La Robe pailletée
La Robe pailletée
Quelle toilette hier ! Une robe agrafée
D’un nœud de diamants, air tramé, vent tissu,
Où de ses doigts d’argent la lune avait cousu
Le paillon qui luisait sur la jupe étoffée !
D’étoiles en brillants négligemment coiffée,
Vous redonniez des feux à chaque éclair reçu.
Mab et Titania semblaient à votre insu
Avoir semé sur vous tout leur écrin de fée.
Sur les fils de la Vierge, aérien réseau,
Telle, dans les prés blancs, brille la goutte d’eau,
Ou la rosée aux fleurs, quand l’aube les irise.
Reste d’un deuil de cour, un trait noir circulait
Sous ce scintillement, pareil à ce filet
Qui tourne dans le pied des verres de Venise !
Avril 1869.