.
Galilée, 72. Région de la Palestine comprise entre le lac de Génésareth et la mer.
Galiléens, 269.
Gangarides, 104, 131 ; 295, 444 ; 544, 616. Populations du delta du Gange.
Géants, 149. Êtres monstrueux. Ils voulurent détrôner Jupiter, mais le dieu les précipita dans les enfers.
Géhenne, 318 ; 560. L’Enfer.
Gellude, 158. Sorte de vampire, dans l’île de Lesbos.
Génésareth, 32 ; 389 ; 585. Lac de Palestine, traversé par le Jourdain.
Germains, 50. Anciens habitants de l’Allemagne.
Géryon, 45 ; 630. Tué par Hercule.
Gian-ben-Gian, 389 ; 585. Voir Dgian-ben-Dgian.
Gittoï [ Gitton ], 93. Bourg de Judée, où naquit Simon le Magicien.
Glaucus, 76. Fils de Minos roi de Crète.
Gnose, 4 ; 313 ; 558. Doctrine formée d’un mélange confus d’idées, puisées dans les religions de la Chaldée, de l’Égypte et de l’Inde, ou bien empruntées aux Juifs et aux chrétiens.
Gnostiques, 255, 259, 260, 261, 313, 316 ; 518, 521, 522, 558, 559. Hérétiques d’Égypte et de Syrie qui prétendaient avoir une connaissance (« gnose ») supérieure de la divinité.
Gomorrhe, 483. Ancienne ville de Palestine.
Gorgone, 146. La tête de l’une des trois Gorgones, Méduse, que portait le bouclier de Minerve.
Gouith, 198.
Grèce, 376, 475 ; 638.
Grecs, 93 ; 301, 482 ; 511.
Grégoire, 44. Évêque de Néocésarée dans le Pont, surnommé le Thaumaturge ; il échappa à la persécution de Dèce (250) et mourut vers 270.
Gymnosophiste, 4, 85, 88 ; 289 ; 540. Nom grec du fakir.
H
Haensoph, 262 ; 523. Terme cabalistique désignant et signifiant « l’Infini ».
Harpocrate, 143, 144 ; 455. Dieu égyptien, Horus enfant, fils d’lsis et d’Osiris.
Hébé, 150. Déesse de la Jeunesse, chez les Grecs.
Hébreux (Évangile des), 70. L’un des Évangiles apocryphes.
Hécate, 472. Déesse de la Lune, sous ses trois formes, et protectrice des sorcières.
Hécatombéon, 151. Le premier mois du calendrier athénien. Il correspond à notre mois de juillet.
Hécatonchyres [ Hécatonchires ], 149. Géants aux cent bras, nés d’Uranus et de la Terre.
Hector, 83. Fils de Priam, roi des Troyens. Il fut tué par Achille.
Hécube, 40. Femme de Priam, roi des Troyens.
Hégésias, 181. Philosophe pessimiste (vers 300 avant J.-C.).
Hélène, 91 ; 266, 470 ; 634 Femme de Ménélas. Ravie par Pâris, fils de Priam, elle fut la cause de la guerre de Troie.
Hélène, 89 à 91 ; 263 à 265 ; 524 à 526. La compagne de Simon le Magicien.
Heliopolis, 118 ; 217, 456 ; 502. Ville de la Basse-Égypte.
Hellènes, 459 ; 626. Les Grecs.
Hellenie, 156. Autre nom de la Grèce
Helvidiens, 59. Disciples d’Helvidius qui pensait que Marie avait eu des enfants de saint Joseph.
Hephestus [ Hephæstus ], 476. Le dieu du feu, chez les Grecs.
Héraclite, 178. Philosophe grec, né à Éphèse vers 540 avant J.-C.
Hercule, 14, 148, 152 ; 464, 465, 477, 480 ; 630.
Hermas, 4. Converti par Rhodè. Allusion au « Pasteur d’Hermas », ouvrage du IIe siècle.
Hermès, 21. Pilastre surmonté de la tête d’Hermès, dieu grec, assimilé à Mercure par les Romains.
Hermione, 377 ; 575. Ville de la côte d’Argolide.
Hermogène, 70. Il entreprit de concilier la philosophie grecque avec le dogme chrétien ; Tertullien le combattit Fortement.
Herniens [ Hermiens ], 55. Disciples d’Hermias (IIe siècle) soutenait que l’homme a reçu toutes ses connaissances des anges déchus.
Hespérides, 306, 465 ; 551.
Heures, 147 ; 459 ; 626. Divinités grecques qui président aux changements de temps.
Hiérodule, 98 ; 539. Esclave attachée au service des temples, dans l’antiquité.
Hilarion, 5, 38 à 49, 51, 53 à 55, 58, 73, 87, 118 à 125, 128 à 132, 134, 137, 142, 145, 146, 148, 157 à 161, 166, 167. Ermite du IVe siècle. D’abord disciple de saint Antoine, il se retira ensuite en Palestine, son pays natal.
Himalaya, 124.
Hippocentaure, 113. Être fabuleux, le même que le Centaure.
Hippopodes, 112 ; 305 ; 551. Populations scythes auxquelles les Grecs prêtaient des pieds de cheval.
Hiras, 579. Personnage mentionné dans l’histoire de Juda et de Thamar (Genèse, XXXVIII).
Holopherne, 245 ; 512. Général assyrien (?) tué par Judith.
Homa, 133. Breuvage du sacrifice, chez les Perses.
Homaï, 198.
Homère, 73 ; 254 ; 477.
Homérites, 104 ; 295 ; 544. Nom des anciens habitants du Yémen ; appelés aussi Himyarites.
Homme, 56 ; 260 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Hostilinus [ Hostilinus ], 161. Divinité romaine.
Houleh, 92. Lac de Palestine, traversé par le Jourdain.
Huns, 26.
Hursida, 472.
Hydre, 465 ; 630. Monstre tué par Hercule.
Hyménée, 477. Divinité qui présidait aux mariages.
Hymnie, 158 ; ouHymnia, 473 ; 635. Surnom de Diane, à Orchomène.
Hyrcanie (Mer d’), 99 ; 290 ; 540. Nom ancien de la mer Caspienne.
I
Iaarab [ Yârob ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Salsa, suivant la tradition arabe.
Iabdalaoth [ Ialdabaoth ], 75. Voir Ialdabaoth.
Iakhschab [ Yachdjob], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Ialdabaoth, 522. Nom donné par les gnostiques à Jéhovah, créateur du monde.
Iaô, 74. L’un des noms du dieu d’IsraëI.
Iarchas, 103 ; 295 ; 543. Sage indou, de qui Apollonius disait tenir sa science et ses pouvoirs.
Ida, 461 ; 627. Montagne d’Asie Mineure, voisine de Troie.
Idéenne, 136 ; 469 ; 633. Surnom de Cybèle, déesse du mont Ida, en Asie- Mineure.
Ides, 301. Le treizième ou le quinzième jour du mois, à Rome.
Ilythia, 470 ; 472 ; 634. Déesse de l’accouchement, en Grèce.
Inacchus, 290. Dieu-fleuve d’Argos, père d’Io, que Jupiter aima et que Junon métamorphosa en genisse.
Israélite, 281. Nom donné par les Circoncellions au bâton dont ils étaient armés.
Issachar, 92 ; Issakar, 267 ; 527. L’une des douze tribus d’Israël.
Issedonie, 32 ; 389 ; 585. Région occupée par les Scythes au bord de la mer Caspienne.
Italie, 301.
Iukneth, 198. Oiseau fabuIeux, mentionné dans le TaImud.
Ixion, 152. Il insulta Junon et fut, en punition, attaché à une roue cnfIammée avec laquelle il tournait dans l’air.
Izeds, 134. « Les dieux », en persan.
Jacob, 164; 212, 245 ; 500, 512, 643. Le second fils d’Isaac.
Jacques de Jérusalem (Saint), 213. On l’appelait le « Frère du Seigneur » ou « Rempart du peupke » du peuple ». Il fut lapidé par les Sadducéens en 62.
Jahel, 245 ; 512. Femme de la tribu des Kénites qui tua Sisara.
Janus, 160. Dieu du soleil chez les Romains. Il ouvrait et fermait le ciel et l’année ; on le représentait avec un double visage.
Jean, 12, 26. Évêque de Perse, membre du concile de Nicée.
Jeanne, 64. L’une des femmes qui accompagnaient et servaient Jésus.
Jérusalem Céleste, 65. Jérusalem des cieux, 268. Jérusalem lumineuse, 569. Jérusalem des montanistes, 278. Expressions désignant la « Cité de Dieu », que les chrétiens des premiers siècles espéraient voir descendre du ciel, selon la promesse de Jésus.
Kaiomortz, 133 ; ouKaiomors, 42 ; 621. Le premier homme, dans les croyances des Perses.
Kalanos, 88. Gymnosophiste qui se brûla, en présence d’Alexandre et de son armée.
Kastan [ Kahtân ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Kastur, 159. Nom étrusque de Castor.
Kaulakau, 57, 58. Nom sous lequel Basilide désigne le Christ, par allusion à Isaïe, XXVIII, 10.
Kedusha, 362. La « Sainte » ; surnom de Jérusalem.
Kères, 152. Filles de la nuit, génies de la mort, chez les Grecs.
Knouphis, 73, 74 Divinité égyptienne a forme de serpent.
L
Laban, 245 ; 512. Beau-père de Jacob.
Labyrinthe, 143, 188 ; 394 ; 591. Célèbre édifice d’Égypte, les bords du lac Mœris.
Lacynus, 45 ; 630. Tué par Hercule.
Ladanon, 32 ; 389 ; 585. Gomme aromatique de l’Orient.
Lamia, 376 ; 574. Nom de femme grecque.
Lampito, 375 à 379 ; 573 à 577. Nom de femme grecque.
Laphria 158 ; 473 ; 635. Divinité de Patras, analogue à Diane.
Lares (Les dieux), 481 ; 641 ; ouLares domestiques, 162. Dieux protecteurs de la famille, à Rome.
Laria(Presqu’île de), 295.
Larves, 161. Nom des fantômes ou spectres, à Rome.
Laticlave, 164 ; 483 ; 642. À Rome, tunique ornée par devant d’une large bande de pourpre, insigne de l’ordre sénatorial.
Lazare, 362 ; 570. Ressuscité par Jésus.
Lémures, 161. Sorte de revenants, à Rome.
Léonce, 64 Voir Eustolie.
Liban, 484 ; 644. Montagne de Syrie.
Libitina, 161. Ancienne divinité italienne, confondue plus tard avec Proserpine.
Licorne, 32, 49, 113, 198 ; 402, 408 ; 585. Être imaginaire, à corps de cheval, à tête de cerf, avec une corne sur le front.
Licteur 78, 115. À Rome, officier public attaché à la personne de certains magistrats ; il marchait devant le magistrat en portant les faisceaux (haches dont le manche était entouré de verges) sur l’épaule gauche.
Limyrica, 389. Nom ancien de la côte de Malabar.
Luc (Évangile de), 47 ; 360.
Lucius, 83. Nom de plusieurs martyrs.
Lucrèce, 91 ; 266 ; 527. Outragée par Sextus, fils de Tarquin le Superbe, elle se tua.
Lune (Le dieu), 92, 122, 142, 158 ; 527.
Lybie [ Libye ], 212, 45 ; 623. Région à l’ouest de l’Égypte.
Lybique [ Libyque ] (Chaîne), 2. Haut plateau à l’ouest du Nil.
Lycopodium 447. Plante cryptogame.
Lycopolis, 284. Ville de la Haute-Égypte.
Lycus, 465 ; 630. Roi de Thèbes en Béotie, tué par Hercule.
Lydie, 476 ; 639. Contrée de l’Asie-Mineure occidentale.
Lynx, 161. Nom d’une constellation.
Lysimachia, 376 ; 574. Nom de diverses plantes.
M
Macaire, 11. Moine de la Haute-Égypte, contemporain d’Antoine.
Madeleine. Voir Marie-Madeleine.
Mageddo (Vallée de), 92 ; 267 ; 527. En Palestine, entre le Thabor et le Carmel.
Malgalat [ Magalat ], 361. L’un des trois rois mages.
Malobathre [ Malabathre ], 389. Nom d’une plante d’Asie, peut-être le bétel.
Mandragore, 199. Plante dont la racine figure grossièrement un corps humain et à laquelle on attribuait jadis des propriétés aphrodisiaques.
Manès, 4, 51 a 54, 61, 71 ; 259 ; 521, 557, 569. Hérésiarque persan du IIIe siècle ; il croyait, comme les anciens Perses, a l’existence de deux principes ou dieux, l’un du bien, l’autre du mal. Il fut écorché vif vers 274.
Manichéens, 257, 313 ; 520, 557. Les disciples de Manès.
Manipule, 78. Ce n’est pas un vêtement, mais un ornement sacerdotal, qui se place sur la manche gauche.
Marc (Évangile de), 47.
Marc-Antoine, 22, 161. Le rival d’Octave. Vaincu à Actium (31 avant J.-C.), il se réfugia à Alexandrie et se tua.
Marcel d’Ancyre, 69. Évêque du IVe siècle ; il professait une doctrine antitrinitaire analogue à celle des Sabelliens.
Marcelliens, 254. Disciples de Marcel d’Ancyre.
Marcellina, 72. Femme, qui vint à Rome vers 165 et adorait les images de Jésus, de Pythagore, de Platon d’Aristote, etc.
Marcion, 55, 60. Hérésiarque du IIe siècle. Né à Sinope, il vint à Rome, ou il connut Cerdon. Il enseignait qu’il y a deux dieux, celui des ]uifs et celui des chrétiens. Il blâmait le mariage et prêchait le martyre.
Marcionites, 67, 71. Disciples de Marcion.
Marcosiens, 59, 67, 71 ; 259 ; 521. Disciples de Marcos, qui enseignait l’existence d’une Quaternité, au lieu d’une Trinité et admettait, dit-on, les femmes au sacerdoce.
Mareotis, 21. Lagune dans le delta du Nil, au sud d’Alexandrie.
Marie-Madeleine, 359, ouMadeleine, 64 ; 219 ; 503. L’une des saintes femmes de l’Évangile.
Mars, 147, 154 ; 462 ; 628. Dieu de la guerre.
Mars (Champ de), 150. À Rome, emplacement situé hors des murs et consacré au dieu Mars ; il était destiné aux exercices militaires.
Marthe, 64. Sœur de Marie de Béthanie.
Martiallus [ Martialis ], 217 ; 502.
Martichoras, 194, 195 ; 405, 408 ; 597, 599. Quadrupède de l’Inde ; peut-être le porc-épic.
Martypia, 377 ; Martypsa, 575.
MathieuouMatthieu (Évangile de), 47 ; 360.
Maximilia, 63, 64, 67 ; 274, 276 à 278, 313, 316 ; 530 à 533, 557, 559. L’une des prophétesses du montanisme.
Médée, 462 ; 628. Magicienne grâce à qui Jason s’empara de la toison d’or.
Melchisédech, 63 ; 511 ; Melchissédech, 244. Roi de Jérusalem, au temps Abraham.
Melece, 28. Évêque de Lycopolis en Haute-Égypte (début du IVe siècle) ; hostile à Pierre d’Alexandrie, il Fut déposé par le concile de Nicée.
Méléciens, 25. Partisans de Mélèce.
Mélisse, 178. Philosophe grec de l’École d’Élée.
Melpomène, 477 ; 639. Muse de la poésie lyrique et tragique.
Melthé, 476.
Memphis, 456. Ville d’Égypte.
Mena, 164 ; 482 ; 642. Divinité romaine.
Ménades, 147, 155 ; 461, 475 ; 627, 638. Femmes qui célébraient les fêtes de Bacchus.
Ménandriens, 254 ; Ménandrins, 518. Partisans de Ménandre de Cépharétée, disciple de Simon le Magicien. Ils étaient nombreux surtout à Antioche.
Mendès, 378 ; 576. Vin de Mendès, dans le delta du Nil.
Ménélas, 264 ; 526. Frère d’Agamemnon ; mari d’Hélène.
Ménippe, 106 à 108 ; 298 à 300 ; 546, 547. Jeune Corinthien, aimé d’une empuse qui avait pris la forme d’une Femme. Apollonius démasqua le monstre.
Mercure, 25, 147, 157 ; 267, 470, 472 ; 528, 634, 635. Le dieu du commerce.
Mérinthiens, 69. Disciples de Mérinthe, le même que Cérinthe.
Meschia et Meschiané, 133 ; 452 ; 621. Le premier couple humain dans les croyances des perses.
Mésopotamie, 198 ; 402 ; 595. La plaine qui s’étend entre le Tigre et l’Euphrate moyens.
Messaliens, 60. Secte gnostique du IIIe siècle.
Messie, 77 ; 219, 359, 490 ; 502, 646.
Métangismonistes [ Métangismonites ], 254. Hérétiques qui soutenaient que, dans la Trinité, le fils était contenu dans le Père comme un vase dans un autre vase.
Métaponte, 475. Ville de l’Italie méridionale.
Méthodius, 69. Évêque d’Olympus en Asie-Mineure ; adversaire d’Origène ; martyrisé vers 311.
Milet (Vierges de), 181. Lasses de vivre, elles voulaient se tuer. On ne les en empêcha qu’en menaçant d’exposer nues aux yeux du public celles qui se tueraient.
Mimâllon, 476 ; 639 ; Mimallonéïde, 147,155. Nom donné, en Macédoine, aux Bacchantes.
Minerve, 79, 93, 146, 151 ; 267, 461, 480 ; 528, 553, 627. La déesse de la sagesse.
Minos, 76. Roi et législateur des Crétois.
Mirag, 197 ; 408 ; 599.
Misach, 383. Nom donné par les Chaldéens à Misaël, l’un des compagnons de Daniel.
Mithra, 111, 133, 134 148 ; 305, 453. Dieu du soleil, chez les Perses.
Nicée, 12, 25, 26, 41. Ville de Bithynie, en Asie-Mineure, siège du concile de 325, qui condamna l’hérésie d’Arius.
Nicolaïtes, 59 ; 269, 270, 315 ; Nicolaïstes, 259, 521. À l’origine, nom des artisans de saint Paul (surnommé Nicolas) et, ensuite, nom d’une prétendue secte.
Nicolas, 61. Sobriquet donné a saint Paul par ses adversaires, et, plus tard, nom du chef supposé des Nicolaïtes.
Nisibis, 389. Ville de la Mésopotamie septentrionale.
Nisnas, 192 ; 398 ; 593.
Nitrie, 6. Contrée de la Basse-Égypte, refuge des premiers solitaires chrétiens.
Nixii [ Nixi ], 162. Divinités romaines.
Noé, 69 ; 254, 259 ; 500, 518, 521.
Nomes, 141. Divisions administratives de l’Égypte ancienne.
Nona, 162. Divinité romaine.
Noria, 259 ; 521. Nom prêté par les gnostiques à la femme de Noé.
Nortia, 159. Divinité de Vulsinies, en Étrurie ; chaque année, On enfonçait un clou dans le mur de son temple.
Nous, 261, 266 ; 527. En grec « intelligence » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Novatiens, 25. Secte rigoriste du IIIe siècle. Entre autres, ils condamnaient les secondes noces. ·
Numera [ Numeria ], 162. Divinité romaine.
Numidie, 309 ; 554. Nom ancien de la province de Constantine.
Nymphæa, 16. Nom grec du nénuphar.
Nymphes, 158 ; 382. Divinités des Bois, des eaux, des montagnes.
O
Oannès, 128 ; 472 ; 624. Dieu des Chaldéens. Moitié homme, moitié poisson, il sortit de la mer pour enseigner aux hommes les principes de tous les arts.
Odollam, 579. Localité juive, mentionnée dans l’histoire de Juda et de Thamar (GenèseXXXVIII).
Œchalie,465 ; 630. Nom porté par plusieurs villes de la Grèce.
Olisbus, 473 ; 636. Phallus en cuir.
OlivesouOliviers (Jardin des), 77 ; 362 ; 490.
Olympe, 99, 147, 149, 152 ; 290, 458, 460, 461, 463, 476, 479, 480 ; 540, 625 à 628, 637, 640, 641. Massif montagneux de la Macédoine. Les Grecs plaçaient sur son sommet le séjour des dieux.
Olympien (Jupiter), 459 ; 626.
Omophore, 52 ; 557. l’un des cinq êtres supérieurs dans la doctrine de Manès.
Omorôca, 129. Chez les Chaldéens, divinité qui personnifiait le chaos. Bélus, le créateur, fendit son corps en deux ; d’une moitié, il fit la terre, de l’autre, le ciel.
Omphale, 152 ; 466. Reine de Lydie, aux pieds de laquelle Hercule fila la laine.
Ophites, 77 ; 255, 256 ; 518, 519. Hérétiques du IIe siècle, qui rendaient un culte au serpent.
Oraïos, 74 L’un des noms donnés au dieu d’Israël par les gnostiques.
Orchomène, 158 ; 473 ; 635. Ville d’Arcadie.
Orichalque, 189. Métal fabuleux.
Origène, 46, 53, 66 ; 234, 258 ; 568. Docteur de l’Église (185-254). Il interprétait la Bible dans le sens allégorique. Torturé lors de la persécution de Dèce, il mourut à Tyr.
Orion, 89. Nom d’un géant, dans la mythologie grecque. — 171. Nom d’une constellation.
Ormuz, 132, 134 ; ou Ormuzd, 451, 454. Le dieu du bien, chez les Perses.
Orphée, 292. Célèbre chanteur thrace ; il charmait les bêtes sauvages en jouant de la lyre.
Orsiloché, 158. Nom de Diane, dans le Taurus.
Orthia, 158 ; 472. Déesse de Sparte. Chaque année, les jeunes gens étaient fouettés jusqu’au sang devant son autel, avec défense de se plaindre, sous peine de déshonneur.
Osée, 245 ; Ozée, 512. L’un des douze « petits prophètes d’Israël. Allusion à Osée, I, 2 et suiv.
Osiris, 22,141, 143 ; 456 ; 623. Le dieu de la lumière et du bien, en Égypte.
Ossipago, 162. Divinité romaine.
Ostie, 297. Port d’Italie, à l’embouchure du Tibre.
P
Pabène [ Tabène ], 6. Village d’Égypte (diocèse de Dendérah) où saint Pacôme établit le premier couvent des cénobites.
Pacôme, 11. Fondateur de la vie cénobitique en Thébaïde (IVe siècle).
Palestine, 38.
Pallantium, 472 ; 635. Ville d’Arcadie.
Pallas, 461. Nom de Minerve à Athènes.
Pallium, 252 ; 516. Manteau grec.
Palmyre, 32 ; 389 ; 585.
Palæsimonde (Île), 32 ; 389 ; 585. Nom ancien de l’île de Ceylan.
Paneades, 72. Ville de Syrie, sur la route de Tyr à Damas.
Paneum, 3, 21. Colline artificielle, au centre d’Alexandrie.
Panoenus, 460 ; 627. Peintre grec ; le frère de Phidias.
Panthérus, 70 ; 215. Soldat que les adversaires du christianisme prétendaient être le père de Jésus.
Paphnuce, 12 ; 26. Évêque de Haute-Égypte ; mutilé et banni sous Dioclétien ; honoré comme un confesseur au concile de Nicée.
Paphos, 114 ; 308 ; 553. Ville de Chypre, sanctuaire de Vénus.
Paraclet, 56, 65, 93 ; 267, 277 ; 528, 532 ; Paraclétos, 260 ; 522. Le « Consolateur », nom donné à l’Esprit Saint ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Parasange, 408. Mesure itinéraire persane de 6 kilomètres environ.
Parfait, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Pâris, 470 ; 634. Fils de Priam, roi des Troyens ; il ravit Hélène, femme de Ménélas.
Paros, 379 ; 577. Île de la mer Égée, dans l’archipel des Cyclades.
Parque (La troisième), 475. Elle personnifiait l’inflexibilité du destin.
Pierre d’Alexandrie, 44. Évêque d’Alexandrie. Il conseillait aux chrétiens persécutés de racheter leur vie a prix d’argent. Martyrisé en 312.
Pilate, 76.
Pionius, 80. Prêtre de Smyrne, martyrisé en 250.
Pipalas, 445 ; 616.
Pise, 465 ; 630. Vile d’Elide, dans le Péloponèse, nommée, par erreur, au lieu de Pylos, ville de Messénie.
Pisperi [ Pispir ], 6. Nom d’un monastère de saint Antoine, au sud de Memphis.
Pistis, 260 ; 522. La Foi ; l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Platon, 169.
Plérôme, 56, 57 ; 58 ouPlérome, 260, 261, 313 ; 522. Dans la doctrine gnostique de Valentin, ensemble des trente éons qui constituent la divinité.
Pluton, 146, 152 ; 458, 463 ; 629 ouPlutus, 462, 481 ; 641. Dieu des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine.
Poephaga [ Poephagos ], 408. Nom d’un animal de l’Inde.
Polenta, 228. Bouillie de farine d’orge.
Polycarpe, 80. Évêque de Smyrne, martyrisé en l’an 167, à l’âge de 95 ans.
Pont, 290 ; 540. Contrée de l’Asie-Mineure septentrionale.
Pont-Euxin, 465. Aujourd’hui : la Mer Noire.
Poppée, 51. Femme d’Othon, enlevée par Néron, qui, pour l’épouser, répudia Octavie.
Porphyrus [ Porphyrio ], 408 ; 599. Poule d’eau à bec et à jambes rouges.
Porsenna, 189 ; 396 ; 591. Roi d’Étrurie. Sur son tombeau s’élevaient cinq pyramides portant suspendues au sommet un grand nombre de clochettes.
Porus, 102 ; 294 ; 543. Roi de l’Inde, vaincu par Alexandre, en 327 av. J.-C.
Poséidon, 459 ; 626. Le Dieu de la mer, chez les Grecs.
Posidium, 22. Temple de Poséidon, à Alexandrie.
Potina, 162. Divinité romaine.
Porniades (Les déesses), 472 ; 635. C’est-à-dire « les déesses souveraines », épithéte s’appliquant aux Euménides.
Pouzzoles, 110 ; 303 ; 549. Ville d’Italie, voisine de Naples.
Praema [ Prema ], 162. Divinité romaine.
Presteros, 197 ; 408 ; 599. Sorte de serpent venimeux.
Priape, 474 ; 636. Dieu de la génération et de l’amour.
Priscilla, 61, 62, 64, 67 ; 274 275, 277, 278, 313, 316 ; 530 a 533, 557, 559. L’une des prophétesses du montanisme.
Priscillianiens [ Priscillianistes ], 55. Hérétiques d’Espagne au IVe siècle. Ils pensaient ne l’âme, venue du ciel, tombait, sur la terre, aux mains du démon, qui l’adjoignait au corps.
Procula, 51. Nom donné à la femme de Pilate, dans la littérature chrétienne apocryphe.
Profondeur, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Prométhée, 465 ; 630. Attachée à un rocher pour avoir dérobé le feu du ciel, il fut délivré par Hercule.
Propylées, 152. vestibule du Parthénon.
Proserpine, 83, 149 ; 463 ; 629. Déesse des Enfers, chez les Romains.
Prounikos, 59, 91 ; Prounicos, 270 ; 529. La « lascive », nom donné par les gnostiques a l’hémorroïsse de l’Évangile, considérée comme une sorte de divinité.
Psyché, 481. Nom grec de l’Âme ; personnifiée dans le mythe de l’Amour (ou Cupidon) et Psyché.
Ptha, 141 ; 456. Dieu égyptien, adoré principalement à Menphis.
Ptolémée, 76. Lieutenant d’Alexandre le Grand ; le fondateur de la dynastie des Lagides.
Ptolémées (les), 20, 22. Rois d’Égypte de la dynastie des Lagides.
Publicain, 7, 42 ; 505, 578. À Rome, adjudicataire d’un service public.
Pultis, 84. Bouillie de farine, nourriture des anciens Romains.
Pulutuk, 159. Nom étrusque de Pollux.
Pygmées, 104 ; 296, 400, 408 ; 544, 594, 599. Race fabuleuse de nains. Ils habitaient dans la région du Haut-Nil, du côté de l’Éthiopie.
Rubigo, 473 ; 636. Divinité romaine, qui protège le blé de la rouille.
Rumina, 164 ; 482 ; 642. Divinité romaine.
S
Saba (Reine de), 10 (I Rois, X, 1), 29 à 38, 117 ; 387 à 392 ; 583 a 588.
Sabaoth, 59, 74. Nom donné par les gnostiques au dieu d’Israël, considéré comme l’auteur du mal.
Sabasius, 111 ; 305 ; 550. Dieu des Phrygiens et des Thraces, analogue à Bacchus et identifié avec lui.
Sabéens, 262 ; 557. Secte chrétienne, appelés aussi « Chrétiens de saint Jean » ; mais ce nom s’applique également et par erreur aux adorateurs du feu et des astres.
Sabellins [ Sabelliens ], 68 ; 251, 252 ; 515. Partisans de Sabellius, prêtre du IIIe siècle qui considérait le Fils et le Saint-Esprit comme de simples émanations du Père.
Sabine, 161. Province d’Italie, au nord de Rome.
Saboura, 483. Nom donné par les Musulmans à l’une des cinq villes brûlèes par le feu du ciel, du temps de Loth.
Sacerdote, 99, 160. C’est-à-dire : prêtre.
Sachalites, 104 ; 295 ; 544. Populations de l’Arabie méridionale.
Saclas, 258 ; 521. Le chef des démons, dans la doctrine manichéenne.
Sadducéens, 241 ; 508. Primitivement, membres de la caste sacerdotale chez les Juifs, puis synonyme de « matérialistes » et d’« épicuriens ».
Sadhuzag, 194 ; 401, 402, 408 ; 594, 599.
Sagesse, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Saharil [ Saba ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Serpent d’airain, 512. Idole adorée chez les Juifs jusqu’au temps d’Ezéchias.
Séostris, 103 ; 295 ; 543. Conquérant égyptien ; le même que Ramsès II. (XIVe siècle av. J.-C.)
Séthianiens [ Séthiens ], 69 ; 254; 518. Secte du IIe siècle. Ils honoraient en Seth, fils d’Adam, le fils de la divine sagesse, représentant l’esprit, en opposition à Abel, qui figure l’âme, et à Caïn, la chair.
Sévériens, 256 ; 520. Autre nom des Encratites.
Sicyone, 376 ; 574. Ville du Péloponèse, voisine de Corinthe.
Sigeh, 91 ; Σιγή, 266 ; 527. Le Silence, l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Silène, 147, 155 ; 476. Le père nourricier de Bacchus.
Silènes, 475 ; 638. Génies des sources et des fleuves ; compagnons de Bacchus.
Silphium, 32 ; 389 ; 585. Plante de Cyrénaïque dont le suc était employé comme remède et comme assaisonnement.
Simon [ Siméon ], 124. Allusion à Luc, II, 25 et suiv.
Simon (le Magicien), 89, 94 ; 263 à 268, 314 ; 524 à 528, 558. Juif qui voulut acheter des apôtres le pouvoir de faire des miracles. Puis il se donna pour le Messie et vint à Rome, où on lui éleva, dit-on, une statue dans l’île du Tibre. Il était accompagné d’une femme nommée Hélène.
Simoniaques, 60. Ceux qui, à l’exemple de Simon le Magicien, trafiquent des choses saintes.
SimorgouSimorg-Anka, 35 ; 391, 392 ; 587. Oiseau fabuleux, dans la légende persane.
Sinope, 60. Port du Pont-Euxin.
Sirènes, 310 ; 554, 639. Divinités de la mer de Sicile, qui, par la douceur de leur chant, attiraient les navigateurs sur les écueils.
Sirius, 388, 458 ; 584, 625.
Sisara, 245 ; 512. Général cananéen, vaincu par les Juifs et tué par Jahel
Skirapies [ Skiraphies ] de Minerve, 309 ; 553. Sorte de jeu de dés, chez les Grecs.
Sodome, 66, 164 ; 269, 483 ; 529, 643. Ancienne ville de Palestine.
Tatianiens, 66 ; Tatiens, 273 ; 530. Disciples de Tatien (IIe siècle) ; sectaires chrétiens qui se distinguaient par un très grand rigorisme.
Taxilla [ Taxila ], 102 ; 294 ; 542. Ancienne ville de l’Inde, dans la vallée de l’Indus, près de la ville moderne d’Attok.
Tchataka, 86. Nom sanscrit d’une espèce de coucou.
Tégée, 462. Ville d’Arcadie.
Télesphore, 157. Génie qui préside à la convalescence ; l’un des compagnons d’Esculape.
Télétos [ Thélétos ], 260, 261 ; 522. La Volonté, l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Térébenthus, 258. Disciple et continuateur de Scythus.
Terme, 161 ; ouTerminus, 474 ; 636. À Rome, le dieu qui garde les limites des propriétés.
Terpsichore, 477 ; 639. La muse de la danse.
Terre (Déesse), 457, 459 ; 624.
Tertullanistes, [ Tertullianistes ], 252 ; 516. Disciples de Tertullien, chef d’une secte montaniste.
Tertullien 61, 65, 72 ; 252. Le plus ancien des Pères latins de l’Église ; né vers 160 à Carthage. Vers 202, il adopta l’hérésie montaniste.
Thabor, 241 ; 508. Montagne de Palestine, où, suivant la tradition, eut lieu la Transfiguration de Jésus.
Thalamège (Barque), 22. Bateau de plaisance, pourvu de nombreuses cabines.
Thalie, 477 ; 639. L’une des neuf muses ; celle qui préside aux banquets.
Thamar, 365 ; 570, 579. Belle-fille de Juda, fils de Jacob.
Thamnas, 579. Localité juive mentionnée dans le livre de la Genèse, chap. XXXVIII, 12-14. Aujourd’hui : Tibné.
Thébaïde,1, 22 ; 213. C’est-à-dire la Haute-Égypte.
Thèbes, 376, 465 ; 630. Ville principale de la Béotie, dans la Grèce moyenne.
Thémison, 279 ; 533. L’un des chefs des Montanistes.
Théodas, 55. Disciple de saint Paul. Valentin prétendait tenir de lui sa doctrine.
Théodomus [ Théodomas ], 465 ; 630. Tué par Hercule.
Théodore [ Théodote ], 279 ; Théodote, 533. Le chef des Montanistes, après Montanus (fin du IIe siècle).
Théodotus, 244, 254 ; 511, 518. Hérésiarque du IIe siècle, qui identifiait Melchisédec avec le Fils de Dieu et soutenait que le Christ n’était devenu dieu que par adoption.
Théodotiens, 69 ; ouThéodotistes, 254 ; 518. Disciples de Théodotus.
Théophile, 12, 26.
Thérapeutes, 262 ; 523. Solitaires juifs d’Égypte, voués à la vie contemplative.
Théro, 463 ; 628. La nourrice de Mars.
Thesmophores, 378 ; 576. Fêtes que les femmes d’Athènes célébraient en l’honneur de Cérès législatrice ou Thesmophore.
Thespie (Les cinquante filles de), 466.
Thessalie, 219 ; 503. Vaste plaine, entourée de montagnes, dans la Grèce septentrionale.
Thomas, 254. ; 511. Disciple de Jésus. Célèbre par son incrédulité.
Thomas (Évangile de), 71. L’un des Évangiles apocryphes.
Thot, 141. Dieu de l’intelligence et des arts, en Égypte.
Thrace, 50, 158 ; 219, 476 ; 639. Contrée au sud des Balkans, dans le Bassin de la Maritza. 9
Thyrse, 475 ; 638. Bâton entouré de lierre et de pampre, avec une pomme de pin au sommet, que portaient les bacchants et les bacchantes quand ils célébraient la fête de leur dieu.
Tibériade, 215. Ville de Palestine, au bord du lac de Génésareth.
Tibre, 301.
Tibre (Île du), 267 ; 528. À Rome.
Tibur, 83. Ville d’Italie, voisine de Rome, célèbre par ses beaux sites et ses villas.
Timonium, 22. Villa d’Antoine, à l’extrémité de la jetée du Posidium, à Alexandrie.
Tirésias, 307 ; 552. Célèbre devin de Thèbes en Béotie.
Titans, 149. Géants qui voulurent escalader le ciel et détrôner Jupiter. Ils furent précipités dans le Tartare.
Tityos, 152. Géant qui fit violence à Latone. En punition, il fut jeté dans le Tartare, ou deux vautours lui rongeaient continuellement le foie.
Topazos, 104 ; 296 ; 544. Île de la mer Rouge ; appelée aussi Ophiodès.
Tragelaphus, 197 ; 407 ; 599. Animal fabuleux, moitié bouc (et non pas bœuf), moitié cerf
Triade, 141. Groupe de trois divinités.
Trinité, 148 ; 251, 277, 311, 489 ; 515, 555.
Triopas, 158. Dieu solaire de Cnide, en Asie-Mineure.
Trirème, 22, 151 ; 264. Navire à trois rangs de rames de chaque côté.
Tritons, 153 ; 464. Divinités de la mer, enfants de Neptune et d’Amphitrite.
Trophonius (Antre de), 111 ; 305 ; 550. Grotte de Lébadée en Béotie, ou Apollon rendait ses oracles.
Troyens, 91.
Tympanon, 137, 155, 164 ; 483. Tambour de basque muni de sonnettes et de grelots.
Typhon, 141, 144 ; 455. Divinité du mal, chez les Égyptiens. Il tua son frère Osiris.
Tyr, 91 ; 265, 266, 468 ; 526, 527, 632. Célèbre port de Syrie.
Tyrrhénienne (Mer), 476. Partie de la Méditerranée comprise entre l’Italie, la Sicile et la Sardaigne.
Tyrse [ Thyrse ], 155.
U à Z
Ulysse, 90 ; 265, 462 ; 526.
Uranus, 149 ; 457, 458, 478, 479 ; 624, 625. Dieu du ciel. Il fut mutilé et détrôné par son fils Saturne.
Valentin, 4, 55, 69. Hérésiarque alexandrin, du IIe siècle. Il enseignait que Dieu se manifeste par des émanations successives (les éons, groupés en syzygies), dont ce monde est la dernière et la moins parfaite. Il n’admettait ni l’incarnation du Verbe, ni la divinité de Jésus-Christ.