La Philosophie dans le boudoir/Tome II/Cinquième Dialogue

LA PHILOSOPHIE
DANS LE BOUDOIR,
OU
LES INSTITUTEURS LIBERTINS,
DIALOGUES
Destinés à l’éducation des jeunes Demoiselles.

CINQUIÈME DIALOGUE.

DOLMANCÉ, LE CHEVALIER,

AUGUSTIN, EUGÉNIE, Madame de

SAINT-ANGE.
Madame de Saint-Ange, amenant Augustin.

Voilà l’homme dont je vous ai parlé ; allons mes amis, amusons-nous : que seroit la vie, sans le plaisir… Approche, benêt… oh le sot ; croyiez-vous qu’il y a six mois, que je travaille à débourer ce gros cochon, sans pouvoir en venir à bout ?

Augustin.

Ma fig madame, vous dites pourtant quelque fois comme ça que je commence à ne pas si mal aller à présent, et quand y a du terrain en friche, c’est toujours à moi que vous le donnez.

Dolmancé, riant.

Ah charmant… charmant… Le cher ami, il est aussi franc qu’il est frais… (montrant Eugénie). Augustin, voilà une banquette de fleurs en friche, veux-tu l’entreprendre ?

Augustin.

Ah ! tatiguai, monsieur, de si gentils morceaux ne sont pas faits pour nous.

Dolmancé.

Allons, mademoiselle.

Eugénie, rougissant,

Oh ciel, je suis d’une honte !

Dolmancé.

Éloignez de vous ce sentiment pusillanime ; toutes nos actions, et sur-tout celles du libertinage, nous étant inspirées par la nature, il n’en est aucune, de quelqu’espece que vous puissiez la supposer, dont nous devions concevoir de la honte ; allons, Eugénie, faites acte de putanisme avec ce jeune homme ; songez que toute provocation, faite par une fille à un garçon, est une offrande à la nature, et que votre sexe ne la sert jamais mieux, que quand il se prostitue au nôtre ; que c’est en un mot, pour être foutue, que vous êtes née et que celle qui se refuse à cette intention de la nature sur elle, ne mérite pas de voir le jour. Rabaissez vous-même la culotte de ce jeune homme jusqu’au bas de ses belles cuisses ; roulez sa chemise sous sa veste ; que le devant… et le derriere qu’il a, par parenthese, fort beau ; se trouve à votre disposition… Qu’une de vos mains s’empare maintenant de cet ample morceau de chair qui bientôt, je le vois, va vous effrayer par sa forme et que l’autre se promene sur les fesses, et chatouille, ainsi, l’orifice du cul… oui, de cette maniere, (pour faire voir à Eugénie ce dont il s’agit, il socratise Augustin lui-même), décalotez bien cette tête rubiconde ; ne la recouvrez jamais en polluant, tenez-la nue… tendez le filet, au point de le rompre… Eh bien ! voyez-vous déjà les effets de mes leçons… Eh toi, mon enfant, je t’en conjure, ne reste pas ainsi les mains jointes, il n’y a-t-il donc pas là de quoi les occuper ; promene-les sur ce beau sein, sur ces belles fesses.

Augustin.

Monsieur, est-ce que je ne pourrions pas baiser cette jolie demoiselle qui me fait tant de plaisir.

Madame de Saint-Ange.

Eh ! baise-la, imbécile, baise-la tant que tu voudras ; ne me baises-tu pas, moi, quand je couche avec toi ?

Augustin.

Ah ! tatiguoi, la belle bouche, comme ça vous est frais ; il me semble avoir le nez sur les roses de not jardin, (montrant son vit bandant), aussi, voyez-vous, Monsieux, v’là l’effet que ça produit.

Eugénie.

Oh ciel, comme il s’allonge.

Dolmancé.

Que vos mouvemens deviennent, à présent, plus réglés, plus énergiques… cédez-moi la place un instant, et regardez bien comme je fais (il branle Augustin), voyiez-vous comme ces mouvemens, là sont plus fermes et en même-tems plus moëlleux… là reprenez, et sur-tout ne recalotez pas… bon, le voilà dans toute son énergie ; examinons maintenant, s’il est vrai qu’il l’ait plus gros que le Chevalier.

Eugénie.

N’en doutons pas, vous voyez bien que je ne puis l’empoigner ;

Dolmancé, mesure.

Oui, vous avez raison, treize de longueur sur huit et demi de circonférence ; je n’en ai jamais vu de plus gros ; voilà ce qu’on appelle un superbe vit ; et vous vous en servez, madame ?

Madame de Saint-Ange.

Régulièrement toutes les nuits quand je suit à cette campagne.

Dolmancé.

Mais pas dans le cul, j’espere ?

Madame de Saint-Ange.

Un peu plus souvent que dans le con.

Dolmancé.

Ah ! sacre-dieu, quel libertinage… Eh bien ! en honneur, je ne sais pas si je le soutiendrais.

Madame de Saint-Ange.

Ne faites donc pas l’étroit, Dolmancé, il entrera dans votre cul comme dans le mien.

Dolmancé.

Nous verrons cela ; je me flatte que mon Augustin me fera l’honneur de me lancer un peu de foutre dans le derrière, je le lui rendrais ; mais continuons notre leçon… allons, Eugénie, le serpent va vomir son venin, préparez-vous ; que vos yeux se fixent sur la tête de ce sublime membre ; et quand, pour preuve de sa prompte éjaculation, vous allez la voir se gonfler, se nuancer du plus beau pourpre, que vos mouvemens alors acquierent toute l’énergie dont ils sont susceptibles ; que les doigts qui chatouillent l’anus, s’y enfoncent le plus avant que faire se pourra ; livrez-vous toute entiere au libertin qui s’amuse de vous ; cherchez sa bouche, afin de la succer : que vos attraits volent, pour ainsi dire, au-devant de ses mains… il décharge, Eugénie, voilà l’instant de votre triomphe.

Augustin.

Ahe, ahe, ahe, mameselle, je me meurs… je ne puis plus, allez donc plus fort, je vous en conjure… Ah, sacredié, je n’y vois plus clair !

Dolmancé.

Redoublez, redoublez, Eugénie, ne le ménagez plus ; il est dans l’ivresse, ah, quelle abondance de sperme, avec quelle vigueur, il s’est élancé ; voyez les traces du premier jet, il a sauté à plus de dix pieds… Foutre-dieu, la chambre en est pleine, je n’ai jamais vu décharger comme cela, et il vous a, dites-vous, foutu, cette nuit, madame ?

Madame de Saint-Ange.

Neuf à dix coups, je crois, il y a long-tems que nous ne comptons plus.

Le Chevalier.

Belle Eugénie, vous en êtes couverte.

Eugénie.

Je voudrais en être inondée, (à Dolmancé) eh bien, mon maître, es-tu content ?

Dolmancé.

Fort bien pour un début ; mais il est encore quelques épisodes que vous avez négligé.

Madame de Saint-Ange.

Attendons, ils ne peuvent être en elle que le fruit de l’expérience ; pour moi, je l’avoue, je suis fort contente de mon Eugénie, elle annonce les plus heureuses dispositions, et je crois que nous devons maintenant la faire jouir d’un autre spectacle, faisons lui voir les effets d’un vit dans le cul ; Dolmancé, je vais vous offrir le mien, je serai dans les bras de mon frère ; il m’enconnera ; vous m’enculerez, et c’est Eugénie qui préparera votre vit ; qui le placera dans mon cul, qui en réglera tous les mouvemens ; qui les étudiera afin de se rendre familière à cette opération que nous lui ferons ensuite subir à elle-même par l’énorme vit de cet Hercule.

Dolmancé.

Je m’en flatte, et ce joli petit derrière sera bientôt déchiré sous nos yeux par les secousses violentes du brave Augustin, j’approuve, en attendant ce que vous proposez, madame ; mais si vous voulez que je vous traite bien, permettez-moi d’y mettre une clause ; Augustin que je vais faire rebander en deux tours de poignet, m’enculera, pendant que je vous sodomiserai.

Madame de Saint-Ange.

J’approuve fort cet arrangement, j’y gagnerai, et ce sera pour mon écolière, deux excellentes leçons au lieu d’une.

Dolmancé, s’emparant d’Augustin.

Viens mon gros garçon que je te ranime… comme il est beau… baise-moi, cher ami, tu es encore tout mouillé de foutre, et c’est du foutre que je te demande… Ah sacre-dieu ! il faut que je lui gamahuche le cul, tout en le branlant !

Le Chevalier.

Approche, ma sœur, afin de répondre aux vues de Dolmancé et aux tiennes, je vais m’étendre sur ce lit, tu te coucheras dans mes bras, en lui exposant tes belles fesses, dans le plus grand écartement possible… oui, c’est cela, nous pourrions toujours commencer.

Dolmancé.

Non pas vraiment, attendez-moi, il faut d’abord que j’encule ta sœur, puis qu’Augustin me l’insinue ; ensuite je vous marierai : ce sont mes doigts qui doivent vous lier ; ne manquons, à aucun des principes, songeons qu’une écolière nous regarde, et que nous lui devons des leçons exactes ; Eugénie, venez me branler, pendant que je détermine l’énorme engin de ce mauvais sujet ; soutenez l’érection de mon vit, en le polluant avec légèreté sur vos fesses. (elle exécute).

Eugénie.

Fais-je bien ?

Dolmancé.

Il y a toujours trop de mollesse dans vos mouvemens, serrez beaucoup plus le vit que vous branlez, Eugénie, si la masturbation n’est agréable qu’en ce qu’elle comprime davantage que la jouissance ; il faut donc que la main qui y coopère, devienne pour l’engin qu’elle travaille, un local, infiniment plus étroit qu’aucune autre partie du corps… mieux, c’est mieux cela, écartez le derrière un peu plus, afin qu’à chaque secousse, la tête de mon vit, touche au trou de votre cul ; oui c’est cela, branle ta sœur, en attendant ; Chevalier, nous sommes à toi dans la minute… ah bon ! voilà mon homme qui bande… allons préparez-vous, madame, ouvrez ce cul sublime à mon ardeur impure ; guide le dard Eugénie, il faut que ce soit ta main qui le conduise sur la breche ; il faut que ce soit elle qui le fasse pénétrer dès qu’il sera dedans, tu t’empareras de celui d’Augustin, dont tu rempliras mes entrailles ; tout cela sont des devoirs de novice, il y a de l’instruction à recevoir à tout cela ; voilà pourquoi je te le fais faire.

Madame de Saint-Ange.

Mes fesses sont-elles bien à toi, Dolmancé ; ah, mon ange, si tu savois combien je te desire, combien il y a de tems que je veux être enculée par un bougre.

Dolmancé.

Vos vœux vont être exaucés, madame, mais souffrez que je m’arrête un instant aux pieds de l’idole ; je veux la fêter avant que de m’introduire au fond de son sanctuaire… Quel cul divin ! que je le baise, que je le leche mille et mille fois. Tiens, le voilà, ce vit que tu desires, le sens-tu, coquine… dis, dis ; sens-tu comme il penètre.

Madame de Saint-Ange.

Ah ! mets-le moi jusqu’au fond des entrailles… ô douce volupté, quel est donc ton empire.

Dolmancé.

Voilà un cul comme je n’en foutis de mes jours ; il est digne de Ganimede lui-même ; allons, Eugénie, par vos soins qu’Augustin m’encule à l’instant.

Eugénie.

Le voilà, je vous l’apporte, (à Augustin), tiens bel ange, vois-tu le trou qu’il te faut perforer ?

Augustin.

Je le voyons bien… dame, y a de la place là, j’entrerai mieux la-dedans que chez vous, au moins, mam’selle ; baisez-moi donc un peu pour qu’il entre mieux.

Eugénie, l’embrassant.

Oh, tant que tu voudras, tu es si frais ; mais pousse donc… Comme la tête s’y est engloutie, tout de suite… ah, il me paroît que le reste ne tardera pas.

Dolmancé.

Pousse, pousse, mon ami ; déchire-moi, s’il le faut… Tiens ! vois mon cul, comme il se prête… Ah, sacre-dieu, quelle massue ! je n’en reçus jamais de pareil… combien reste-t-il de pouces au-dehors, Eugénie ?

Eugénie.

À peine deux.

Dolmancé.

J’en ai donc onze dans le cul… quelles délices… il me crève, je n’en puis plus… allons Chevalier, es-tu prêt ?

Le Chevalier.

Tâtes, et dis ce que tu en penses,

Dolmancé.

Venez, mes enfans, que je vous marie… que je coopère de mon mieux, à ce divin inceste ; (il introduit le vit du Chevalier dans le con de sa sœur).

Madame de Saint-Ange.

Ah, mes amies, me voilà donc foutue des deux côtés… sacre-dieu, quel divin plaisir ! non, il n’en est pas de semblable au monde. Ah, foutre, que je plains la femme qui ne l’a pas goûté ; secoue-moi, Dolmancé, secoue-moi ; force-moi, par la violence de tes mouvemens à me précipiter sur le glaive de mon frere ; et toi, Eugénie, contemple-moi, viens me regarder dans le vice ; viens apprendre à mon exemple, à le goûter, avec transport, à le savourer, avec delices… Vois mon amour, vois tout ce que je fais à-la-fois, scandale, séduction, mauvais exemple, inceste, adultère, sodomie… ô lucifer ! seul et unique dieu de mon ame, inspire moi quelque chose de plus, offre à mon cœur de nouveaux écarts, et tu verras comme je m’y plongerai !

Dolmancé.

Voluptueuse créature ! comme tu détermines mon foutre, comme tu en presses la décharge et tes propos, et l’extrême châleur de ton cul… tout va me faire partir à l’instant. Eugénie, échauffe le courage de mon fouteur ; presse ses flancs, entrouvre ses fesses ; tu connois maintenant l’art de ranimer des desirs vacillans… ta seule approche donne de l’énergie au vit qui me fout… je le sens, ses secousses sont plus vives… friponne, il faut que je te cède ce que je n’aurois voulu devoir qu’à mon cul. Chevalier, tu t’emportes, je le sens… attends-moi… attends-nous, ô mes amis, ne déchargeons qu’ensemble, c’est le seul bonheur de la vie.

Madame de Saint-Ange.

Ah, foutre… foutre, partez, quand vous voudrez… pour moi, je n’y tiens plus ! double nom d’un dieu dont je me fouts… sacré-bougre de dieu ! je décharge… inondez-moi, mes amis… inondez votre putain, lancez les flots de votre foutre écumeux, jusqu’au fond de son ame embrâsée, elle n’existe que pour les recevoir… ahe, ahe, ahe, foutre… foutre, quel incroyable excès de volupté, je me meurs ; Eugénie, que je te baise, que je te mange… que je dévore ton foutre en perdant le mien, (Augustin, Dolmancé et le Chevalier font chorus, la crainte d’être monotones, nous empêche de rendre des expressions qui dans de tels instans se ressemblent toutes).

Dolmancé.

Voilà une des bonnes jouissances que j’ai eu de ma vie, (montrant Augustin), ce bougre là m’a rempli de sperme… Mais je vous l’ai bien rendu, madame.

Madame de Saint-Ange.

Ah ! ne m’en parlez pas, j’en suis inondée.

Eugénie.

Je n’en peux pas dire autant, moi, (se jettant en folâtrant dans les bras de son amie), tu dis que tu as fait bien des péchés, ma bonne ; mais pour moi, dieu merci, pas un seul ; ah si je mange long-tems mon pain à la fumée, comme cela, je n’aurai pas d’indigestion.

Madame de Saint-Ange, éclatant de rire.

La drôle de créature.

Dolmancé.

Elle est charmante, venez ici, petite fille, que je vous fouette, (il lui claque le cul) ; baisez moi, Vous aurez bientôt votre tour.

Madame de Saint-Ange.

Il ne faut pas à l’avenir s’occuper que d’elle seule, mon frère, considere-la, c’est ta proie… examine ce charmant pucelage, il va bientôt t’appartenir.

Eugénie.

Oh, non pas par devant, cela me feroit trop de mal, par-derriere, tant que vous voudrez, comme Dolmancé, me l’a fait tout-à-l’heure.

Madame de Saint-Ange.

La naïve et délicieuse fille… Elle vous demande précisément ce qu’on a tant de peine à obtenir des autres.

Eugénie.

Oh, ce n’est pas, sans un peu de remords ! car vous ne m’avez point rassurée sur le crime énorme que j’ai toujours entendu dire qu’il y avoit à cela, et sur-tout à le faire d’homme à homme, comme cela vient d’arriver à Dolmancé et à Augustin ; voyons, voyons, monsieur, comment votre philosophie explique cette sorte de délit, il est affreux, n’est-ce pas ?

Dolmancé.

Commencez à partir d’un point, Eugénie, c’est que rien n’est affreux en libertinage, parce que tout ce que le libertinage inspire, l’est également par la nature, les actions les plus extraordinaires, les plus bisarres, celles qui paroissent choquer le plus évidemment toutes les loix, toutes les institutions humaines, (car pour du ciel, je n’en parle pas), eh bien, Eugénie, celles-là même ne sont point affreuses, et il n’en est pas une d’elle qui ne puisse se démontrer dans la nature il est certain que celle dont vous me parlez, belle Eugénie, est la même relativement à laquelle on trouve une fable si singuliere dans le plat roman de l’écriture-sainte, fastidieuse compilation d’un juif ignorant, pendant la captivité de Babylone, mais il est faux, hors de toute vraisemblance, que ce soit en punition de ces écarts que ces villes, ou plutôt ces bourgades aient péri par le feu ; placées sur le crater de quelques anciens volcans, Sodôme, Gomorhe, périrent comme ces villes de la Grèce qu’engloutirent les laves du Vesuve, voilà tout le miracle, et ce fut pourtant de cet événement tout simple que l’on partit pour inventer barbarement le supplice du feu, contre les malheureux humains qui se livreroient dans une partie de l’Europe à cette naturelle fantaisie.

Eugénie.

Oh, naturelle !

Dolmancé.

Oui, naturelle, je le soutiens, la nature n’a pas deux voix, dont l’une fasse journellement le métier de condamner ce que l’autre inspire, et il est bien certain que ce n’est que par son organe, que les hommes entichés de cette manie reçoivent les impressions qui les y portent. Ceux qui veulent proscrire ou condamner ce goût, prétendent qu’il nuit à la population ; qu’ils sont plats ces imbéciles qui n’ont jamais que cette idée de population dans la tête, et qui ne voient jamais que du crime à tout ce qui s’éloigne de là ; est-il donc démontré que la nature aie de cette population un aussi grand besoin qu’ils voudroient nous le faire croire ? est-il bien certain qu’on l’outrage chaque fois qu’on s’écarte de cette stupide propagation ? Scrutons un instant, pour nous en convaincre, et sa marche et ses loix. Si la nature ne faisoit que créer, et qu’elle ne détruisît jamais, je pourrois croire avec ces fastidieux sophistes que le plus sublime de tous les actes seroit de travailler sans cesse à celui qui produit, et je leur accorderois à la suite de cela que le refus de produire, devroit nécessairement être un crime, mais le plus léger coup-d’œil sur les opérations de la nature ne prouve-t-il pas que les destructions sont aussi nécessaires à ses plans que les créations ; que l’une et l’autre de ces opérations se lient et s’enchaînent même si intimement qu’il devient impossible que l’une puisse agir sans l’autre ; que rien ne naîtroit, rien ne se régénéreroit sans des destructions ; la destruction est donc une des loix de la nature comme la création ; ce principe admis, comment puis-je offenser cette nature, en refusant de créer ; ce qui, à supposer un mal à cette action, en deviendroit un infiniment moins grand, sans doute, que celui de détruire qui, pourtant se trouve dans ses loix, ainsi que je viens de le prouver ; si d’un côté j’admets donc le penchant que la nature me donne à cette perte, que j’examine de l’autre qu’il lui est nécessaire, et que je ne fais qu’entrer dans ses vues, en m’y livrant ; où sera le crime alors, je vous le demande. Mais vous objectent encore les sots et les populateurs, ce qui est synonime, ce sperme productif ne peut être placé dans vos reins à aucun autre usage que pour celui de la propagation, l’en détourner est une offense, je viens d’abord de prouver que non, puisque cette perte n’équivaudroit même pas à une destruction et que la destruction bien plus importante que la perte, ne seroit pas elle-même un crime ; secondement il est faux que la nature veuille que cette liqueur spermatique soit absolument et entiérement destinée à produire, si cela étoit, non-seulement, elle ne permettroit pas que cet écoulement eût lieu dans toute autre cas, comme nous le prouve l’expérience, puisque nous la perdons, et quand nous voulons et où nous voulons, et ensuite elle s’opposeroit à ce que ces pertes eussent lieu sans coït, comme il arrive et dans nos rêves et dans nos souvenirs ; avare d’une liqueur aussi précieuse, ce ne seroit jamais que dans le vase de la propagation qu’elle en permetroit l’écoulement ; elle ne voudroit assurément pas que cette volupté dont elle nous couronne alors, put être ressentie, quand nous détournerions l’hommage : car il ne seroit pas raisonnable de supposer qu’elle consentît à nous donner du plaisir même au moment où nous l’accablerions d’outrages ; allons plus loin ; si les femmes n’étoient nées que pour produire, ce qui seroit assurément, si cette production étoit si chere à la nature, arriveroit-il que, sur la plus longue vie d’une femme, il ne se trouve cependant que sept ans, toute déduction faite où elle soit en état de donner la vie à son semblable ; quoi la nature est avide de propagations, tout ce qui ne tend pas à ce but, l’offense ; et sur cent ans de vie, le sexe destiné à produire, ne le pourra que pendant sept ans la nature ne veut que des propagations et la semence qu’elle prête à l’homme pour servir ces propagations, se perd tant qu’il plaît à l’homme ; il trouve le même plaisir à cette perte qu’à l’emploi utile, et jamais le moindre inconvénient ?… Cessons, mes amis, cessons de croire à de telles absurdités, elles font frémir le bon sens ; ah ! loin d’outrager la nature, persuadons-nous bien au contraire que le sodomite et la tribade, la servent, en se refusant opiniâtrément à une conjonction, dont il ne résulte qu’une progéniture fastidieuse pour elle. Cette propagation, ne nous trompons point, ne fut jamais une de ses loix, mais une tolérance tout au plus, je vous l’ai dit ; et que lui porte que la race des hommes s’éteigne ou s’anéantisse sur la terre ; elle rit de notre orgueil à nous persuader que tout finiroit si ce malheur avoit lieu ; mais elle ne s’en appercevroit seulement pas. S’imagine-t-on qu’il n’y ait pas déjà des races éteintes ; Buffon en compte plusieurs, et la nature muette à une perte aussi précieuse, ne s’en apperçoit seulement pas, l’espèce entière s’anéantiroit, que l’air n’en seroit ni moins pur, l’astre ni moins brillant, la marche de l’univers moins exacte. Qu’il falloit d’imbécillité cependant pour croire que notre espèce fut tellement utile au monde, que celui qui ne travailleroit pas à la propager ou qui troubleroit cette propagation, devint nécessairement un criminel. Cessons de nous aveugler à ce point, et que l’exemple des peuples plus raisonnables que nous, serve à nous persuader de nos erreurs ; il n’y a pas un seul coin sur la terre où ce prétendu crime de sodomie, n’ait eu des temples et des sectateurs, les grecs, qui en faisoient pour ainsi dire une vertu, lui érigerent une statue, sous le nom de Vénus, Callipige ; Rome envoya chercher des loix à Athènes, et elle en rapporta ce goût divin. Quel progrès ne lui voyons-nous pas faire sous les empereurs, à l’abri des aigles romaines, il s’étend d’un bout de la terre à l’autre, à la destruction de l’empire, il se réfugie près de la thiarre, il suit les arts en Italie, il nous parvient quand nous nous poliçons. Découvrons-nous un hémisphère, nous y trouvons la sodomie. Kook mouille dans un nouveau monde, elle y regne ; si nos ballons eussent été dans la lune, elle s’y seroit trouvé tout de même. Goût délicieux, enfant de la nature et du plaisir, vous devez être par-tout où se trouveront des hommes, et par-tout où l’on vous aura connu, l’on vous érigera des autels ; ô mes amis, peut-il être une extravagance pareille à celle d’imaginer qu’un homme doit être un monstre digne de perdre la vie, parce qu’il a préféré dans sa jouissance le trou d’un cul à celui d’un con, parce qu’un jeune homme avec lequel il trouve deux plaisirs, celui d’être à-la-fois amant et maîtresse, lui a paru préférable à une fille qui ne lui promets qu’une jouissance ; il sera un scélérat, un monstre ; pour avoir voulu jouer le rôle d’un sexe qui n’est pas le sien, et pourquoi La nature l’a-t-elle créé sensible à ce plaisir ? Examinez sa conformation, vous y observerez des différences totales avec celle des hommes qui n’ont pas reçu ce goût en partage ; ses fesses seront plus blanches, plus potelées ; pas un poil n’ombragera l’autel du plaisir dont l’intérieur tapissé d’une membrane plus délicate, plus sensuelle, plus chatouilleuse, se trouvera positivement du même genre que l’intérieur du vagin d’une femme ; le caractère de cet homme encore différent de celui des autres, aura plus de mollesse, plus de flexibilité ; vous lui trouverez presque tous les vices et toutes les vertus d’une femme. Vous y reconnoîtrez jusqu’à leur foiblesse ; tous auront leur manie et quelques-uns de leurs traits. Seroit-il donc possible que la nature, en les assimilant de cette maniere à des femmes, put s’irriter de ce qu’ils ont leurs goûts ? n’est-il pas clair que c’est une classe d’hommes différente de l’autre, et que la nature créa ainsi pour diminuer cette propagation dont la trop grande étendue lui nuiroit infailliblement… ah ! ma chere Eugénie, si vous saviez comme on jouit délicieusement, quand un gros vit nous remplit le derrière, lorsqu’enfoncé jusqu’aux couillons, il s’y trémousse avec ardeur ; que ramené jusqu’au prépuce, il s’y renfonce jusqu’au poil ; non, non, il n’est point dans le monde entier une jouissance qui vaille celle-là, c’est celle des philosophes, c’est celle des héros, ce seroit celle des dieux, si les parties de cette divine jouissance n’étoient pas elle-même les seuls dieux que nous devions adorer sur la terre[1].

Eugénie, très-animée.

Oh, mes amis, que l’on m’encule… Tenez, voilà mes fesses… je vous les offre… Foutez-moi, je décharge ! elle tombe en prononçant ces mots dans les bras de madame Saint-Ange qui la serre, l’embrasse et offre les reins élevés de cette jeune fille à Dolmancé.

Madame de Saint-Ange.

Divin Instituteur, résisterez-vous à cette proposition ; ce sublime derriere ne vous tentera-t-il pas ; voyez comme il baille, et comme il s’entrouve !

Dolmancé.

Je vous demande pardon, belle Eugénie ; ce ne sera pas moi, si vous le voulez bien, qui me chargerai d’éteindre les feux que j’allume ; cher enfant, vous avez à mes yeux le grand tort d’être femme : j’ai bien voulu oublier toute prévention pour ceuillir vos prémices, trouvez bon que j’en reste là ; le Chevalier va se charger de la besogne ; sa sœur, armée de ce godmiché, portera au cul de son frere les coups les plus redoutables, tout en présentant son beau derriere à Augustin qui l’enculera et que je foutrai, pendant ce tems-là ; car je ne vous le cache pas, le cul de ce beau garçon me tente depuis une heure et je veux absolument lui rendre ce qu’il m’a fait.

Eugénie.

J’adopte le change, mais en vérité, Dolmancé, la franchise de votre aveu n’en soustrait pas l’impolitesse.

Dolmancé.

Mille pardons, mademoiselle ; mais nous autres bougres, nous ne nous piquons que de franchise et d’exactitude dans nos principes.

Madame de Saint-Ange.

La réputation de franchise n’est pourtant pas celle que l’on donne à ceux qui, comme vous, sont accoutumés à ne prendre les gens que par derriere.

Dolmancé.

Un peu traître… oui, un peu faux ; vous croyiez, eh bien ! madame, je vous ai démontré, que ce caractere étoit indispensable dans la société, condamné à vivre avec des gens qui ont le plus grand intérêt à se cacher à nos yeux, à nous déguiser les vices qu’ils ont, pour ne nous offrir que les vertus qu’ils n’encensèrent jamais ; il y auroit à nous, le plus grand danger à ne leur montrer que de la franchise : car alors il est clair que vous leur donneriez sur vous tous les avantages qu’ils vous refusent, et la duperie seroit manifeste ; la dissimulation et l’hipocrisie sont des besoins que la société nous a fait : cédons-y. Permettez-moi de m’offrir à vous un instant pour exemple ; madame, il n’est assurément dans le monde aucun être plus corrompu, eh bien, mes contemporains s’y trompent : demandez-leurs ce qu’ils pensent de moi ; tous vous diront que je suis un honnête homme, tandis qu’il n’est pas un seul crime dont je n’aie fait mes plus cheres délices.

Madame de Saint-Ange.

Oh, vous ne me persuaderez pas que vous en ayez commis d’atroces.

Dolmancé.

D’atroces… en vérité, madame, j’ai fait des horreurs.

Madame de Saint-Ange.

Eh bien, oui, vous êtes comme celui qui disoit à son confesseur, le détail est inutile, monsieur, excepté le meurtre et le vol, vous pouvez être sûr que j’ai tout fait.

Dolmancé.

Oui, madame, je dirais la même chose, mais à l’exception près.

Madame de Saint-Ange.

Quoi, libertin, vous vous êtes permis…

Dolmancé.

Tout, madame, tout ; se refuse-t-on quelque chose avec mon tempéramment et mes principes.

Madame de Saint-Ange.

Ah, foutons, foutons ; je ne puis plus tenir à ces propos ; nous y reviendrons, Dolmancé ; mais pour ajouter plus de foi à vos aveux, je ne veux les entendre qu’à tête fraiche ; quand vous bandez, vous aimez à dire des horreurs, et peut-être nous donneriez-vous ici pour des vérités, les libertins prestiges de votre imagination enflammée ; (on s’arrange.)

Dolmancé.

Attends, Chevalier, attends ; c’est moi-même qui vais l’introduire ; mais il faut préalablement, j’en demande pardon à la belle Eugénie, il faut qu’elle me permette de la fouetter pour la mettre en train (il la fouette.)

Eugénie.

Je vous réponds que cette cérémonie étoit inutile… dites, Dolmancé, qu’elle satisfait votre luxure ; mais en y procédant, n’ayez pas l’air, je vous prie, de rien faire pour moi.

Dolmancé, toujours fouettant.

Ah, tout-à-l’heure, vous m’en direz de nouvelles ; vous ne connoissez pas l’empire de ce Préliminaire… allons, allons, petite coquine, vous serez fustigée.

Eugénie.

Oh, ciel, comme il y va ; mes fesses sont en feu ; mais vous me faites mal, en vérité.

Madame de Saint-Ange.

Je vais te venger, ma mie ; je vais le lui rendre ; elle fouette Dolmancé.

Dolmancé.

Ou, de tout mon cœur ; je ne demande qu’une grace à Eugénie, c’est de trouver bon que je la fouette aussi fort que je desire l’être moi-même ; vous voyez comme me voilà dans la loi de la nature ; mais attendez, arrangeons cela, qu’Eugénie monte sur vos reins, madame ; elle s’accrochera à votre col, comme ces meres qui portent leurs enfans sur leur dos ; là j’aurai deux culs sous ma main ; je les étrillerai ensemble ; le Chevalier et Augustin me le rendront, en frappant à-la-fois tous deux sur mes fesses… Oui, c’est aussi, ah, nous y voilà ; quelles délices !

Madame de Saint-Ange.

N’épargnez pas cette petite coquine, je vous en conjure, et comme je ne vous demande point de grace, je ne veux pas que vous lui en fassiez aucune.

Eugénie.

Ahe, ahe, ahe, en vérité, je crois que mon sang coule.

Madame de Saint-Ange.

Il embellira mes fesses, en les colorant… courge mon ange, courage ; souviens-toi que c’est par les peines qu’on arrive toujours aux plaisirs.

Eugénie.

En vérité, je n’en puis plus.

Dolmancé, suspend une minute, pour
contempler son ouvrage : puis reprenant.

Encore une soixantaine, Eugénie, oui, oui, soixante encore sur chaque cul… Oh, coquines, comme vous allez avoir du plaisir à foutre maintenant ! la posture se défait.

Madame de Saint-Ange, examinant
les fesses d’Eugénie.

Ah, la pauvre petite, son derriere est en sang ! scélérat, comme tu as du plaisir à baiser ainsi les vestiges de ta cruauté !

Dolmancé, se polluant.

Oui, je ne le cache pas, et mes baisers seroient plus ardens, si les vestiges étoient plus cruels.

Eugénie.

Ah, vous êtes un monstre !

Dolmancé.

J’en conviens.

Le Chevalier.

Il y a de la bonne foi au moins.

Dolmancé.

Allons Sodomise-la, Chevalier…

Le Chevalier.

Contiens ses reins, et dans trois secousses, il y est.

Eugénie.

Oh ciel, vous l’avez plus gros que Dolmancé ; Chevalier, vous me déchirez… ménagez-moi, je vous en conjure.

Le Chevalier.

Cela est impossible, mon ange, Je dois atteindre le but… Songez que je suis ici sous les yeux de mon maître ; il faut que je me rende digne de ses leçons.

Dolmancé.

Il y est, j’aime prodigieusement à voir le poil d’un vit froter les parois d’un anus… Allons, madame, enculez votre frere… voilà le vit d’Augustin tout prêt à s’introduire en vous, et moi, je vous réponds de ne pas ménager votre fouteur… ah bon, il me semble que voilà le chapelet formé ; ne pensons plus qu’à décharger maintenant.

Madame de Saint-Ange.

Examinez donc cette petite gueuse, comme elle fretille.

Eugénie.

Est-ce ma faute ; je meurs de plaisirs… Cette fustigation… ce vit immense… et cet aimable Chevalier qui me branle encore pendant ce tems-là… ma bonne, ma bonne, je n’en puis plus !

Madame de Saint-Ange.

Sacre-dieu, je t’en livre autant, je décharge !

Dolmancé.

Un peu d’ensemble, mes amis : si vous vouliez seulement m’accorder deux minutes, je vous aurois bientôt atteint, et nous partirions tous à-la-fois.

Le Chevalier.

Il n’est plus tems, mon foutre coule dans le cul de la belle Eugénie… je me meurs… ah, sacre nom d’un dieu, que de plaisirs !

Dolmancé.

Je vous suis, mes amis… je vous suis : le foutre m’aveugle également.

Augustin.

Eh moi donc !… Et moi donc !

Madame de Saint-Ange.

Quelle scene !… ce bougre-là m’a rempli le cul.

Le Chevalier.

Au bidet, mesdames, au bidet !

Madame de Saint-Ange.

Non en vérité, j’aime cela moi, j’aime à me sentir du foutre dans le cul, je ne le rends jamais quand j’en ai.

Eugénie.

En vérité, je n’en puis plus… dites-moi maintenant, mes amis, si une femme doit toujours accepter la proposition d’être ainsi foutue quand on la lui fait.

Madame de Saint-Ange.

Toujours, ma chere, toujours elle doit faire plus ; même comme cette maniere de foutre est délicieuse elle doit l’exiger de ceux dont elle se sert, mais si elle dépend de celui avec lequel elle s’amuse, si elle espere en obtenir des faveurs, des présens ou des graces, qu’elle se fasse valoir, qu’elle se fasse presser ; il n’y a pas d’homme de ce goût, qui dans pareil cas, ne se ruine avec une femme assez adroite pour ne lui faire de refus qu’avec le dessein de l’enflammer davantage ; elle en tirera tout ce qu’elle voudra, si elle possede bien l’art de n’accorder qu’à propos ce qu’on lui demande.

Dolmancé.

Eh bien, petit ange, es-tu convertie ; cesses-tu de croire que la sodomie soit un crime ?

Eugénie.

Et quand elle en seroit un, que m’importe ? ne m’avez-vous pas démontré le néant des crimes. Il est bien peu d’actions maintenant qui soient criminelles à mes yeux.

Dolmancé.

Il n’est de crime à rien, chere fille, à quoi que ce soit au monde, la plus monstrueuse des actions, n’a-t-elle pas un côté par lequel elle nous est propice ?

Eugénie.

Qui en doute ?

Dolmancé.

Eh bien ! de ce moment elle cesse d’être un crime ; car pour que, ce qui sert l’un, en nuisant à l’autre, fut un crime ; il faudroit démontrer que l’être lézé, est plus précieux. à la nature que l’être servi ; or tous les individus étant égaux aux yeux de la nature, cette prédilection est impossible ; donc l’action qui sert l’un, en nuisant à l’autre est d’une indifférence parfaite à la nature.

Eugénie.

Mais si l’action nuisoit à une très-grande quantité d’individus, et qu’elle ne nous rapportât à nous, qu’une très-légere dose de plaisir, ne seroit-il pas affreux de s’y livrer alors ?

Dolmancé.

Pas d’avantage, parce qu’il n’y a aucune comparaison entre ce qu’éprouvent les autres et ce que nous ressentons ; la plus forte dose de douleur chez les autres doit assurément être nulle pour nous, et le plus léger chatouillement de plaisir, éprouvé par nous, nous touche ; donc nous devons à tel prix que ce soit, préférer ce léger chatouillement qui nous délecte, à cette somme immense des malheurs d’autrui, qui ne sauroit nous atteindre ; mais s’il arrive au contraire que la singularité de nos organes, une construction bisarre nous rendent agréables les douleurs du prochain, ainsi que cela arrive souvent ; qui doute alors que nous ne devions incontestablement préférer cette douleur d’autrui qui nous amuse, à l’absence de cette douleur qui deviendroit une privation pour nous. La source de toutes nos erreurs en morale vient de l’admission ridicule de ce fil de fraternité qu’inventerent les chrétiens, dans leur siecle d’infortune et de détresse ; contraints à mandier la pitié des autres ; il n’étoit pas maladroit d’établir qu’ils étoient tous freres ; comment refuser des secours d’après une telle hypothèse ; mais il est impossible d’admettre cette doctrine ! ne naissons-nous pas tous isolés ; je dis plus, tous ennemis les uns des autres ; tous dans un état de guerre perpétuelle et réciproque ; or je vous demande si cela seroit, dans la supposition que les vertus exigées par ce prétendu fil de fraternité fussent réellement dans la nature ; si sa voix les inspiroit aux hommes, ils les éprouveroient dès en naissant, dès lors la pitié, la bienfaisance, l’humanité seroient des vertus naturelles dont il seroit impossible de se défendre, et qui rendroit cet état primitif de l’homme sauvage, totalement contraire à ce que nous le voyons.

Eugénie.

Mais si, comme vous le dites, la nature fait naître les hommes isolés, tous indépendans les uns des autres ; au moins m’accorderez-vous que les besoins, en les rapprochant, ont nécessairement établir quelques liens entre eux, de là, ceux du sang nés de leur alliance réciproques, ceux de l’amour, de l’amitié, de la reconnoissance ; vous respecterez au moins ceux-là, je l’espère ?

Dolmancé.

Pas plus que les autres, en vérité ; mais analysons-les, je le veux, un coup d’œil rapide, Eugénie, sur chacun en particulier ; direz-vous, par exemple, que le besoin de me marier ou pour voir prolonger ma race, ou pour arranger ma fortune, doit établir des liens indissolubles ou sacrés avec l’objet auquel je m’allie ; ne seroit-ce pas, je vous le demande, une absurdité que de soutenir cela, tant que dure l’acte du coït, je peux, sans doute, avoir besoin de cet objet pour y participer ; mais si-tôt qu’il est satisfait, que reste-t-il, je vous prie, entre lui et moi ? et quelle obligation réelle enchaînera à lui ou à moi les résultats de ce coït ? ces derniers liens furent les fruits de la frayeur qu’eurent les parens d’être abandonnés dans leur vieillesse, et les soins intéressés qu’ils ont de nous dans notre enfance, ne sont que pour mériter ensuite les mêmes attentions dans leur dernier âge ; cessons d’être la dupe de tout cela, nous ne devons rien à nos parens… Pas la moindre chose, Eugénie, et comme c’est bien moins pour nous que pour eux qu’ils ont travaillé, il nous est permis de des détester, et de nous en défaire même, si leur procédé nous irrite, nous ne devons les aimer que s’ils agissent bien avec nous, et cette tendresse, alors, ne doit pas avoir un degré de plus que celle que nous aurions pour d’autres amis, parce que les droits de la naissance n’établissent rien, ne fondent rien, et qu’en les scrutant avec sagesse et réflexion, nous n’y trouverions sûrement que des raisons de haine pour ceux qui ne songeant qu’à leurs plaisirs, ne nous ont donné souvent qu’une existence malheureuse ou mal saine ; vous me parlez des liens de l’amour, Eugénie, puissiez-vous ne les jamais connoître, ah, qu’un tel sentiment, pour le bonheur que je vous souhaite, n’approche jamais de votre cœur ; qu’est-ce que l’amour ? On ne peut le considérer, ce me semble, que comme l’effet résultatif des qualités d’un bel objet sur nous : ces effets nous transportent ; ils nous enflament, si nous possédons cet objet ; nous voilà contens, s’il nous est impossible de l’avoir, nous nous désespérons ; mais quelle est la base de ce sentiment ?… Le desir : quels sont les suites de ce sentiment ? La folie ; tenons-nous-en donc au motif, et garantissons-nous des effets ; le motif est de posséder l’objet ; eh bien ! tâchons de réussir, mais avec sagesse ; jouissons-en, dès que nous l’avons ; consolons-nous : dans le cas contraire, mille autres objets semblables, et souvent bien meilleurs, nous consoleront de la perte de celui-là ; tous les hommes, toutes les femmes se ressemblent, il n’y a point d’amour qui résiste aux effets d’une réflexion saine : oh, quelle duperie que cette ivresse qui, absorbant en nous, le résultat des sens, nous met dans un tel état que nous ne voyons plus, que nous n’existons plus que par cet objet follement adoré ; est-ce donc là vivre ; n’est-ce pas bien plutôt se priver volontairement de toutes les douceurs de la vie ? N’est-ce pas vouloir rester dans une fievre brûlante qui nous absorbe et qui nous dévore, sans nous laisser d’autre bonheur que des jouissances métaphysique, si ressemblantes aux effets de la folie : si nous devions toujours l’aimer cet objet adorable, s’il étoit certain que nous ne dussions jamais l’abandonner, ce seroit encore une extravagance, sans doute, mais excusable au moins : cela arrive-t-il ? a-t-on beaucoup d’exemples de ces liaisons éternelles qui ne se sont jamais démenties ? Quelques mois de jouissance remettant bientôt l’objet à sa véritable place, nous font rougir de l’encens que nous avons brûlé sur ses autels, et nous arrivons souvent à ne pas même concevoir qu’il ait pu nous séduire à ce point. Ô filles voluptueuses, livrez-nous donc vos corps tant que vous le pourrez : foutez, divertissez-vous, voilà l’essentiel : mais fuyez avec soin l’amour, il n’y a de bon que son physique, disoit le naturaliste Buffon, et ce n’étoit pas sur cela seul qu’il raisonnoit en bon philosophe, je le répète, amusez-vous : mais n’aimez point, ne vous embrassez pas d’avantage de l’être : ce n’est pas de s’exténuer en lamentations, en soupirs, en œillades, en billets doux qu’il faut, c’est de foutre, c’est de multiplier et de changer souvent ses fouteurs, c’est de s’opposer fortement sur-tout à ce qu’un seul veuille vous captiver parce que le but de ce constant amour seroit en vous liant à lui, de vous empêcher de vous livrer à un autre, égoïsme cruel qui deviendroit bientôt fatal à vos plaisirs. Les femmes ne sont pas faites pour un seul homme, c’est pour tous que les a créé la nature, n’écoutant que cette voix sacrée, qu’elles se livrent indifféremment à tous ceux qui veulent d’elles, toujours putains, jamais amantes, fuyant l’amour, adorant le plaisir, ce ne seront plus que des roses qu’elles trouveront dans la carrière de la vie ; ce ne seront plus que des fleurs qu’elle nous prodigueront : demandez, Eugénie, demandez à la femme charmante qui veut bien se charger de votre éducation, le cas qu’il faut faire d’un homme, quand on en a joui (assez bas pour n’être pas entendu d’Augustin) : demandez-lui si elle fairoit un pas pour conserver cet Augustin qui fait aujourd’hui ses délices, dans l’hypothèse où l’on voudroit le lui enlever : elle en prendroit un autre, ne penseroit plus à celui-ci, et bientôt lasse du nouveau, elle l’immoleroit elle-même dans deux mois si de nouvelles jouissances devoient naître de ce sacrifice.

Madame de Saint-Ange.

Que ma chère Eugénie, soit bien sûre que Dolmancé lui explique ici mon cœur ainsi que celui de toutes les femmes, comme si nous lui en ouvrions les replis.

Dolmancé.

La dernière partie de mon analyse porte donc sur les liens de l’amitié et sur ceux de la reconnoissance : respectons les premiers, j’y consens tant qu’ils nous sont utiles : gardons nos amis tant qu’ils nous servent : oublions-les dès que nous n’en tirons plus, rien : ce n’est jamais que pour soi qu’il faut aimer les gens ; les aimer pour eux-même, n’est qu’une duperie, jamais il n’est dans la nature d’inspirer aux hommes d’autres mouvemens, d’autres sentimens que ceux qui doivent leur être, bon à quelque chose ; rien n’est égoïste comme la nature, soyons-le donc aussi si nous voulons accomplir ses loix.

Quant à la reconnoissance, Eugénie, c’est le plus foible de tous les liens sans doute : est-ce donc pour nous que les hommes nous obligent : n’en croyons rien, ma chere, c’est par ostentation, par orgueil ; n’est-il donc pas humiliant dès-lors, de devenir ainsi le jouet de l’amour-propre des autres. Ne l’est-il pas encore davantage d’être obligé ? Rien de plus à charge qu’un bienfait reçu ; point de milieu, il faut le rendre, ou en être avili : les ames fières se font mal au poids du bienfait : il pèse sur elles avec tant de violence que le seul sentiment qu’elles exhalent est de la haine pour le bienfaiteur.

Quels sont donc maintenant, à votre avis, les liens qui suppléent à l’isolement où nous a créé la nature ; quels sont ceux qui doivent établit du rapport entre les hommes, à quels titres les aimerons-nous : les chérirons-nous, les préférerons-nous à nous-même ; de quel droit soulagerons-nous leur infortune ? Où sera maintenant dans nos ames le berceau de vos belles et inutiles vertus de bienfaisance, d’humanité, de charité, indiquées dans le code absurde de quelques religions imbéciles, qui, prêchées par des imposteurs ou par des mendians durent nécessairement conseiller ce qui pouvoit les soutenir ou les tolérer.

Eh bien, Eugénie, admettez-vous encore quelque chose de sacré parmi les hommes, concevez-vous quelques raisons de ne pas toujours nous préférer à eux ?

Eugénie.

Ces leçons que mon cœur devance, me flatte trop pour que mon esprit les récuse.

Madame de Saint-Ange.

Elles sont dans la nature, Eugénie ; la seule approbation que tu leur donnes, le prouve ; à peine éclose, de son sein ; comment ce que tu sens, pourroit-il être le fruit de la corruption ?

Eugénie.

Mais si toutes les erreurs que vous préconisez sont dans la nature ; pourquoi les loi s’y opposent-elles ?

Dolmancé.

Parce que les loix ne sont pas faites pour le particulier ; mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt personnel, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général. Mais les loix bonnes pour la société, sont très-mauvaise pour l’individu qui la compose : car pour une fois qu’elles le protegent ou le garantissent ; elles le gênent et le captivent les trois quarts de sa vie ; aussi l’homme sage et plein de mépris pour elles les tolère-t-il, comme il fait des serpens et des vipères qui bien qu’elles blessent ou qu’elles empoisonnent, servent pourtant quelquefois dans la médecine ; il se garantira des loix comme il le fera de ces bêtes venimeuses ; il s’en mettra à l’abri par des précautions, par des mystères, toutes choses faciles à la richesse et à la prudence. Que la fantaisie de quelques crimes vienne enflammer votre ame, Eugénie, et soyez bien certaine de le commettre en paix entre votre amie et moi.

Eugénie.

Ah, cette fantaisie est déjà dans mon cœur.

Madame de Saint-Ange.

Quel caprice t’agite, Eugénie ; dis-nous-le confiance ?

Eugénie, égarée

Je voudrois une victime.

Madame de Saint-Ange.

Et, de quel sexe la desires-tu ?

Eugénie, toujours égarée.

Du mien.

Dolmancé.

Eh bien, madame, êtes-vous contente de votre élève ; ses progrès sont-ils assez rapides ?

Eugénie.,
(comme ci-dessus)

Une victime, ma bonne, une victime, oh dieux ! cela feroit le bonheur de ma vie ?

Madame de Saint-Ange.

Et que lui ferais-tu ?

Eugénie.

Tout… tout… tout ce qui pourroit la rendre la plus malheureuse des créatures ; oh, ma bonne, ma bonne, ais pitié de moi ; je n’en puis plus.

Dolmancé.

Sacre dieu, quelle, imagination… viens, Eugénie, tu es délicieuse ; viens que je te baise mille et mille fois (il la reprend dans ses bras) ; tenez, madame, tenez ; regardez cette libertine, comme elle décharge de tête, sans qu’on la touche… Il faut absolument que je l’encule encore une fois.

Eugénie.

Aurais-je après ce que je demande !

Dolmancé.

Oui, folle, oui, l’on t’en réponds.

Eugénie.

Oh, mon ami, voilà mon cul, faites-en ce que vous voudrez.

Dolmancé.

Attendez que je dispose cette jouissance d’une maniere un peu luxurieuse, (tout s’exécute à mesure que Dolmancé indique) ; Augustin, étends-toi sur le bord de ce lit : qu’Eugénie se couche dans tes bras, pendant que je la sodomiserai ; je branlerai son clitoris avec la superbe tête du vit d’Augustin qui, pour ménager son foutre, aura soin de ne pas décharger ; le cher Chevalier qui, sans dire un mot, se branle tout doucement, en nous écoutant, voudra bien s’étendre sur les épaules d’Eugénie, en exposant ses belles fesses à mes baisers, je le branlerai en dessous ; ce qui fait qu’ayant mon engin dans un cul, je polluerai un vit de chaque main ; et vous, madame, après avoir été votre mari, je veux que vous deveniez le mien ; revêtissez-vous du plus énorme de vos godmichés, (Madame de Saint-Ange ouvre une cassette qui en est remplie, et notre héros choisit le plus redoutable). Bon, celui-ci, dit le numéro, a quatorze pouces de long, sur dix de tour ; arrangez-vous cela autour des reins, madame, et portez-moi maintenant les plus terribles coups.


P 53

Madame de Saint-Ange.

En vérité, Dolmancé, vous êtes fou, et je vais vous estropier avec cela.

Dolmancé.

Ne craignez rien ; poussez, pénétrez mon ange, je n’enculerai votre chere Eugénie que quand votre membre énorme sera bien avant dans mon cul… Il y est ; il y est, sacredieu, ah ! tu me mets aux nues ; point de pitié, ma belle, je vais, je te le déclare, foutre ton cul sans préparation… Ah ! sacredieu, le beau derrière !

Eugénie.

Oh, mon ami, tu me déchires… Prépare au moins les voies.

Dolmancé.

Je m’en garderai pardieu bien ; on perd la moitié du plaisir avec ces sottes attentions ; songes à nos principes, Eugénie, je travaille pour moi, maintenant victime un moment, mon bel ange, et tout à l’heure persécutrice… Ah ! sacredieu, il entre !

Eugénie.

Tu me fais mourir !


Dolmancé.

Oh foutre-dieu, je touche au but.

Eugénie.

Ah fais ce que tu voudras à présent, il y est, je ne sens que du plaisir !

Dolmancé.

Que j’aime à branler ce gros vit sur le clitoris d’une vierge… toi, Chevalier, fais moi beau cul… te branlai-je bien, libertin ?… Et vous madame, foutez-moi, foutez votre garce : oui je la suis, et je veux l’être… Eugénie, décharge, mon ange, oui décharge ; Augustin, malgré lui, me remplit de foutre… Je reçois celui du Chevalier, le mien s’y joint… Je n’y résiste plus ; Eugénie, agite tes fesses ; que ton anus presse mon vit ; fais élancer au fond de tes entrailles le foutre brûlant qui s’exhale… Ah, foutu bougre de dieu, je me meurs, (il se retire, l’attitude se rompt). Venez, madame, voilà votre petite libertine encore pleine de foutre ; l’entrée de son con en est inondée, branlez-là, secouez vigoureusement son clitoris tout mouillé de Sperme, c’est une des plus délicieuses choses qui puisse se faire.

Eugénie, palpitant.

Oh, ma mie, que de plaisirs tu me fairas… ah, cher amour, je brûle de lubricité ; (cette posture s’arrange).

Dolmancé.

Chevalier, comme c’est toi qui va dépuceler ce bel enfant ; joins tes secours à ceux de ta sœur pour la faire pamer dans tes bras et par ton attitude, présente-moi les fesses ; je vais te foutre pendant qu’Augustin m’enculera ; (tout se dispose).

Le Chevalier.

Me trouves-tu bien de cette manière ?

Dolmancé.

Le cul tant soit peu plus haut, mon amour : là, bien… sans préparation, Chevalier.

Le Chevalier.

Ma foi, comme tu voudras ; puis je sentir autre chose que du plaisir au sein de cette délicieuse fille.

(il la baise et la branle en lui enfonçant légèrement un doigt dans le con pendant que madame de Saint-Ange chatouille le clitoris d’Eugénie.)

Dolmancé.

Pour quant à moi, mon cher, j’en prends, sois-en assuré, beaucoup d’avantage avec toi, que je n’en pris avec Eugénie ; il y a tant de différence entre le cul d’un garçon et celui d’une fille ; encule-moi donc Augustin ; que de peine tu as à te décider.

Augustin.

Dame, monseu, c’est que ça venoit de couler tout près du chose d’cette gentille tourterelle, et vous voulez que ça dresse tour d’suite pour vot’ cul qui n’est vraiment pas si joli dâ.

Dolmancé.

L’imbécile ! mais pourquoi se plaindre ! voilà la nature, chacun prêche pour son saint ; allons, allons, pénètre toujours, véridique Augustin, et quand tu auras un peu plus d’expérience, tu me diras si les culs ne valent pas mieux que les cons… Eugénie, rends donc au Chevalier, ce qu’il te fait ; tu ne t’occupe que de toi, tu as raison, libertine ; mais pour l’intérêt de tes plaisirs même, branle-le, puisqu’il va cueillir tes prémices.

Eugénie.

Eh bien, je le branle, je le baise, je perds la tête… ahe, ahe, ahe, mes amis, je n’en puis plus, ayez pitié de mon état ; je me meurs ; je décharge… sacredieu, je suis hors de mois

Dolmancé.

Pour moi je serai sage, je ne voulois que me remettre en train dans ce beau cul, je garde, pour madame de Saint-Ange le foutre qui s’y est allumé ; rien ne m’amuse comme de commencer dans un cul, l’opération que je veux terminer dans un autre ; eh bien, Chevalier, te voilà bien en train… Dépucellons-nous ?

Eugénie.

Oh ciel ! non je ne veux pas l’être par lui, j’en mourrois, le vôtre est plus petit, Dolmancé que ce soit à vous que je doive cette opération, je vous en conjure !

Dolmancé.

Cela n’est pas possible, mon ange ; je n’ai jamais foutu de con de ma vie ; vous me permettrez de ne pas commencer à mon âge. Vos prémices appartiennent au Chevalier, lui seul, ici est digne de les cueillir ; ne lui ravissons pas ses droits.

Madame de Saint-Ange.

Refuser un pucelage… aussi frais, aussi joli que celui-là, car je défie qu’on puisse dire que mon Eugénie ne soit pas la plus belle fille de Paris. Oh ! monsieur…, monsieur, en vérité, voilà ce qui s’appelle tenir un peu trop à ses principes.

Dolmancé.

Pas autant que je le devrois, madame : car il est tout plein de mes confrères qui ne vous enculeroient assurément pas… Moi je l’ai fait, et je vais le refaire ; ce n’est donc point comme vous m’en soupçonnez porter mon culte jusqu’au fanatisme.

Madame de Saint-Ange.

Allons donc, Chevalier, mais ménage-la, regarde la petitesse du détroit que tu vas enfiler ; est-t-il quelque proportion entre le contenu et le contenant ?

Eugénie.

Oh, j’en mourrai cela est inévitable… Mais le desir ardent que j’ai d’être foutue, me fait tout hazarder sans rien craindre… Va, pénètre, mon cher, je m’abandonne à toi.

Le Chevalier, tenant à
pleine main son vit bandant.

Oui, foutre, il faut qu’il y pénetre… ma sœur… Dolmancé, tenez-lui chacun une jambe… ah ! sacre-dieu ! quelle entreprise !… oui, oui, dût-elle en être pourfendue, déchirée, il faut double dieu ! qu’elle y passe.

Eugénie.

Doucement, doucement, je n’y puis tenir… (elle crie, les pleurs coulent sur ses joues) à mon secours, ma bonne amie… (elle se débat) Bon, je ne veux pas qu’il entre, je crie au meurtre, si vous persistez !

Le Chevalier.

Crie tant que tu voudras, petite coquine, je te dis qu’il faut qu’il entre, en dusses-tu crêver mille fois.

Eugénie.

Quelle barbarie !

Dolmancé.

Ah, foutre, est-on délicat, quand on bande.

Le Chevalier.

Tenez-la, il y est… il y est, sacredieu… foutre, voilà le pucelage au diable, regardez son sang, comme il coule.

Eugénie.

Va, tigre… va, déchire-moi, si tu veux maintenant, je m’en mocque, baise-moi, bourreau, baise-moi, je t’adore… ah ! ce n’est plus rien, quand il est dedans ; toutes les douleurs sont oubliées… Malheur aux jeunes filles qui s’effaroucheroient d’une telle attaque… Que de grands plaisirs elles refuseroient pour une bien petite peine… pousse, pousse, Chevalier, je décharge ; arrose de ton foutre les plaies dont tu m’as couverte ; pousse-le donc au fond de ma matrice ; ah ! la douleur cede au plaisir ; je suis prête à m’évanouir.

(Le Chevalier décharge, pendant qu’il a foutu, Dolmancé, lui a branlé le cul et les couilles et madame de Saint-Ange a chatouillé le clitoris d’Eugénie, la posture se rompt.)

Dolmancé.

Mon avis seroit que, pendant que les voies sont ouvertes, la petite friponne fut à l’instant foutue par Augustin.

Eugénie.

Par Augustin… un vit de cette taille… ah ! tout de suite… Quand je saigne encore… avez-vous donc envie de me tuer ?

Madame de Saint-Ange.

Cher amour… baise-moi, je te plains… mais la sentence est prononcée ; elle est sans appel, mon cœur, il faut que tu la subisses.

Augustin.

Ah, jernidieu, me voilà prêt, dès qu’il s’agit d’enfiler c’te petite fille, je vinrois pardieu de Rome à pied.

Le Chevalier, empoignant le vit énorme d’Augustin.

Tiens, Eugénie, vois comme il bande… comme il est digne de me remplacer.

Eugénie.

Ah, juste ciel, quel arrêt… Oh, vous voulez me tuer, cela est clair.

Augustin, s’emparant d’Eugénie.

Oh, que non, mameselle : ça n’a jamais fait mourir personne.

Dolmancé.

Un moment, beau fils, un moment ; il faut qu’elle me présente le cul, pendant que tu vas foutre… Oui ainsi, approchez-vous, madame de Saint-Ange ; je vous ai promis de vous enculer ; je tiendrai parole ; mais placez-vous de manière qu’en vous foutant, je puisse être à portée de fouetter, Eugénie ; que le Chevalier me foutte pendant ce tems-la, (tout s’arrange).

Eugénie.

Ah, foutre, il me crève… vas donc doucement, gros butor… ah le bougre… il enfonce… l’y voilà, le jeanfoutre, il est tout au fond, je me meurs… oh ! Dolmancé, comme vous frappez ; c’est m’allumer des deux côtés ; vous me mettez les fesses en feu.

Dolmancé, fouettant à tour de bras.

Tu en auras…, tu en auras, petite coquine ; tu n’en déchargeras que plus délicieusement ; comme vous la branlez, Saint-Ange, comme ce doigt léger doit adoucir les maux qu’Augustin et moi lui faisons… mais votre anus se resserre ; je le vois, madame, nous allons décharger ensemble ; ah ! comme il est divin d’être ainsi entre le frère et la sœur.

Madame de Saint-Ange, à Dolmancé.

Fouts, mon astre, fouts ; jamais, je crois je n’eus tant de plaisirs !

Le Chevalier.

Dolmancé, changeons de main ; passe lestement du cul de ma sœur dans celui d’Eugénie, pour lui faire connoître les plaisirs de l’entre deux, et moi j’enculerai ma sœur qui, pendant ce tems rendra sur tes fesses les coups de verges dont tu viens d’ensanglanter celles d’Eugénie.

Dolmancé, exécutant.

J’accepte… tiens, mon ami, se peut-il faire un changement plus leste que celui-là ?

Eugénie.

Quoi, tous les deux sur moi, juste ciel ! je ne sais plus auquel entendre ; j’avois bien assez de ce butor ! ah ! que de foutre va me coûter cette double jouissance : il coule déjà, sans cette sensuelle éjaculation, je serois, je crois, déjà morte… Eh ! quoi, ma bonne, tu m’imites… oh, comme elle jure, la coquine… Dolmancé décharge… décharge, mon amour, ce gros paysan m’inonde : il me l’élance au fond de mes entrailles… ah ! mes fouteurs quoi tous deux à la fois… sacredieu… mes amis, recevez mon foutre, il se joint au vôtre… je suis anéantie, (les attitudes se rompent).

Eh bien, ma bonne, es-tu contente de ton écolière, suis-je assez putain maintenant… mais vous m’avez mise dans un état… dans une agitation… oh ! oui, je jure que dans l’ivresse où me voilà, j’irois s’il le falloit, me faire foutre, au milieu des rues.

Dolmancé.

Comme elle est belle ainsi !

Eugénie.

Je vous déteste, vous m’avez refusé.

Dolmancé.

Pouvois-je contrarier mes dogmes ?

Eugénie.

Allons, je vous pardonne, et je dois respecter des principes qui conduisent à des égaremens ; comment ne les adopterais-je pas, moi qui ne veux plus vivre que dans le crime ; asseyons-nous et jasons un instant. Je n’en puis plus. Continuez mon instruction, Dolmancé, et dites-moi quelque chose qui me console des excès où me voilà livrée ; éteignez mes remords ; encouragez-moi.

Madame de Saint-Ange.

Cela est juste, il faut qu’un peu de théorie succède à la pratique ; c’est le moyen d’en faire une écolière parfaite.

Dolmancé.

Eh bien ! quel est l’objet, Eugénie, sur lequel vous voulez qu’on vous entretienne ?

Eugénie.

Je voudrois savoir si les mœurs sont vraiment nécessaires dans un gouvernement si leur influence est de quelque poids sur le génie d’une nation ?

Dolmancé.

Ah, parbleu, en partant ce matin, j’ai acheté au palais de l’égalité une brochure, qui, s’il faut en croire le titre, doit nécessairement répondre à votre question… à peine sort-elle de la presse.

Madame de Saint-Ange.

Voyons (elle lit) Français encore un effort si vous voulez être républicains. Voilà sur ma parole un singulier titre, il promet, Chevalier, toi qui possède un bel organe, lis-nous cela.

Dolmancé.

Ou je me trompe, ou cela doit parfaitement répondre à la question d’Eugénie.

Eugénie.

Assurément.

Madame de Saint-Ange.

Sort, Augustin, ceci n’est pas fait pour toi ; mais ne t’éloigne pas, nous sonnerons dès qu’il faudra que tu reparoisse.

Le Chevalier.

Je commence.

  1. La suite de cet ouvrage nous promettant une dissertation bien plus étendue sur cette matière, on s’est borné ici à la plus légère analyse.