La Populace/Le Baptême

LE BAPTÈME


Le 7 mai 1794, du sein de l’Assemblée la plus révolutionnaire de l’histoire, retentit cette décisive parole : « Alors même que les idées religieuses ne seraient que des songes, elles seraient encore la plus belle conception de l’esprit humain. »
xxxxTout le monde applaudit Robespierre.
Amiel.


T on baptême t’amuse, alors ! Et tu te vailles.

Quand ta mère, gonflant ses putrides entrailles
T’eut, d’un suprême han ! jeté sur le pavé,
Un prêtre t’a reçu, t’a relevé, lavé !
Il t’a lavé, cochon ! qui soufflais par ta bouche
L’amniotique odeur de la femelle en couche !
Sans pincettes ! il t’a touché ! sans vetiver !
Tu puais le rat mort ! tu rampais comme un ver,
Tu te tordais, suintant la pourriture humaine.
Enfin, tu t’amenais comme l’homme s’amène.
Il t’a lavé, ce prêtre, en t’offrant à son Dieu.
Il t’a mouillé de l’eau pour te garder du feu,
Et c’est ce bain sacré qui fait que tu ricanes,
Toi qui de la toilette ignores les arcanes
Toi qui hais par instinct l’eau de Seine ou de puits
Et qui ne t’es jamais lavé les pieds depuis !