La Route fraternelleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 84).


HENRI IV

À Madame Coignet.



La France allait périr, mais tu sauvas la France ;
Et, vainqueur apportant la branche d’olivier,
Tu calmas les deux camps et sus les convier
À prendre du repos et reprendre espérance.

Le sombre fanatisme, aux ailes de démence,
Ainsi que l’Espagnol, dut son vol replier,
Car sur ton clair manteau de roi, tu fis briller
Parmi les fleurs de lis l’étoile de clémence.

Tu voulus que mûrît sous l’égide des lois,
Sur le vieux sol taché de sang par les Valois,
La jeune et blonde paix aux moissons rayonnantes ;

Et doublement ta gloire aux peuples a souri,
Car si ton front portait le panache d’Ivry,
C’est ta main qui signa le parchemin de Nantes.