Muse populaire. Chants et Poésies
(p. 94-96).


LA RÉPUBLICAINE


23 février 1848


La République, cette reine
Qui donne des leçons aux rois,
En trois tours d’horloge a sans peine
Ressuscité tous nos vieux droits.
On se battait pour des réformes,
Pour des semblants de liberté ;
Elle a brisé les vaines formes,
Et rétabli son unité.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (Bis.)

Un roi sorti des barricades,
Par un fourbe austère abrité,
Osait de leurs folles bravades
Menacer le peuple irrité.
Cette mer est notre domaine
Et ces flots mouvants nos sujets,
Disaient-ils d’une voix hautaine.
Le peuple a brisé leurs projets.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (Bis.)




La République, cette reine
Qui donne des leçons aux rois,
En trois tours d’horloge a sans peine
Ressuscité tous nos vieux droits.
On se battait pour des réformes,
Pour des semblants de liberté ;
Elle a brisé les vaines formes,
Et rétabli son unité.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (bis)

Un roi sorti des barricades,
Par un fourbe austère abrité,
Osaient de leurs folles bravades
Menacer le peuple irrité :
Cette mer est notre domaine
Et ces flots mouvants nos sujets,
Disaient-ils d’une voix hautaine,
Le peuple a brisé leurs projets.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (bis)


Des enfants qui pouvaient à peine
Lever les moellons à deux mains
Ont dépavé sans peur ni haine,
Et sans souci des lendemains ;
Des hommes qui ne savaient guère
Ce que disaient les beaux parleurs,
Ont cimenté toutes ces pierres
Avec leur sang et leurs sueurs.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (bis)

Tuez le peuple ! allez mes braves !
Mais ce sont vos frères, voyez !
Comme eux vous êtes des esclaves ;
Les soldats s’étaient fourvoyés,
Mais ils sont revenus bien vite.
Musique en tête et cœurs contents,
« Mon cousin, hâtez votre fuite ! »
Les rois sont partis pour longtemps.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu ; !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! {bis)

Plus de tyrans bons ou superbes !
Valent-ils donc la liberté ?
Laissons pousser les hautes herbes
Dans leur palais inhabité.
Et vous, belles artilleries,
Escadrons, fantassins, spahi ? ,
Vous n’êtes plus aux Tuileries,
Vous êtes à votre pays !

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (bis)

Le monde enfin voit luire une ère
Que dès longtemps nous prédisions ;
La République, notre mère.
De ses yeux emplis de rayons,
A la liberté nous convie,
A la douce fraternité :
C’est le ciel même en cette vie,
En attendant l’éternité.

Que la terre entonne un cantique !
Gloire au peuple, joie en tout lieu !
Jurons par l’eau, l’air et le feu
De conserver cette relique :
La République vient de Dieu,
Vive la République ! (bis)